La Cause Première

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Message par Mephisto Sam 9 Sep 2017 - 18:16

Rah ouais, tout le monde devrait lire Epicure.

Mephisto
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Message par dedale Dim 10 Sep 2017 - 13:43

Deridas a écrit:Exactement. L'approche de la philosophie classique pointe le doigt sur la problématique. Soit la problématique de la philosophie classique est mal "formulée", soit les deux solutions sont celles que tu exposes mais une converge naturellement vers l'autre, si l'on exclut la magie.

Le principe de causalité, en lui-même, est clair et simple : Tout effet a une cause. Sa finalité est justement d'exclure la magie. Et donc en premier lieu, il ne faut pas que le principe de cause à effet, soit lui-même de la magie. S'il est appliqué, c'est par nécessité, parce qu'effectivement une problématique réclame explication. Mais certaines problématiques peuvent tenir de plusieurs explications, d'un éventail de causes dont certaines peuvent être invariantes, d'autres circonstancielles ou variables. C'est à dire qu'avec des opérateurs et des variables très différentes, je peux obtenir le même résultat.

L'idée selon laquelle la chaîne de causalité serait infinie ne pose aucun problème dans la philosophie mécaniste, puisque si la propriété d'un ensemble est infinie, cela n'exclue en aucun cas des séquences qui commencent et finissent - avec une liberté de commencer et de finir en n'importe quel "endroit" de cet ensemble infini. D'une certaine manière, on peut penser que la chaîne de causalité ne s'applique pas à l'ensemble lui-même mais aux séquences. C'est un peu comme si on dit que la propriété "Temps" donne naissance à des périodes, mais ces périodes ne sont pas le Temps, elles en sont la mesure ou un extrait. Donc en fait, sur un plan mécaniste, l'infini peut être vu comme le berceau du défini :Dans un bouillon du possible, j'ai des choses probables sinon déterminées.

Par contre cela peut poser problème dans une philosophie existentielle, dans le sens où l'existence est une séquence de cet infini. Si donc on cherche une cause première, on ne peut qu'arriver qu'au début de cette séquence : Mais ce début de séquence ne sera pas la cause première, ce sera seulement la cause initiale de cette séquence. Et c'est justement la confusion entre une cause ou un état initial et une cause première qui peut faire apparaître la chaîne de causalités infinie.
- Par exemple nous cherchons l'origine de l'homme. Nous remontons jusqu'aux premiers hominidés. Mais les hominidés ne sont pas apparus par magie. Nous remontons jusqu'aux premiers primates. Mais les primates ne sont pas apparus par magie. Alors jusqu'aux premiers mammifères. Pour eux non plus, la magie ne fonctionne pas. Puis nous finissons par tomber sur des formes de vie, du moins censées être vivantes. Mais toujours pas de magie. Alors les molécules du vivant, les prébiotes. Pénible mais toujours pas de magie. Etc... (je résume).
Donc finalement, le seul et vrai premier ancêtre de l'homme est celui de toutes les espèces vivantes. Cela signifie qu'il n'y a pas réellement de cause première à l'existence humaine. Si une cause s'applique, alors elle s'applique à tout le vivant.

Penser une cause première, c'est aussi faire converger , synthétiser, toutes les séquences de l'infini. C'est à dire que, non seulement la cause est première mais aussi la (ou les) séquence(s) qui la définit.

Par exemple reprenons l'existence humaine. La cause première de cette existence est implicitement liée à l'apparition de la vie. Mais les états qui ont valu l'apparition du vivant n'ont plus de rapport direct avec les conditions strictement, spécifiquement, humaines. C'est à dire qu'entre un eucaryote unicellulaire primitif et un être humain, les grands principes élémentaires de la survie, restent les mêmes : On reconnait le vivant qui se reproduit, cherche sa nourriture, attaque, se défend, envahit, s'adapte, s'organise... Mais il n'y a plus aucun lien avec la recherche de soi et le sens particulier que l'homme peut donner à son existence.

Dans le sens où, s'il y a recherche existentielle d'une cause première, elle s'arrête à la société humaine, voire à la civilisation. C'est à dire à la place de l'homme dans l'humanité.
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