L'étranger

[Ozan]

JE SUIS L'ETRANGER

Oui regardez moi bien en face, plongez vos yeux dans les miens, osez, osez.
Allez, courage, en avant, insultez moi, jetez les pierres, crachez moi dessus, montrez votre vrai visage déformé par la haine et, la peur.
Comment çà, vous refusez, vous vous posez des questions, une hésitation vous saisit.
Ah, je vois, je suis comme vous, blanc de peau, mes yeux sont bleus, mes cheveux sont clairs et je parle votre langue.
Tristes sires que vous êtes, ainsi il vous faut l'étranger qui ne vous ressemble pas, le noir, le basané, le métis, le jaune, celui qui ne parle pas comme vous, n'a pas la même religion, qui n'est pas né là où vous êtes nés mais, surtout il faut que vous puissiez le repérer tout de suite pour, lui jeter votre fiel au visage.
Quel courage!
Surtout s'il est seul ou seule et, vous en groupe de préférence

Je suis l'étranger, j'en suis fier.
Ah, maintenant vous réagissez, vos yeux s'écarquillent, votre regard sur moi change, vous cherchez ce que vous pourriez me reprocher, l'excuse pour me rejeter.
Voyez, l'effort que vous devez fournir, votre pauvre petit cerveau est mis à rude épreuve.
Allons dois-je vous aider, vous dire d'où je viens, quel est mon nom, ma religion ?
C'est donc moi qui doit tout faire, vous n'êtes même pas capable de choisir quelque chose qui soit le déclencheur de votre ire.
Oh non, je ne vous ferez pas ce plaisir cherchez, cherchez, comme les hyènes qui cherchent leur pitance.
Je suis l'étranger, j'en suis fier.
Je sens votre haine votre peur vos cauchemars, vous puez si fort que c'en est écoeurant mais, votre puanteur flatte mes narines.
Je réfléchis, vais-je vous donner un prétexte pour que vous puissiez vous libérer ?
Voyons voir?
Oh oui, je sais il est beau il vous fera plaisir vous fera bander comme l'on dit.
Mais, tous comptes faits, je vais le garder secret vous faire encore suer.
Sachez, pourtant que je vous plains de tout mon coeur, quelle tristesse il y a en vous.
Vous errez dans une nuit sans fin, dans une nuit noire, gluante, visqueuse, vous vous repaissez d'aliments infects et, d'eaux croupies.
Alors que moi l'étranger, je suis heureux, je suis entouré d'amies et d'amis et, chaque jour nous nous régalons de mets et de breuvages délicieux
Notre coeur n'est qu'amour.

Oui je suis l'étranger.
Oui j'en suis fier.
Mais je vous aime malgré tout, et j'espère bien;
que cet amour un jour, ouvrira vos yeux, et que vous et moi serons amis.


Je sais, je rêve mais qui sait....................!


Ozan
21mai 2005


j'ai écris ces lignes aprés m'etre fait copieusement insulté par un ancien combattant, je lui en veut pas il adu certainement souffrir et à moi il m'a permis d'écrire

[bernard1933]

Très bien ton texte, Ozan ! Je ressens cette haine intérieure, cette rancoeur .
Tous les gens ne réagissent pas de cette façon devant les étrangers , mais il ne faut pas grand'chose pour tomber dans la xénophobie . Bien sûr qu' il faut contrôler l' immigration, mais on pourrait se conduire plus humainement devant ces malheureux qui ne font qu' essayer de sauver leur peau . Voir la chasse à l' homme dans les environs de Calais me donne la nausée .

[Invité]

qui suis-je pour toi, sinon cet étranger
que ton regard croisa, un matin dans la rue?
tu marchais tranquillement, sourire et coeur léger,
Et ne pus t'empêcher de remarquer l'intrus.

Cet homme couché à terre, implorant ta pitié
L'oeil hagard mais perçant, et le visage en sang.
pas quelqu'un de connu, pas quelqu'un du quartier,
qui chamboula ta vie de jeune adolescent.

Tu ne pus t'empêcher de lui tendre la main
De soigner ses blessures essayant de comprendre
Ce qu'il faisait ici, à quel vil malandrin
il avait eu affaire, sans pouvoir se défendre.

Tu ne pouvais savoir la peur de l'étranger
Car ton coeur était pur, et ton esprit sans haine,
Tu ne pouvais savoir l'horreur de l'étranger
Qui rencontre le Mal et n'en sort pas indemne.

Qui suis-je donc pour toi, sinon ce bon ami
rencontré par hasard, et qui t'a convaincu
Qu'on peut être d'ailleurs sans être un ennemi,
Et qu'une main tendue vaut mieux que mille d'écus.
Myrrha

[bernard1933]

Myrrha, le forum est riche en poètes, et surtout en poétesses !

[Invité]

Tu sais, je ne suis pas sûre d'être vraiment poète, mais j'entends quelques mots, ou je lis un message et tout à coup ça m'inspire et les mots se forment sous mon crayon ou sous mes doigts.
Je raconte une histoire, toute simple, quelque chose que chacun de nous peut vivre, un jour, et parce que j'aime le rythme, j'y ajoute les rimes!
c'est tout.

[Invité]

Étranger, cachant mon amour, mon regard me trahi,
étranger de La Dame, de ses valet,
prisonnier de cette parcelle, mon ciel reste figer, mon aube est aussi triste que moi.
Soldats de mes cauchemars, étouffant mes cris la nuit,
rasant mon champ, détruisant Le Benjoin

[MamaKilla]

le premier est dérangeant, on ressent tellement de colère
j'aime quand même l'idée
bon courage et bonne chance à toi