La mélancolie

[Babylon5]

Peut-être d'autres contributions ? la mélancolie est plus poétique que la dépression. D'autres figures allégoriques à illustrer poétiquement ?

Sur le bord du chemin, la mélancolie me fait un signe. Elle a de longs cheveux noirs, une robe pâle déchirée aux coudes et aux genoux.Elle tient par la main un enfant. L'enfant est aveugle, la mélancolie est muette mais elle me sourit.

Je m'arrête alors au bord du chemin -c'est un long sentier sinueux, encombré d'épines et de cailloux, et qui ne mène de toute façon nulle part. Je plonge mes yeux dans les profonds yeux noirs de la mélancolie. La mélancolie me sourit à nouveau -triste sourire-, puis me tend sa main libre. Et je me mets à marcher je ne sais où, entre la mélancolie muette et l'enfant aveugle, loin du chemin.

Nous allons à l'écart du chemin, dans les sous-bois remplis de ronces et d'animaux peureux, sur la mousse, vers les étangs, plus loin, vers les marais peut-être.Il y a peu de jour dans le pays de la mélancolie.C'est à peine si le soleil, déguisé de vert, y est admis, à l'orée des clairières. La mélancolie préfère la nuit, et moi aussi : que faire du jour et de ses injonctions à agir ? Toutes ces actions : comme des palets jetés à fleur d'eau. Le galet passe, puis l'eau reprend son état initial.

La mélancolie me mène doucement, moi et l'enfant aveugle, elle connait la forêt par cœur. Elle fait peu de gestes. L'important n'est pas de la suivre, mais nous aimons ses larmes. Enfin, la mélancolie nous mène à un puits au fond d'un bosquet de chênes. Pas besoin de me pousser : j'escalade la margelle, et je tombe dans l'au glacée, dans l'eau sombre du puits.

[Cochonfucius]

[Babylon5]

La mélancolie, et ses lumineux rivages. Cette oeuvre m'en rappelle une autre vue au musée.

[gaston21]

Baby, très émouvant. Et, pour compléter, un peu de Baudelaire !

Quand le ciel bas et lourd pèse comme un couvercle
Sur l'esprit gémissant en proie aux longs ennuis,
Et que de l'horizon embrassant tout le cercle
Il nous verse un jour noir plus triste que les nuits;

Quand la terre est changée en un cachot humide,
Où l'Espérance, comme une chauve-souris,
S'en va battant les murs de son aile timide
Et se cognant la tête à des plafonds pourris;

Quand la pluie étalant ses immenses traînées
D'une vaste prison imite les barreaux,
Et qu'un peuple muet d'infâmes araignées
Vient tendre ses filets au fond de nos cerveaux,

Des cloches tout à coup sautent avec furie
Et lancent vers le ciel un affreux hurlement,
Ainsi que des esprits errants et sans patrie
Qui se mettent à geindre opiniâtrement.

— Et de longs corbillards, sans tambours ni musique,
Défilent lentement dans mon âme; l'Espoir,
Vaincu, pleure, et l'Angoisse atroce, despotique,
Sur mon crâne incliné plante son drapeau noir.

[_Bib]

l'eau sombre du puits.

'Ô sombre puits de l'oubli'

Pense y dans tes rêves les plus mélancoliques..

[Babylon5]

Merci pour vos messages. Gaston : merci pour le poème de Baudelaire.
Bib, j'aime beaucoup. "Ô sombre puits de l'oubli".
As-tu envie de poster ici un texte de ton cru sur la mélancolie ? Il me semble que, comme moi, tu as fréquenté cette personne...

[_Bib]

Il y a bien longtemps que je ne fréquente plus personne-

[Cochonfucius]

La mélancolie, et ses lumineux rivages. Cette oeuvre m'en rappelle une autre vue au musée.

Je m'en souviens également.

[la-hija]

j'aime beaucoup ton texte Babylon5 !

[Babylon5]

Eh ! Bien, merci, fille-du-hasard.

[apollonius]

Emporté par un flot, au milieu d’eaux amères,
Je taille ma pierre, mais il manque mon équerre.
J’ai regardé par terre, en mer, et en l’air,
Mon compas comme hier, mais pas mon équerre.

Dégrossir, était déjà commencé,
Finie la ronde, manque la carré,
Angles à tracer, et à mesurer,
Equerre, mais ou t’ai-je donc posée ?

Mon échelle ne sert plus,
En haut, je ne suis pas rendue,
Sùr, mon équerre est perdue,
Sans elle, je ne mesure plus

Dans l'ombre, je me repose,
Voyant rat ailé, nocturne chose
C'est l’humeur, taciturne et morose,
Qui me colle au crâne comme psychose.

Je ne vois plus le soleil,
Partit dans la lune,
Je ne vois plus l’arc en ciel,
Ni la mer, ni ses dunes

34 fois Flap (puis la cloche) din!!!
Sablier stoppé, près du carré....

Entend Sévérance, (le père) aujourd’hui comme hier :
"Laisse pas faire, sors ton humeur, fais lui la guerre,

Sors vite de tes flots oniriques,
Où tes eaux se mêlent en coliques.

Ainsi, tu retrouveras ton équerre…
Et tu finiras ta pierre…"

[Babylon5]

Merci Apollonius, ton poème est plutôt réjouissant.
Qui est Sévérance ? Et que signifie "34 fois Flap".

[apollonius]

Qui ne connaît Père Sévérance ?
N’aide-t-il pas à sortir de toutes turbulences ?

quant au "34 fois flap", il signifie qu'

Ils sont les battements ascensionnels des ailes du nocturne volant
Car ce qui fait tomber aide aussi à se relever
Donc ce qui fait descendre peut aider à remonter
Ils nomment alors la valeur du carré, pour sortir de ces tourments….

en d'autres termes:
flap
flap flap flap flap flap flap flap flap flap flap flap flap
flap flap flap flap flap flap flap flap
flap flap flap flap flap flap flap flap flap flap flap flap
flap

Ou encore
flap flap flap / flap flap flap flap

Ce qui, dans les 2 cas, reviens à
flap flap flap flap flap flap flap

(Soit, en image, à un triangle équilatéral sur un carré….)
l'équerre est retrouvée, et l'humeur envolée

[_Bib]

(Je suis flappy aussi et il me manque-)

L'ennui, le sombre ennui, triste enfant du dégoût,
Dans ces lieux enchantés se traîne, et corrompt tout.
Il sèche la verdure, et la fleur pâlissante
Se courbe et se flétrit sur sa tige mourante.

Zéphir n'a plus de souffle, écho n'a plus de voix,
Et l'oiseau ne sait plus que gémir dans nos bois.
Hélas ! Tels sont les lieux où, captive, enchaînée,
Je traîne dans les pleurs de ma vie infortunée,

Cependant Abailard, dans cet affreux séjour,
Mon coeur s'enivre encore des poisons de l'amour.
Je n'y dois mes vertus qu'à ta funeste absence,

Et j'y maudis cent fois ma pénible innocence.
Moi, dompter mon amour quand j'aime avec fureur !
Ah ! Ce cruel effort est-il fait pour mon coeur ?

-Lettre d'Héloïse à Abélard-

http://www.medievalenfrance.com/site/texte/pope/1.htm

[la-hija]

Ma valise



Enfin, j'ai su que le mal je l'emporte partout partout, comme une valise.

Je dois apprendre à changer la couleur de ma valise, camoufler, y coller des étiquettes, la recouvrir...

je laisse dans mon voyage ma valise dans le bagage et je fuis exprès, mais les gens sont là pour me la rendre !

Je me saoule, la valise se disparait ou elle se double, elle même survole !

son poids est plus fort que l'ivresse, elle tombe par terre, et moi je l'aperçoit !

ça continue...
et moi je la transporte derrière moi, et je souris aux voyageurs en face de moi !

[Babylon5]

Qui ne connaît Père Sévérance ?
N’aide-t-il pas à sortir de toutes turbulences ?

Celui qui est marié avec Prudence, qui est mère de Sureté ?

flap
flap flap flap flap flap flap flap flap flap flap flap flap
flap flap flap flap flap flap flap flap
flap flap flap flap flap flap flap flap flap flap flap flap
flap

N'ayant rien d'autre à faire, je me suis amusée à les compter.

Ou encore
flap flap flap / flap flap flap flap

Ce qui, dans les 2 cas, reviens à
flap flap flap flap flap flap flap

(Soit, en image, à un triangle équilatéral sur un carré….)
l'équerre est retrouvée, et l'humeur envolée

[_Bib]

et moi je la transporte derrière moi, et je souris aux voyageurs en face de moi !

Je mets des roues à cette valise
Pour qu'en déroute elle s'enlise ..

[JO]

il lui faut encore une poignée, pour avoir l'air intelligent ( on dit : bête comme une valise sans poignée )

[ElBilqîs]

Je voudrais te répondre mais l'ancolie me lie
Au cœur de mon jardin; Mel, en colle, me lit
Et du fond de mon lit, j'emmêle mes colis
Ô Mel, petit coolie, vois ma mélancolie...

[freefox]

Posez vos valises et autres sacs à dos, envolez vous par l'esprit, léger, sans attache, loin du passé, loin de l'avenir, juste dans le présent qui gonfle votre coeur de la naturelle joie d'exister.

[Babylon5]

Je voudrais te répondre mais l'ancolie me lie
Au cœur de mon jardin; Mel, en colle, me lit
Et du fond de mon lit, j'emmêle mes colis
Ô Mel, petit coolie, vois ma mélancolie...

Mais non, moi je trouve ça très joli.

[_Bib]

C'est pas fini Freefox
vos conseils en inox
En invit de slow fox-

(Ou alors songeait elle ..1 danse endiablée avec Babe Alone- près d'1 feu nous ferions des bananes flambées au bourdon opiacé de nos spleen humeurs-)

[freefox]

Z'avez raison, de plus j'aime pas l'inox.

[_Bib]

(Je suis en acier inoxydiable mouahahaha...)

[Babylon5]

Tout ça n'est pas trop mélancolique
mais plutôt, mêlant le comique,
des bananes trop mûres au rhum
cela pourrait bien nous donner la colique,
heureusement qu'il y a le riz aujourd'hui,
on va donc rire un bon coup,
Bib et Bab dans la rizière
Du bateau tombent, allo ?