Je t'aime !

[Magnus]

Vaste et immense sujet...

J'en reste, un moment, muet, étreint par trop de souvenirs, trop d'émotions diverses, de regrets, de nostalgies, et de contradictions aussi.

C'est quoi, finalement, l'amour ?

Pourquoi c'est toi que j'aime, toi encore et toi malgré tout ? 

Ou bien toi, il y a si longtemps déjà, sous le soleil de la jeunesse, ---le premier amour serait-il le plus grand ? 

Le dernier serait-il le plus fort ? 

Vais-je, ---dis-moi---, avoir besoin de l'idée d'un au-delà afin d'espérer pouvoir t'y rejoindre...

                                                                                                        ...lorsque le soir sera tout-à-fait tombé...

Je ne sais pas, je ne sais plus.  Je sais seulement que je t'aime.

                              (Je ne sais même pas
                        véritablement pourquoi...)

[Jipé]

Comme l'a dit Jean Cocteau : "Le verbe aimer est difficile à conjuguer : son passé n'est pas simple, son présent n'est qu'indicatif, et son futur est toujours conditionnel."

[Magnus]

Comme l'a dit Jean Cocteau : "Le verbe aimer est difficile à conjuguer : son passé n'est pas simple, son présent n'est qu'indicatif, et son futur est toujours conditionnel."

Excellent.

[Bulle]

Et puis chacun a une idée personnelle de l'amour.
Qui varie selon les besoins, les espoirs, la construction que nous avons.
Cela vaut il me semble pour toutes les déclinaisons (mater ou paternel, filial etc...).
Vous ne pensez pas ?

[Magnus]

Et puis chacun a une idée personnelle de l'amour.
Qui varie selon les besoins, les espoirs, la construction que nous avons.
Cela vaut il me semble pour toutes les déclinaisons (mater ou paternel, filial etc...).
Vous ne pensez pas ?

La rupture est également un sujet qui peut entrer dans le cadre de ce thread.

[Cochonfucius]

Voir également

http://sonnets-de-cochonfucius.lescigales.org/ruptures.html

pour divers aspects de la chose.

[Bulle]

[Magnus]

L'amour n'est pas un sentiment, c'est un art.
(Paul Morand)

Comment faire pour que l'amour dure toujours ?
Sabrina Philippe, psychologue, sur Europe 1.

[mirage]

On sent que c'est le printemps

[Bulle]

Comment faire pour que l'amour dure toujours ?

La question ne devrait-elle pas être "pourquoi l'amour (celui du couple) devrait-il durer toujours" ?

[Magnus]

Comment faire pour que l'amour dure toujours ?

La question ne devrait-elle pas être "pourquoi l'amour (celui du couple) devrait-il durer toujours" ?

Bonne question !
"Les obstacles sont nombreux. A commencer par la nature. Comme le souligne l'anthropologue et sexologue Philippe Brenot (Le Sexe et l'amour, Odile Jacob), notre origine est "polygame ou multipartenaire. Seulement 30 % des sociétés humaines sont de droit polygame." Et, si l'on en croit la neurobiologiste Lucie Vincent (Petits Arrangements avec l'amour, Odile Jacob), la passion dure trois ans, le temps qu'un enfant soit moins vulnérable aux agressions extérieures. Passé cette période bénie, l'addiction à l'autre, créée par certains neurotransmetteurs du cerveau, disparaît. C'est le choc du réel. Et là, ça passe ou ça casse." Article entier ICI.
"Au cinéma comme dans la vie, les histoires d'amour finissent souvent mal, et assez tôt. Mais l'amour a-t-il véritablement une date de péremption ? Amoureux transis, passez votre chemin, car ça se pourrait bien... C'est en tout cas ce qu'affirme la psychologue Barbara Fredrickson dans son dernier livre "Love 2.0 : How Our Supreme Emotion Affects Everything We Feel, Think, Do, and Become" ("L'amour 2.0 : comment notre émotion suprême influe sur tout ce que nous ressentons, pensons, faisons et devenons").

"Barbara Fredrickson avance même des preuves scientifiques pour soutenir sa théorie. Selon elle, ce n'est pas un sentiment durable et perpétuel qui permet à un couple de rester soudé pendant 30, 40, voire 50 ans. Ce n'est pas non plus le désir ou la passion, qui caractérisent souvent un amour naissant. Bien au contraire. Ce qui fait tenir un couple, c'est ce qu'elle nomme un "micro-instant de résonance positive". Ce terme un peu barbare signifie tout simplement que l'amour est une sorte de connexion qui se caractérise par un flot d'émotions positives que nous partageons avec une autre personne. Ces "micro-instants" peuvent être partagés avec votre compagnon ou votre compagne, vos enfants, vos amis etc. Résultat : il est possible que vous tombiez très brièvement amoureux dans la journée d'un de vos collègues ou de l'épicier du coin.

Une théorie peu conventionnelle mais qui pourrait se révéler moins farfelue qu'elle n'y paraît. Surtout si l'on prend en compte certaines réalités sociales."   Source et article ICI

Du coup, je constate à quel point mon entrée en matière pour ce thread, est terriblement romantique.
Toutes nos plus belles chansons d'amour seraient-elles une sorte de leurre, une inconsciente tromperie destinée à alimenter nos fantasmes en la manière, par une surcharge émotionnelle hurlant désespérément notre insondable besoin d'amour et notre désarroi devant le manque ou la rupture ?

[Bulle]

Oui c'est tout à fait du romantisme : et ça ne fait pas de mal amha si l'on garde en mémoire que la vie à deux n'est pas toujours "facile", surtout lorsque l'habitude (qui endort finalement la reconnaissance que l'on devrait avoir et garder bien vivante), s'installe...
Je crois que l'amour doit être entretenu jours après jours...

[JO]

Le vrai dure encore bien après la mort de l'être aimé.Mais la cohabitation lui est fatale!

[Magnus]

Je crois qu'il y a deux amours
qui durent toujours :
le premier
et le dernier...

[JO]

Parfois, le dernier est le seul vrai à mériter le nom d'amour. Je l'ai reconnu au sentiment d'"être arrivée", quand je le rejoignais .

[Hespéria]

Parfois, le dernier est le seul vrai à mériter le nom d'amour. Je l'ai reconnu au sentiment d'"être arrivée", quand je le rejoignais .

C'est beau ça !

[Magnus]

C'est vrai que c'est beau. Et romantique, comme j'aime.

[Magnus]

Qui dit "je t'aime" dit aussi nos amours de jeunesse.
Pour l'illustrer, une vieille chanson sans prétention...
...Mais ils sont tellement craquants, tous les deux !  

Si vous vous retrouvez en eux, dites-le moi...

[Bulle]

Il a bien meilleur accent qu'elle !

[Magnus]

 Oui, et plus vite que ça encore !!!

Pffff ! Je suis un incompris, sur ce thread.

[Bulle]

Mais non frangin
Tiens je suis certaine que si tu m'expliques cette phrase, je la comprendrai :
"Parfois, le dernier est le seul vrai à mériter le nom d'amour. Je l'ai reconnu au sentiment d'"être arrivée", quand je le rejoignais"
Parce que certes elle est romantique, mais il y a un petit truc qui me chiffonne tout de même, persuadée que je suis que l'amour donne de l'élan, de la force de vie ... ce qui est tout de même un peu le contraire du sentiment "d'être arrivée"...

[Magnus]

Mais non frangin
Tiens je suis certaine que si tu m'expliques cette phrase, je la comprendrai :
"Parfois, le dernier est le seul vrai à mériter le nom d'amour. Je l'ai reconnu au sentiment d'"être arrivée", quand je le rejoignais"
Parce que certes elle est romantique, mais il y a un petit truc qui me chiffonne tout de même, persuadée que je suis que l'amour donne de l'élan, de la force de vie ... ce qui est tout de même un peu le contraire du sentiment "d'être arrivée"...

Toute athée que tu sois, chère Bulle, lorsque tu arriveras (quand même ) au Paradis, tu seras "enfin arrivée" au plein bonheur éternel. Est-ce pour cela que tu manqueras "d'élan et de force de vie" ?

Lamartine écrivait : 
- Ma vie est un continuel débordement de bonheur, une plénitude de vous seule, une paix, un sommeil dont vous êtes le rêve! (Raphaël, 1849, p.280).

Cet amour-là "est le seul vrai à mériter le nom d'amour", parce que c'est "le dernier", parce que ce ne peut être que le dernier : celui où enfin, après de multiples échecs, et maintes ébauches, on a le sentiment d'être enfin arrivé.

Bien sûr, Lamartine est une grande figure du romantisme (il s'oppose à la tradition classique et au rationalisme  et vise à une libération de l'imagination et de la langue)(ce qui ne l'a pas empêché de faire de la politique et de proclamer la IIième République) or, d'une façon plus réaliste l'amour ne se nourrit pas que de romantisme, loin s'en faut, mais j'ai trouvé que cette phrase résumait bien la pensée de Jo, et peut-être d'Hespéria qui a trouvé cela très beau.

[Bulle]

Mais non frangin
Tiens je suis certaine que si tu m'expliques cette phrase, je la comprendrai :
"Parfois, le dernier est le seul vrai à mériter le nom d'amour. Je l'ai reconnu au sentiment d'"être arrivée", quand je le rejoignais"
Parce que certes elle est romantique, mais il y a un petit truc qui me chiffonne tout de même, persuadée que je suis que l'amour donne de l'élan, de la force de vie ... ce qui est tout de même un peu le contraire du sentiment "d'être arrivée"...

Toute athée que tu sois, chère Bulle, lorsque tu arriveras (quand même ) au Paradis, tu seras "enfin arrivée" au plein bonheur éternel. Est-ce pour cela que tu manqueras "d'élan et de force de vie" ?

Ah c'est certain : je ne pourrais pas avoir de force de vie puisque je serai morte !
Etre arrivée soi au "bonheur sans faille" ne permet pas de dire que la personne qui te procure ce sentiment est le "seul à mériter le nom d'amour". C'est rejeter la responsabilité sur l'autre amha.
Si l'on poursuit avec ta comparaison du paradis : le paradis c'est parce que je le mérite, j'ai donc œuvré pour y arriver. Mais l'amour, la connection sentimentale entre deux êtres, on ne la recherche pas, on n'oeuvre pas : ça arrive tout seul et c'est une fois que c'est arrivé que l'on doit l'entretenir. Non ?

Lamartine écrivait : 
- Ma vie est un continuel débordement de bonheur, une plénitude de vous seule, une paix, un sommeil dont vous êtes le rêve! (Raphaël, 1849, p.280).

Dans le contexte :
"«- O blasphème contre la suprême félicité! lui répondis-je en posant ma main tremblante sous ses yeux, pour que ses larmes tombassent sur me doigts. Quelle vile idée vous faites-vous donc de celui que Dieu a trouvé digne de vous rencontrer, de vous comprendre et de vous aimer? N'y a-t-il pas plus d'océans de tendresse et de bonheur dans cette larme qui tombe toute chaude de votre coeur sur ma main et que je bois comme la goutte d'une source céleste, que dans les désirs coupables où se noient les vulgaires attachements que vous regrettez pour moi? est-ce que je vous ai jamais paru envier autre chose que cette souffrance à deux? Ne fait-elle pas de nous deux victimes volontaires et pures? N'est ce pas cet éternel holocauste de l'amour qui, depuis Héloïse jusqu'à nous, n'avait peut-être jamais été offert en spectacle aux anges? Est-ce que j'ai jamais reproché une seule fois à la destinée, dans le délire même de mes heures solitaires, de m'avoir élevé par vous et pour vous au-dessus de la condition des hommes? de m'avoir donné à aimer en vous non une femme, mais une incarnation impalpable et sacrée de l'immatérielle beauté? Est-ce que le feu céleste dont je brûle délicieusement ne consume pas en moi tout charbon des désirs vulgaires? Est-ce qu'il ne me convertit pas tout entier en flamme? Est-ce que cette flamme n'est pas aussi pure et aussi suave que les rayons de votre âme qui l'ont allumée et qui l'entretiennent éternellement par vos yeux? Ah! Julie, prenez de vous une idée plus digne de vous-même, et ne pleurez pas sur les peines que vous croyez m'imposer! Je ne souffre pas. Ma vie est un continuel débordement de bonheur, une plénitude de vous seule, une paix, un sommeil dont vous êtes le rêve. Vous m'avez transformé dans une autre nature. Moi souffrir? Ah! je voudrais quelquefois souffrir en effet, pour avoir quelque chose à vous offrir au ciel, en retour de qu'il m'a donné en vous, ne fût-ce que le sentiment d'une privation et l'amertume d'une larme! Car souffrir pour vous serait peut-être la seule chose qui pût ajouter une goutte de plus à la coupe de bonheur dont je suis inondé. Souffrir ainsi, est-ce donc souffrir ou jouir? Non, vivre ainsi, c'est mourir, il est vrai; mais c'est mourir quelques années plus tôt à cette misérable vie, pour vivre d'avance une vie doublée en nous!»

On est en plein dolorisme

[Magnus]

Ah c'est certain : je ne pourrais pas avoir de force de vie puisque je serai morte !

Tiens, c'est nouveau, ça ; depuis quand est-on encore mort lorsqu'on ressuscite ? 

Si l'on poursuit avec ta comparaison du paradis : le paradis c'est parce que je le mérite, j'ai donc œuvré pour y arriver. Mais l'amour, la connexion sentimentale entre deux êtres, on ne la recherche pas, on n'oeuvre pas : ça arrive tout seul et c'est une fois que c'est arrivé que l'on doit l'entretenir. Non ?

Yes.  
Finalement, on va demander à JO de nous dire ce qu'elle entendait par : 

"Parfois, le dernier est le seul vrai à mériter le nom d'amour. Je l'ai reconnu au sentiment d'"être arrivée", quand je le rejoignais"

En ce qui me concerne, j'ai compris, tout de suite. Mais bon, c'est pas spécialement facile à expliquer.
Surtout quand on tente de recouper avec une magnifique phrase de Lamartine qui s'avère ensuite relever du dolorisme à cause de Bulle qui vous remet tout le contexte ! 

[JO]

l'amour "conjugal", tel qu'expliqué par ma mère, à l'aube de mes treize ans, je n'y ai pas cru même si, d'évidence, elle le vivait comme elle disait: passionnément mais si "trivialement". L'autre, masculin, c'était ce modèle-père, jamais satisfaisant mais jalousement aimé qu'il était . Pour moi, il s'incarnait fugacement mais jamais charnellement ,le rêve me suffisait. Je me suis mariée avec un homme qui courait le monde en m'entourant à distance  de bien être matériel et de trois merveilleux enfants. Je me résignais à ne pas connaitre la passion… J'ai passionnément aimé être mère, par contre . Jusqu'au jour où ...la quarantaine sonnante, dans une robe bleue qui m'allait bien - j'ai été jolie; pas belle : jolie- sur le pont du navire qui faisait escale, "IL" assurait la visite. Pas grand, pas beau . Mieux que ça ! Qui dira comment, pourquoi, une voix , une silhouette, une peau, sont reconnus et jamais plus indifférents ? Je lui ai fermé les yeux, 37 ans après,, sur un dernier "je t'aime", inaudible, mais inoubliable .
Romantique, si on veut : je n'ai  pas divorcé, lui non plus. On n'a jamais vécu ensemble et jamais perdu le fil, pourtant, quotidien tant que c'était possible .On  s'est rejoints, souvent, et j'ai gardé ce sentiment "d'être arrivée", quand on se rejoignait. Veufs, tous les  deux, il est mort avant de "noyer la marguerite dans le pot au feu", comme chantait Brel.
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