ONG et politique
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ONG et politique
Ci- dessous un article que je viens de lire sur AgoraVox . Je partage cette opinion.
Qu' en pensez-vous ?
L’humanitaire au service du capital ( Les ONG, AgoraVox du 28-8-2009)
« Nous avons les meilleures relations avec les ONG, qui sont un tel multiplicateur de forces pour nous, une part si importante de notre équipe de combat. (...) Car [nous] sommes tous engagés vers le même but singulier, aider l’humanité, aider chaque homme et chaque femme dans le monde qui est dans le besoin, qui a faim (...), donner à tous la possibilité de rêver à un avenir qui sera plus radieux » disait Collin Powell (1). « Les Etats démocratiques doivent se mobiliser et exiger ce qui n’est au fond que le début de la démocratie, que des personnels humanitaires d’autres pays puissent porter secours à des populations innocentes » renchérit Nicolas Sarkozy à l’occasion du 90ème anniversaire de la Croix Rouge (2).« Ensemble pour l’humanité : 90 ans et au-delà » lui répond Juan Manuel Suárez del Toro son président. Bernard Kouchner, lui, parle de « l’idéologie occidentale des droits de l’homme » et du « droit d’ingérence humanitaire ». Mais ce droit n’est, en fait, que le droit du plus fort c’est-à-dire du non droit. L’humanitaire, quels que soient sa forme et ses acteurs, sert de prétexte et de couverture à des visées hégémoniques et impérialistes. Il est strictement au service du capital et des classes dominantes.
Hier on envoyait les missionnaires pour civiliser les « sauvages » en leur apportant lumière et civilisation, aujourd’hui on « s’ingère humainement » pour leur offrir démocratie et liberté. L’humanitaire a remplacé le missionnaire.
Un homme comme Bernard Kouchner, principal promoteur du « droit d’ingérence humanitaire », symbolise très bien l’hypocrisie, le cynisme et la violence de cette vision « humanitaire » du monde utilisée par les pays riches. Il est l’incarnation vivante de ce que représente ce droit. Payé par Total, il rédige un rapport niant, si l’on peut dire, totalement le travail forcé et les traitements inhumains infligés par le groupe pétrolier aux ouvriers birmans. Kouchner l’humanitaire, était également un farouche partisan de la guerre contre l’Irak (3) dont le nombre de victimes dépasse le million de morts. Kouchner, après Bush et Sarkozy, préparait aussi le monde au « pire » c’est-à-dire à « la guerre » contre, cette fois, l’Iran (4).Son amour pour l’humanitaire n’a d’égal que son admiration pour la guerre !
L’humanitaire et la guerre sont deux moyens contradictoires mais complémentaires avec un seul objectif :servir les intérêts des classes dominantes. Il est difficile de distinguer clairement l’humanitaire du militaire tellement les deux instruments sont imbriqués l’un dans l’autre. On fait la guerre au nom de l’humanitaire et on invoque l’humanitaire pour justifier la guerre. Mais l’humanitaire reste souvent subordonné au militaire comme le rappelle Stéphane Sisco membre du Conseil d’administration de Médecins du Monde, « La coopération s’opère à tous les niveaux sous la conduite du Pentagone, seul capable d’assurer le rôle de leader. Comme nous le voyons en Irak les forces armées fixent l’ordre des priorités et maîtrisent le déroulement de la mission, du pré-déploiement à la sortie de crise (exit strategy). Le contrôle est laissé au militaire, subordonnant l’acteur civil et humanitaire »(5). Idem en Afghanistan : « La militarisation de l’aide, les ERP [Equipes de reconstruction provinciales dirigées par l’Organisation du Traité de l’Atlantique nord, OTAN], le trop grand nombre de services de sécurité et la confusion croissante des rôles ont contribué à réduire l’espace humanitaire et à véhiculer de fausses images sur le travail des ONG », confiait à l’IRIN (un département d’informations humanitaires des Nations Unies) Ashley Jackson, chercheur pour Oxfam à Kaboul(6). Les mêmes raisons engendrent les mêmes comportements au-delà des convictions des militants.
C’est au nom du droit d’ingérence humanitaire que les pays occidentaux (États-Unis, Union Européenne notamment) souvent avec l’aide de l’OTAN, leur bras armé, que le Kurdistan irakien fut envahi en 1991, l’opération « Restore hope » menée en Somalie en 1992, ou l’envoi d’une force d’intervention de l’OTAN au Kosovo en 1999 etc. Quant à l’opération « Turquoise » menée par la France au Rwanda en 1994, toujours au nom de l’humanitaire, après le génocide des Tutsi auquel elle a largement contribué , voilà ce qu’en pensent les prêtres catholiques rescapés de cette tragédie humaine : « Les responsables du génocide sont les soldats et les partis politiques du MRND et de la CDR, à tous les échelons, mais plus particulièrement aux échelons supérieurs, appuyés par la France qui a entraîné leurs milices. C’est pourquoi nous considérons que l’intervention soi-disant humanitaire de la France est une entreprise cynique » (7).
Ainsi le droit d’ingérence, sous des prétextes humanitaires, permet et facilite l’ingérence impérialiste. Le droit d’ingérence est le droit du plus fort. Seuls les États les plus puissants peuvent intervenir et envahir militairement les pays pauvres sous la bannière humanitaire pour mieux piller leurs richesses. C’est pourquoi les pays du sud ont rejeté ce « droit d’intervention humanitaire » à la Havane en 2000 lors du sommet du G77(qui représente tout de même environ les 4/5 de l’humanité).
Chevènement : "Le droit d’ingérence est un néo-impérialisme"
Les pays capitalistes ne font appel au droit d’ingérence humanitaire que pour mieux servir leurs propres intérêts. Dans le cas contraire, ils invoquent le droit de non ingérence dans les affaires intérieures des États souverains. Cette vision sélective de l’humanitaire conduit ces États à intervenir massivement par exemple au Kosovo et à rester passif face aux massacres perpétrés par l’armée israélienne à Gaza. C’est de l’humanitaire à géographie variable !
Les Organisations Non Gouvernementales (ONG) et autres associations liées à l’humanitaire, quelque soit par ailleurs la sincérité de leurs militants, ne peuvent que se mouvoir dans les limites de ce cadre général tracées par les intérêts économiques des classes dominantes. La plupart des ONG humanitaires dépendent financièrement de leurs propres États, des instances européennes comme le service d’aide humanitaire de la Commission Européenne (DG-ECHO) ou des institutions internationales. Ainsi par exemple Save the Children USA, International Rescue Committee et World Vision ont reçu un financement de 2 millions de dollars de USAID, l’agence américaine pour la coopération et l’aide humanitaire, pour « soulager » la population irakienne(8). C’est le cas également des ONG humanitaires scandinaves, belges et hollandaises où la part du financement public reste prédominante (9). Et même lorsque ces ONG et associations sont financées essentiellement par des fonds privés comme c’est le cas de Médecins sans frontières(MSF), Médecins du monde(MDM), La Fédération internationale de la Croix-Rouge, Action contre la Faim etc(10), l’influence de l’État reste déterminante ne serait-ce qu’à travers les très généreuses exonérations d’impôts liées aux dons.
La collecte de dons justement (fundraising comme elles disent) devient, de plus plus, l’une des priorités pour ne pas dire la priorité des grandes associations humanitaires. Pour atteindre cet objectif vital pour elles, les ONG humanitaires recourent aux mêmes techniques de gestion que les entreprises privées. Pour séduire le généreux donateur, toute une panoplie de techniques est utilisée : marketing (humanitaire ?), publicité commerciale, recours aux agences spécialisées dans les techniques de communication, alliance avec les fondations comme celle du milliardaire bill Gates par exemple et surtout avec les multinationales (on dit partenariat cela fait plus moderne) qui à leur tour instrumentalisent ces associations pour améliorer leur image de marque etc.(11).
Mais au-delà de ces techniques, ce qui est frappant c’est cette marchandisation croissante et sans scrupules des principes même de l’humanitaire. Celui-ci, là encore, se révèle un outil intéressant au service de l’entreprise et, partant, du capital.
Les entreprises se servent volontiers également de la loi du 4 février 1995 sur le congé de solidarité internationale qui leur permet d’envoyer leurs salariés en mission humanitaire à l’étranger. Le Crédit Agricole, le Club Méditerranée, Price Waterhouse Coopers, IBM, L’Oréal, SFR, Areva etc.(12) ont bien compris l’intérêt de cette opération de relations publiques qui leur permet, à peu de frais, de redorer leur blason bien terni par des scandales sociaux, écologiques et éthiques liés à leur recherche effrénée du profit.
L’humanitaire et les grands médias notamment la télévision entretiennent des relations intimes, voire incestueuses. La misère du monde est régulièrement projetée sur la scène médiatique non pas pour expliquer aux citoyens ses véritables causes et dénoncer ses responsables, pourtant connus, mais pour augmenter l’audimat en exploitant les bons sentiments altruistes du téléspectateur. La souffrance humaine se transforme en spectacle. Artistes, sportifs de haut niveau, hommes et femmes politiques etc. sont ainsi utilisés dans ce show médiatique. Le malheur des autres, l’émotion, la détresse humaine attirent le public et, par conséquent, augmentent les recettes publicitaires des chaînes télévisuelles.
Les acteurs de l’humanitaire, eux, avec leur rationalité capitaliste de gestion, tentent de « vendre » les souffrances des victimes, à travers les médias, aux précieux donateurs qui sont en quelque sorte leurs « clients ».
L’humanitaire ne fait que soulager, dans le meilleur des cas, très momentanément la détresse humaine. Il ne s’attaque pour ainsi dire jamais aux racines des malheurs des hommes c’est-à-dire au capitalisme et son fonctionnement. Dans ce sens, il est non seulement au service de l’ordre établi, mais il le perpétue. L’humanitaire dans un système inhumain, est donc une illusion pour ne pas dire une absurdité.
Mohamed Belaali
Qu' en pensez-vous ?
L’humanitaire au service du capital ( Les ONG, AgoraVox du 28-8-2009)
« Nous avons les meilleures relations avec les ONG, qui sont un tel multiplicateur de forces pour nous, une part si importante de notre équipe de combat. (...) Car [nous] sommes tous engagés vers le même but singulier, aider l’humanité, aider chaque homme et chaque femme dans le monde qui est dans le besoin, qui a faim (...), donner à tous la possibilité de rêver à un avenir qui sera plus radieux » disait Collin Powell (1). « Les Etats démocratiques doivent se mobiliser et exiger ce qui n’est au fond que le début de la démocratie, que des personnels humanitaires d’autres pays puissent porter secours à des populations innocentes » renchérit Nicolas Sarkozy à l’occasion du 90ème anniversaire de la Croix Rouge (2).« Ensemble pour l’humanité : 90 ans et au-delà » lui répond Juan Manuel Suárez del Toro son président. Bernard Kouchner, lui, parle de « l’idéologie occidentale des droits de l’homme » et du « droit d’ingérence humanitaire ». Mais ce droit n’est, en fait, que le droit du plus fort c’est-à-dire du non droit. L’humanitaire, quels que soient sa forme et ses acteurs, sert de prétexte et de couverture à des visées hégémoniques et impérialistes. Il est strictement au service du capital et des classes dominantes.
Hier on envoyait les missionnaires pour civiliser les « sauvages » en leur apportant lumière et civilisation, aujourd’hui on « s’ingère humainement » pour leur offrir démocratie et liberté. L’humanitaire a remplacé le missionnaire.
Un homme comme Bernard Kouchner, principal promoteur du « droit d’ingérence humanitaire », symbolise très bien l’hypocrisie, le cynisme et la violence de cette vision « humanitaire » du monde utilisée par les pays riches. Il est l’incarnation vivante de ce que représente ce droit. Payé par Total, il rédige un rapport niant, si l’on peut dire, totalement le travail forcé et les traitements inhumains infligés par le groupe pétrolier aux ouvriers birmans. Kouchner l’humanitaire, était également un farouche partisan de la guerre contre l’Irak (3) dont le nombre de victimes dépasse le million de morts. Kouchner, après Bush et Sarkozy, préparait aussi le monde au « pire » c’est-à-dire à « la guerre » contre, cette fois, l’Iran (4).Son amour pour l’humanitaire n’a d’égal que son admiration pour la guerre !
L’humanitaire et la guerre sont deux moyens contradictoires mais complémentaires avec un seul objectif :servir les intérêts des classes dominantes. Il est difficile de distinguer clairement l’humanitaire du militaire tellement les deux instruments sont imbriqués l’un dans l’autre. On fait la guerre au nom de l’humanitaire et on invoque l’humanitaire pour justifier la guerre. Mais l’humanitaire reste souvent subordonné au militaire comme le rappelle Stéphane Sisco membre du Conseil d’administration de Médecins du Monde, « La coopération s’opère à tous les niveaux sous la conduite du Pentagone, seul capable d’assurer le rôle de leader. Comme nous le voyons en Irak les forces armées fixent l’ordre des priorités et maîtrisent le déroulement de la mission, du pré-déploiement à la sortie de crise (exit strategy). Le contrôle est laissé au militaire, subordonnant l’acteur civil et humanitaire »(5). Idem en Afghanistan : « La militarisation de l’aide, les ERP [Equipes de reconstruction provinciales dirigées par l’Organisation du Traité de l’Atlantique nord, OTAN], le trop grand nombre de services de sécurité et la confusion croissante des rôles ont contribué à réduire l’espace humanitaire et à véhiculer de fausses images sur le travail des ONG », confiait à l’IRIN (un département d’informations humanitaires des Nations Unies) Ashley Jackson, chercheur pour Oxfam à Kaboul(6). Les mêmes raisons engendrent les mêmes comportements au-delà des convictions des militants.
C’est au nom du droit d’ingérence humanitaire que les pays occidentaux (États-Unis, Union Européenne notamment) souvent avec l’aide de l’OTAN, leur bras armé, que le Kurdistan irakien fut envahi en 1991, l’opération « Restore hope » menée en Somalie en 1992, ou l’envoi d’une force d’intervention de l’OTAN au Kosovo en 1999 etc. Quant à l’opération « Turquoise » menée par la France au Rwanda en 1994, toujours au nom de l’humanitaire, après le génocide des Tutsi auquel elle a largement contribué , voilà ce qu’en pensent les prêtres catholiques rescapés de cette tragédie humaine : « Les responsables du génocide sont les soldats et les partis politiques du MRND et de la CDR, à tous les échelons, mais plus particulièrement aux échelons supérieurs, appuyés par la France qui a entraîné leurs milices. C’est pourquoi nous considérons que l’intervention soi-disant humanitaire de la France est une entreprise cynique » (7).
Ainsi le droit d’ingérence, sous des prétextes humanitaires, permet et facilite l’ingérence impérialiste. Le droit d’ingérence est le droit du plus fort. Seuls les États les plus puissants peuvent intervenir et envahir militairement les pays pauvres sous la bannière humanitaire pour mieux piller leurs richesses. C’est pourquoi les pays du sud ont rejeté ce « droit d’intervention humanitaire » à la Havane en 2000 lors du sommet du G77(qui représente tout de même environ les 4/5 de l’humanité).
Chevènement : "Le droit d’ingérence est un néo-impérialisme"
Les pays capitalistes ne font appel au droit d’ingérence humanitaire que pour mieux servir leurs propres intérêts. Dans le cas contraire, ils invoquent le droit de non ingérence dans les affaires intérieures des États souverains. Cette vision sélective de l’humanitaire conduit ces États à intervenir massivement par exemple au Kosovo et à rester passif face aux massacres perpétrés par l’armée israélienne à Gaza. C’est de l’humanitaire à géographie variable !
Les Organisations Non Gouvernementales (ONG) et autres associations liées à l’humanitaire, quelque soit par ailleurs la sincérité de leurs militants, ne peuvent que se mouvoir dans les limites de ce cadre général tracées par les intérêts économiques des classes dominantes. La plupart des ONG humanitaires dépendent financièrement de leurs propres États, des instances européennes comme le service d’aide humanitaire de la Commission Européenne (DG-ECHO) ou des institutions internationales. Ainsi par exemple Save the Children USA, International Rescue Committee et World Vision ont reçu un financement de 2 millions de dollars de USAID, l’agence américaine pour la coopération et l’aide humanitaire, pour « soulager » la population irakienne(8). C’est le cas également des ONG humanitaires scandinaves, belges et hollandaises où la part du financement public reste prédominante (9). Et même lorsque ces ONG et associations sont financées essentiellement par des fonds privés comme c’est le cas de Médecins sans frontières(MSF), Médecins du monde(MDM), La Fédération internationale de la Croix-Rouge, Action contre la Faim etc(10), l’influence de l’État reste déterminante ne serait-ce qu’à travers les très généreuses exonérations d’impôts liées aux dons.
La collecte de dons justement (fundraising comme elles disent) devient, de plus plus, l’une des priorités pour ne pas dire la priorité des grandes associations humanitaires. Pour atteindre cet objectif vital pour elles, les ONG humanitaires recourent aux mêmes techniques de gestion que les entreprises privées. Pour séduire le généreux donateur, toute une panoplie de techniques est utilisée : marketing (humanitaire ?), publicité commerciale, recours aux agences spécialisées dans les techniques de communication, alliance avec les fondations comme celle du milliardaire bill Gates par exemple et surtout avec les multinationales (on dit partenariat cela fait plus moderne) qui à leur tour instrumentalisent ces associations pour améliorer leur image de marque etc.(11).
Mais au-delà de ces techniques, ce qui est frappant c’est cette marchandisation croissante et sans scrupules des principes même de l’humanitaire. Celui-ci, là encore, se révèle un outil intéressant au service de l’entreprise et, partant, du capital.
Les entreprises se servent volontiers également de la loi du 4 février 1995 sur le congé de solidarité internationale qui leur permet d’envoyer leurs salariés en mission humanitaire à l’étranger. Le Crédit Agricole, le Club Méditerranée, Price Waterhouse Coopers, IBM, L’Oréal, SFR, Areva etc.(12) ont bien compris l’intérêt de cette opération de relations publiques qui leur permet, à peu de frais, de redorer leur blason bien terni par des scandales sociaux, écologiques et éthiques liés à leur recherche effrénée du profit.
L’humanitaire et les grands médias notamment la télévision entretiennent des relations intimes, voire incestueuses. La misère du monde est régulièrement projetée sur la scène médiatique non pas pour expliquer aux citoyens ses véritables causes et dénoncer ses responsables, pourtant connus, mais pour augmenter l’audimat en exploitant les bons sentiments altruistes du téléspectateur. La souffrance humaine se transforme en spectacle. Artistes, sportifs de haut niveau, hommes et femmes politiques etc. sont ainsi utilisés dans ce show médiatique. Le malheur des autres, l’émotion, la détresse humaine attirent le public et, par conséquent, augmentent les recettes publicitaires des chaînes télévisuelles.
Les acteurs de l’humanitaire, eux, avec leur rationalité capitaliste de gestion, tentent de « vendre » les souffrances des victimes, à travers les médias, aux précieux donateurs qui sont en quelque sorte leurs « clients ».
L’humanitaire ne fait que soulager, dans le meilleur des cas, très momentanément la détresse humaine. Il ne s’attaque pour ainsi dire jamais aux racines des malheurs des hommes c’est-à-dire au capitalisme et son fonctionnement. Dans ce sens, il est non seulement au service de l’ordre établi, mais il le perpétue. L’humanitaire dans un système inhumain, est donc une illusion pour ne pas dire une absurdité.
Mohamed Belaali
bernard1933- Aka Tpat
- Nombre de messages : 10079
Localisation : Dijon
Identité métaphysique : agnostique
Humeur : serein
Date d'inscription : 23/03/2008
Re: ONG et politique
J'ai pris conscience de cela il y a quelques années. Je demandais à Riccardo Petrella pourquoi, au Sénégal, le gouvernement ne garantissait plus le prix d'achat du riz au cultivateurs, tout en acceptant des tonnes de riz et de pâtes venant de Chine, qui ont inondé le marché à bas prix, ruinant toute une régions de cultivateurs.
Réponse "c'était la condition pour recevoir de l'aide humanitaire".
Avant cela, j'avais déjà entendu d'autres trucs, mais je pensais que c'était des cas isolés, mais maintenant, j'ai compris que l'aide humanitaire est un moyen de pression, une monnaie d'échange, une façon de s'introduire dans un pays pour obtenir des contrats commerciaux pour le "reconstruire" le pays, et pas pour rien ! "Reconstruire", c'est payant!!!
Réponse "c'était la condition pour recevoir de l'aide humanitaire".
Avant cela, j'avais déjà entendu d'autres trucs, mais je pensais que c'était des cas isolés, mais maintenant, j'ai compris que l'aide humanitaire est un moyen de pression, une monnaie d'échange, une façon de s'introduire dans un pays pour obtenir des contrats commerciaux pour le "reconstruire" le pays, et pas pour rien ! "Reconstruire", c'est payant!!!
Invité- Invité
Re: ONG et politique
donc vous etes pour que cesse l'aide humanitaire?
quand une association humanitaire va installer une pompe au sahel; c'est par interet?
les bénévoles ne vont pas que dans les pays en guerre pour signer des contrats de reconstruction...
c'est pas possible vous voyez le mal partout...
tout ce qui vient de l'occident est systématiquement pourri...
quelle mentalité....
quand une association humanitaire va installer une pompe au sahel; c'est par interet?
les bénévoles ne vont pas que dans les pays en guerre pour signer des contrats de reconstruction...
c'est pas possible vous voyez le mal partout...
tout ce qui vient de l'occident est systématiquement pourri...
quelle mentalité....
_athéesouhaits- Seigneur de la Métaphysique
- Nombre de messages : 6506
Date d'inscription : 22/03/2008
Re: ONG et politique
Où diable as tu vu ça ?athéesouhaits a écrit:donc vous etes pour que cesse l'aide humanitaire?
Cette façon de faire des déductions m'étonnera toujours...
Est tu capable de faire la nuance entre être contre la compromission, le détournement de l'aide humanitaire, et être contre l'aide humanitaire ?
Est-ce que cela vaut encore la peine de discuter quand on en arrive là ?
Invité- Invité
Re: ONG et politique
Ma chère leela, pour raisonner clairement il faut dépasser ses passions.
Comme pastiche à la fameuse formule de Platon inscrite au fronton de son école de philosophie " nul n'entre ici s'il n'est géomètre", je mettrais: " Nul n'entre en philosophie s'il ne sait dépasser ses passions " .
Comme pastiche à la fameuse formule de Platon inscrite au fronton de son école de philosophie " nul n'entre ici s'il n'est géomètre", je mettrais: " Nul n'entre en philosophie s'il ne sait dépasser ses passions " .
Geveil- Akafer
- Nombre de messages : 8776
Localisation : Auvergne
Identité métaphysique : universelle
Humeur : changeante
Date d'inscription : 18/05/2008
Re: ONG et politique
relis ton post....leela a écrit:Où diable as tu vu ça ?athéesouhaits a écrit:donc vous etes pour que cesse l'aide humanitaire?
Cette façon de faire des déductions m'étonnera toujours...
Est tu capable de faire la nuance entre être contre la compromission, le détournement de l'aide humanitaire, et être contre l'aide humanitaire ?
Est-ce que cela vaut encore la peine de discuter quand on en arrive là ?
je n'y vois que du négatif ....
a te lire on comprend que l'aide humanitaire est TOUJOURS interessée...
soit un peu plus nuancée dans tes propos...il n'y aura pas de malentendu...
_athéesouhaits- Seigneur de la Métaphysique
- Nombre de messages : 6506
Date d'inscription : 22/03/2008
Re: ONG et politique
Athée souhait, si je dois prendre des leçons de nuances, je sais où aller... et où ne pas aller, merci.
Il me semble évident que je répondait à l'article de tête, qui parle d'ONG et politique, et non pas de l'aide humanitaire en général.
Quoique en effet, l'aide est TOUJOURS intéressée, d'une façon directe ou indirecte, mais il y a des degrés différents de désintéressement: entre se "sentir meilleur", et ce qu'on lit plus haut, il y a une marge !
PS. Gereve la philo ne m'a jamais accrochée, sauf la "nouvelle", et avec la meilleure volonté du monde, il m'est impossible de ne pas avoir d'émotions, désolée si cela te déçoit !
Bonne soirée à tous :yahoo:
Il me semble évident que je répondait à l'article de tête, qui parle d'ONG et politique, et non pas de l'aide humanitaire en général.
Quoique en effet, l'aide est TOUJOURS intéressée, d'une façon directe ou indirecte, mais il y a des degrés différents de désintéressement: entre se "sentir meilleur", et ce qu'on lit plus haut, il y a une marge !
PS. Gereve la philo ne m'a jamais accrochée, sauf la "nouvelle", et avec la meilleure volonté du monde, il m'est impossible de ne pas avoir d'émotions, désolée si cela te déçoit !
Bonne soirée à tous :yahoo:
Invité- Invité
Re: ONG et politique
ça va faire plaisir aux bénévoles ...Quoique en effet, l'aide est TOUJOURS intéressée, d'une façon directe ou indirecte,
_athéesouhaits- Seigneur de la Métaphysique
- Nombre de messages : 6506
Date d'inscription : 22/03/2008
Re: ONG et politique
ce que les gens pensent de moi m'est indifférent depuis longtemps, athée souhait.
J'ai longuement réfléchi à cette question, étant moi même fort engagée dans une action qu'on pourrait qualifier d'humanitaire. Quand on réfléchi honnêtement, on trouve toujours une raison, ne serait-ce, comme je l'ai écris plus haut: "pour se sentir meilleur". Le problème est que toutes ces formes d'intérêt perturbent le service qu'on rend: inconsciemment, on attend quelque chose en retour (estime, plaisir de se voir utile) et on est déçu si on ne le reçoit pas.
Je me suis donc déclarée "intéressée", et j'ai organisé mon truc pour y trouver de l'intérêt à tel niveau que quoiqu'il arrive, je sois contente de l'avoir fait.
Si on me demande pourquoi je fais cela, je peux répondre sincèrement que c'est pour m'amuser, et comme je suis sincère, cela se sent et les gens n'ont pas l'impression humiliante que je viens par charité ou par pitié (ils y sont terriblement sensibles).
Pour revenir au sujet (ONG et politique), il est évident que je ne leur donnerais ni un franc, ni une minute. Je préfère avoir affaire directement aux gens, sans intermédiaires.
J'ai longuement réfléchi à cette question, étant moi même fort engagée dans une action qu'on pourrait qualifier d'humanitaire. Quand on réfléchi honnêtement, on trouve toujours une raison, ne serait-ce, comme je l'ai écris plus haut: "pour se sentir meilleur". Le problème est que toutes ces formes d'intérêt perturbent le service qu'on rend: inconsciemment, on attend quelque chose en retour (estime, plaisir de se voir utile) et on est déçu si on ne le reçoit pas.
Je me suis donc déclarée "intéressée", et j'ai organisé mon truc pour y trouver de l'intérêt à tel niveau que quoiqu'il arrive, je sois contente de l'avoir fait.
Si on me demande pourquoi je fais cela, je peux répondre sincèrement que c'est pour m'amuser, et comme je suis sincère, cela se sent et les gens n'ont pas l'impression humiliante que je viens par charité ou par pitié (ils y sont terriblement sensibles).
Pour revenir au sujet (ONG et politique), il est évident que je ne leur donnerais ni un franc, ni une minute. Je préfère avoir affaire directement aux gens, sans intermédiaires.
Dernière édition par leela le Sam 29 Aoû 2009 - 21:53, édité 1 fois
Invité- Invité
Re: ONG et politique
Athéesouhaits, ce qui est écrit ne met pas en cause l'action humanitaire des personnes qui se dévouent et qui donnent pour aider les personnes et les peuples en détresse . L' exemple que donne Leela est un exemple type.
Fournir du riz 200 fois moins cher que le riz produit localement au nom de l' aide alimentaire, c' est tuer à coup sûr l' agriculture locale et ses paysans.
Le problème, c'est qu'il n' y a pas que des abbés Pierre ni des soeurs Emmanuelle . Beaucoup d' ONG sont des couvertures à des actions politiques sournoises.
Fournir du riz 200 fois moins cher que le riz produit localement au nom de l' aide alimentaire, c' est tuer à coup sûr l' agriculture locale et ses paysans.
Le problème, c'est qu'il n' y a pas que des abbés Pierre ni des soeurs Emmanuelle . Beaucoup d' ONG sont des couvertures à des actions politiques sournoises.
bernard1933- Aka Tpat
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Date d'inscription : 23/03/2008
Re: ONG et politique
Je me souviens d'une formule entendue il y a longtemps:
Et je crois qu'il y a encore sur terre, des gens qui sont de vrais bénévoles, qui ont vraiment envie d'aider les autres, et ceux-là vont mouiller leur chemise pour aider à creuser un puits au Sahel ou construire une école en Afrique. pas pour payer moins d'impôts!Si tu veux aider ton frère dans la misère,ne lui donne pas du poisson, apprends lui à pêcher.
Invité- Invité
Re: ONG et politique
euh les déduction d'impots faut pas déconner. On gagne pas d'argent en faisant un don.... C'est pas ça qui pousse les gens à donner (au mieux ça les pousse à donner plus).
jawaybuker- Affranchi des Paradoxes
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Humeur : -
Date d'inscription : 12/07/2009
Re: ONG et politique
Je précise que beaucoup de gens se dévouent sans compter dans des ONG
tout à fait indépendantes des pouvoirs politiques, mais aussi, sans le savoir, dans des ONG manipulées.
tout à fait indépendantes des pouvoirs politiques, mais aussi, sans le savoir, dans des ONG manipulées.
bernard1933- Aka Tpat
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Humeur : serein
Date d'inscription : 23/03/2008
Re: ONG et politique
ce qui m'énerve le plus c'est la pub qu'ils font autour. C'est assez agressif. Des photos d'enfants affamés, des blessés, des gens qui pleurent. Et ça m'énerve d'autant plus qu'ils perdent pas mal de fric avec ça, de même que dans l'envoie de courrier ou journaux chez toi, pour te pousser à donner plus.
On parle plus à la conscience de la personne, qui devrait alors analyser à quel organisme donner en priorité, mais au sentiments, aux tripes.
Mais bon, je pense que y'a quand même plus d'intérêt à donner à ces ong (enfin faut savoir trier un peu) que de rien donner.
On parle plus à la conscience de la personne, qui devrait alors analyser à quel organisme donner en priorité, mais au sentiments, aux tripes.
Mais bon, je pense que y'a quand même plus d'intérêt à donner à ces ong (enfin faut savoir trier un peu) que de rien donner.
jawaybuker- Affranchi des Paradoxes
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Date d'inscription : 12/07/2009
Re: ONG et politique
Moi aussi, je râle souvent devant le courrier que je reçois ! Des prospectus en couleurs , des journaux que personne ne lit . On donne quand même, mais on s' interroge sur l' argent gaspillé ainsi; il est évident
que cet argent n' est pas perdu pour tout le monde ...On se souvient de
l' ARC !
que cet argent n' est pas perdu pour tout le monde ...On se souvient de
l' ARC !
bernard1933- Aka Tpat
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Date d'inscription : 23/03/2008
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