Déchéance
2 participants
Page 1 sur 1
Déchéance
(Coïncidence étrange ; les anges semblent à la mode)
Du fond de sa prison paradisiaque, un ange,
Lassé des chœurs divins, fatigué d’obéir,
Fatigué de baisser les yeux et de mentir,
Préféra déchoir, au tréfonds d’un ciel orange.
Il tomba longuement, sous l’or des météores,
Vit le Dragon furieux, vaste monstre omniscient,
Hanter la nuit le cœur, et l’âme, et l’inconscient,
Il entendit le chant des pulsions carnivores.
Il tomba violemment, trop savant pour un ange !
Découvrant des noirceurs la magie, la peinture,
La paresse et la joie, le spleen et la luxure,
Quand la bassesse étreint les saphirs dans la fange…
L’angélisme oublié : le monde est une arène,
Où fauves et lutins se partagent le sol,
Payer de son sang les facéties, au formol,
Voilà l’unique loi prévalant dans l’art haine.
Ainsi, dévalement, de la pente et du rêve,
Jusqu’à la décadence, au feu de la discorde,
Foutre le camp d’ici, marchant sur une corde,
Voilà la dévotion qui me navre sans trêve !
Fuir toujours, fuir, plus loin des sangsues, des idoles,
Perdre le temps de vivre au dédale des rues :
Dans le bleu des trous noirs, le pourpre des menstrues,
Rentrer à l’aube au marbre blanc des nécropoles…
Nous recherchons l’ivresse, en sachant tout le mal
Au mieux, et tout l’ennui pire encor que la mort,
Nous dérivons naufrage en désertant le port,
Et mon baiser de givre à tes seins, sceau glacial,
Fait scintiller le songe aux perles des paupières.
Tu t’élèves, tandis que je descends au centre,
Anneau des continents, dont la glèbe est le ventre,
Spirale ébaubissant les splendeurs ordurières.
Et loin, très loin, déjà, des tout premiers cantiques,
Le porteur de lumière est messager d’abîme :
Un peu de la superbe, étrennée pour la frime,
Étend sur le désert ses moussons mélodiques…
Tant de palinodies, de comptines, de danses !
D’écrans de verre opaque aux abattoirs en foule :
C’est la passion de l’homme, et c’est le sang qui coule,
Fleuves ténébreux vers l’imprécision des anses…
Alors, chère Cybèle, aux temples pourrissant,
D’où vient l’éclair de neige où le pas du renard,
Légère empreinte, vue dans le gris du brouillard,
Trace la dure épreuve, aux membres fléchissant ?
Dans la machine-étoile où sourdent les sanglots :
L’ange est devenu sphère, et la beauté poison,
Plus de chansons dorées, ni plus de pamoison,
Les chœurs divins se sont dilués dans les flots…
Demain tout recommence, et demain tout pâlit !
Sur le quai d’une gare, où la fée qui s’éloigne
Paraît la panacée qui, dans les gouffres, soigne,
Au miroir du néant : les lueurs de Kali…
Du fond de sa prison paradisiaque, un ange,
Lassé des chœurs divins, fatigué d’obéir,
Fatigué de baisser les yeux et de mentir,
Préféra déchoir, au tréfonds d’un ciel orange.
Il tomba longuement, sous l’or des météores,
Vit le Dragon furieux, vaste monstre omniscient,
Hanter la nuit le cœur, et l’âme, et l’inconscient,
Il entendit le chant des pulsions carnivores.
Il tomba violemment, trop savant pour un ange !
Découvrant des noirceurs la magie, la peinture,
La paresse et la joie, le spleen et la luxure,
Quand la bassesse étreint les saphirs dans la fange…
L’angélisme oublié : le monde est une arène,
Où fauves et lutins se partagent le sol,
Payer de son sang les facéties, au formol,
Voilà l’unique loi prévalant dans l’art haine.
Ainsi, dévalement, de la pente et du rêve,
Jusqu’à la décadence, au feu de la discorde,
Foutre le camp d’ici, marchant sur une corde,
Voilà la dévotion qui me navre sans trêve !
Fuir toujours, fuir, plus loin des sangsues, des idoles,
Perdre le temps de vivre au dédale des rues :
Dans le bleu des trous noirs, le pourpre des menstrues,
Rentrer à l’aube au marbre blanc des nécropoles…
Nous recherchons l’ivresse, en sachant tout le mal
Au mieux, et tout l’ennui pire encor que la mort,
Nous dérivons naufrage en désertant le port,
Et mon baiser de givre à tes seins, sceau glacial,
Fait scintiller le songe aux perles des paupières.
Tu t’élèves, tandis que je descends au centre,
Anneau des continents, dont la glèbe est le ventre,
Spirale ébaubissant les splendeurs ordurières.
Et loin, très loin, déjà, des tout premiers cantiques,
Le porteur de lumière est messager d’abîme :
Un peu de la superbe, étrennée pour la frime,
Étend sur le désert ses moussons mélodiques…
Tant de palinodies, de comptines, de danses !
D’écrans de verre opaque aux abattoirs en foule :
C’est la passion de l’homme, et c’est le sang qui coule,
Fleuves ténébreux vers l’imprécision des anses…
Alors, chère Cybèle, aux temples pourrissant,
D’où vient l’éclair de neige où le pas du renard,
Légère empreinte, vue dans le gris du brouillard,
Trace la dure épreuve, aux membres fléchissant ?
Dans la machine-étoile où sourdent les sanglots :
L’ange est devenu sphère, et la beauté poison,
Plus de chansons dorées, ni plus de pamoison,
Les chœurs divins se sont dilués dans les flots…
Demain tout recommence, et demain tout pâlit !
Sur le quai d’une gare, où la fée qui s’éloigne
Paraît la panacée qui, dans les gouffres, soigne,
Au miroir du néant : les lueurs de Kali…
Dari- Affranchi des Paradoxes
- Nombre de messages : 357
Localisation : ici et là...
Identité métaphysique : humain, trop humain
Humeur : la nuit sera calme
Date d'inscription : 13/04/2012
Page 1 sur 1
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum