Le choix de croire ??

[Invité]

Thiébault, dans un autre topic, me dit "tu as fait le choix d'être athée"

Spoiler:

Cela me semble aberrant de parler de choix en matière de croyance, d'ailleurs les croyants disent souvent que la foi est un don, et même chez les les musulmans, c'est Allah lui même qui décide qui sera croyant ou non.

J'ai déjà beaucoup réfléchi à cela. Cela fait 37 ans que j'ai "perdu la foi" pourtant j'étais proche du mysticisme. Cela s'est fait en une seconde, comme si la lumière s'allumait soudain. Je me suis rendue compte que dans d'autres circonstances, j'aurai pu "choisir" de continuer non pas à croire, mais à faire semblant de croire, ou croire par confort (ne pas me remettre en question)...

Je pense que si on est sincère, il n'y a pas de choix. Il me serait impossible de croire en Dieu ou à sa non existence, parce que ma pensée ne l'accepterait pas. Etre agnostique n'est donc pas un choix, c'est la seule attitude logique (à mes yeux, et pour le moment, dans l'état actuel de mes connaissances).

Le seul choix que je vois possible est le pari de Pascal. Ceux qui sont conscient d'avoir fait ce choix sont les plus tolérants des croyants: ils comprennent, comme dit mon frère moine, que "entre un moine et un athée, il n'y a qu'une feuille de papier".

Ceux qui ont l'impression que c'est un "don" sont beaucoup moins tolérants (en général): ils soufrent d'un sentiment de supériorité, un paternalisme agaçant, une bonne conscience étouffante..

Qu'en pensez vous ?

[Magnus]

J'ai déjà beaucoup réfléchi à cela. Cela fait 37 ans que j'ai "perdu la foi" pourtant j'étais proche du mysticisme. Cela s'est fait en une seconde, comme si la lumière s'allumait soudain.

Je relève cette phrase parce que ce phénomène survient parfois en sens inverse : une sorte de révélation intérieure, d'illumination, qui convertit un incroyant en 1 seconde..., "comme si la lumière s'allumait soudain".

[Invité]

Leela

Cela fait 37 ans que j'ai "perdu la foi" pourtant j'étais proche du mysticisme.

Je me demande si on peut perdre la foi ? ou plutôt notre foi peut changer de forme, de nature, d'objet ?

Par foi, je n'entends pas la croyance dans des dogmes extérieurs, mais l'expérience qui en résulte. Ma foi a évolué, elle évolue encore, dans sa forme, je veux dire elle ne peut plus se contenter d'un Dieu imposé par des livres, des religions, mais ce que je ressens en moi et que je projetais autrefois sur un dieu extérieur ne change pas.

[Invité]

eh, mais je ne consulte pas...! :ptdr:

je voulais savoir quelle était votre expérience à vous à ce sujet: vous faites le choix de croire, ou pas ?


:yahoo:

[Magnus]

eh, mais je ne consulte pas...! :ptdr:

Trop tard, je t'ai déjà envoyé la facture pour régler mes honoraires.

je voulais savoir quelle était votre expérience à vous à ce sujet: vous faites le choix de croire, ou pas ?

Le choix de croire... Je ne comprends pas très bien. Je n'ai jamais eu l'impression d'être devant un choix, mais devant un besoin et une nécessité. Partant, je me suis dirigé vers tels mouvements, telles personnes et telle religion, que j'ai quittés lorsqu'il m'est apparu que nous n'étions pratiquement plus sur la même longueur d'ondes.

Le "choix de croire" ne s'appliquerait-il pas plutôt à celui qui, en quête de sens, étudie plusieurs religions et plusieurs pistes possibles et en choisit une plutôt qu'une autre ?
Il s'agit alors d'un choix d'adhésion à telle ou telle religion, non d'un choix de croire ou non en Dieu.

Choisit-on de croire en Dieu ?
Penser que Dieu existe relève-t-il d'un choix ou d'un besoin ?

Ou, parfois, du fruit d'une éducation qui fait que ce besoin est implanté en nous parce très tôt nous avons été élevés dans l'idée que Dieu existe ?

Je pense que chaque cas est différent et que bien des facteurs jouent : l'éducation, les personnes rencontrées, les livres lus, les circonstances de la vie..., et peut-être aussi la constitution de notre cerveau, si nous en croyons la neuro-théologie.

[Invité]

hé hé il y a évidemment une question derrière ma question.
Elle rejoint l'affirmation de certains croyants, que ceux qui ont ait le "choix de ne pas croire en Dieu" iront en enfer...

Pour moi, il n'y a pas de choix, donc pas de culpabilité, donc l'enfer serait une punition éminemment injuste pour les apostats. Ceux qui "perdent la foi" n'ont que deux possibilités: continuer à pratiquer sans croire (= mensonge et hypocrisie), ou devenir apostats.

Donc je suis très intéressée par le mécanisme qui fait qu'au fond de soi même, lors d'une des remises en question que chacun vit: qu'est-ce qui fait qu'on bascule d'un côté ou de l'autre...

[Invité]

Non il n'y a pas de choix, la foi en Dieu c'est comme l'amour. Tu ne choisis d'être amoureux, l'amour est là ou il n'est pas là. Après tu peux choisir la religion qui exprime le mieux ce que tu ressens et que j'appelle la foi.