C'était mieux avant...

[Jipé]

Lorsqu'on entend les nostalgiques d'antan, je me demande s'ils n'ont pas un peu perdu la mémoire ?!

En photo le contrat que devait accepter une institutrice en 1923...



En parallèle, on parle des exigences de la religion musulmane
Les féministes pures et dures se sentent "harcelées" par un sifflement ou un "vous êtes jolie mademoiselle" Elles auraient fait quoi dans les années 20 alors ?!

[Bulle]

Sans compter qu'à un certain âge "que vous êtes jolie mademoiselle" ça le fait bien quand même !!!

Plus sérieusement : c'est inouï ce truc ! Tu es sûr que ça a vraiment existé ?

[Jipé]

Effectivement, ce serait un faux, qui plus est d'un contrat du Québec, qui n'avait pas de séparation entre l'église et l'état jusqu'aux années 1960.

"De tels contrats n'ont jamais existé en France dans les écoles publiques. Cela étant, à partir des années 20, on distribuait le très officiel Livre des instituteurs, autrement appelé Code Soleil aux aspirants enseignants. Et voilà notamment ce qu'on pouvait y lire dans les années 50. "Bien sûr, la demoiselle de l'école ne doit pas vivre esseulée comme une sainte dans sa niche, mais elle ne saurait non plus impunément s'associer à des exubérances de mauvais aloi, ni se prêter à des fréquentations douteuses".
Le contrat de l'institutrice de 1923 est donc un faux. Mais on a effectivement fait du chemin depuis."

Voir ici

[Bulle]

C'est quand même mieux la séparation entre églises et états

[Jipé]

Merci la laïcité !!!!!

[Bulle]

Tu imagines si l'on devait vivre en Egypte ? pfiou !

[Nailsmith]

A partir de 1948 débuta la Révolution tranquille. Dans l’espace de 20 ans les structures se sont transformées de religieux à laïc. Il n’y a pas eu de têtes coupées plus tôt des soutanes enlevées.
En 1948 il y eu un manifeste « Le Refus Global » fait par des intellectuels québécois.
Voir le lien
http://www.mbamsh.qc.ca/index.php?option=com_content&view=article&id=32&Itemid=57

[stana]

Bien sûr que ça a existé, à un moment donné c'était une norme admise; je suppose que la plupart des gens, y compris des femmes, ne se posaient pas trop de questions vis-à-vis de ces lois. Et si certaines d'entres elles les trouvaient injustes ou ne serait-ce qu'excessives, elles gardaient leurs opinions pour elles...si elles tenaient à devenir institutrices elles devaient déjà s'estimer chanceuses de pouvoir exercer un métier, restrictions ou pas. Je sais que c'est toujours le cas dans certains pays musulmans.
Les critères de pudeur se comprenaient étant donné le contexte de l'époque, de même que l'obligation des institutrices de nettoyer la salle, allumer le poelle etc puisque selon la mentalité d'alors, c'était aux femmes, qu'elles exercent un métier ou non, à assumer ce genre de tâches, que c'était dans l'ordre des choses ce que je comprend moins-même en se basant sur ces mêmes critères-c'est qu'il leur était interdit de se marier...qu'elles ne puissent pas fréquenter d'hommes par ailleurs, aussi injuste que ce soit, ce pouvait être pour donner le "bon exemple" à leurs èlèves; on devait penser que travaillant au contact d'enfants dont elles avaient la responsabilité, il convenait d'avoir une moralité irréprochable mais le mariage...c'est ce qu'on attendait des femmes par ailleurs!

[stana]

...cela dit, il y avait forcément une raison. Je suppose qu'on estimait que si une femme mariée travaillait, elle aurait moins de temps pour s'occuper de son conjoint et de ses propres enfants, et c'est ce qu'on attendait avant tout des femmes à cette èpoque-là. On jugeait que le rôle d'une femme mariée était d'entretenir sa maison, de travailler chez elle en temps que femme et mère au foyer, sans que rien ne vienne la distraire de ses devoirs on tolèrait qu'une femme soit institutrice, pourvu que ça ne nuise pas à une potentielle vie de famille, il fallait donc choisir entre une aspiration professionnelle et une vie sentimentale, mariage ou non celles qui choisissaient leur métier devaient se sacrifier pour leur vocation, ou y renoncer, elles ne pouvaient pas tout avoir. A un moment donné, les femmes qui avaient commencé à exercer le métier d'institutrice mettaient fin à leur carrière si elles désiraient se marier, je pense que c'était fréquent. Je pense que c'est pourquoi l'image-l'image d'Epinal si j'ose dire -de la vieille fille institutrice est longtemps restée présente, même après que les lois se soient assouplies. Il est possible aussi que certaines jeunes femmes célibataires, ayant peu de chances de trouver un prétendant pour telle ou telle raison apprenaient ce métier pour subvenir à leurs propres besoins quoiquu'il arrive, sans être une charge pour leurs familles.
Il y a aussi le fait que beaucoup d'hommes n'auraient pas accepté que leurs femmes travaillent à l'exterieur de leur maison, parce-que ce n'était pas "leur place", et que c'était alors à l'homme de subvenir aux besoins de sa famille, d'être "chef de famille" à part entière.

[stana]

On a longtemps représenté la "vieille fille institutrice" comme laide, ou acariâtre, ou très timide, parce-qu'elle était sensé choisir ce métier parce-qu'elles ne trouvaient pas de fiancé lorsque c'était le cas, peut-être qu'elles trouvaient une compensation à être entourées d'enfants dans le cadre de leur travail, à défaut d'en avoir elles-mêmes. Mais ce serait simpliste de généraliser, comme toujours: il y avait, sans aucun doute, des femmes ayant une vocation profonde pour ce métier, et qui étaient prètes à beaucoup sacrifier pour y accèder. Pour d'autres encore, c'était "en attendant"...
La laïcité est une excellente chose: la liberté de culte et de pensée permet de faire ses propres choix, en accord avec la loi. La laïcité est neutre par définition: il ne s'agit pas d'interdire à qui que ce soit d'avoir le culte qui lui convient et de l'appliquer, mais en-dehors de sa vie professionnelle lorsqu'il y a un rapport avec l'enseignement public. Chacun est libre de ses pensées et de ses actes et heureusement; croyants ou non, tout le monde y trouve son compte. C'est pour cette raison qu'il est interdit maintenant d'afficher des signes religieux ostensibles-qui peuvent être compensés par des signes plus discrets si la personne le souhaite. Il ne s'agit pas d'influencer qui que ce soit dans un sens ou dans l'autre.

Oui, certainement, "c'était mieux avant", à tel ou tel niveau...mais pas tous, loin de là, et surtout pas celui-ci

C'est une bonne chose aussi que lorsqu'une femme exerce une activité professionnelle ou préfère être femme au foyer, c'est par choix. Tans qu'une personne est èpanouie à la manière qui lui convient et ne nuit à personne, tout est permis, c'est ça aussi la vraie liberté.

[Bulle]

Tu as raison de rappeler la neutralité à propos de la laïcité stana ! Merci !
On peut également rappeler qu'il ne faut pas confondre institutions publiques, service public et la rue...

[stana]

Tout-à-fait

[Anjo Saburcio]

Eh oui, les personnes ne changent jamais; seule la technologie change. Les sociétés se recyclent toujours, depuis des millénaires...Et l'histoire redémarre son cycle vicieux encore une fois.

[Jipé]

Pourquoi cercle vicieux ?

[Bulle]

Bonne question