Penser et agir.
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Penser et agir.
La peur n'est qu'une pensée la plupart du temps. Il convient donc d'apprendre à "penser". Pour ce qui est du danger réel, lorsqu'il est là, il ne s'agit pas de penser mais d'agir. Le reste c'est de la dispersion.
A mon sens, le problème n'est pas de savoir avec quoi on peut éliminer la peur mais de savoir d'où elle vient. Et comme elle est nourrie par la pensée, la même "forme" de pensée ne peut pas s'en défaire. Elle ne fera que renvoyer le problème sur un autre plan ou la contenir épisodiquement. Mais, potentiellement, elle est toujours là.
"Chaque fois que vous êtes malheureux, vous ajoutez quelque chose à la réalité et c'est cette addiction qui vous rend malheureux. Je vous le répète, vous ajoutez quelque chose : vous ajoutez votre réaction négative.
La réalité procure le stimulus, vous procurez la réaction. Vous ajoutez quelque chose en réagissant. Et si vous examinez cette chose, vous constatez que c'est toujours une illusion, une exigence, une attente, un désir insatiable. Toujours. Les exemples d'illusions abondent. " Anthony de Mello
A mon sens, il en est de même avec la peur. La peur est intimement liée à notre perception du temps. Nous avons peur d’un passé qui nous hante et que nous craignons voir rejaillir ou nous avons peur d’un avenir que nous imaginons. Nous nous projetons par la pensée dans un espace qui n’existe pas dans la réalité. Notre réaction à cette projection créé cette peur. Dont nous finissons par avoir peur… Si j’ai peur de ce qui peut arriver à mes enfants, ça n’a aucune réalité dans la vie. Ca n’est qu’une projection de mon mental, une dérive de mes pensées. A travers cette peur, j’entretiens mon identification à mon « rôle » de parent et l’égo s’en trouve conforté dans sa position. Je suis un bon père parce que j’ai peur et que j’essaie de protéger mes enfants d’un danger que j’imagine…C’est évidemment absurde. Ca n’a aucune réalité. C’est une création de ma pensée en fonction des conditionnements auxquels j’aime me soumettre parce qu’ils renforcent mon égo (ou mon Moi). Cette peur me valorise. Le pire étant de transmettre cette peur à ses propres enfants comme une preuve d'amour...
S’il s’agit d’un danger réel, alors mon attitude se doit d’être différente. Je dois agir et la pensée sera au service de cette action indispensable. La pensée redevient l’outil qu’elle ne doit pas cesser d’être. Il n’est pas question de se laisser emporter par les conséquences éventuelles de ce danger mais de rester ancré dans l’instant afin que les actes soient efficaces. Les pensées « temporelles » qui projettent l’individu dans un avenir incertain sont une dispersion qu interfèrent sur la qualité des actes.
Mais c’est très compliqué…
Si je suis en montagne avec mes garçons, en tête dans une voie d’escalade, si je me retrouve dans un passage dangereux et que je me mets à penser que si je tombe, ils vont vivre un cauchemar ou que je risque de souffrir, ça ne servira à rien dans le fait que je dois dépasser ce passage. Il faut que je concentre mes pensées pour qu’elles soient au service de mes actes: la lecture du rocher, le positionnement de mon corps, la mise en place des coinceurs, il ne doit y avoir rien d’autre et la peur ne serait qu’un voile sur la lucidité.
C’est d’ailleurs ce contrôle que les situations dangereuses volontairement déclenchées peuvent permettre.
Je ne peux pas me plaindre de l'obscure réalité quand mon regard lui donne cette teinte. Je ne peux pas me plaindre de la peur dès lors qu’elle n’est qu’une projection temporelle, une pensée sans réalité.
Je ne peux pas me plaindre de situations que je provoque. Je dois les assumer ou les changer.
Une pensée n’a aucun effet sur la réalité, c’est l’action qui produit un effet. Lorsque la pensée « j’ai faim » arrive, ça n’est pas elle qui me nourrit mais l’action que je vais déclencher pour répondre à cette pensée, issue elle-même d’une sensation. L’important n’est donc pas de se perdre dans un florilège de pensées mais de les recevoir comme un point d’entrée dans l’action. Il s’agit de rester ancré dans le réel et non se disperser dans une dimension mentalisée. Bien entendu que les pensées sont nécessaires et il convient de les laisser s’exprimer. Mais elles ne sont que des outils et pas l’artisan.
Lorsque je descends un couloir à skis, il m’est complètement inutile de penser à ce que je fais au risque « d’alourdir » mon corps. Il s’agit de rester dans un état de conscience physique, de respiration, de détente, de maîtrise, juste un ensemble de perceptions corporelles à l’intérieur duquel les pensées n’ont rien à faire. L’intuition d’un danger, la lecture de l’itinéraire, l’observation de la pente, la consistance de la neige, rien de tout ça n’est du domaine de la pensée mais de la perception immédiate, dans l’instant présent. Cette vigilance est un état de « non-pensée. »
Une fois que je serai en bas et que je me retournerai sur ma trace, je pourrai y penser, réactiver les images lorsque j’ai contourné ce bloc, évité cette barre, franchi le goulet… Tout cela relève de la pensée parce que je serai entré dans un domaine temporel qui n’est plus l’instant présent. Je créerai ainsi un catalogue de souvenirs qui me serviront d’expériences, de références. A cet instant, la pensée est utile. Lorsque je me présenterai en haut d’un autre couloir, ces pensées me serviront de repères. Je chercherai à m’en détacher dès que j’entrerai dans l’action.
« La pensée ne cuit pas le riz, » dit un proverbe chinois.
Elle n’aide pas non plus le skieur.
Pour ce qui est de la peur, je pense que les perceptions d’un danger ne doivent pas être alourdies, encore une fois, par des pensées anarchiques. Le danger réclame une action, pas une pensée qui s’emballe. Cette perception primaire n’est pas une pensée, elle est une alerte générale, corporelle, psychologique, éducative, historique… Mais le catalogue des pensées vient renforcer la réaction. Si je suis pris dans une coulée, je peux penser à un film que j’ai vu sur un skieur enseveli dans une énorme avalanche, le flash va survenir sans que je le contrôle. Est-ce que ça va m’aider à prendre une décision dans la situation qui me préoccupe ? Une coulée n’est pas une avalanche mais mon imagination peut s’emballer et me faire craindre le pire. C’est absurde, inutile, ça va interférer sur ce que je dois faire, c’est un emballement négatif. Je dois agir, uniquement agir, et les décisions que je dois prendre seront instinctives en grande partie, cognitives également si je me suis informé auparavant. Mais je n’aurai pas besoin d’y penser, tout est là, dans l’instant. La peur ne serait qu’un paravent. Ils sont extrêmement nombreux les récits d’alpinistes, de skieurs ou de simples accidentés de la vie (voiture, incendie, inondation, naufrage…) qui expliquent ne pas avoir eu peur, sinon quelques secondes, et qu’il a suffi qu’ils se mettent en action pour effacer cette peur et toutes les pensées afférentes.
Ne devrait-on pas dans notre vie quotidienne essayer d’établir de la même façon, une vigilance constante envers nos pensées afin qu’elles ne soient que les outils merveilleux qu’elles doivent être et non des interférences, des parasites, des brouillages d’ondes ?…
L'expérience du canyoning m'a montré d'ailleurs à quel point j'aurais mieux fait de beaucoup moins "penser". Mais là, il y avait un élément "perturbateur", c'était le fait que Léo ne savait rien. Et je me suis fait piéger par la force du lien. Il a fallu que je me retrouve au-dessus du vide sur des prises pourries pour cesser de penser et retrouver mon "intégrité".
A mon sens, le problème n'est pas de savoir avec quoi on peut éliminer la peur mais de savoir d'où elle vient. Et comme elle est nourrie par la pensée, la même "forme" de pensée ne peut pas s'en défaire. Elle ne fera que renvoyer le problème sur un autre plan ou la contenir épisodiquement. Mais, potentiellement, elle est toujours là.
"Chaque fois que vous êtes malheureux, vous ajoutez quelque chose à la réalité et c'est cette addiction qui vous rend malheureux. Je vous le répète, vous ajoutez quelque chose : vous ajoutez votre réaction négative.
La réalité procure le stimulus, vous procurez la réaction. Vous ajoutez quelque chose en réagissant. Et si vous examinez cette chose, vous constatez que c'est toujours une illusion, une exigence, une attente, un désir insatiable. Toujours. Les exemples d'illusions abondent. " Anthony de Mello
A mon sens, il en est de même avec la peur. La peur est intimement liée à notre perception du temps. Nous avons peur d’un passé qui nous hante et que nous craignons voir rejaillir ou nous avons peur d’un avenir que nous imaginons. Nous nous projetons par la pensée dans un espace qui n’existe pas dans la réalité. Notre réaction à cette projection créé cette peur. Dont nous finissons par avoir peur… Si j’ai peur de ce qui peut arriver à mes enfants, ça n’a aucune réalité dans la vie. Ca n’est qu’une projection de mon mental, une dérive de mes pensées. A travers cette peur, j’entretiens mon identification à mon « rôle » de parent et l’égo s’en trouve conforté dans sa position. Je suis un bon père parce que j’ai peur et que j’essaie de protéger mes enfants d’un danger que j’imagine…C’est évidemment absurde. Ca n’a aucune réalité. C’est une création de ma pensée en fonction des conditionnements auxquels j’aime me soumettre parce qu’ils renforcent mon égo (ou mon Moi). Cette peur me valorise. Le pire étant de transmettre cette peur à ses propres enfants comme une preuve d'amour...
S’il s’agit d’un danger réel, alors mon attitude se doit d’être différente. Je dois agir et la pensée sera au service de cette action indispensable. La pensée redevient l’outil qu’elle ne doit pas cesser d’être. Il n’est pas question de se laisser emporter par les conséquences éventuelles de ce danger mais de rester ancré dans l’instant afin que les actes soient efficaces. Les pensées « temporelles » qui projettent l’individu dans un avenir incertain sont une dispersion qu interfèrent sur la qualité des actes.
Mais c’est très compliqué…
Si je suis en montagne avec mes garçons, en tête dans une voie d’escalade, si je me retrouve dans un passage dangereux et que je me mets à penser que si je tombe, ils vont vivre un cauchemar ou que je risque de souffrir, ça ne servira à rien dans le fait que je dois dépasser ce passage. Il faut que je concentre mes pensées pour qu’elles soient au service de mes actes: la lecture du rocher, le positionnement de mon corps, la mise en place des coinceurs, il ne doit y avoir rien d’autre et la peur ne serait qu’un voile sur la lucidité.
C’est d’ailleurs ce contrôle que les situations dangereuses volontairement déclenchées peuvent permettre.
Je ne peux pas me plaindre de l'obscure réalité quand mon regard lui donne cette teinte. Je ne peux pas me plaindre de la peur dès lors qu’elle n’est qu’une projection temporelle, une pensée sans réalité.
Je ne peux pas me plaindre de situations que je provoque. Je dois les assumer ou les changer.
Une pensée n’a aucun effet sur la réalité, c’est l’action qui produit un effet. Lorsque la pensée « j’ai faim » arrive, ça n’est pas elle qui me nourrit mais l’action que je vais déclencher pour répondre à cette pensée, issue elle-même d’une sensation. L’important n’est donc pas de se perdre dans un florilège de pensées mais de les recevoir comme un point d’entrée dans l’action. Il s’agit de rester ancré dans le réel et non se disperser dans une dimension mentalisée. Bien entendu que les pensées sont nécessaires et il convient de les laisser s’exprimer. Mais elles ne sont que des outils et pas l’artisan.
Lorsque je descends un couloir à skis, il m’est complètement inutile de penser à ce que je fais au risque « d’alourdir » mon corps. Il s’agit de rester dans un état de conscience physique, de respiration, de détente, de maîtrise, juste un ensemble de perceptions corporelles à l’intérieur duquel les pensées n’ont rien à faire. L’intuition d’un danger, la lecture de l’itinéraire, l’observation de la pente, la consistance de la neige, rien de tout ça n’est du domaine de la pensée mais de la perception immédiate, dans l’instant présent. Cette vigilance est un état de « non-pensée. »
Une fois que je serai en bas et que je me retournerai sur ma trace, je pourrai y penser, réactiver les images lorsque j’ai contourné ce bloc, évité cette barre, franchi le goulet… Tout cela relève de la pensée parce que je serai entré dans un domaine temporel qui n’est plus l’instant présent. Je créerai ainsi un catalogue de souvenirs qui me serviront d’expériences, de références. A cet instant, la pensée est utile. Lorsque je me présenterai en haut d’un autre couloir, ces pensées me serviront de repères. Je chercherai à m’en détacher dès que j’entrerai dans l’action.
« La pensée ne cuit pas le riz, » dit un proverbe chinois.
Elle n’aide pas non plus le skieur.
Pour ce qui est de la peur, je pense que les perceptions d’un danger ne doivent pas être alourdies, encore une fois, par des pensées anarchiques. Le danger réclame une action, pas une pensée qui s’emballe. Cette perception primaire n’est pas une pensée, elle est une alerte générale, corporelle, psychologique, éducative, historique… Mais le catalogue des pensées vient renforcer la réaction. Si je suis pris dans une coulée, je peux penser à un film que j’ai vu sur un skieur enseveli dans une énorme avalanche, le flash va survenir sans que je le contrôle. Est-ce que ça va m’aider à prendre une décision dans la situation qui me préoccupe ? Une coulée n’est pas une avalanche mais mon imagination peut s’emballer et me faire craindre le pire. C’est absurde, inutile, ça va interférer sur ce que je dois faire, c’est un emballement négatif. Je dois agir, uniquement agir, et les décisions que je dois prendre seront instinctives en grande partie, cognitives également si je me suis informé auparavant. Mais je n’aurai pas besoin d’y penser, tout est là, dans l’instant. La peur ne serait qu’un paravent. Ils sont extrêmement nombreux les récits d’alpinistes, de skieurs ou de simples accidentés de la vie (voiture, incendie, inondation, naufrage…) qui expliquent ne pas avoir eu peur, sinon quelques secondes, et qu’il a suffi qu’ils se mettent en action pour effacer cette peur et toutes les pensées afférentes.
Ne devrait-on pas dans notre vie quotidienne essayer d’établir de la même façon, une vigilance constante envers nos pensées afin qu’elles ne soient que les outils merveilleux qu’elles doivent être et non des interférences, des parasites, des brouillages d’ondes ?…
L'expérience du canyoning m'a montré d'ailleurs à quel point j'aurais mieux fait de beaucoup moins "penser". Mais là, il y avait un élément "perturbateur", c'était le fait que Léo ne savait rien. Et je me suis fait piéger par la force du lien. Il a fallu que je me retrouve au-dessus du vide sur des prises pourries pour cesser de penser et retrouver mon "intégrité".
Thierry- Maître du Temps
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Re: Penser et agir.
J'imagine que c'est de l'imagination dont tu parles et non de la pensée, car la pensée est ce qui est à la barre quand on ne panique pas et qu'on analyse une situation dangereuse pour tenter de s'en sortir.
Maintenant on peut toujours dire que l'imagination est une composante de la pensée, et là , on tombe dans des querelles de mots.
En fait, je suis en accord avec l'esprit de ton intervention.
Maintenant on peut toujours dire que l'imagination est une composante de la pensée, et là , on tombe dans des querelles de mots.
En fait, je suis en accord avec l'esprit de ton intervention.
Geveil- Akafer
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Date d'inscription : 18/05/2008
Re: Penser et agir.
Gereve a écrit:J'imagine que c'est de l'imagination dont tu parles et non de la pensée, car la pensée est ce qui est à la barre quand on ne panique pas et qu'on analyse une situation dangereuse pour tenter de s'en sortir.
Maintenant on peut toujours dire que l'imagination est une composante de la pensée, et là , on tombe dans des querelles de mots.
En fait, je suis en accord avec l'esprit de ton intervention.
Je ne suis pas surpris par ton intervention Gereve.:) Je me pose la même question sur le rapport entre l'imagination et la pensée. Mais cette réflexion m'est venue aujourd'hui, pendant une sortie de ski. Je me suis arrêté à un moment, au milieu du couloir et je me suis aperçu que j'étais arrivé jusque là, sans le moindre souvenir de la plus petite pensée...J'avais pourtant bien dû user de mon corps, de la technique etc...Ca m'a renvoyé à cet instant d'escalade dans le canyon, ce moment de "vide" pendant lequel j'ai pourtant continué à avancer. Cette impression dès lors que la pensée n'est dans certaines situations qu'un élément qu'on ne contrôle pas et qui s'insinue dans une action alors qu'elle n'a rien à y faire et qu'elle risque même d'avoir un effet néfaste. Si je vais plus loin, je me demande même si toutes nos pensées ne deviennent pas, à travers l'importance qu'on leur donne, une forme de paravent sur la vie réelle...Loin de moi l'idée de les renier, ça serait absurde, mais la question d'un équilibre à établir. Un juste rapport entre la réalité et la dimension mentale.
Thierry- Maître du Temps
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Date d'inscription : 03/06/2009
Re: Penser et agir.
Oui, oui, je comprends, j'ai moi-même fait un peu d'escalade et j'ai connu la peur due à l'imagination, à savoir je m'imaginais lâcher prise et tomber , quelle horreur, je me crispais et ça tétanisait mes muscles, donc augmentait les risques de chute.
A l'inverse, quand je pensais ou, pour utiliser un mot avec lequel je présume que tu seras d'accord, lorsque je raisonnais, je me disais " Voyons, fais confiance à tes pieds, tu sais bien que ça accroche et tu sais très bien qu'avec un peu d'élan, cette prise, tu peux l'attraper." et que j'obéissais TOUT DE SUITE à cette conclusion, ça passait.
De même avec des plongeons d'une certaine hauteur, la peur est instinctive, peur du vide, en tout cas pour moi. Là, la pensée te dit: " Tu as bien vu les copains plonger, et ils ne se sont pas fait mal" et là, il faut se faire confiance et ne surtout plus "imaginer".
Donc, la pensée ( ou l'imagination ), quand elle intervient pendant l'action est je pense néfaste, mais juste avant, elle permet je pense ( euh !!!! ) d'échapper à la peur, enfin, ça dépend sans doute des personnes.
Autre exemple encore, les gens qui ont peur de l'avion: il est vrai qu'aucun raisonnement ne les aidera, ça se soigne par la psy. Par contre, leur imaginaire peut les stresser encore plus.
Ces exemples donnés, tes dernières remarques lèvent un problème très profond en philo ou spiritualité; " les pensées, un paravent pour la vie réelle....". C'est pile poil ce que dit Stephen Jourdan, un homme que j'ai rencontré et qui se dit éveillé. Pour lui, la pensée est du vide, rien en regard de l'illumination qu'il a connue, et selon son expérience, elle éloigne de cette rencontre.
Il m'a paru honnête et sincère, mais l'est-il vraiment ?
Ceci dit il a écrit des livres, dont " L'irrévérence de l'éveil" et pour écrire ces livres il a bien du se servir de la mémoire, et de la pensée pour agencer des mots en phrases et des phrases en chapitres, non ?
A l'inverse, quand je pensais ou, pour utiliser un mot avec lequel je présume que tu seras d'accord, lorsque je raisonnais, je me disais " Voyons, fais confiance à tes pieds, tu sais bien que ça accroche et tu sais très bien qu'avec un peu d'élan, cette prise, tu peux l'attraper." et que j'obéissais TOUT DE SUITE à cette conclusion, ça passait.
De même avec des plongeons d'une certaine hauteur, la peur est instinctive, peur du vide, en tout cas pour moi. Là, la pensée te dit: " Tu as bien vu les copains plonger, et ils ne se sont pas fait mal" et là, il faut se faire confiance et ne surtout plus "imaginer".
Donc, la pensée ( ou l'imagination ), quand elle intervient pendant l'action est je pense néfaste, mais juste avant, elle permet je pense ( euh !!!! ) d'échapper à la peur, enfin, ça dépend sans doute des personnes.
Autre exemple encore, les gens qui ont peur de l'avion: il est vrai qu'aucun raisonnement ne les aidera, ça se soigne par la psy. Par contre, leur imaginaire peut les stresser encore plus.
Ces exemples donnés, tes dernières remarques lèvent un problème très profond en philo ou spiritualité; " les pensées, un paravent pour la vie réelle....". C'est pile poil ce que dit Stephen Jourdan, un homme que j'ai rencontré et qui se dit éveillé. Pour lui, la pensée est du vide, rien en regard de l'illumination qu'il a connue, et selon son expérience, elle éloigne de cette rencontre.
Il m'a paru honnête et sincère, mais l'est-il vraiment ?
Ceci dit il a écrit des livres, dont " L'irrévérence de l'éveil" et pour écrire ces livres il a bien du se servir de la mémoire, et de la pensée pour agencer des mots en phrases et des phrases en chapitres, non ?
Geveil- Akafer
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Date d'inscription : 18/05/2008
Re: Penser et agir.
Déjà quelqu'un qui se dit "éveillé", je pars en courant...Mais, bon...Euh, sinon, il a écrit la même expression que moi ???:)
Bien entendu que la pensée est indispensable, ne serait-ce que pour trouver les mots qui permettent d'écrire qu'il est nécessaire parfois de s'en passer :)
Je m'aperçois en fait qu'à travers mes diverses pratiques sportives, j'ai fini par éluder quelques tourments intérieurs avec cette pratique de "non-pensée". Par exemple, je ne me pose plus la question de savoir ce qu'un parent d'élève pense de moi après la discussion que j'ai eue avec lui. C'est une pensée parasite étant donné que ça fait partie de "sa" réalité et pas de la mienne. Ca ne m'aidera par conséquent en rien. Je réalisais aussi tout à l'heure en redescendant en voiture que je conduisais sans y penser alors qu'il s'agit d'un acte sacrément risqué...Tout se fait sans que je n'ai besoin d'y penser...Je pense qu'il y a beaucoup de situations similaires (ça vaudrait le coup d'en faire un catalogue d'ailleurs...) dans lesquels les pensées n'ont rien à faire et qu'elles ne peuvent être qu'un paravent. Penser à la prochaine révision de la bagnole en faisant l'amour...Quelle horreur (non, non, ça n'est pas du vécu :))
Il me semble en tout cas qu'il ne serait pas inutile de s'observer penser de temps en temps et de se demander si ça en vaut vraiment la peine...
Bien entendu que la pensée est indispensable, ne serait-ce que pour trouver les mots qui permettent d'écrire qu'il est nécessaire parfois de s'en passer :)
Je m'aperçois en fait qu'à travers mes diverses pratiques sportives, j'ai fini par éluder quelques tourments intérieurs avec cette pratique de "non-pensée". Par exemple, je ne me pose plus la question de savoir ce qu'un parent d'élève pense de moi après la discussion que j'ai eue avec lui. C'est une pensée parasite étant donné que ça fait partie de "sa" réalité et pas de la mienne. Ca ne m'aidera par conséquent en rien. Je réalisais aussi tout à l'heure en redescendant en voiture que je conduisais sans y penser alors qu'il s'agit d'un acte sacrément risqué...Tout se fait sans que je n'ai besoin d'y penser...Je pense qu'il y a beaucoup de situations similaires (ça vaudrait le coup d'en faire un catalogue d'ailleurs...) dans lesquels les pensées n'ont rien à faire et qu'elles ne peuvent être qu'un paravent. Penser à la prochaine révision de la bagnole en faisant l'amour...Quelle horreur (non, non, ça n'est pas du vécu :))
Il me semble en tout cas qu'il ne serait pas inutile de s'observer penser de temps en temps et de se demander si ça en vaut vraiment la peine...
Thierry- Maître du Temps
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Date d'inscription : 03/06/2009
Re: Penser et agir.
Avant d'en arriver à ce constat, tu y as pensé, c'est bien ce que je disais, la pensée précède l'action et peut la "booster" ( Zut, je n'arrive plus à trouver le verbe équivalent en bon français ).Thierry a écrit:C'est une pensée parasite étant donné que ça fait partie de "sa" réalité et pas de la mienne.
La conduite de la voiture est devenue automatique, ensemble de réflexes, mais lors de l'apprentissage, il a fallu penser à ce que tu faisais. Mais si la pensée persiste pendant l'action, c'est là qu'elle devient parasite et obstacle à son accomplissement.
Je pense ( eh oui !!!) que ton idée est tout à fait utile en politique.
Geveil- Akafer
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Date d'inscription : 18/05/2008
Re: Penser et agir.
Booster, comme "transcender" peut-être.
Alors, pour la politique, c'est tout à fait ça...Je n'y aurais pas pensé à celle-là...Effectivement la pensée précède l'action mais il ne faudrait pas prendre le fait de penser pour une action...Et dans ce domaine ils sont très forts.
Alors, pour la politique, c'est tout à fait ça...Je n'y aurais pas pensé à celle-là...Effectivement la pensée précède l'action mais il ne faudrait pas prendre le fait de penser pour une action...Et dans ce domaine ils sont très forts.
Thierry- Maître du Temps
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Date d'inscription : 03/06/2009
Re: Penser et agir.
Non, pas transcender, plutôt " provoquer" , ou mieux, "déclencher, motiver, lancer, susciter "
Geveil- Akafer
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Date d'inscription : 18/05/2008
Re: Penser et agir.
Gereve a écrit:Non, pas transcender, plutôt " provoquer" , ou mieux, "déclencher, motiver, lancer, susciter "
J'y repensais tout à l'heure par rapport à la descente d'hier. En fait, la pensée précédait l'action étant donné que j'essayais de tracer un itninéraire, de relever différents pièges, je vérifiais mes fixations, les sangles de mes bâtons, de mon sac, la fixation de la pelle etc...Il fallait que j'établisse un "catalogue" de pensées avant de m'élancer, une espèce de vérifications ordonnées. Mais c'est sans doute parce que ce "travail" a été clairement établi qu'il est possible ensuite d'entrer dans une dimension de "non-pensée." Il s'agit donc de se défaire de toutes les entraves mentalisées pour pouvoir plonger dans l'instant et l'apprécier pleinement.
Thierry- Maître du Temps
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Date d'inscription : 03/06/2009
Re: Penser et agir.
Et ben voilà, tu as trouvé, la pensée " prépare" l'action.
Et en retour, l'action nourrit la pensée....... mais après !
Et ça ma paraît vrai dans tous les domaines de l'activité humaine:
- un feu d'artifice nécessite une longue préparation en amont, depuis l'extraction des produits chimiques jusqu'à la disposition des fusées
- en chirurgie, bien évidemment
- en cuisine
- en enseignement ( ? )
- en amour ( Voir les longues tirades que Cyrano adressait à Roxane, en particulier dans la scène du balcon, où il obtient un baiser ........ pour Christian )
- en voiture ( Quand je prépare soigneusement mon itinéraire, mémorise les lieux de passages, je profite beaucoup mieux du paysage )
Maintenant, il y a peut-être des contre exemples qui mettraient à mal mon affirmation, en vois-tu ?
Et en retour, l'action nourrit la pensée....... mais après !
Et ça ma paraît vrai dans tous les domaines de l'activité humaine:
- un feu d'artifice nécessite une longue préparation en amont, depuis l'extraction des produits chimiques jusqu'à la disposition des fusées
- en chirurgie, bien évidemment
- en cuisine
- en enseignement ( ? )
- en amour ( Voir les longues tirades que Cyrano adressait à Roxane, en particulier dans la scène du balcon, où il obtient un baiser ........ pour Christian )
- en voiture ( Quand je prépare soigneusement mon itinéraire, mémorise les lieux de passages, je profite beaucoup mieux du paysage )
Maintenant, il y a peut-être des contre exemples qui mettraient à mal mon affirmation, en vois-tu ?
Geveil- Akafer
- Nombre de messages : 8776
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Date d'inscription : 18/05/2008
Re: Penser et agir.
Non, franchement, je n'en vois pas. La pensée me paraît indispensable. Mais pour ce qui est de l'enseignement par exemple, il serait bénéfique à mon sens de faire ressentir aux enfants que cette pensée n'est pas l'élément unique de leur être et que le savoir, la réflexion, les références sont à utiliser avec parcimonie...Ce serait bien d'ailleurs cette dimension "spirituelle" qui manque actuellement et qu'il faudrait réhabiliter. Une "spiritualité laïque" afin de ne pas heurter les sensibilités...
Thierry- Maître du Temps
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Date d'inscription : 03/06/2009
Re: Penser et agir.
Histoire d'un monstre télépathe (Satori-no-bakemono), dans les montagnes reculées du Japon (d'après Maurice Coyaud).
http://www.google.fr/search?q=Coyaud+%22monstre+t%C3%A9l%C3%A9pathe%22
Ce monstre était très redouté, car à peine sentait-on sa présence néfaste et cherchait-on à s'en défaire que le monstre, invisible et possédant une voix d'outre-tombe, se moquait bruyamment «Ah! Tu penses que je suis le monstre télépathe et que tu vas pouvoir te défaire de moi! Eh bien non, car je lis dans tes pensées…».
Essaie-t-on d'ignorer la présence insistante du monstre? «Ah! Tu crois pouvoir m'éviter en feignant d'ignorer ma présence? C'est impossible, car je lis dans tes pensées…».
Le monstre télépathe fit ainsi de profonds ravages parmi les populations de ces montagnes, jusqu'au jour où un vieillard acculé prit brusquement un tison avec lequel il creva l'oeil unique du monstre qui expira abominablement en récitant son ultime leçon: «J'avais oublié que les humains peuvent agir SANS réfléchir!».
http://www.google.fr/search?q=Coyaud+%22monstre+t%C3%A9l%C3%A9pathe%22
Ce monstre était très redouté, car à peine sentait-on sa présence néfaste et cherchait-on à s'en défaire que le monstre, invisible et possédant une voix d'outre-tombe, se moquait bruyamment «Ah! Tu penses que je suis le monstre télépathe et que tu vas pouvoir te défaire de moi! Eh bien non, car je lis dans tes pensées…».
Essaie-t-on d'ignorer la présence insistante du monstre? «Ah! Tu crois pouvoir m'éviter en feignant d'ignorer ma présence? C'est impossible, car je lis dans tes pensées…».
Le monstre télépathe fit ainsi de profonds ravages parmi les populations de ces montagnes, jusqu'au jour où un vieillard acculé prit brusquement un tison avec lequel il creva l'oeil unique du monstre qui expira abominablement en récitant son ultime leçon: «J'avais oublié que les humains peuvent agir SANS réfléchir!».
Re: Penser et agir.
Ah, voilà un bon contre-exemple, un peu monstreux, mais excellent tout de même.
Pourtaaaant, pourtaaaant..........!!! Dans cet exemple, l'action est en fait une réaction.
Alors, trouve m'en un autre
Pourtaaaant, pourtaaaant..........!!! Dans cet exemple, l'action est en fait une réaction.
Alors, trouve m'en un autre
Geveil- Akafer
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Date d'inscription : 18/05/2008
Re: Penser et agir.
Bon, un exemple un peu tordu;
L'autre jour, des camarades me disent qu'ils ont entendu parler d'un portail Web, fait par des photographes de Saint-Denis en France.
Sans réfléchir, je dis "ah oui, le portail Babel", parce que j'avais des copains qui autrefois, à Saint-Denis en France, avaient créé le site Babelweb.
http://www.babel-photo.com/
Et (hasard, ou synchronicité?) le portail s'appelle babel-photo.com.
L'autre jour, des camarades me disent qu'ils ont entendu parler d'un portail Web, fait par des photographes de Saint-Denis en France.
Sans réfléchir, je dis "ah oui, le portail Babel", parce que j'avais des copains qui autrefois, à Saint-Denis en France, avaient créé le site Babelweb.
http://www.babel-photo.com/
Et (hasard, ou synchronicité?) le portail s'appelle babel-photo.com.
Geveil- Akafer
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