Fawzia Koofi : dieu n'est pas un boucher
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Fawzia Koofi : dieu n'est pas un boucher
Je vais partager avec vous le plaisir de la lecture, ici une biographie. Ce sont des notes personnelles et des passages du livre que je reproduis. C'est ma façon de procéder. J'ai des tonnes de données de ce genre sur mes disques durs et dans mes archives sur papier. D'ailleurs, le plus souvent, une fois retravaillé, je les introduis dans mon journal, je vous en donnerai des exemples...
Fawzia Koofi, présidente de l'Assemblée nationale en Afghanistan en 2005, donc une femme extraordinairement courageuse et intelligente, écrit: "Dans les années 1965-1975, le roi avait décidé d'instaurer un parlement et de permettre au peuple de s'impliquer dans le processus de décision en votant pour ses représentants locaux."
Elle écrit, dans son livre intitulé Lettres à mes filles, ceci à propos des talibans : « Cependant, les talibans avaient interdit aux femmes de travailler, et cette décision avait décimé le corps médical. Ensuite, montant un cran dans la cruauté, ils avaient interdit aux médecins hommes de soigner les femmes. Un homme ne pouvait même pas prescrire une aspirine à une femme pour un simple rhume. Donc, les doctoresses ne pouvaient pas travailler et les docteurs n’avaient pas le droit de soigner les femmes. Le résultat? Des centaines de femmes sont mortes à l’époque des talibans –de la grippe, d’une infection mal soignée, de septicémie, d’une facture ou simplement parce qu’elles portaient un enfant. Elles sont mortes sans aucune raison que celle-ci : pour les brutes qui gouvernaient le pays, la vie d’une femme vaut à peine celle d’une mouche. Ces individus qui se prétendaient des hommes de Dieu n’avaient aucun respect pour l’une des plus grandes créations divines : la femme. »
Huit heures, dimanche matin. Je me suis levé tard, contrairement à mon habitude et je fais la grâce matinée. Je m’installe dans mon lit avec un livre et mon ordinateur à porté de main pour recopier des notes le cas échéant. Je me suis servi un bon café, sucré avec du chocolat juste arrivé de France. J’adore ces moments de délices. Pourtant, la lecture va me plonger en enfer. Drôle de situation. Genre -en plus grave- le gars en train de se gaver de pop corn et savourant sa bière tout en regardant les massacrés de Kigali témoigner sur son écran, avec images défilant sur toile de fond. Dans Lettres à mes filles, ce sont les atrocités afghanes dont l’auteure subit atrocement les injustices. Madame Koofi est enceinte et son mari vient d’être jeté, sans raison sérieuse, dans la prison la plus infernale du pays. Il mourra quelques temps plus tard. Pour l’instant, la voici dans sa famille se souvenant de sa toute petite enfance : «J’avais envie de revenir à cet âge, à l’époque où j’étais une petite villageoise innocente dont la préoccupation était de voler des chocolats ou de s’habiller et de chausser des sabots. »
Ici, ce ne sont pas les Russes, les Américains ou l’OTAN qui sont la cause de ses malheurs, mais les hommes de son pays, des musulmans remplis de haine et assoiffés de pouvoir. Koofi écrit : «L’une des grandes questions que nous nous posons souvent dans la vie est : "Pourquoi?" Pourquoi il arrive ce qui arrive? En tant que musulmane, j’ai des convictions. J’y crois et elles font partie de moi. Je crois que Dieu seul décide de notre destin. Il décide de notre vie et de notre mort. Mais cela n’en rend pas moins douloureux les deuils et les malheurs de ma vie.»
Dieu, responsable des abominations causées par les hommes?!? Quel Dieu est-ce là que l’on va ensuite adorer?! Un boucher!
« Mais pendant que les moudjahidin se battaient pour le pouvoir, réglaient de vieux comptes et passaient des accords avec des gouvernements voisins, une autre force se constituait ailleurs en Afghanistan, dans les madrassas, les écoles religieuses, au sud du pays. Un mouvement nommé "taliban".
Les talibans avaient instauré une nouvelle règle : toutes les femmes qui sortaient de chez elles, quelle qu’en soit la raison, devaient être escortées d’un muharram, un homme de famille. Cette règle, comme beaucoup d’autres, relevait davantage de la culture arabe que de la nôtre*. Du temps de ma grand-mère, les femmes ne sortaient pas seules mais, au fil des générations, ces coutumes avaient changé en Afghanistan, comme dans toute coutume qui évolue. Au lieu de nous propulser vers l’avenir, les talibans nous rejetaient dans le passé.
Je n’oublierais jamais le bruit des véhicules des "patrouilles du Vice et de la Vertu". C’était en général des pick-up Hilux. Ils sillonnaient les rues avec des haut-parleurs sur les toits qui braillaient des versets du Coran. Quand elles les entendaient approcher, les femmes qui se trouvaient dans la rue filaient se cacher quelque part. On pouvait être fouetté pour un détail ou une erreur infime. Parfois, les talibans vous regardaient et vous rouaient de coups sans raison. J’ai vu un jour une jeune fille se faire battre. Sa mère et sa sœur se sont jetées sur elle pour la protéger. Les talibans ont continué à asséner leurs coups sur le trio. C’était de la folie! »
*Je publierai ma critique du film Le voyage de Nadia. Cela se passe en Algérie où ce genre de coutume "arabe" persiste dans des régions éloignées. Je continuerai aussi avec le livre de Koofi.
Fawzia Koofi, présidente de l'Assemblée nationale en Afghanistan en 2005, donc une femme extraordinairement courageuse et intelligente, écrit: "Dans les années 1965-1975, le roi avait décidé d'instaurer un parlement et de permettre au peuple de s'impliquer dans le processus de décision en votant pour ses représentants locaux."
Elle écrit, dans son livre intitulé Lettres à mes filles, ceci à propos des talibans : « Cependant, les talibans avaient interdit aux femmes de travailler, et cette décision avait décimé le corps médical. Ensuite, montant un cran dans la cruauté, ils avaient interdit aux médecins hommes de soigner les femmes. Un homme ne pouvait même pas prescrire une aspirine à une femme pour un simple rhume. Donc, les doctoresses ne pouvaient pas travailler et les docteurs n’avaient pas le droit de soigner les femmes. Le résultat? Des centaines de femmes sont mortes à l’époque des talibans –de la grippe, d’une infection mal soignée, de septicémie, d’une facture ou simplement parce qu’elles portaient un enfant. Elles sont mortes sans aucune raison que celle-ci : pour les brutes qui gouvernaient le pays, la vie d’une femme vaut à peine celle d’une mouche. Ces individus qui se prétendaient des hommes de Dieu n’avaient aucun respect pour l’une des plus grandes créations divines : la femme. »
Huit heures, dimanche matin. Je me suis levé tard, contrairement à mon habitude et je fais la grâce matinée. Je m’installe dans mon lit avec un livre et mon ordinateur à porté de main pour recopier des notes le cas échéant. Je me suis servi un bon café, sucré avec du chocolat juste arrivé de France. J’adore ces moments de délices. Pourtant, la lecture va me plonger en enfer. Drôle de situation. Genre -en plus grave- le gars en train de se gaver de pop corn et savourant sa bière tout en regardant les massacrés de Kigali témoigner sur son écran, avec images défilant sur toile de fond. Dans Lettres à mes filles, ce sont les atrocités afghanes dont l’auteure subit atrocement les injustices. Madame Koofi est enceinte et son mari vient d’être jeté, sans raison sérieuse, dans la prison la plus infernale du pays. Il mourra quelques temps plus tard. Pour l’instant, la voici dans sa famille se souvenant de sa toute petite enfance : «J’avais envie de revenir à cet âge, à l’époque où j’étais une petite villageoise innocente dont la préoccupation était de voler des chocolats ou de s’habiller et de chausser des sabots. »
Ici, ce ne sont pas les Russes, les Américains ou l’OTAN qui sont la cause de ses malheurs, mais les hommes de son pays, des musulmans remplis de haine et assoiffés de pouvoir. Koofi écrit : «L’une des grandes questions que nous nous posons souvent dans la vie est : "Pourquoi?" Pourquoi il arrive ce qui arrive? En tant que musulmane, j’ai des convictions. J’y crois et elles font partie de moi. Je crois que Dieu seul décide de notre destin. Il décide de notre vie et de notre mort. Mais cela n’en rend pas moins douloureux les deuils et les malheurs de ma vie.»
Dieu, responsable des abominations causées par les hommes?!? Quel Dieu est-ce là que l’on va ensuite adorer?! Un boucher!
« Mais pendant que les moudjahidin se battaient pour le pouvoir, réglaient de vieux comptes et passaient des accords avec des gouvernements voisins, une autre force se constituait ailleurs en Afghanistan, dans les madrassas, les écoles religieuses, au sud du pays. Un mouvement nommé "taliban".
Les talibans avaient instauré une nouvelle règle : toutes les femmes qui sortaient de chez elles, quelle qu’en soit la raison, devaient être escortées d’un muharram, un homme de famille. Cette règle, comme beaucoup d’autres, relevait davantage de la culture arabe que de la nôtre*. Du temps de ma grand-mère, les femmes ne sortaient pas seules mais, au fil des générations, ces coutumes avaient changé en Afghanistan, comme dans toute coutume qui évolue. Au lieu de nous propulser vers l’avenir, les talibans nous rejetaient dans le passé.
Je n’oublierais jamais le bruit des véhicules des "patrouilles du Vice et de la Vertu". C’était en général des pick-up Hilux. Ils sillonnaient les rues avec des haut-parleurs sur les toits qui braillaient des versets du Coran. Quand elles les entendaient approcher, les femmes qui se trouvaient dans la rue filaient se cacher quelque part. On pouvait être fouetté pour un détail ou une erreur infime. Parfois, les talibans vous regardaient et vous rouaient de coups sans raison. J’ai vu un jour une jeune fille se faire battre. Sa mère et sa sœur se sont jetées sur elle pour la protéger. Les talibans ont continué à asséner leurs coups sur le trio. C’était de la folie! »
*Je publierai ma critique du film Le voyage de Nadia. Cela se passe en Algérie où ce genre de coutume "arabe" persiste dans des régions éloignées. Je continuerai aussi avec le livre de Koofi.
ahmed II- Jeune Padawan
- Nombre de messages : 91
Localisation : montréal
Identité métaphysique : spirituelle
Humeur : jovial non évident
Date d'inscription : 25/06/2011
Re: Fawzia Koofi : dieu n'est pas un boucher
J'ai hâte de lire la suite.
Mais le film comme le livre Ma vie à contre Coran seront censurés.
Mais le film comme le livre Ma vie à contre Coran seront censurés.
yacoub- Seigneur de la Métaphysique
- Nombre de messages : 5292
Localisation : france
Identité métaphysique : agnostique
Humeur : ironique
Date d'inscription : 26/11/2010
Re: Fawzia Koofi : dieu n'est pas un boucher
Censurés, où ?yacoub a écrit:J'ai hâte de lire la suite.
Mais le film comme le livre Ma vie à contre Coran seront censurés.
à+
_Spin- Seigneur de la Métaphysique
- Nombre de messages : 9506
Date d'inscription : 23/03/2008
Re: Fawzia Koofi : dieu n'est pas un boucher
Les livres comme
-Pourquoi je ne suis pas musulman
-Le radeau de Mahomet
-Une croix sur le Liban
sont devenus introuvables en France même.
Et les livres de Wafa Sultan ne sont pas traduits.
Le lobby islamique travaille bien.
-Pourquoi je ne suis pas musulman
-Le radeau de Mahomet
-Une croix sur le Liban
sont devenus introuvables en France même.
Et les livres de Wafa Sultan ne sont pas traduits.
Le lobby islamique travaille bien.
yacoub- Seigneur de la Métaphysique
- Nombre de messages : 5292
Localisation : france
Identité métaphysique : agnostique
Humeur : ironique
Date d'inscription : 26/11/2010
Re: Fawzia Koofi : dieu n'est pas un boucher
Heu, au moins celui-là, j'espère que sur le net ça marche encore : http://www.amazon.fr/Pourquoi-Je-Suis-Pas-Musulman/dp/2825112593yacoub a écrit:Les livres comme
-Pourquoi je ne suis pas musulman
Pour le Radeau de Mahomet, plus ancien, il semble n'y avoir plus que l'occasion : http://www.amazon.fr/Radeau-Mahomet-Jean-Pierre-Peroncel-Hugoz/dp/208081141X
Mais c'est vrai qu'il devient impossible de les laisser sur des rayons de librairie ou bibliothèque (dans ma bibliothèque habituelle, on doit les demander spécialement).
Rien que pour ça (mais pour d'autres raisons aussi) la façon de beaucoup d'ironiser sur l'alarmisme par rapport à la pression d'islamisation me donne envie de mordre...
à+
_Spin- Seigneur de la Métaphysique
- Nombre de messages : 9506
Date d'inscription : 23/03/2008
Re: Fawzia Koofi : dieu n'est pas un boucher
c'est faire oeuvre utile que de rappeler cette pression, qui vise à déguiser le loup en agneau .J'apprécie l'initiative que vous prenez .
Quant à dieu-boucher, si c'est blasphème "que de croire contre la raison", il faut tester sa propre rationalité, avant de jeter sa croyance , non ?
Quant à dieu-boucher, si c'est blasphème "que de croire contre la raison", il faut tester sa propre rationalité, avant de jeter sa croyance , non ?
JO- Seigneur de la Métaphysique
- Nombre de messages : 22786
Localisation : france du sud
Identité métaphysique : ailleurs
Humeur : paisiblement réactive
Date d'inscription : 23/08/2009
Re: Fawzia Koofi : dieu n'est pas un boucher
Heu, ça doit s'adresser à moi quelque part puisque ça se réfère à la citation de ma signature, mais je ne comprends pas...JO a écrit:Quant à dieu-boucher, si c'est blasphème "que de croire contre la raison", il faut tester sa propre rationalité, avant de jeter sa croyance , non ?
à+
_Spin- Seigneur de la Métaphysique
- Nombre de messages : 9506
Date d'inscription : 23/03/2008
Re: Fawzia Koofi : dieu n'est pas un boucher
oui et non : en fait, ta dédicace , empruntée à Vivekananda, m'a, en effet, tiré l'oeil mais j'essaie de l'appliquer à cette conception d'un Dieu-boucher . Il faut donc que croyance et raison soient en accord .Un dieu-boucher n'est pas une conception rationnelle, mais ça ne prouve pas l' inexistence d'un principe transcendental.
JO- Seigneur de la Métaphysique
- Nombre de messages : 22786
Localisation : france du sud
Identité métaphysique : ailleurs
Humeur : paisiblement réactive
Date d'inscription : 23/08/2009
Re: Fawzia Koofi : dieu n'est pas un boucher
Je dirai, il me semble "raisonnable" de considérer que, s'il y a une sagesse suprême, valeur suprême, pouvoir suprême ou ce qu'on voudra de suprême, ce doit être au-dessus et au-delà de la solidarité et de la lutte, comme au-dessus et au-delà du masculin et du féminin, de la foi et du doute, de l'unicité et de la multiplicité, etc.JO a écrit:oui et non : en fait, ta dédicace , empruntée à Vivekananda, m'a, en effet, tiré l'oeil mais j'essaie de l'appliquer à cette conception d'un Dieu-boucher . Il faut donc que croyance et raison soient en accord .Un dieu-boucher n'est pas une conception rationnelle, mais ça ne prouve pas l' inexistence d'un principe transcendental.
Je ne sais pas si on est encore dans le sujet.
à+
_Spin- Seigneur de la Métaphysique
- Nombre de messages : 9506
Date d'inscription : 23/03/2008
Re: Fawzia Koofi : dieu n'est pas un boucher
en plein dedans, à mon sens . Il est exorbitant que l'humain dispute d'une conception de l'inconcevable . Seule la théologie négative est pensable " dieu n'est pas" ...quoi que ce soit de pensable par l'humain limité )
JO- Seigneur de la Métaphysique
- Nombre de messages : 22786
Localisation : france du sud
Identité métaphysique : ailleurs
Humeur : paisiblement réactive
Date d'inscription : 23/08/2009
Re: Fawzia Koofi : dieu n'est pas un boucher
JO a écrit:en plein dedans, à mon sens . Il est exorbitant que l'humain dispute d'une conception de l'inconcevable . Seule la théologie négative est pensable " dieu n'est pas" ...quoi que ce soit de pensable par l'humain limité )
maya- Seigneur de la Métaphysique
- Nombre de messages : 3020
Localisation : à l'ouest
Identité métaphysique : bouddhiste et yogas
Humeur : sereine
Date d'inscription : 21/04/2011
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