Re: C'est quoi "orthodoxe" ?

[Bulle]

Les trous du Dieu ? Blasphème ! Blasphème ! Blasphème !

Tu veux parler du document Q ?

Il est d'ailleurs marrant de remarquer que Oint s'étant, paraît-il, choisi des disciples parmi des gens "simples", pêcheurs, artisans, pour que son message soit compréhensible de tous, s'adresse à eux par paraboles, métaphores et autres absconseries.  

Je trouve cela logique : pour expliquer ce qu'il voulait expliquer, il était tout de même plus simple d'utiliser des images familières, du quotidien pour faire comprendre le message moral qu'il voulait faire passer. Sans oublier une chose importante : du fait que les hébreux avaient pour interdit de prononcer le nom de Dieu, c'était un moyen de contourner la chose.
NB : la notion de "oint" faisait de Jésus un prêtre, un prêcheur et pas forcément une divinité.

[Dun8410]

Ah oui, mais on ne l'appelle pas Jésus-Dieu mais Jésus-Oint.

[Bulle]

Ce qui confirme ce que j'écrivais puisque christos en grec signifie aussi "oint", autrement dit "celui sur lequel de l'huile a été versée pour le consacrer".

[Dun8410]

On pourrait dire Jésus-Huilé, pourquoi avoir peur des mots ?

[Bulle]

oui, pommadé, badigeonné.
Mais le problème n'est pas là il est plutôt dans le fait que la septante a traduit le mot araméen "mashia'h" par "christos".
Mais le Messie attendu n'était pas "divin", c'est juste (et c'est déjà pas mal) un homme issu de la lignée du roi David, intronisé dans sa fonction par onction, qui devait combattre des nations hostiles (les Romains ?) et amener la paix.

[Dun8410]

Mais y a pas de problème, justement, on peut tranquillement nommer notre héros par un mot français, oint, huilé, pommadé, gras, etc...

[Bulle]

Oui on peut le nommer ainsi. Parce que c'est justifié.  
Et peu importe le mot français même s'il se veut ironique, dérisoire etc... ; le blasphème dans le fond ne réside pas là : il résiderait pour les Etats où il est puni dans le simple fait de dire que Dieu n'existe pas.  
Ce qui est problématique, et je situe la problématique au niveau littéraire, c'est que cette version de la traduction christos = oint > Messie tout simplement humain a été occultée dans la traduction de la septante. Ce qui réduit, amha, dommageablement l'interprétation des textes.
Lorsque j'emploie le mot dommageablement, je fais référence au progressisme qui permettrait de continuer à honorer non pas le bonhomme (ce qui est amha tout à fait paradoxal dans une idéologie destinée au départ à éviter l'idolâtrie polythéiste) mais le message philosophique exprimé dans ces écrits dits sacrés.

[Magnus]

Pour ne vraiment garder que "le message philosophique exprimé dans ces écrits dits sacrés", il faudrait pouvoir les lire sans avoir en tête leurs interprétations par les religions.

[Bulle]

En fait cela ne change pas grand chose si ?
Que tu considères Jésus comme étant une divinité née de Dieu et d'une vierge, ou comme un homme prêchant des valeurs morales c'est le texte des synoptiques (on sait maintenant ce qui a été ajouté par la suite et dans quel but).

[Magnus]

Je veux dire que puisque nous avons été élevés dans un pays de tradition chrétienne, il en reste forcément quelque chose même si nous n'avons pas reçu d'éducation religieuse particulière, par ex,.
Donc, si l'on considère Jésus comme un simple être humain ayant défendu certaines valeurs, on a tendance quand même à le rattacher à la divinité, ce qui peut fausser quelque peu notre interprétation.

[Bulle]

Ca c'est si on ne lit pas les textes soi-même et que l'on en reste sur des "morceaux choisis" ou des "interprétations choisies" il me semble.
C'est d'ailleurs la raison pour laquelle durant des lustres l'exégèse historico-critique n'était pas permise.

[Dun8410]

... le blasphème dans le fond ne réside pas là : il résiderait pour les Etats où il est puni dans le simple fait de dire que Dieu n'existe pas.  

Cela me fait remarquer que pour un athée (pour moi en tout cas) s'entendre affirmer péremptoirement que Dieu existe est intellectuellement désagréable, que c'est également une atteinte à une conviction, à une compréhension surtout, à l'intelligence du mécréant en définitive et que ça mérite aussi l'appellation de non-respect, voire d'agression. Je propose "phlasbème".

[Cochonfucius]

Ou alors, « charlatanisme ».

[Jipé]

Si on accepte la laïcité, on est bien obligé d'accepter/tolérer les croyances issues des religions sans pour cela y adhérer. Tout comme les croyants doivent accepter la mécréance des non-croyants, athées.

[Dun8410]

Ils l'acceptent mais peuvent la qualifier de blasphématoire. Ils ont inventé un mot à eux qui se voudrait une sentence universelle.

[Jipé]

Oui, mais on s'en fout car le blasphème n'existe pas en France. C'est bien pour cela que la laïcité est rejetée par de nombreux pays surtout de confession musulmane.

[Bulle]

Cela me fait remarquer que pour un athée (pour moi en tout cas) s'entendre affirmer péremptoirement que Dieu existe est intellectuellement désagréable...

Aïe aïe aïe... C'est ce que je dis volontiers lorsque je déguste un bon vin ou un excellent alcool !!!

[Magnus]

Bulle, je n'ai pas très bien compris. Tu veux dire que quand tu bois tu deviens croyante ? 

[Nuage]

Je crois que c'est en relation/corrélation avec une boisson divine ou un vin divin. (expression)
"Ho c'est divin .. !"

[Bulle]

Exactement Nuage ! Mais je crois que Magnus voulait juste me taquiner

[Magnus]

Exactement. Qui aime bien charrie bien. 

[Bulle]

[Dun8410]

Mais, Bulle, ignores-tu (je sais que non) que le vin est une création du Diable et qu'on en boit d'excellents au Paradis d'Allah ?

[Dun8410]

Exactement. Qui aime bien charrie bien. 

Qui aima bien charria bien ?

[Jipé]