Sagesse du pluvian
+20
ronron
Ling
maya
casimir
Nuage
_Esprit de ''Celle''
gaston21
Babylon5
selene
freefox
apollonius
_Bib
allégorie
Radha2
ElBilqîs
Magnus
Geveil
bernard1933
JO
Cochonfucius
24 participants
Page 11 sur 40
Page 11 sur 40 • 1 ... 7 ... 10, 11, 12 ... 25 ... 40
Crocodile et pluvian
Le crocodile, un jour, disait à un pluvian :
Es-tu sûr de pouvoir exercer, toi, dentiste,
Qui, selon les meilleurs de nos zoologistes,
Comme tous les oiseaux, es dépourvu de dents ?
Le pluvian, bien peinard, sourit en répondant :
Toi qui n'as pas de coeur, méchant reptile triste,
Pour montrer tes émois, fréquemment, tu insistes,
Et sur les bords du Nil, tu vas, larmes versant...
Le boulanger n'est pas un bonhomme en farine,
La boussole n'est pas une bête marine,
Un grand livre n'est pas un animal lecteur.
Le feu n'est point dans l'âtre une chose frileuse,
Ni le papier, non plus, une entité liseuse ;
De poèmes n'est point le poète amateur.
Avec l'écharpe rouge
* * *
L'écharpe rouge a fait appel à mon esprit
Afin de compléter un Habit de Nuage;
L'écharpe verte a fait plaisir au voisinage,
L'écharpe jaune aidant, de l'honneur je m'épris.
L'écharpe bleue permet d'oublier le ciel gris,
L'écharpe rose abrite un charmant badinage.
L'écharpe grise évite un surcroît de langage;
L'écharpe noire à voir de près la mort m'apprit.
Une écharpe lavée, pose-la sur un cintre :
L'état de sa surface intéresse les peintres.
En un temps opportun, il peut charmer l'humeur.
Mais parfois, sans écharpe, on peut voir un poète
Rêvant au petit prince et à l'exoplanète
Où le soleil couchant quarante-trois fois meurt.
Noir sur blanc
Au pâturage blanc, la noirceur des corbeaux
Semble une illustration pour un recueil de fables.
Ils cherchent à manger dans le froid redoutable;
Sous le soleil naissant, les voilà presque beaux.
Ils parviennent souvent à tirer du tombeau
Un insecte bien gras, pitance délectable.
Si je voulais montrer leur démarche ineffable,
Je devrais emprunter de son encre à Rimbaud,
Mais plus modestement, j'use de mon clavier
Pour peindre les frimas de ce mois de janvier,
Dont le ciel cependant est d'humeur rayonnante.
Bientôt le pâturage à nouveau sera vert,
Alors j'emprunterai une plume à Prévert
Pour montrer des corbeaux les manières charmantes.
Re: Sagesse du pluvian
Il est vraiment magnifique ton poème sur les Corbeaux Cochonfucius.
Ca glisse tout seul, tout fluide et très harmonieux, j'aime beaucoup beaucoup
Hoooo en plus je n'avais pas vu le poème d'avant ....
Ca glisse tout seul, tout fluide et très harmonieux, j'aime beaucoup beaucoup
Hoooo en plus je n'avais pas vu le poème d'avant ....
Nuage- Seigneur de la Métaphysique
- Nombre de messages : 13093
Localisation : Drôme du Nord (Rhône-Alpes-Auvergne - France)
Identité métaphysique : La mienne
Humeur : Fluctuante
Date d'inscription : 31/10/2011
Navigations
Le primate humain voit qu'il n'a pas de nageoires,
Alors il s'investit dans la navigation.
Il apprend les secrets de la propagation,
Et, par le vaste monde, il se couvre de gloire.
Pas d'ailes sur ce corps, est-ce rédhibitoire ?
A peine a-t-il posé cette interrogation
Que le voilà parti en investigations
Jusqu'à trouver la clef du vol libératoire.
Il veut ensuite aller jusqu'aux exoplanètes
Afin d'y contempler des plantes et des bêtes
D'un genre et d'un aspect nouveaux pour les humains.
Un continent, pourtant, lui reste inconnaissable,
Celui du coeur de l'Autre, aux désirs ineffables :
Il ne sait toujours pas en prendre le chemin.
Lumière ancienne
Adam parle aux oiseaux et se confie aux plantes ;
Ses interlocuteurs n'écoutent pas toujours.
La vie dans le jardin n'est pas trop exigeante,
Il faut dormir la nuit, veiller pendant le jour.
Adam voudrait avoir une correspondante
Qui serait son salut, son bonheur, son recours.
La chose, cependant, est loin d'être évidente.
Adam berce son rêve et la vie suit son cours.
Puis il trace des mots, quand survient la pénombre,
Des mots ni lumineux, ni totalement sombres,
Et fugitifs, ainsi que les reflets du soir.
Il ne sait pas comment décrire une espérance,
Mais il peut évoquer de tendres souvenances
S'accrochant à son coeur, comme à un vieux miroir.
Serpent dans l'herbe
Le serpent au jardin fait sa digestion lente.
Il n'a pu s'empêcher d'avaler le fruit lourd
Qui devient dans son corps une liqueur brûlante ;
Il a presque oublié ce qu'il fit, l'autre jour.
Il revoit vaguement les deux bêtes parlantes
Qui ont pris le chemin de l'exil, sans recours.
Il voit qu'on a mis fin à leur vie indolente
Pour les lancer dans un aventureux parcours.
Il digère le fruit dans la verte pénombre.
Adam, fort loin de là, contemple un reflet sombre
Et bien plus menaçant que les lueurs du soir.
Ève, en dormant, sourit, car elle a connaissance
Que d'elle un enfant va bientôt prendre naissance :
Que lui importe alors la question du savoir ?
Le poids d'un jour d'hiver
Calcul du poids d'un jour à la froidure enclin :
Je lui mets déjà neuf à l'heure où il commence;
Peut-être encore deux pour l'apaisant silence
Parmi les voyageurs d'un bus un peu trop plein.
Rien pour le ciel d'hiver au charme sibyllin,
Cinq pour un bon café brisant la somnolence,
Cinq pour ces quelques vers tracés dans l'indolence
Et dans un grand bureau, sur un bout de vélin.
Jour d'hiver, je ne peux t'en donner davantage,
Comptons ce que tu as reçu en apanage :
Neuf et deux, cinq et cinq, vingt et un pour total.
Que ces vingt et un points te donnent belle allure !
Mais cette estimation est spéculation pure,
Je ne fus jamais fort pour le calcul mental.
Nuage de neige
Va-t-il neiger demain, ciel de corbeau tordu ?
Ciel de corbeau, s'il neige, on boira du champagne,
Et s'il ne neige pas, du cidre de Bretagne.
Va-t-il enfin neiger, ciel de cochon pendu,
Ciel de cochon, s'il neige, on verra des montagnes,
Et s'il ne neige pas, des continents perdus.
Va-t-il neiger ce soir, ciel de pluvian fondu,
Ciel de pluvian, s'il neige, on aura des lasagnes,
Et s'il ne neige pas, du pain de sarrasin.
Va-t-il bientôt neiger, ciel de jus de raisin,
Ou, s'il ne neige pas, ciel de jus de carotte ;
Va-t-il neiger un jour, ciel de sombre arrosoir,
Ciel d'arrosoir, s'il neige, il ne va point pleuvoir,
Ciel d'arrosoir, s'il pleut, nous porterons des bottes.
En songe
J'ai rêvé que j'étais, dans le fond d'une grotte,
Posé dans un coin sombre, un gros oeuf de dragon ;
Les gnomes marmonnant en leurs obscurs jargons
Ont mené, dans le noir, un débat polyglotte.
En de nombreux endroits, on trouvait des marmottes,
Tantôt ronflant, tantôt rêvant en patagon,
Tantôt cuisant du riz avec de l'estragon.
Au lointain s'élevait le cri de la hulotte.
Vivre en cette coquille était chose facile,
Le réel à mon coeur se montrait fort docile ;
Je n'avais nul désir d'être au Quartier Latin,
Ni dans le paradis des amours angéliques.
Je dormais dans mon oeuf, dragon fort aboulique,
Ne sachant quand viendrait la lueur du matin.
Cochon, Piaf-Tonnerre et Neigeux
Neigeux et Piaf-Tonnerre, allant à la brocante,
Comparent les recueils de plusieurs écrivains.
Survient Maître Cochon, lourd comme un échevin,
Qui dit « Sur ces questions, ma démarche est prudente ;
Celui qui de juger l'écriture se vante,
Sa parole et sa plume il mobilise en vain.
Lire un texte, c'est comme absorber du bon vin,
Une ingurgitation qui n'est jamais trop lente. »
Neigeux dit « J'ai toujours envie de corriger... » ;
Piaf-Tonnerre « Ou plutôt, il faut s'interroger... ».
Le maître dit « C'est bon, messieurs, je vous écoute ;
Corriger, questionner, que de bons sentiments...
Mais cette stratégie ne va pas loin, vraiment.
Produire un vers par jour, ça tient bien mieux la route. »
Rémus et Romulus
Le capitaine, en tenue d'astronaute,
S'aperçoit qu'il doit trop à ce Tintin.
Platonique était leur double destin,
Car autrement, les deux seraient en faute.
Malheur de l'un fait le bonheur de l'hôte ;
Faut-il veiller, dans un lit, au matin,
Ou couper son manteau, comme Martin ?
Adam n'a regret de perdre sa côte.
Muse, tu sais, nous formons un binôme.
Qui porte voile a besoin d'une bôme.
Hélas, pour ton temps, je suis en amont ;
Haddock, Tournesol, Cauchon et pucelle,
Quel binôme aurait rendu la vie belle
Au vrai connaisseur de Lautréamont ?
Ni dieu ni muse
Je vais dans la forêt pour choisir un mentor.
Aucun mentor n'est là. Tous sont à la taverne.
Leurs voix n'animent plus cette forêt arverne,
Mais celle des oiseaux, qui ont rarement tort.
L'oiseau a-t-il un maître en prenant son essor ?
Je sais qu'il n'en a point. Seul, le ciel le gouverne.
Le phoque est-il perdu quand le vieil ours hiverne ?
L'absence du grand ours ne le rend pas moins fort.
Je rencontre une errante au hasard des chemins...
Or, je n'ai nul trésor à placer dans sa main,
Rien de ce qui plairait à cette pastourelle.
Mais la rencontre, en moi, produit un changement.
Cette luronne, ainsi, devient, étrangement,
Ma muse... et je lui souhaite autant de bien pour elle.
Piaf-Tonnerre au grenier
* * *
Je suis content, car j'ai reconnu l'escalier.
Or, je dois le gravir. Mais, jusqu'à quel étage ?
Ce n'est pas un cadeau d'atteindre un si grand âge;
L'escalier, d'après moi, conduit jusqu'au grenier.
Que font tous ces cochons dormant sur le palier ?
Je ne sais où ils ont déposé leurs bagages.
Parlant dans leur sommeil (en quel curieux langage)
Ils invoquent le nom de Jean-Edern Hallier.
D'où vient que l'escalier s'est empli de brouillard ?
Cochons, répondez-moi, si vous n'êtes trouillards !
Indiquez son logis au pauvre Piaf-Tonnerre.
Parvenu au grenier, dont le sol est bien dur,
J'en viens à constater qu'il finit par un mur
Dont la surface abrite un rêve débonnaire.
Itinéraire francilien
Frépillon | Goussainville | Issy-les-Moulineaux
Chatou | Gournay-sur-Marne | Arcueil | Vigneux-sur-Seine
Clamart | Clichy-sous-Bois | Rocquencourt | Bourg-la-Reine
Garches | Gennevilliers | Guermantes | Longjumeau
Malakoff | Marcoussis | Stains | Magny-les-Hameaux
Massy | Forges-les-Bains | Buc | Brou-sur-Chantereine
Montesson | Montgeron | Ville d'Avray | Suresnes
Draveil |Meudon | Janvry | Le Mesnil-Amelot
Alfortville | Andrésy | le Vésinet | le Pecq
Nozay | Neuilly-sur-Seine | Orly | Noisy-le-Sec
Saint-Denis | Saint-Mandé | Saint-Ouen | Villetaneuse
Châtillon | Gentilly | le Raincy | Antony
Vauhallan | Carnetin | Viroflay | Taverny
Palaiseau | Villebon | Saint-Rémy-lès-Chevreuse
Piaf-Tonnerre et l'inframonde
J'avance, tout pensif, en ces lieux de pénombre
Creusés par les anciens sous un désert brûlant.
Au hasard des couloirs, mon pas se fait plus lent,
Car je prête attention aux embûches sans nombre.
Bien plus haut, en surface, est une forêt sombre
Où se taisent, le soir, des oiseaux somnolents
Que nul n'a de longtemps vus chantant ni volant,
Trop occupés qu'ils sont à contempler des ombres.
La forêt, le tunnel, quelle place est plus noire ?
Le noir ne va pas mal à cette triste histoire
Qu'un scribe défaillant grave sur un vieux mur.
Cette noirceur, princesse, il faut la fuir, sans doute,
L'infamonde et le ciel sont traversés de routes ;
Et je sais qu'à présent, tu marches d'un pas sûr.
Piaf-Tonnerre et les fleurs
Fleurs du fond du jardin, reflets impermanents
De ce vaste univers sombre et multicolore,
Merci de vos clins d'oeil en tous temps insonores,
Et d'entendre avec moi les paroles du vent.
Un carré de terreau vous est un continent.
Le soleil inclément, l'insecte qui dévore,
Ce qu'au fil des saisons le jardinier déplore,
Vous le laissez venir à vous, tranquillement.
Sans doute, elle est ainsi, la condition de fleur,
De voir passer le temps, sans joie et sans douleur,
Je me tiens près de vous, dans la sérénité.
Les fleurs, de Piaf-Tonnerre éloignant leur regard,
Ont l'air de l'écouter avec fort peu d'égards :
Le mutisme des fleurs vient de leur surdité.
Re: Sagesse du pluvian
Dis donc Cochonfucius, t'as mis quoi dans mon grenier ? !
Va falloir me régler ça pour les oeufs ....
Va falloir me régler ça pour les oeufs ....
Nuage- Seigneur de la Métaphysique
- Nombre de messages : 13093
Localisation : Drôme du Nord (Rhône-Alpes-Auvergne - France)
Identité métaphysique : La mienne
Humeur : Fluctuante
Date d'inscription : 31/10/2011
Re: Sagesse du pluvian
Sinon j'avais aussi beaucoup beaucoup aimé "Navigations", je trouvais qu'avec "Noir sur blanc", tes poèmes prenaient une autre dimension.
Et ensuite cela a pris un autre virage.
Ce que je trouve marrant c'est que tes poèmes (surtout les derniers) se calent sur l'air du temps.
J'aime beaucoup ce que tu fais. J'apprécie moins ceux que tu as fait dans le passé, même s'il est vrai que ce sont de beaux poèmes, mais je n'accroche pas comme les suivants. Peut-être est-ce parce-que je ne les ai pas lu en directe à l'époque où tu les as écrit, je ne sais pas.
Mais les deux que j'ai cité plus haut, sont intemporels, différents.
Et j'aime beaucoup les histoires de Piaf-Tonnerre.
En tout cas je te lis régulièrement et avec plaisir, ici et dans Haïku des saisons.
Merci !
Et ensuite cela a pris un autre virage.
Ce que je trouve marrant c'est que tes poèmes (surtout les derniers) se calent sur l'air du temps.
J'aime beaucoup ce que tu fais. J'apprécie moins ceux que tu as fait dans le passé, même s'il est vrai que ce sont de beaux poèmes, mais je n'accroche pas comme les suivants. Peut-être est-ce parce-que je ne les ai pas lu en directe à l'époque où tu les as écrit, je ne sais pas.
Mais les deux que j'ai cité plus haut, sont intemporels, différents.
Et j'aime beaucoup les histoires de Piaf-Tonnerre.
En tout cas je te lis régulièrement et avec plaisir, ici et dans Haïku des saisons.
Merci !
Nuage- Seigneur de la Métaphysique
- Nombre de messages : 13093
Localisation : Drôme du Nord (Rhône-Alpes-Auvergne - France)
Identité métaphysique : La mienne
Humeur : Fluctuante
Date d'inscription : 31/10/2011
Piaf-Tonnerre et le monde
Piaf-Tonnerre est ici, sous le soleil qui monte,
Ses plumes respirant la force et la santé ;
Or, l'on s'attendrait presque à l'entendre chanter,
Mais sa voix est trop sourde, et lui fait un peu honte.
Ça chante dans son coeur, et c'est bien ce qui compte,
Il sourit en chantant, dans les lieux fréquentés
Qu'il peut, les yeux fermés, atteindre et arpenter,
Connaissant la plupart des écueils qu'il affronte.
Mais que dit sa chanson, quelqu'un peut-il l'entendre ?
Décrit-elle ce monde avec des phrases tendres,
De plaisantes notions, des mots pleins de douceur ?
Je crois plutôt qu'il dit l'ombrage qui perdure
Aux jours de grand beau temps, combien la vie est dure
Et que nous pardonnons, malgré tout, sa noirceur.
Travellers
Guillaume a rencontré les Irlandais nomades ;
Son petit livre rouge en donne le récit.
J'écris ces quelques vers pour lui dire merci
De m'avoir entraîné dans cette promenade.
Que de choses j'apprends sur la rude peuplade
Que forment ces humains tendres et endurcis !
Si leur pain quotidien de misère est noirci,
Nul mieux qu'eux n'apprécie un temps de rigolade.
Eux pour qui le séjour n'est jamais marchandise,
Eux qui goûtent la vie comme une friandise,
Ils fondent leur sagesse en leur précarité ;
Négligeant du progrès les vertus dérisoires,
Sur la terre d'Irlande ils vivent leur histoire,
Merci encore à toi de nous la raconter.
Le lévrier et le tatou
Compère lévrier, camarade tatou,
De quelle vérité portez-vous témoignage ?
L'un de vous est fort vif, tel est son apanage,
Mais l'autre a sûrement d'aussi puissants atouts.
Vous étiez l'autre jour, du côté de Chatou,
Sur un bel hippodrome aux élégants virages.
Lévrier, je t'ai vu explorer les parages,
Allant jusqu'à flairer la piste d'un matou.
Jacques Perry-Salkow, tout en vous observant,
Les lettres de vos noms s'en allait permutant ;
C'est un hobby auquel, souvent, il s'évertue.
«Le lévrier», dit-il, et «le tatou», ces mots
Vont pouvoir engendrer deux autres animaux
Que nous connaissons bien : le lièvre et la tortue.
Sans morale
* * *
Un poète voudrait savoir pourquoi mes fables
Sans morale ont paru chez de bons éditeurs.
Princesse, me vois-tu en moralisateur ?
Ça ne m'arrive point, ni quand je suis à table,
Ni dans mon lit douillet ; morales redoutables,
Je suis depuis toujours votre humble débiteur,
Je connais ce domaine, en tant que visiteur,
Je n'y puis séjourner de façon sûre et stable.
La fable, sous ma plume, est tout juste une histoire.
J'en propose à ce jour un faible répertoire,
Moins que d'arbres au clos d'un pauvre jardinier.
Lecteurs, si vous voulez que mes animaux vivent
Des récits où le mal reçoit punition vive,
Rien n'empêche qu'ainsi vous les imaginiez.
Le lièvre au pays des limaces
Alice parcourant le Pays des Merveilles
En subtilise un M et Malice devient ;
« Erveilles » perd son S et Malice l'obtient,
Malices par milliers, comme un essaim d'abeilles
Emplissent le pays de rumeur nonpareille ;
Dans le feu de l'action, un incident survient,
De Malices le nom a changé son maintien,
Limaces maintenant avec le jour s'éveillent.
Jacques Perry-Salkow parle au reste des lettres,
Leur posant la question : "Et vous, qu'allez-vous être ?
Dans « erveille », quel mot, quel nom sera-t-il lu ?"
« Le lièvre » sont les mots qu'avec « erveille » on trace ;
On obtient donc « Le lièvre au pays des limaces »,
La morale en est que... ma foi, je ne sais plus.
Résurrection quotidienne
« Chaque jour est le jour de ma résurrection »,
Disait un vieil ermite auprès d'une fontaine.
Dans cet âge où la vie peut sembler une peine,
Il conservait pour elle un semblant de passion.
Il en explorait la lyrique dimension,
Il en voyait venir la conclusion sereine.
Jeune, la poésie lui servant de marraine,
Il avait accompli de belles excursions ;
Vieux, il les retraçait au fil d'un parchemin,
Croyant ainsi revoir les avenants chemins
Qui avaient accueilli son printemps sans nuages.
Le ciel à l'horizon peut nous sembler obscur :
Point ne sert de poser dessus un regard dur,
Marchons sans nous presser, poursuivons ce voyage.
Page 11 sur 40 • 1 ... 7 ... 10, 11, 12 ... 25 ... 40
Sujets similaires
» Sagesse du pluvian
» Sagesse du pluvian
» Sagesse du pluvian
» Sagesse du pluvian
» Sagesse humaine, sagesse divine
» Sagesse du pluvian
» Sagesse du pluvian
» Sagesse du pluvian
» Sagesse humaine, sagesse divine
Page 11 sur 40
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum