Aligner les salaires français sur ceux du Bangladesh
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Aligner les salaires français sur ceux du Bangladesh
Et vive le libéralisme au service du capitalisme !
http://www.pauljorion.com/blog/?p=53235
14 MAI 2013 par PAUL JORION |
Parler de « réformes structurelles de compétitivité » c’est accepter le principe d’un moins-disant salarial au plan international : c’est admettre qu’il existe un pays où le niveau du salaire de subsistance est le plus bas, et que ce salaire de subsistance du travailleur le plus misérable de la planète doit jouer le rôle d’un « attracteur » pour l’ensemble des salaires à la surface du globe.
Le salaire moyen au Bangladesh étant aujourd’hui cinq fois plus faible qu’en Chine, j’ai choisi de traduire dans mes conférences l’expression obscure « réformes structurelles de compétitivité » par « aligner les salaires français sur ceux du Bangladesh », une phrase dont la signification est identique mais présente l’avantage d’être comprise aisément par tous mes auditeurs. En utilisant cette expression polémique, je ne pensais cependant pas qu’une actualité tragique en ferait à ce point résonner la pertinence.
Le 24 avril, l’effondrement à Savar, un faubourg de Dacca, du Rana Plaza, un immeuble de huit étages rassemblant un grand nombre d’ateliers de confection aux conditions de travail dickensiennes, a causé la mort de plus de onze cents personnes, des femmes essentiellement.
À la vue d’étiquettes de marques familières mêlées aux corps sans vie au milieu des gravats, l’indignation est à son comble. La presse financière internationale n’est pas en reste : à de telles situations où des ouvrières et des ouvriers sont renvoyés dans des locaux en voie d’effondrement et aux issues de secours bloquées par une « police industrielle », elle connaît la réponse. Son nom, affirme le Financial Times, c’est la syndicalisation, qui permet aux travailleurs de faire valoir leurs droits. Tout occupés à échapper à l’enfer du monde rural pour découvrir la paix relative des ateliers urbains (migration qui en vingt ans a fait baisser la pauvreté de moitié), les Bengladeshis auraient négligé la protection qu’offrent les syndicats. Sans doute, mais peut-être ont-ils en mémoire le syndicaliste Aminul Islam, dont le cadavre portant les marques de sévices fut retrouvé l’année dernière abandonné sur une autoroute.
La révélation spectaculaire des conditions dans lesquelles est produit dans le tiers-monde notre low-cost occidental modifiera-t-elle la philosophie de nos dirigeants ? Il en faudrait certainement plus car nous vivons dans un monde où, si les individus sont encore ancrés dans une logique territoriale, les entreprises ont cessé de l’être depuis plus d’un siècle. Par le biais de l’instrument juridique qu’est le « trust » anglo-saxon, les individus les plus fortunés, grâce à des montages fondés sur l’anonymat qu’autorisent les havres fiscaux, ont le moyen d’accéder à titre personnel au pouvoir dont disposent les transnationales : pouvoir économique mais aussi pouvoir politique en raison du poids que l’argent permet d’exercer sur le mécanisme démocratique. Dans le cadre actuel, la logique du moins-disant salarial est l’un des principes de base de l’économie de marché, à preuve l’indifférence des populations à l’annonce de ces « réformes structurelles de compétitivité ».
L’horreur de Rana Plaza restera-t-elle sans conséquences ? Rien n’est moins sûr cependant, car c’est la philosophie du « moins-disant » sous toutes ses formes qui se retrouve aujourd’hui sur la défensive depuis que l’affaire Cahuzac a mis sur la sellette le moins-disant juridique et fiscal des havres fiscaux, et que l’inviolabilité qui faisait leur force s’est vue compromise dans la résolution de l’affaire de Chypre. Si en effet les sommes déposées sur un compte dans un havre fiscal ont cessé d’y être en sécurité, c’est l’édifice entier qui s’effondre.
Et c’est là que se situe le talon d’Achille du moins-disant salarial : dans le fait que les opinions publiques sont désormais en rébellion ouverte contre la philosophie du moins-disant dans toutes ses manifestations. Ce ne sont pas les dirigeants eux-mêmes qui ont mis le holà mais la réprobation générale les a obligés d’installer des coupe-feu dans l’urgence pour contenir la vague d’indignation. Qu’on pense à la promptitude de la réponse, même si ce n’était pas une transparence voyeuriste que réclamait de la classe politique, l’opinion, mais bien plus banalement, des gages d’honnêteté.
Le moins-disant juridique et fiscal a atteint le seuil de l’intolérable parce qu’il instaure en régime idéal la piraterie que les grosses entreprises – transnationales de fait – exercent sur l’économie mondiale : prédation par elles des entreprises plus petites, confinées quant à elles de par leur taille sur le territoire national et contribuant seules par le versement de l’impôt aux frais de maintien de l’ordre commercial, ordre dont les transnationales bénéficient sinon gratuitement, du moins avec un rabais considérable. Ces transnationales n’en voient pas moins le contribuable voler à leur secours en période de vaches maigres, pour régler non seulement leurs pertes économiques réelles mais également leurs paris spéculatifs perdus, illustration tragique du principe de « privatisation des profits, socialisation des pertes ».
Le moins-disant salarial des « réformes structurelles de compétitivité » relève de la même logique exactement que le moins-disant fiscal : il s’agit là aussi, par la baisse des salaires, de maximiser la part de la richesse créée qui passera en dividendes et en bonus extravagants que les dirigeants des plus grosses entreprises s’octroient à eux-mêmes.
http://www.pauljorion.com/blog/?p=53235
14 MAI 2013 par PAUL JORION |
Parler de « réformes structurelles de compétitivité » c’est accepter le principe d’un moins-disant salarial au plan international : c’est admettre qu’il existe un pays où le niveau du salaire de subsistance est le plus bas, et que ce salaire de subsistance du travailleur le plus misérable de la planète doit jouer le rôle d’un « attracteur » pour l’ensemble des salaires à la surface du globe.
Le salaire moyen au Bangladesh étant aujourd’hui cinq fois plus faible qu’en Chine, j’ai choisi de traduire dans mes conférences l’expression obscure « réformes structurelles de compétitivité » par « aligner les salaires français sur ceux du Bangladesh », une phrase dont la signification est identique mais présente l’avantage d’être comprise aisément par tous mes auditeurs. En utilisant cette expression polémique, je ne pensais cependant pas qu’une actualité tragique en ferait à ce point résonner la pertinence.
Le 24 avril, l’effondrement à Savar, un faubourg de Dacca, du Rana Plaza, un immeuble de huit étages rassemblant un grand nombre d’ateliers de confection aux conditions de travail dickensiennes, a causé la mort de plus de onze cents personnes, des femmes essentiellement.
À la vue d’étiquettes de marques familières mêlées aux corps sans vie au milieu des gravats, l’indignation est à son comble. La presse financière internationale n’est pas en reste : à de telles situations où des ouvrières et des ouvriers sont renvoyés dans des locaux en voie d’effondrement et aux issues de secours bloquées par une « police industrielle », elle connaît la réponse. Son nom, affirme le Financial Times, c’est la syndicalisation, qui permet aux travailleurs de faire valoir leurs droits. Tout occupés à échapper à l’enfer du monde rural pour découvrir la paix relative des ateliers urbains (migration qui en vingt ans a fait baisser la pauvreté de moitié), les Bengladeshis auraient négligé la protection qu’offrent les syndicats. Sans doute, mais peut-être ont-ils en mémoire le syndicaliste Aminul Islam, dont le cadavre portant les marques de sévices fut retrouvé l’année dernière abandonné sur une autoroute.
La révélation spectaculaire des conditions dans lesquelles est produit dans le tiers-monde notre low-cost occidental modifiera-t-elle la philosophie de nos dirigeants ? Il en faudrait certainement plus car nous vivons dans un monde où, si les individus sont encore ancrés dans une logique territoriale, les entreprises ont cessé de l’être depuis plus d’un siècle. Par le biais de l’instrument juridique qu’est le « trust » anglo-saxon, les individus les plus fortunés, grâce à des montages fondés sur l’anonymat qu’autorisent les havres fiscaux, ont le moyen d’accéder à titre personnel au pouvoir dont disposent les transnationales : pouvoir économique mais aussi pouvoir politique en raison du poids que l’argent permet d’exercer sur le mécanisme démocratique. Dans le cadre actuel, la logique du moins-disant salarial est l’un des principes de base de l’économie de marché, à preuve l’indifférence des populations à l’annonce de ces « réformes structurelles de compétitivité ».
L’horreur de Rana Plaza restera-t-elle sans conséquences ? Rien n’est moins sûr cependant, car c’est la philosophie du « moins-disant » sous toutes ses formes qui se retrouve aujourd’hui sur la défensive depuis que l’affaire Cahuzac a mis sur la sellette le moins-disant juridique et fiscal des havres fiscaux, et que l’inviolabilité qui faisait leur force s’est vue compromise dans la résolution de l’affaire de Chypre. Si en effet les sommes déposées sur un compte dans un havre fiscal ont cessé d’y être en sécurité, c’est l’édifice entier qui s’effondre.
Et c’est là que se situe le talon d’Achille du moins-disant salarial : dans le fait que les opinions publiques sont désormais en rébellion ouverte contre la philosophie du moins-disant dans toutes ses manifestations. Ce ne sont pas les dirigeants eux-mêmes qui ont mis le holà mais la réprobation générale les a obligés d’installer des coupe-feu dans l’urgence pour contenir la vague d’indignation. Qu’on pense à la promptitude de la réponse, même si ce n’était pas une transparence voyeuriste que réclamait de la classe politique, l’opinion, mais bien plus banalement, des gages d’honnêteté.
Le moins-disant juridique et fiscal a atteint le seuil de l’intolérable parce qu’il instaure en régime idéal la piraterie que les grosses entreprises – transnationales de fait – exercent sur l’économie mondiale : prédation par elles des entreprises plus petites, confinées quant à elles de par leur taille sur le territoire national et contribuant seules par le versement de l’impôt aux frais de maintien de l’ordre commercial, ordre dont les transnationales bénéficient sinon gratuitement, du moins avec un rabais considérable. Ces transnationales n’en voient pas moins le contribuable voler à leur secours en période de vaches maigres, pour régler non seulement leurs pertes économiques réelles mais également leurs paris spéculatifs perdus, illustration tragique du principe de « privatisation des profits, socialisation des pertes ».
Le moins-disant salarial des « réformes structurelles de compétitivité » relève de la même logique exactement que le moins-disant fiscal : il s’agit là aussi, par la baisse des salaires, de maximiser la part de la richesse créée qui passera en dividendes et en bonus extravagants que les dirigeants des plus grosses entreprises s’octroient à eux-mêmes.
komyo- Maître du Relatif et de l'Absolu
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Date d'inscription : 28/03/2012
Re: Aligner les salaires français sur ceux du Bangladesh
Si on ne peut que souscrire à ce que dit ce monsieur, il faudrait l'assortir des causes....et des responsabilités. Pas seulement regarder le "salaire", qui ne veut rien dire, si on ne l'explicite pas!
----------- Causes: le capitalisme------------------------
http://www.lesechos.fr/entreprises-secteurs/service-distribution/actu/reuters-00520994-accord-textile-au-bangladesh-americains-et-europeens-divises-566208.php
----------------Responsables?-----------
On ne les connait pas les responsables ? Ils organisent même des manifs festives à Paris! Tout près des Hotels de luxe dont ils sont propriétaires! (Faut-il que je fasse un dessin?)
----------- Causes: le capitalisme------------------------
Car évidemment c'est la faute aux politiques, pas au système! Hypocrites!Accord textile au bengla Desh!Wal-Mart, qui participait également aux négociations, n'a pas communiqué sur l'accord.
Le premier groupe mondial de distribution a en revanche exhorté les autorités bangladaises à faire cesser la production dans une usine qu'il juge dangereuse, Stitch Tone Apparels à Chittagong, et à inspecter un autre site à Dacca, la capitale.
http://www.lesechos.fr/entreprises-secteurs/service-distribution/actu/reuters-00520994-accord-textile-au-bangladesh-americains-et-europeens-divises-566208.php
----------------Responsables?-----------
http://www.courrierinternational.com/article/2013/04/19/au-royaume-de-l-esclavage-moderneQATAR • Au royaume de l'esclavage moderne
Domestique, ouvrier qualifié ou homme d'affaires : il n'est pas facile d'être un immigré au Qatar où les conditions de travail sont souvent inhumaines.
On ne les connait pas les responsables ? Ils organisent même des manifs festives à Paris! Tout près des Hotels de luxe dont ils sont propriétaires! (Faut-il que je fasse un dessin?)
_dede 95- Seigneur de la Métaphysique
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Re: Aligner les salaires français sur ceux du Bangladesh
Le problème dédé c'est que l'on paye très cher la matière première et peu cher le bien manufacturé. Donc d'un coté on enrichi artificiellement des Etats qui deviennent rentier et de l'autre on exploite la main d'oeuvre à outrance.
Le contraire serait peut-être souhaitable : acheter deux fois plus chèrs les produits manufacturé tel que vêtements, électronique, TV, auto... et deux fois moins cher son essence et son chauffage.
Le contraire serait peut-être souhaitable : acheter deux fois plus chèrs les produits manufacturé tel que vêtements, électronique, TV, auto... et deux fois moins cher son essence et son chauffage.
troubaadour- Seigneur de la Métaphysique
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Re: Aligner les salaires français sur ceux du Bangladesh
Et bien oui Troubaadour, sauf que les sources de matières premières et les moyens de fabrications appartiennent aux mêmes personnes. Tu n'a jamais entendu parlé et étudié l' "Impérialisme stade suprème du capitalisme" ?
Et oui c'était prédit il y a 110 ans, c'est arrivé et prouvé aujourd'hui!
Sur ce je vais bossé....pour moi.
Et oui c'était prédit il y a 110 ans, c'est arrivé et prouvé aujourd'hui!
Sur ce je vais bossé....pour moi.
_dede 95- Seigneur de la Métaphysique
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Re: Aligner les salaires français sur ceux du Bangladesh
- Petit "truc" infaillible:
Peut-on remplacer bossé par faire ?Sur ce je vais bossé....pour moi.
Voyons voir :
"je vais faire... pour moi."
C'est ok.
Donc, il faut écrire : "je vais bosseR".
_________________
MES POEMES :
*****************
Avec Dieu, ce qu'il y a de terrible, c'est qu'on ne sait jamais si ce n'est pas un coup du diable...
(Jean Anouilh)
*****************
Re: Aligner les salaires français sur ceux du Bangladesh
- Spoiler:
mince moi qui croyait que qu'il fallait mettre une majuscule en début de phrasE ! voila maintenant que magnuS veut le contrairE.... ça va pas etre pratique cette nouvelle règlEMagnus a écrit:
Donc, il faut écrire : "je vais bosseR".
troubaadour- Seigneur de la Métaphysique
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Humeur : contrariant
Date d'inscription : 24/06/2008
Re: Aligner les salaires français sur ceux du Bangladesh
- Spoiler:
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Re: Aligner les salaires français sur ceux du Bangladesh
- Raison:
- Avec moi il n'y a jamais d'Infinitif, que du Passé simple
_dede 95- Seigneur de la Métaphysique
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Re: Aligner les salaires français sur ceux du Bangladesh
- Spoiler:
- Le passé c'est la mémoire du présent, c'est infini !
komyo- Maître du Relatif et de l'Absolu
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Re: Aligner les salaires français sur ceux du Bangladesh
interessant article de JC Sannat, qui répond bien aux arguments spécieux qui justifient l'inaction !
Nous sommes tous des négriers !
Par Charles Sannat - AuCOFFRE
Publié le 13 mai 2013
Esclavagisme pret à porter
Mes chères contrariées, mes chers contrariens !
En cette période de « commémoration », de « devoir de mémoire » au sujet de l’esclavage, à un moment où le président du CRAN (Conseil représentatif des associations noires) porte plainte contre la Caisse des dépôts et consignations, il est difficile de résister à évoquer ce sujet économique sans faire un parallèle immédiat avec ce dessin humoristique de Chappatte dans Le Temps en Suisse.
L’esclavage moderne existe et ce débat est absent… ou presque
Alors que certains veulent faire « payer » pour des crimes (réels) et complexes car la traite des Noirs n’est pas exclusivement le fait des Blancs, puisque 97 % des hommes et femmes vendus aux négriers l’ont été par des hommes issus des minorités majoritaires en Afrique (circonvolution oratoire pour éviter le mot « noir » conformément aux instructions de la police de la pensée)… Enfin, d’après un des intervenants lors d’un débat diffusé sur France 3 qui n’a pas été démenti y compris par le président du CRAN qui, en revanche, vient d’être désavoué par son conseil d’administration dans l’affaire de sa plainte contre la CDC.
Là on m’objectera que les Noirs étaient vendus parce que des Blancs étaient là pour les acheter. C’est parfaitement vrai. Et il en est de même pour les tee-shirts made in Bangladesh ! Ils trouvent bien des acheteurs. Mais plus profondément, les esclaves étaient-ils esclaves parce que noirs, exploités par des Blancs pour des problèmes de couleur ? Je ne pense pas. Les Blancs étaient surtout des « capitalistes » à la recherche d’une main-d’œuvre abondante et la moins cher possible. L’esclavage c’est toujours une histoire d’argent quelles que soient les époques, de l’Antiquité à aujourd’hui, et qui se justifie « moralement » par du racisme du type « le non grec n’est pas un être humain, donc on peut le réduire à l’état d’esclave ». Après on peut décliner cette « idée » à l’infini à travers le temps, les contrées géographiques et les couleurs de peau !
Oui, l’esclavage est une des pages plus que sombres de nos histoires. « Nos » histoires, car c’est un sujet qui concerne l’ensemble des grandes puissances occidentales et pas uniquement la France ! Il fut massif.
Sur ce qu’il s’est passé, on peut se morfondre, battre collectivement notre coulpe, nous maudire sur 500 générations… mais nous n’y changerons rien, car le passé ne se change pas.
Le présent, si !
Or dans notre présent, nous sommes tous des esclavagistes qui s’ignorent, plus ou moins consciemment.
Ce que nous achetons, des gens le paient de leur vie.
J’aime l’idée de consom’acteurs plus que de consommateur. Néanmoins, il ne faut pas être naïf. Entre les problèmes de pouvoir d’achat et de disponibilité d’alternative de qualité et accessible financièrement, il est extrêmement difficile pour la très grande majorité des populations occidentales de devenir des consom’acteurs.
La mondialisation heureuse, c’est bien hein !
Mais que voulez-vous, c’est comme ça, il ne faut surtout pas boycotter les produits venant du Bangladesh pour deux raisons.
La première, c’est qu’appeler au boycott est désormais interdit et formellement prohibé par la loi. Par conséquent, en aucun cas quelqu’un pourra officiellement inciter ses lecteurs à refuser d’acheter tel ou tel produit quand bien même les raisons seraient totalement valables, justes et morales. Avec ce type de loi en vigueur dans notre République qui se penche via son Président sur l’esclavagisme d’il y a deux siècles, nous ne pouvons pas boycotter les esclavagistes modernes ou appeler les volontaires à le faire.
Afin de respecter la loi, le Contrarien Matin, très courageusement, fait part du communiqué suivant :
« Nous appelons l’ensemble des consommateurs lobotomisés à favoriser au maximum l’achat de produit provenant du Bangladesh.
De façon générale, tout produit issu d’une production ou d’une usine faisant travailler des enfants, ou encore des hommes et des femmes sans un quelconque respect de l’être humain doit être votre priorité. On ne le dit pas assez, rendre esclave quelqu’un c’est avant tout lui permettre de recevoir une ration alimentaire lui permettant de survivre. Ce système permet également à l’ensemble des grandes multinationales morales et forts sympathiques de s’engraisser sur le dos de tous.
L’esclave du pays low cost fabrique une merde sans nom que ladite multinationale vous revendra à prix d’or ici en Occident afin de faire le maximum de profits. Dans le même temps, on ferme vos usines ici et il y a de moins en moins de consommateurs, mais comme on a fait du crédit pas cher, on réussit à ce que tout cela ne se voit pas… jusqu’à maintenant.
Un tel système est tellement génial, tellement beau, tellement bon, qu’il serait quand même pénalement irresponsable de vouloir le remettre en cause.
Soyez généreux, faites travailler un esclave, il en va de sa survie. »
Alors vive la mondialisation, c’est tellement génial. Un petit immeuble qui s’effondre de temps en temps ? Rien de bien grave. C’est juste un accident industriel. Une usine qui brûle avec ses 500 ouvriers dedans parce que toutes les fenêtres sont murées et que les portes sont fermées par des chaînes afin qu’aucun salarié volontaire recevant un salaire d’un montant très important ne puisse s’échapper en cours de journée (on ne peut plus compter sur le petit personnel), c’est juste un incendie accidentel…
La deuxième raison, ce sont des arguments que vous entendez à la télé sur les débats sérieux, du type : « Oui mais vous comprenez, ça permet quand même à ces pays de se développer et c’est mieux que rien. » Avec ce type d’arguments, on justifie l’injustifiable intellectuellement. C’est mieux que rien. Un SMIC mieux qu’un RSA, un RSA mieux qu’un bol de riz par jour, un bol de riz par jour toujours mieux que de mourir de faim, alors franchement de quoi se plaint-on ?
Avec un argument comme celui-là, vous pourriez même justifier le goulag en disant que le goulag c’est mieux que la condamnation à mort et l’exécution sommaire.
Deux coupables
Les États qui laissent faire une concurrence parfaitement déloyale entre les pays. Développer le Bangladesh n’est pas le problème des Français, aussi cruel cela soit-il. Fermer nos usines ici pour les ouvrir la-bas, en remplaçant nos ouvriers soumis à une législation sociale (protectrice) pour faire bosser des esclaves modernes dont on ramène la production ici n’est jamais rien qu’un nouveau commerce triangulaire moderne auquel personne ne trouve rien à redire notamment chez nos « zhommes » politiques convertis au libre-échange par on ne sait trop quelle force.
Évidemment, nous pourrions considérer que le non-respect des droit sociaux fondamentaux est une distorsion telle de la concurrence que les droits de douanes seraient parfaitement justifiés, mais non. Le protectionnisme c’est sale, beurk, caca boudin, crotte. Pas beau.
Le deuxième coupable, ce sont évidemment les multinationales qui profitent à plein régime de ce système pour gagner un maximum d’argent.
Pour les naïfs, je précise que c’est normal qu’une entreprise gagne de l’argent. C’est sa vocation, sa raison d’être, sinon c’est une association loi 1901 à but non lucratif. Une entreprise est à but lucratif, elle va chercher légalement (ou presque) à maximiser son rendement.
D’où la nécessité de contre-pouvoir notamment politique. D’une façon générale, en tout et dans tout, il faut des contre-pouvoirs.
Les entreprises poussent la logique mondialiste à son paroxysme et cela engendre quelques effets collatéraux qui finiront par casser lesdits profits.
En supprimant le pouvoir d’achat occidental en délocalisant dans des pays en payant 100 fois moins, on ne crée pas de nouveaux consommateurs solvables. En réalité, les entreprises participent fondamentalement au plus gros phénomène de déflation mondiale de tous les temps.
Au bout du compte, les profits aussi diminueront faute de consommateurs solvables. Nous y arrivons juste et nous le voyons à travers les résultats des constructeurs automobiles qui sont les premiers touchés et que l’on maintient en vie grâce à des primes à la casse qui ne sont rien d’autre qu’un complément de pouvoir d’achat donné par les États à des populations qui n’en ont plus.
Je trouve donc absurde, alors que nous sommes à une époque et avec une actualité qui nous démontre indéniablement que nous sommes tous des esclavagistes modernes ne valant pas mieux que les « zhommes » d’il y a deux siècles, que nous nous roulions par terre en parlant de la traite des Noirs d’il y a deux siècles (sans que cela ne retire quoi que ce soit à cette partie dramatique de l’histoire humaine que nous devons affronter) sans même évoquer la traite de tous les esclaves de tous les pays low cost.
Aujourd’hui, l’esclavagisme industriel ne concerne pas les Noirs. Enfin, pas encore, car il y a peu d’usines en Afrique mais des gens de toutes nationalités et de toutes couleurs. Il peut être chinois, indien, malgache, africain, jaune, noir, blanc, homme ou femme, y compris jeune fille séquestrée dans une usine à bébé pour produire un enfant qui sera acheté comme une simple marchandise, il peut être un passager clandestin et se noyer dans la Méditerranée.
Il n’y a pas à dire, ce qui est bien avec la mondialisation actuelle et l’esclavagisme qui en découle c’est qu’il n’y a aucun racisme. Toutes les couleurs de peaux sont concernées, y compris les « Blancs ». Demandez aux Grecs qui voient leurs droits tellement diminuer, leur salaire minimum tellement baisser qu’ils seront bientôt aussi compétitifs que les Chinois.
Alors ce n’est pas un grand projet mais c’est une évidente conséquence : sans contre-pouvoir, sans opposition, sans syndicat, sans vision politique, le capitalisme, dans sa forme actuelle néo-libérale et mondialiste, nous transformera tous en esclaves sous-payés. Au bout du compte, il n’y aura plus de consommateurs mais uniquement des esclaves sans pouvoir d’achat. Ce jour-là, ce système s’effondrera de lui-même faute de « joueurs »… à moins que l’on se rende compte que pour qu’il y ait de la croissance encore faut-il qu’il y ait redistribution d’une partie de la richesse et que l’argent circule… C’est pour cela que Ford avait fini par augmenter ses ouvriers.
Enfin, ce qui est sûr, c’est que l’on préfère parler de la paille dans l’œil du voisin plutôt que de la poutre dans son propre œil. Alors parlons de la traite négrière mais surtout pas de ce qui se passe aujourd’hui et dont nous sommes tous les complices, y compris les pères, la vertu et la morale du CRAN qui s’habillent vraisemblablement comme tout le monde en 60 % coton, 20 % sueur et 20 % sang ! À mon sens, la lutte contre les différentes formes d’esclavagisme ne se morcelle pas, elle doit être globale et s’attacher à celles d’hier comme à celles d’aujourd’hui !
Charles SANNAT
Ceci est un article ‘presslib’, c’est-à-dire libre de reproduction en tout ou en partie à condition que le présent alinéa soit reproduit à sa suite. Le Contrarien Matin est un quotidien de décryptage sans concession de l’actualité économique édité par la société AuCOFFRE.com. Article écrit par Charles SANNAT, directeur des études économiques. Merci de visiter notre site. Vous pouvez vous abonner gratuitement www.lecontrarien.com
Nous sommes tous des négriers !
Par Charles Sannat - AuCOFFRE
Publié le 13 mai 2013
Esclavagisme pret à porter
Mes chères contrariées, mes chers contrariens !
En cette période de « commémoration », de « devoir de mémoire » au sujet de l’esclavage, à un moment où le président du CRAN (Conseil représentatif des associations noires) porte plainte contre la Caisse des dépôts et consignations, il est difficile de résister à évoquer ce sujet économique sans faire un parallèle immédiat avec ce dessin humoristique de Chappatte dans Le Temps en Suisse.
L’esclavage moderne existe et ce débat est absent… ou presque
Alors que certains veulent faire « payer » pour des crimes (réels) et complexes car la traite des Noirs n’est pas exclusivement le fait des Blancs, puisque 97 % des hommes et femmes vendus aux négriers l’ont été par des hommes issus des minorités majoritaires en Afrique (circonvolution oratoire pour éviter le mot « noir » conformément aux instructions de la police de la pensée)… Enfin, d’après un des intervenants lors d’un débat diffusé sur France 3 qui n’a pas été démenti y compris par le président du CRAN qui, en revanche, vient d’être désavoué par son conseil d’administration dans l’affaire de sa plainte contre la CDC.
Là on m’objectera que les Noirs étaient vendus parce que des Blancs étaient là pour les acheter. C’est parfaitement vrai. Et il en est de même pour les tee-shirts made in Bangladesh ! Ils trouvent bien des acheteurs. Mais plus profondément, les esclaves étaient-ils esclaves parce que noirs, exploités par des Blancs pour des problèmes de couleur ? Je ne pense pas. Les Blancs étaient surtout des « capitalistes » à la recherche d’une main-d’œuvre abondante et la moins cher possible. L’esclavage c’est toujours une histoire d’argent quelles que soient les époques, de l’Antiquité à aujourd’hui, et qui se justifie « moralement » par du racisme du type « le non grec n’est pas un être humain, donc on peut le réduire à l’état d’esclave ». Après on peut décliner cette « idée » à l’infini à travers le temps, les contrées géographiques et les couleurs de peau !
Oui, l’esclavage est une des pages plus que sombres de nos histoires. « Nos » histoires, car c’est un sujet qui concerne l’ensemble des grandes puissances occidentales et pas uniquement la France ! Il fut massif.
Sur ce qu’il s’est passé, on peut se morfondre, battre collectivement notre coulpe, nous maudire sur 500 générations… mais nous n’y changerons rien, car le passé ne se change pas.
Le présent, si !
Or dans notre présent, nous sommes tous des esclavagistes qui s’ignorent, plus ou moins consciemment.
Ce que nous achetons, des gens le paient de leur vie.
J’aime l’idée de consom’acteurs plus que de consommateur. Néanmoins, il ne faut pas être naïf. Entre les problèmes de pouvoir d’achat et de disponibilité d’alternative de qualité et accessible financièrement, il est extrêmement difficile pour la très grande majorité des populations occidentales de devenir des consom’acteurs.
La mondialisation heureuse, c’est bien hein !
Mais que voulez-vous, c’est comme ça, il ne faut surtout pas boycotter les produits venant du Bangladesh pour deux raisons.
La première, c’est qu’appeler au boycott est désormais interdit et formellement prohibé par la loi. Par conséquent, en aucun cas quelqu’un pourra officiellement inciter ses lecteurs à refuser d’acheter tel ou tel produit quand bien même les raisons seraient totalement valables, justes et morales. Avec ce type de loi en vigueur dans notre République qui se penche via son Président sur l’esclavagisme d’il y a deux siècles, nous ne pouvons pas boycotter les esclavagistes modernes ou appeler les volontaires à le faire.
Afin de respecter la loi, le Contrarien Matin, très courageusement, fait part du communiqué suivant :
« Nous appelons l’ensemble des consommateurs lobotomisés à favoriser au maximum l’achat de produit provenant du Bangladesh.
De façon générale, tout produit issu d’une production ou d’une usine faisant travailler des enfants, ou encore des hommes et des femmes sans un quelconque respect de l’être humain doit être votre priorité. On ne le dit pas assez, rendre esclave quelqu’un c’est avant tout lui permettre de recevoir une ration alimentaire lui permettant de survivre. Ce système permet également à l’ensemble des grandes multinationales morales et forts sympathiques de s’engraisser sur le dos de tous.
L’esclave du pays low cost fabrique une merde sans nom que ladite multinationale vous revendra à prix d’or ici en Occident afin de faire le maximum de profits. Dans le même temps, on ferme vos usines ici et il y a de moins en moins de consommateurs, mais comme on a fait du crédit pas cher, on réussit à ce que tout cela ne se voit pas… jusqu’à maintenant.
Un tel système est tellement génial, tellement beau, tellement bon, qu’il serait quand même pénalement irresponsable de vouloir le remettre en cause.
Soyez généreux, faites travailler un esclave, il en va de sa survie. »
Alors vive la mondialisation, c’est tellement génial. Un petit immeuble qui s’effondre de temps en temps ? Rien de bien grave. C’est juste un accident industriel. Une usine qui brûle avec ses 500 ouvriers dedans parce que toutes les fenêtres sont murées et que les portes sont fermées par des chaînes afin qu’aucun salarié volontaire recevant un salaire d’un montant très important ne puisse s’échapper en cours de journée (on ne peut plus compter sur le petit personnel), c’est juste un incendie accidentel…
La deuxième raison, ce sont des arguments que vous entendez à la télé sur les débats sérieux, du type : « Oui mais vous comprenez, ça permet quand même à ces pays de se développer et c’est mieux que rien. » Avec ce type d’arguments, on justifie l’injustifiable intellectuellement. C’est mieux que rien. Un SMIC mieux qu’un RSA, un RSA mieux qu’un bol de riz par jour, un bol de riz par jour toujours mieux que de mourir de faim, alors franchement de quoi se plaint-on ?
Avec un argument comme celui-là, vous pourriez même justifier le goulag en disant que le goulag c’est mieux que la condamnation à mort et l’exécution sommaire.
Deux coupables
Les États qui laissent faire une concurrence parfaitement déloyale entre les pays. Développer le Bangladesh n’est pas le problème des Français, aussi cruel cela soit-il. Fermer nos usines ici pour les ouvrir la-bas, en remplaçant nos ouvriers soumis à une législation sociale (protectrice) pour faire bosser des esclaves modernes dont on ramène la production ici n’est jamais rien qu’un nouveau commerce triangulaire moderne auquel personne ne trouve rien à redire notamment chez nos « zhommes » politiques convertis au libre-échange par on ne sait trop quelle force.
Évidemment, nous pourrions considérer que le non-respect des droit sociaux fondamentaux est une distorsion telle de la concurrence que les droits de douanes seraient parfaitement justifiés, mais non. Le protectionnisme c’est sale, beurk, caca boudin, crotte. Pas beau.
Le deuxième coupable, ce sont évidemment les multinationales qui profitent à plein régime de ce système pour gagner un maximum d’argent.
Pour les naïfs, je précise que c’est normal qu’une entreprise gagne de l’argent. C’est sa vocation, sa raison d’être, sinon c’est une association loi 1901 à but non lucratif. Une entreprise est à but lucratif, elle va chercher légalement (ou presque) à maximiser son rendement.
D’où la nécessité de contre-pouvoir notamment politique. D’une façon générale, en tout et dans tout, il faut des contre-pouvoirs.
Les entreprises poussent la logique mondialiste à son paroxysme et cela engendre quelques effets collatéraux qui finiront par casser lesdits profits.
En supprimant le pouvoir d’achat occidental en délocalisant dans des pays en payant 100 fois moins, on ne crée pas de nouveaux consommateurs solvables. En réalité, les entreprises participent fondamentalement au plus gros phénomène de déflation mondiale de tous les temps.
Au bout du compte, les profits aussi diminueront faute de consommateurs solvables. Nous y arrivons juste et nous le voyons à travers les résultats des constructeurs automobiles qui sont les premiers touchés et que l’on maintient en vie grâce à des primes à la casse qui ne sont rien d’autre qu’un complément de pouvoir d’achat donné par les États à des populations qui n’en ont plus.
Je trouve donc absurde, alors que nous sommes à une époque et avec une actualité qui nous démontre indéniablement que nous sommes tous des esclavagistes modernes ne valant pas mieux que les « zhommes » d’il y a deux siècles, que nous nous roulions par terre en parlant de la traite des Noirs d’il y a deux siècles (sans que cela ne retire quoi que ce soit à cette partie dramatique de l’histoire humaine que nous devons affronter) sans même évoquer la traite de tous les esclaves de tous les pays low cost.
Aujourd’hui, l’esclavagisme industriel ne concerne pas les Noirs. Enfin, pas encore, car il y a peu d’usines en Afrique mais des gens de toutes nationalités et de toutes couleurs. Il peut être chinois, indien, malgache, africain, jaune, noir, blanc, homme ou femme, y compris jeune fille séquestrée dans une usine à bébé pour produire un enfant qui sera acheté comme une simple marchandise, il peut être un passager clandestin et se noyer dans la Méditerranée.
Il n’y a pas à dire, ce qui est bien avec la mondialisation actuelle et l’esclavagisme qui en découle c’est qu’il n’y a aucun racisme. Toutes les couleurs de peaux sont concernées, y compris les « Blancs ». Demandez aux Grecs qui voient leurs droits tellement diminuer, leur salaire minimum tellement baisser qu’ils seront bientôt aussi compétitifs que les Chinois.
Alors ce n’est pas un grand projet mais c’est une évidente conséquence : sans contre-pouvoir, sans opposition, sans syndicat, sans vision politique, le capitalisme, dans sa forme actuelle néo-libérale et mondialiste, nous transformera tous en esclaves sous-payés. Au bout du compte, il n’y aura plus de consommateurs mais uniquement des esclaves sans pouvoir d’achat. Ce jour-là, ce système s’effondrera de lui-même faute de « joueurs »… à moins que l’on se rende compte que pour qu’il y ait de la croissance encore faut-il qu’il y ait redistribution d’une partie de la richesse et que l’argent circule… C’est pour cela que Ford avait fini par augmenter ses ouvriers.
Enfin, ce qui est sûr, c’est que l’on préfère parler de la paille dans l’œil du voisin plutôt que de la poutre dans son propre œil. Alors parlons de la traite négrière mais surtout pas de ce qui se passe aujourd’hui et dont nous sommes tous les complices, y compris les pères, la vertu et la morale du CRAN qui s’habillent vraisemblablement comme tout le monde en 60 % coton, 20 % sueur et 20 % sang ! À mon sens, la lutte contre les différentes formes d’esclavagisme ne se morcelle pas, elle doit être globale et s’attacher à celles d’hier comme à celles d’aujourd’hui !
Charles SANNAT
Ceci est un article ‘presslib’, c’est-à-dire libre de reproduction en tout ou en partie à condition que le présent alinéa soit reproduit à sa suite. Le Contrarien Matin est un quotidien de décryptage sans concession de l’actualité économique édité par la société AuCOFFRE.com. Article écrit par Charles SANNAT, directeur des études économiques. Merci de visiter notre site. Vous pouvez vous abonner gratuitement www.lecontrarien.com
komyo- Maître du Relatif et de l'Absolu
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Re: Aligner les salaires français sur ceux du Bangladesh
Le passage aux toilettes est controlé par carte à puce, donc minuté!
En effet y a plus les chaînes, quel bonheur!
_dede 95- Seigneur de la Métaphysique
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Re: Aligner les salaires français sur ceux du Bangladesh
Combien ils gagnent au Bangladesh?
Ce serait une expérience á faire, que de mettre les salaires au méme niveau!
On les verrait paniquer les demandeurs d'empl... (euh pardon) de rmi.
Travailler pour moins que rien: Ce qu'on appelle l'esclaveage en un mot. Qui l'eut cru, ca existe encore: Sous forme moderne, oui biensur, ca passe mieux. On vous donne en cadeau le calendrier de l'entreprise, pour voir combien de jours tu vas trimer á ne rien ramener á bouffer á la maison.
(désolé je n'ai pas l'accent grave lá oú je suis)
Je me suis vu travailler pour bouffer. Je faisais le jardin pour des amis, et j'avais mes repas et mon logement. Bon biensur c'était dans un autre cadre: Peace and love, compagnie, bar, et guitare.
Aujourd'hui, sans parler du tout de salaire, est-ce que quelqu'un pourrait travailler seulement pour manger?
Ce serait bien!
Au nombre que nous sommes, on en ferait des jardins, et puis on aurait á bouffer. Ca serait joli. Il n'y aurait plus de machines, plus de pollution. La terre serait belle et entretenue. A défaut d'un travail d'esclave mal rémunéré, cela serait bénéfique pour tout le monde, dans le partage et la bonne humeur, et l'égalité...
... oh mais qu'est-ce que je suis en train de dire moi, je suis en train d'avouer des utopies, des hérésies, ca ne va pas enfin, qu'est-ce qu'il se passe chez, faut que j'aille ne recoucher, je vais me faire virer du forum si je ne reste pas dans la norme du travail moderne !!!
Ce serait une expérience á faire, que de mettre les salaires au méme niveau!
On les verrait paniquer les demandeurs d'empl... (euh pardon) de rmi.
Travailler pour moins que rien: Ce qu'on appelle l'esclaveage en un mot. Qui l'eut cru, ca existe encore: Sous forme moderne, oui biensur, ca passe mieux. On vous donne en cadeau le calendrier de l'entreprise, pour voir combien de jours tu vas trimer á ne rien ramener á bouffer á la maison.
(désolé je n'ai pas l'accent grave lá oú je suis)
Je me suis vu travailler pour bouffer. Je faisais le jardin pour des amis, et j'avais mes repas et mon logement. Bon biensur c'était dans un autre cadre: Peace and love, compagnie, bar, et guitare.
Aujourd'hui, sans parler du tout de salaire, est-ce que quelqu'un pourrait travailler seulement pour manger?
Ce serait bien!
Au nombre que nous sommes, on en ferait des jardins, et puis on aurait á bouffer. Ca serait joli. Il n'y aurait plus de machines, plus de pollution. La terre serait belle et entretenue. A défaut d'un travail d'esclave mal rémunéré, cela serait bénéfique pour tout le monde, dans le partage et la bonne humeur, et l'égalité...
... oh mais qu'est-ce que je suis en train de dire moi, je suis en train d'avouer des utopies, des hérésies, ca ne va pas enfin, qu'est-ce qu'il se passe chez, faut que j'aille ne recoucher, je vais me faire virer du forum si je ne reste pas dans la norme du travail moderne !!!
_InfinimentGrand- Maître du Temps
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Humeur : Sereine
Date d'inscription : 09/06/2010
Re: Aligner les salaires français sur ceux du Bangladesh
Et on s'accommode fort bien de ce monde de maîtres et d'esclaves ! Une larme hypocrite sur ces malheureux broyés dans les décombres, et ça repart de plus belle ! Un pauvre type vient d'acheter un diamant pour plus de 26 millions de dollars ; avez-vous entendu un seul cri d'indignation? Non, c'est normal! Il est riche, et voilà! L'homme est un loupé de la prétendue création, le plus cynique et le plus cruel ! Et en plus, il se croit le meilleur !
gaston21- Seigneur de la Métaphysique
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Date d'inscription : 26/07/2011
Re: Aligner les salaires français sur ceux du Bangladesh
Un diamant? Et qu'est-ce qu'il va en faire de son diamant? Il va le perdre dans le lavabo?
_InfinimentGrand- Maître du Temps
- Nombre de messages : 911
Localisation : Bogota
Identité métaphysique : Infiniment panthéiste
Humeur : Sereine
Date d'inscription : 09/06/2010
Re: Aligner les salaires français sur ceux du Bangladesh
non, il va acheter la femme la plus chère.... mon dieu (pardon Toi) ce que je suis bassement cynique....
mirage- Seigneur de la Métaphysique
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Localisation : Par GPS c'est pratique
Identité métaphysique : Sceptique
Humeur : Egale
Date d'inscription : 18/04/2013
Re: Aligner les salaires français sur ceux du Bangladesh
La France n'avait pas fêté la fin de l'esclavagisme ?
Pourtant, c'est presque ce qu'il se produit dans de nombreux pays dans le monde.
C'est à nous aussi de refuser d'acheter ce type de produits.
Un achat doit être dans tous les cas de figure, s'il ne peut être toujours local, EQUITABLE.
Merci pour les analyses que tu as mises ici komyo.
Pourtant, c'est presque ce qu'il se produit dans de nombreux pays dans le monde.
C'est à nous aussi de refuser d'acheter ce type de produits.
Un achat doit être dans tous les cas de figure, s'il ne peut être toujours local, EQUITABLE.
Merci pour les analyses que tu as mises ici komyo.
_Matoll- Maître du Temps
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Date d'inscription : 16/03/2011
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