Penser Dieu
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Penser Dieu
Pendant plusieurs années, j'ai vécu un long questionnement concernant Dieu.e. Ne vous inquiétez pas, je n'ai pas trouvé toutes les réponses.
J'en suis venu à la conclusion qu'un christianisme progressiste et engagé dans les luttes pour la justice sociale me convenait. Un christianisme qui remet en question les structures patriarcales et d'oppression en son sein et dans le monde. Un christianisme marginal mais que nous retrouvons dans plusieurs dénominations.
Lorsque nous disons "Dieu" plusieurs pensent tout de suite à une vision ancienne provenant de penseurs comme Augustin, Thomas d'Aquin, etc. C'est le théisme classique selon les théologiens. Un Dieu qui aurait toute puissance et serait responsable de tout ce qui arrive dans le monde. Ce n'est pas la seule vision de Dieu. Surtout la Bible ne parle pas de ce Dieu là. Le mot Tout-Puissant est absent du texte hébreux de l'Ancien Testament. Lorsque nous lisons "Tout-Puissant" nous sommes devant une mauvaise traduction de l'expression hébraïque "El shaddaï". Tout comme le mot "âme" est la mauvaise traduction de l'hébreux "nefesh" qui veut dire "vie". Elle ne saurait exister sans le corps. Ainsi, l'idée d'un principe immortel dans la conception de l'être humain est tout sauf biblique.
J'aime particulièrement la process theology qui pense Dieu.e comme un être dynamique, en relation et en changement. Un être qui ne possède pas la toute-puissance, ni la toute connaissance. Un être qui n'a pas créé le monde ex-nihilo. Un être co-éternel avec le monde dans lequel nous sommes. Comment je pourrais adhérer à un Dieu qui accorde les richesses aux évangéliques américains alors qu'il laisse périr des humains par la famine et la guerre ? Dieu.e n'est pas un.e distributeur.trice automatique. Iel ne peut suspendre les lois de la nature... iel ne les a pas créées !
Dieu.e agit dans le coeurs des humains, tous les humains, par une légère influence à faire le bien, à dénoncer l'injustice, à soutenir ceux qui agissent pour construire un monde meilleur. Un.e Dieu.e qui n'est pas insensible à nos souffrances. Iel souffre et pleure avec les attristé.e.s.
J'en suis venu à la conclusion qu'un christianisme progressiste et engagé dans les luttes pour la justice sociale me convenait. Un christianisme qui remet en question les structures patriarcales et d'oppression en son sein et dans le monde. Un christianisme marginal mais que nous retrouvons dans plusieurs dénominations.
Lorsque nous disons "Dieu" plusieurs pensent tout de suite à une vision ancienne provenant de penseurs comme Augustin, Thomas d'Aquin, etc. C'est le théisme classique selon les théologiens. Un Dieu qui aurait toute puissance et serait responsable de tout ce qui arrive dans le monde. Ce n'est pas la seule vision de Dieu. Surtout la Bible ne parle pas de ce Dieu là. Le mot Tout-Puissant est absent du texte hébreux de l'Ancien Testament. Lorsque nous lisons "Tout-Puissant" nous sommes devant une mauvaise traduction de l'expression hébraïque "El shaddaï". Tout comme le mot "âme" est la mauvaise traduction de l'hébreux "nefesh" qui veut dire "vie". Elle ne saurait exister sans le corps. Ainsi, l'idée d'un principe immortel dans la conception de l'être humain est tout sauf biblique.
J'aime particulièrement la process theology qui pense Dieu.e comme un être dynamique, en relation et en changement. Un être qui ne possède pas la toute-puissance, ni la toute connaissance. Un être qui n'a pas créé le monde ex-nihilo. Un être co-éternel avec le monde dans lequel nous sommes. Comment je pourrais adhérer à un Dieu qui accorde les richesses aux évangéliques américains alors qu'il laisse périr des humains par la famine et la guerre ? Dieu.e n'est pas un.e distributeur.trice automatique. Iel ne peut suspendre les lois de la nature... iel ne les a pas créées !
Dieu.e agit dans le coeurs des humains, tous les humains, par une légère influence à faire le bien, à dénoncer l'injustice, à soutenir ceux qui agissent pour construire un monde meilleur. Un.e Dieu.e qui n'est pas insensible à nos souffrances. Iel souffre et pleure avec les attristé.e.s.
Invité- Invité
Re: Penser Dieu
Dans Dieu.e, c'est quoi le .e? Ca exprime quoi au juste?
dedale- Seigneur de la Métaphysique
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Re: Penser Dieu
Ah oui, pardon, j'avais pas vu.Iel souffre et pleure avec les attristé.e.s.
- C'est pas un peu paradoxal de genrer des choses qui ne sont pas faites pour l'être?
D'autant plus que le féminin de dieu, c'est déesse. Quand il y a la majuscule qui peut effectivement constituer un problème, on écrit Déesse. Donc en fait, la véritable orthographe n'est pas Dieu.e mais D.ieu.éesse (Théos/Théia, Dyos/Dia). Petit détail mais on comprend mieux bien que ça ne change strictement rien sur le fond. A part que le fait de faire directement ou indirectement intervenir un genre revient à une conception polythéiste, paienne, et à des divinités assujetties à une sexualité, comme l'étaient les anciens dieux ou déesses.
dedale- Seigneur de la Métaphysique
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Re: Penser Dieu
Les théologiennes féministes francophones préfèrent Dieu.e à déesse. C'est une façon de dire que Dieu.e n'est pas un homme (ni blanc, ni européen par ailleurs).
Invité- Invité
Re: Penser Dieu
Cela me fait penser à cet exercice d’imagination auquel je me suis adonné il y a quelque temps, à savoir de me laisser penser à Dieu au féminin. Et bien j’ai découvert que non seulement j'étais très fortement imprégné de l'idée de sa masculinité, que celle-ci est en somme très profondément ancrée en moi, mais également que le fait de m'efforcer de le féminiser faisait vibrer son Nom et son évocation de manière complètement différente.
loofrg- Seigneur de la Métaphysique
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Re: Penser Dieu
patrick_victo a écrit:Les théologiennes féministes francophones préfèrent Dieu.e à déesse. C'est une façon de dire que Dieu.e n'est pas un homme (ni blanc, ni européen par ailleurs).
Ce sont des théologiennes féministes. Personnellement ça ne me dérange pas.
Mais dans ces cas là, il y aurait beaucoup de choses à revoir.
Je pense que les femmes revendiquent légitimement des droits, l'égalité par exemple, que le système patriarcal ne leur donne pas. La religion monothéiste a largement favorisé ce système patriarcal et cela pendant des millénaire.
Comment réciteraient-elles le Notre père? Soit elles sont obligées d'adopter une nouvelle religion qui n'est pas la religion des pères, soit c'est une transfiguration et pour le croyant traditionnaliste, un blasphème.
Et désolé de dire que cette écriture inclusive Dieu.e, ça fait plutôt penser à un complexe d'infériorité, car le mot Dieu possède une histoire et une richesse multiculturelle que Dieu.e n'a pas, si on admet qu'il s'agit toujours d'une divinité et non simplement d'une façon comme une autre de revendiquer du féminisme à la mode bien de chez nous, celui qui fait tourner les médias et la polémique.
Bref, si Dieu se nomme Hector en vérité, pourquoi l'appeler Georgette? Encore un débat sans fin puisque nul n'est en mesure de le savoir si on ne prend pas en compte les athées.
dedale- Seigneur de la Métaphysique
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Re: Penser Dieu
loofrg a écrit: Et bien j’ai découvert que non seulement j'étais très fortement imprégné de l'idée de sa masculinité, que celle-ci est en somme très profondément ancrée en moi, mais également que le fait de m'efforcer de le féminiser faisait vibrer son Nom et son évocation de manière complètement différente.
J'ai fait la même expérience.
Invité- Invité
Re: Penser Dieu
dedale a écrit:Ce sont des théologiennes féministes. Personnellement ça ne me dérange pas.
Mais dans ces cas là, il y aurait beaucoup de choses à revoir.
Oui, il y a beaucoup de chose à revoir.
Les féministes (et c'est vrai des autres minorités également) font l'expérience de Dieu.e à partir de leurs expériences. Une expérience enracinée dans la foi et la tradition chrétienne qu'elles ont reçu. Elles trouvent dans les textes bibliques, une fois contextualisées, des récits qui invitent à une remise en question du patriacat. La théologie contextuelle est héritière de la théologie de la libération. Il existe également une théologie de la libération gaie par des théologiens et chrétiens homosexuels. Dieu.e est plus grand que la culture et la tradition qui nous l'a fait connaître.
Quant à la prière du Notre Père. Certains remplace le "notre Père" par "Notre Père et notre Mère" ou "Notre Parent".
Certaines proposent des adaptations originales :
Notre Mère qui es en nous,
nous célébrons tes nombreux noms,
Ta sagesse vient,
Ta volonté sera faite,
Se déployant des profondeurs de nos êtres.
Chaque jour tu nous donnes tout ce dont nous avons besoin.
Tu nous rappelles nos limites,
et nous lâchons les amares.
Tu nous soutiens dans nos capacités,
et nous agissons avec courage.
Car tu es la demeure au milieu de nous, au dedans de nous,
L'émancipation autour de nous
Et la louange parmi nous
Dès maintenant et pour toujours.
Amen
(Miriam Therese Winter)
Invité- Invité
Re: Penser Dieu
- "Notre parent". Intéressant.patrick_victo a écrit:Quant à la prière du Notre Père. Certains remplace le "notre Père" par "Notre Père et notre Mère" ou "Notre Parent".
- "Notre parent qui est en nous": Voilà qui, au premier abord, me semble plus véridique.
Pourtant, le "père qui est aux cieux" doit certainement avoir une raison d'être ainsi désigné à l'origine.
Dommage que l'A.T soit opaque sur l'origine de ses dogmes et assez ambigu pour qu'on puisse en changer. Mais encore une fois, je n'y vois aucun problème.
Peut être mais Jésus reste Jésus, Moïse reste Moïse. Le dogme abrahamique est fondé sur une lignée patriarcale, qu'on le veuille ou non.Dieu.e est plus grand que la culture et la tradition qui nous l'a fait connaître.
Il ne faut pas confondre eiségèse et exégèse. L'eiségèse, c'est le fait de projeter ses propres convictions dans les dogmes. Et les dogmes sont extrêmement réticents à céder une part de divin à tout ce qui n'est pas conforme au modèle "aryen", du bon père-chef de famille, de la gentille maman bien obéissante qui fait tout plein de petits apôtres prêts à recommencer le même processus.
La critique est qu'il y a 2 façons de considérer la chose:(Miriam Therese Winter)
1 - Elle est sincère et mystique et ouvre les yeux sur une religion contournant les archaïsmes déplorables du patriarcat traditionaliste. Une forme de néo-christiannisme peut-on dire.
2 - Elle fait comme les salafistes, te donne une version édulcorée d'une religion qui serait la solution à tes problèmes mais qui en fait t'envoie directement sur le champ de bataille. Peut être n'est-elle elle-même qu'une sorte de marionnette obnubilée par l'amour de Jésus. Ce qui lui fait voir de l'amour christique même là où il n'y en a pas. Car à lire les évangiles, Jésus se souciait peu de ce genre de question.
- «Je suis venu non pas pour apporter la paix, mais l’épée» (Matthieu 10,34)
Quelle épée? Celle de la justice? Mais quelle justice? Celle du fidèle? Ok. Très bien, mais cette fidélité là exclue les "assouplissements" féministes proposés par Winter qui s'invente une religion contraire à celle qu'elle pratique: Elle se ment. Mais peut être pour elle est-il trop tard.
dedale- Seigneur de la Métaphysique
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Re: Penser Dieu
Est-ce que Jésus a vraiment dit qu'il n'était pas venu apporter la paix ?
Le Jésus des Évangiles n'est pas le Jésus historique. Nous pouvons emprunter le chemin de la critique historico-critique qui tente de reconstruire le portrait historique de Jésus au-delà des Écritures. C'est ce que fait Dominic Crossan en proposant un Jésus prophète du changement social. Il en fait un personnage très subversif.
Une autre voie est d'accorder peu d'importance à la figure historique de Jésus. Ces théologiens, comme Tillich, parle davantage du Christ. Le Christ, pour Tillich, c'est l'être nouveau dont la vie est centrée sur l'acceptation de soi, l'amour et l'épanouissement.
Je suis plus près de Winter et Crossan. Je suis également influencé par la process theology. Il ne s'agit pas de s'inventer une religion mais de revenir à l'essence du mouvement de Jésus au delà des dogmes. Les dogmes ne sont que des opinions (du grec "doxa").
Le Jésus des Évangiles n'est pas le Jésus historique. Nous pouvons emprunter le chemin de la critique historico-critique qui tente de reconstruire le portrait historique de Jésus au-delà des Écritures. C'est ce que fait Dominic Crossan en proposant un Jésus prophète du changement social. Il en fait un personnage très subversif.
Une autre voie est d'accorder peu d'importance à la figure historique de Jésus. Ces théologiens, comme Tillich, parle davantage du Christ. Le Christ, pour Tillich, c'est l'être nouveau dont la vie est centrée sur l'acceptation de soi, l'amour et l'épanouissement.
Je suis plus près de Winter et Crossan. Je suis également influencé par la process theology. Il ne s'agit pas de s'inventer une religion mais de revenir à l'essence du mouvement de Jésus au delà des dogmes. Les dogmes ne sont que des opinions (du grec "doxa").
Invité- Invité
Re: Penser Dieu
« Dieu est dans la bipolarité masculin-féminin », affirme Christian, prêtre.
En deux mots, Dieu transcende les deux sexes, n’étant ni l’un, ni l’autre. Pas de grand barbu assis sur un nuage, donc. Jusqu’ici, rien de nouveau. Mais il y a un mais. « Dans les Écritures hébraïques, Il se présente à la fois comme Père (donc mâle) et comme femelle : le terme désignant utérus, rahamim, sert à décrire sa miséricorde inépuisable.» *
Dans sa traduction biblique, Chouraqui recommande :
- Soyez matriciels comme votre Père céleste est matriciel.
Or, l'utérus est destiné à contenir l'œuf, l'embryon jusqu'à son complet développement.
Et la matrice a, par extension, une valeur initialement nourrissante, formatrice et protectrice.
* Le genre de Dieu dans les religions
En deux mots, Dieu transcende les deux sexes, n’étant ni l’un, ni l’autre. Pas de grand barbu assis sur un nuage, donc. Jusqu’ici, rien de nouveau. Mais il y a un mais. « Dans les Écritures hébraïques, Il se présente à la fois comme Père (donc mâle) et comme femelle : le terme désignant utérus, rahamim, sert à décrire sa miséricorde inépuisable.» *
Dans sa traduction biblique, Chouraqui recommande :
- Soyez matriciels comme votre Père céleste est matriciel.
Or, l'utérus est destiné à contenir l'œuf, l'embryon jusqu'à son complet développement.
Et la matrice a, par extension, une valeur initialement nourrissante, formatrice et protectrice.
* Le genre de Dieu dans les religions
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Avec Dieu, ce qu'il y a de terrible, c'est qu'on ne sait jamais si ce n'est pas un coup du diable...
(Jean Anouilh)
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Re: Penser Dieu
Dans le christianisme, pas de "doxa" mais de "dogma" (latin) plus spécifiquement.patrick_victo a écrit:Les dogmes ne sont que des opinions (du grec "doxa").
La dogma est la doctrine de l'Eglise, le dogme chrétien.
Def.: Point de doctrine établi ou regardé comme une vérité fondamentale, incontestable (dans une religion, une école philosophique).
C'est dans ce sens là que j'utilisais le mot "dogme": Dogme religieux admis comme une vérité tenant du sacré, de la révélation.
Magnus a écrit:« Dieu est dans la bipolarité masculin-féminin », affirme Christian, prêtre.
En deux mots, Dieu transcende les deux sexes, n’étant ni l’un, ni l’autre. Pas de grand barbu assis sur un nuage, donc. Jusqu’ici, rien de nouveau. Mais il y a un mais. « Dans les Écritures hébraïques, Il se présente à la fois comme Père (donc mâle) et comme femelle : le terme désignant utérus, rahamim, sert à décrire sa miséricorde inépuisable.» *
Pourtant si on prend le cas Jésus dont il est le père et de Marie qui en est la mère, Dieu se présente bien comme un géniteur, un père, au même titre qu'une divinité grecque vient faire un gosse à une belle mortelle. Donc la polarité principale si je peux dire est bien masculine.
Justement, en parlant de divinité grecque, il ne faut pas oublier que la culture grecque est passée par là et s'est imposée en occident en ce qui concerne la transcription des textes écrits à l'origine en ancien sémite. Le Tétragrammaton est lui-même considéré depuis le moyen-âge comme une flexion verbale. Le terme "tétragrammaton" suppose certaines pressions grammatiques, des transformations linguistiques et culturelles et fatalement des confusions. Mais on comprend qu'à l'origine, les dieux sémitiques comme le nommé YHWH par les grecs appartiennent à des panthéons polythéistes et sont des divinités suprêmes. Dans cette conception, le grand dieu est comme un grand esprit qui peut être considéré comme inaccessible sauf peut être par les grand initiés, les Parfaits, les saints. Il possède toujours un parèdre, une homéostase qui est la mère divine et qui, elle, a le pouvoir d'intervenir auprès de son "enfant" (le peuple).
Bien avant Jésus, les anciennes religions faisaient du père et du fils la même personne ou plutôt 2 incarnations d'une même personne protéïforme: Celle qui est et celle qui sera, d'où le nom sous lequel YHWH se présente lorsque Moïse est sur le Sinaï: Ehyeh Asher Ehyeh. Expression particulière traduite de diverses façons mais dans laquelle "asher" peut traduire la chance, l'opportunité d'être et également celle de devenir. Tout comme la grande déesse Asherah de la mer, la déesse-mère bienheureuse, compagne de El: El est l'un des 7 noms de Dieu, le premier en l'occurrence.
- La grande déesse ou le grand-dieu, c'était du pareil au même et on pouvait en attendre la même protection, celle du couple divin.
Le père et le(s) fils est dans la relation: El -> Elohim (benei). En fait, Dieu n'est pas forcément 1 personne mais peut aussi se présenter sous la forme d'une triade, d'une ogdoade, d'une ennéade, c'est à dire d'une communauté dont il est le grand esprit ou le chef, sens repris dans l'un de ses 7 noms: Tsevaoth qui signifie: chef des armées (d'Israel).
Etc, etc.
dedale- Seigneur de la Métaphysique
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Re: Penser Dieu
J'ai ouvert le fil non pas pour discuter de la notion de la féminité et de la masculité mais pour partager nos textes et nos expériences avec le fait de dire Dieu.e au féminin.
Je propose une prière féministe pour un temps de pandémie. L'autrice et pasteure Laura Marie Piotrowiez s'adresse à Dieu.e par le mot "étante" (en anglais "being").
Je propose une prière féministe pour un temps de pandémie. L'autrice et pasteure Laura Marie Piotrowiez s'adresse à Dieu.e par le mot "étante" (en anglais "being").
Oh ! toi l’Étante ;
Nous sommes devant toi aujourd’hui, sachant que tu es avec nous,
En ce temps de changements continuels et inconnus,
Nous demandons quelquefois désespérément l’action de tes grâces
Alors qu’en d’autres moments, nous rendons grâces pour la vie en nous.
En ces lieux que nous traversons, où les questions sont nombreuses et les réponses rares,
Nous implorons ta vérité.
Dans cette tempête où règnent trop souvent la confusion et l’incertitude,
Nous désirons la constance de ton amour.
Soit la paix pour parer les peurs que nous nommons dans nos cœurs et notre tête.
Calme nos inquiétudes intérieures et ces angoisses que nous n’osons formuler.
Apaise nos âmes usées et préoccupées par l’angoisse.
Soutiens nos pas vacillants.
Pour ces corps souffrants dans la maladie, nous prions.
Pour les femmes et les hommes qui cherchent leur souffle, nous prions.
Pour les nombreuses femmes et les hommes qui soignent ces corps malades, nous prions.
Pour celles et ceux des zones chaudes qui côtoient la mort au quotidien, nous prions.
Pour les familles en deuil loin des êtres chers, nous prions.
Pour ces esprits pris dans les pièges de la peur, nous prions.
Pour ces âmes dévastées par l’isolation avec le confinement, nous prions.
Pour celles et ceux qui gardent espoir, nous prions.
Pour celles et ceux qui souffrent et qui veulent une fin au racisme, nous prions.
Toi, l’Étante, rappelle-nous que tu es avec nous,
Car toi seule sais insuffler force et entité à notre être.
Oh ! Toi, l’Étante, nous te prions. Amen.
Invité- Invité
Re: Penser Dieu
Je me demande si le genre de Dieu ne pourrait pas éventuellement se résumer par ce tétralemme :
Dieu est masculin
Dieu est féminin
Dieu est masculin et féminin
Dieu n’est ni masculin ni féminin.
Dieu est masculin
Dieu est féminin
Dieu est masculin et féminin
Dieu n’est ni masculin ni féminin.
loofrg- Seigneur de la Métaphysique
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Date d'inscription : 04/07/2018
Re: Penser Dieu
Pour dire qu’à bien vouloir considérer ces quatre propositions comme vraies, à la fois ensemble et séparément, cela ferait de Dieu cette entité pour laquelle avant toute chose prévaudrait le fait que l’on puisse ressentir sa présence, une entité qui se donnerait à être rencontrée de la manière qui serait au plus proche de notre sensibilité. C’est d’ailleurs ce que disent les soufis : ce n’est pas l’humain qui cherche d’abord le contact avec Dieu, mais bien Dieu qui cherche à se faire connaître de lui.
En ce sens, le féminiser pourrait être important pour une femme pour sentir cette présence, cette proximité, ce contact, indispensables à la force qu’elle chercherait à donner à ses prières, et, plutôt que de s’adresser à un Père, de s’adresser à une Mère si c’est bien la figure de la Mère qui est la plus familière.
En ce sens, le féminiser pourrait être important pour une femme pour sentir cette présence, cette proximité, ce contact, indispensables à la force qu’elle chercherait à donner à ses prières, et, plutôt que de s’adresser à un Père, de s’adresser à une Mère si c’est bien la figure de la Mère qui est la plus familière.
loofrg- Seigneur de la Métaphysique
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Date d'inscription : 04/07/2018
Re: Penser Dieu
Dans le catholicisme, le problème est me semble-t-il réglé. Si tu sens le besoin de t'adresser à un Père, tu t'adresses à Dieu le Père, et si c'est à une Mère que tu veux t'adresser, tu t'adresses à Marie, considérée, ne l'oublions pas, comme "Reine du Ciel", et aussi comme "Reine des Anges".
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Re: Penser Dieu
loofrg a écrit:Dieu est masculin
Dieu est féminin
Dieu est masculin et féminin
Dieu n’est ni masculin ni féminin.
Dans la logique aristotélicienne ou universelle, les antilogismes (propositions contradictoires) sont toujours faux. C'est mathématique : Du positif par du négatif égale toujours du négatif, quels que soient les variables ou les conditions dans lesquelles ces variables sont formulées
Même en appliquant une formulation booléenne:
Dieu est masculin : Vrai/faux.
Dieu est féminin : Vrai/faux.
Dieu est masculin et féminin: Vrai/faux et vrai/faux.
Dieu n’est ni masculin ni féminin: Vrai/faux et vrai/faux.
- Tu retombes toujours sur le même antilogisme.
Donc la logique, quelle qu'elle soit, ne résout pas la question. C'est pour cela que la dialectique adopte une proposition de type universel qui n'aborde pas le genre de Dieu du fait que ce n'est pas dans la fonction de l'Homme. C'est même une question idiote pourrait-on dire.
Au-delà de l'hypocrisie, le dieu d'une communauté patriarcale sera un père à l'image des pères fondateurs de la société. Et dans une société matriarcale, la déesse sera une mère-divine. Tout dépend en fait des fonctions hiérarchiques qui sont attribuées à la composante sociétale: En général des hommes et des femmes. Non pas tous les hommes et les femmes mais seulement ceux à qui s'adresse le pouvoir divin, c'est à dire les pharaons, les tsars, les rois et empereurs, etc. Le pouvoir (politique) est la clé de ce qui fait que dieu est masculin ou féminin.
Après ce que ressentent les soufistes ou autre mystiques est un percept très minoritaire: Mais rien en ce monde ne fera gober à un mystique musulman que dieu est une femme et encore moins un androgyne ou hermaphrodite. Dieu ne se montre pas en fonction des fantasmes ou revendications wokistes des uns et des autres. Si ta sensibilité n'est pas disposée à accepter la paternité du dieu d'Abraham, tu en as le droit, mais ne vient pas raconter qu'il est autre chose que le Père avec un grand "P". Donc quelqu'un qui ne prie pas ce Père ne prie pas Dieu. Ca veut tout simplement dire qu'on ne croit pas, qu'on ne croit plus, en ce dieu d'Abraham. Et ça signifie également qu'on s'invente un autre dieu peut être plus humanisé à notre convenance pour compenser ce besoin.
dedale- Seigneur de la Métaphysique
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Re: Penser Dieu
J‘ai entendu tes arguments dedale…
Quoi qu’il en soit, je me suis moi-même permis d’écrire une prière à Dieu.e en essayant de me remettre dans cette disposition d’esprit de considérer cette entité comme féminine.
Prière
Mère de l’Univers, Toi l’Unique,
Puisses-Tu commander ma prière.
Miséricordieuse puissance,
Puisses-Tu me relever lorsque je tombe.
Puisses-Tu m’instruire sur comment marcher d’un pas sûr
Pour me rendre impossible le fait de pécher.
Douce Mère,
Puisses-Tu me communiquer Ta volonté,
M’enseigner comment au mieux T’obéir,
Accorde-moi cette grâce d’être à jamais Ton serviteur.
Que mon cœur ne se ferme pas,
Qu’il ne devienne jamais amer,
Que Ton amour veuille toujours l’animer,
Et que cet amour soit mon vouloir et ma force.
Amen
Quoi qu’il en soit, je me suis moi-même permis d’écrire une prière à Dieu.e en essayant de me remettre dans cette disposition d’esprit de considérer cette entité comme féminine.
Prière
Mère de l’Univers, Toi l’Unique,
Puisses-Tu commander ma prière.
Miséricordieuse puissance,
Puisses-Tu me relever lorsque je tombe.
Puisses-Tu m’instruire sur comment marcher d’un pas sûr
Pour me rendre impossible le fait de pécher.
Douce Mère,
Puisses-Tu me communiquer Ta volonté,
M’enseigner comment au mieux T’obéir,
Accorde-moi cette grâce d’être à jamais Ton serviteur.
Que mon cœur ne se ferme pas,
Qu’il ne devienne jamais amer,
Que Ton amour veuille toujours l’animer,
Et que cet amour soit mon vouloir et ma force.
Amen
loofrg- Seigneur de la Métaphysique
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Re: Penser Dieu
loofrg a écrit:Je me demande si le genre de Dieu ne pourrait pas éventuellement se résumer par ce tétralemme :
Dieu est masculin
Dieu est féminin
Dieu est masculin et féminin
Dieu n’est ni masculin ni féminin.
Ma réflexion ne porte pas sur le genre de Dieu.
Nous sommes habitués à parler de Dieu au masculin et je trouve intéressant de voir comment je peux saisir des aspects de Dieu qui m'était inconnus juste en parlant d'elle au féminin.
Invité- Invité
Re: Penser Dieu
dedale a écrit:Si ta sensibilité n'est pas disposée à accepter la paternité du dieu d'Abraham, tu en as le droit, mais ne vient pas raconter qu'il est autre chose que le Père avec un grand "P". Donc quelqu'un qui ne prie pas ce Père ne prie pas Dieu. Ca veut tout simplement dire qu'on ne croit pas, qu'on ne croit plus, en ce dieu d'Abraham. Et ça signifie également qu'on s'invente un autre dieu peut être plus humanisé à notre convenance pour compenser ce besoin.
Tu as le droit à ton opinion, même rétrograde et passéiste. Cependant, personne ne peux décider pour les autres s'ils sont croyants ou athées.
Invité- Invité
Re: Penser Dieu
loofrg a écrit:J‘ai entendu tes arguments dedale…
Quoi qu’il en soit, je me suis moi-même permis d’écrire une prière à Dieu.e en essayant de me remettre dans cette disposition d’esprit de considérer cette entité comme féminine.
- Spoiler:
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Puisses-Tu commander ma prière.
Miséricordieuse puissance,
Puisses-Tu me relever lorsque je tombe.
Puisses-Tu m’instruire sur comment marcher d’un pas sûr
Pour me rendre impossible le fait de pécher.
Douce Mère,
Puisses-Tu me communiquer Ta volonté,
M’enseigner comment au mieux T’obéir,
Accorde-moi cette grâce d’être à jamais Ton serviteur.
Que mon cœur ne se ferme pas,
Qu’il ne devienne jamais amer,
Que Ton amour veuille toujours l’animer,
Et que cet amour soit mon vouloir et ma force.
Amen
Vraiment beau, cela me touche beaucoup.
Invité- Invité
Re: Penser Dieu
Je ne fais que constater la paternité de Dieu comme n'importe qui peut le faire, sans être impliqué dans une quelconque considération.patrick_victo a écrit:Tu as le droit à ton opinion, même rétrograde et passéiste.
Toi par contre, tu décides que Dieu est devenu Dieu.e.Cependant, personne ne peux décider pour les autres s'ils sont croyants ou athées.
Comme on m'a dit encore récemment sur ce forum :
- Il n'y a qu'un seul dieu: Dieu. Ou il n'y a de dieu que Dieu.
Je me demande donc si c'est bien de ce dernier dont toi, comme d'autres, parlez: Le dieu d'Abraham, de la Bible, Jésus, ou une divinité de substitution?
Maintenant je comprend qu'à notre époque, la divinité soit féminisée puisque dans les religions, les femmes n'ont strictement aucune reconnaissance à part exceptionnellement: Exception qui confirme la règle, dirons-nous.
dedale- Seigneur de la Métaphysique
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Re: Penser Dieu
patrick_victo a écrit:Vraiment beau, cela me touche beaucoup.
Merci, j’en suis heureux. En fait, j’ai pu remarquer en écrivant cette prière à quel point cela demande de la concentration ; chaque mot doit être véritablement pesé. Le fait de s’adresser à Dieu ou à Dieu.e requiert une parole véritablement impeccable. Je ne sais pas si ma parole l’a été, mais quoi qu’il en soit j’ai été guidé par cette intention.
J’avais déjà formulé des prières avec mes propres mots, mais si ma mémoire est bonne, je ne me suis jamais proposé comme ici d’en écrire une. La chose prend une toute autre dimension tant l’écriture est en soi quelque chose qui perdure. Ecrire une prière, ce n’est pas anodin, c’est quelque part comme la graver dans le marbre.
Je me suis donc efforcé de suivre les préconisations écrites dans Jacques 4:3, ceci pour essayer de formuler ma prière correctement :
…3Vous demandez, et vous ne recevez pas,
parce que vous demandez mal,
dans le but de satisfaire vos passions.
loofrg- Seigneur de la Métaphysique
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