Re: L'Eternel

[loofrg]

A noter, petite précision, et je lirai ensuite ton message, que quand Don Juan dit que Castaneda est bouché, ce n’est pas par hasard qu’il choisit ce terme. En effet, Don Juan décrit l’homme nagual comme un canal, et ce canal devrait être débouché. Il s’agirait je pense d’une métaphore pour décrire le processus de libération énergétique et de réorganisation de la perception. Déboucher ce canal consisterait donc en quelque sorte à enlever les blocages ou limitations qui empêcheraient l'énergie et la conscience de circuler librement, permettant ainsi au guerrier d'accéder à une connexion directe avec le Nagual (l'infini inconnu).

On pourrait dire que le propre d'un homme nagual, c’est qu’il pourrait naviguer entre le monde ordinaire et les dimensions spirituelles ou énergétiques ; ce qui le caractériserait donc, c’est qu’il pourrait servir de pont entre ces réalités.

Il aurait de cette manière la capacité de modifier la perception des autres, ceci par cette aptitude à faire se mouvoir leur point d'assemblage (le centre énergétique où la réalité est perçue et organisée). On pourrait donc le définir comme une ouverture ou un pont entre le monde ordinaire de la conscience, structurée et rationnelle (tonal), et l'infini inconnu (Nagual).

Donc en fait il semblerait qu'il ait cette faculté à agir de sorte à permettre que soient dépassées les limites du tonal, et ceci pour créer les conditions pour que le Nagual puisse être exploré, ou plutôt pour permettre une connexion d'ordre énergétique avec ce dernier étant dit que le Nagual restera toujours cet inconnu infini.

Selon don Juan, cette connexion serait rendue possible en vertu de la configuration énergétique différente de l'homme nagual. Il est en effet décrit parfois comme ayant une "énergie divisée" en "quatre ou trois compartiments" au lieu de deux, ce qui lui confèrerait cette capacité unique à élargir sa conscience. Cette structure énergétique lui permettrait de percevoir des alignements d'émanations de l'Aigle que les personnes ordinaires ne pourraient pas quant à elles percevoir.

[loofrg]

Je parle de l'humain qui refuse la finitude et espère une vie où il retrouvera ceux qu'il aimait et qui sont morts, ou qui recherchent un état de béatitude compensatoire. Ce qui est dans chez la majorité des gens enseigné dès le plus jeune âge et donc bien inculqué. A quoi ça les avance d'avoir tout au long de leur vie cherché à s'améliorer ?

Chez Castaneda, on sait maintenant à quoi cela sert. Ensuite, chaque courant spirituel aura sa réponse là-dessus. Mais quelque soient ces courants, il me semble, mais bon, je ne les connais pas tous, loin de là, qu’on retrouvera toujours l’idée de bénéfice concernant ce travail qui serait celui d’essayer de s’améliorer.

[Magnus]

Je parle de l'humain qui refuse la finitude...

Très difficile d'accepter la finitude.
Mais surtout celle des autres, à mon avis, du moins de ceux qui nous sont chers.
En ce qui concerne notre finitude personnelle, on peut compenser cette peur par l'assurance d'un bon sommeil éternel (finis les réveils qui sonnent alors qu'on voudrait tant dormir un quart d'heure ou une demi-heure de plus ).
Un sommeil semblable à une longue anesthésie générale : vous n'êtes alors ni heureux ni malheureux, et ça ne provoque aucun ennui puisque vous n'en êtes pas conscients.
Bien sûr, on ne sera plus rien.
Mais avant notre naissance, était-ce embêtant de n'être rien ?

[Bulle]

Très difficile d'accepter la finitude.
Mais surtout celle des autres, à mon avis, du moins de ceux qui nous sont chers.

C'est très exactement mon avis.
Et même de ceux parfois que l'on n'a pas franchement appréciés, semble-t-il, puisque, curieusement, on ne voit jamais (à ma connaissance) sur les plaques tombales des inscriptions type "si lui n'est pas en paix nous au moins on le sera"  

Un sommeil semblable à une longue anesthésie générale : vous n'êtes alors ni heureux ni malheureux, et ça ne provoque aucun ennui puisque vous n'en êtes pas conscients.
Bien sûr, on ne sera plus rien.

Mais il est toujours question de "soi" : un soi anesthésié qui ne ressent plus rien, ni joie, ni souffrance c'est quoi exactement ? Ce n'est pas rien, c'est  de la matière qui lorsque ses connexions  neuronales étaient en état de fonctionnement, et les réactions chimiques qui vont avec, ressentait de la joie, de la souffrance, parfois rien non plus... ?

Mais avant notre naissance, était-ce embêtant de n'être rien ?

Avant un certain stade de la grossesse, alors ! Et encore, pour une femme qui ne veut pas d'enfant dès le test positif, ce n'est pas rien... C'est déjà un problème...