Les pensées intrusives

[Jipé]

Nous avons tous à un moment ou un autre de notre vie, des pensées dites intrusives.
Ces pensées intrusives ou obsédantes s'imposent à nous, nous ne savons pas toujours d'où elles viennent et pourquoi elles viennent à nous, mais elles ont sans doute une raison d'être.
Je ne vais pas faire ici l'inventaire des possibles pensées intrusives, elles dépendent de soi, de son vécu, de sa manière d'agir, etc...Je vais plutôt tenter de poser un protocole de construction de raisonnement déductif par questionnement que chacun pourra se faire, si tant est que cela l'intéresse bien sûr.

1) Isoler la pensée intrusive:

- Que représente cette pensée pour moi (vous) ?
- Quelle est la pire conséquence de cette pensée ?
- Si cette conséquence se réalise, quel en serait le pire résultat de cette conséquence ?

2) Dé-catastropher :

- Quels sont les arguments pour ou contre cette pensée obsédante intrusive ?
- N' y a-t-il pas une autre interprétation possible ?
- Êtes-vous dans une toute puissance au point de provoquer un tel problème par vos pensées ?

3) Réattribution de la culpabilité :

- Quelle est ma part de culpabilité dans ma pensée intrusive ?
- D'autres personnes peuvent-elles être la cause de ma pensée intrusive ?

4) Isoler et discuter des pensées automatiques neutralisantes :

- Observer les propres phénomènes mentaux.
- Distinguer les pensées intrusives des pensées automatiques neutralisantes.

5) Utilisation de la technique de résolution du problème :

- Poser les avantages à long terme ( résorption par habituation)
- Poser les désavantages à court terme (anxiété - stress)

6) Exposition en imagination puis en réalité :

- Penser le pire, sans contrainte, ni neutralisation, ni limitation du problème. Employer le scénario catastrophe exagéré.
- Reconnaître l'exagération.
- Revenir à la réalité du problème en employant un mode de relativité.

7) Conclusion que vous pouvez en tirer


PS: Je ne donnerais pas de conseils ni d'études de comportement, je ne suis pas là pour cela, juste quelles explications sur simplement des termes qui peuvent paraître un peu difficile à comprendre si c'est nécessaire.

[mikael]

Je ne vois pas bien ce que tu entends par là, mis à part le fait de pensées obsessionnelles (représentations de contrainte, dit Freud).
peux-tu être plus précis ?
et bonne journée !

P.S.: je ne suis pas fou, pas fou, pas fou, non, non...

[JO]

L'obsession morbide, ça existe, mais difficile de convaincre la victime de se faire soigner . Personnellement, je n'y suis guère exposée, mais je connais des cas, imperméables à toute tentative d'aide: on chérit ses névroses : elles nous aident à vivre .

[Jipé]

Je ne vois pas bien ce que tu entends par là, mis à part le fait de pensées obsessionnelles (représentations de contrainte, dit Freud).
peux-tu être plus précis ?
et bonne journée !

Les pensées intrusives ne sont pas toutes obsessionnelles. Toutes pensées intrusives n'ont pas besoin d'une thérapie, mais peuvent être corrigées, relativisées par son propre protocole de compréhension/ comportement.

[Jipé]

L'obsession morbide, ça existe, mais difficile de convaincre la victime de se faire soigner . Personnellement, je n'y suis guère exposée, mais je connais des cas, imperméables à toute tentative d'aide: on chérit ses névroses : elles nous aident à vivre .

Qu'entends-tu par "aident à vivre " ?

[JO]

Nous sommes nos névroses . On apprend à vivre avec mais, souvent, combattues ici, elles ressurgissent là . Je connais une femme intelligente et ouverte, pourtant, qui va, depuis l'enfance, d' épisodes psychiatriques en décompensations somatiques . Elle le sait, elle le voit mais ne s'en affranchirait que par le suicide . Impressionnant, commme le cerveau agit sur le corps .

[Jipé]

Nous avons tous des névroses et il me semble que nous avons pour beaucoup aussi des pensées automatiques négatives.
Le problème est la récurrence et le basculement dans l'obsessionnel et en cela je ne vois pas ce qui peut "aider à vivre", bien au contraire.
Ce qui peut faire passer de la pensée négative à la pensée obsessionnelle, c'est la capacité d'interprétation et c'est pourquoi l'exemple de protocole qui est le sujet de mon premier post, peut peut-être, permettre d'en comprendre le cheminement à faire soi-même et aider à sa résolution.

[Ladysan]

c'est la capacité d'interprétation et c'est pourquoi l'exemple de protocole qui est le sujet de mon premier post, peut peut-être, permettre d'en comprendre le cheminement à faire soi-même et aider à sa résolution.

Très intéressant Jipé,
Voici un site très explicatif du fonctionnement  de notre cerveau à ce sujet et à ...Méditer.

Ainsi, l’analyse que notre cerveau fait de ces signaux perçus par nos sens, représente la clé de notre interprétation.
Mais parfois, le cerveau se trompe, et parfois même, il le fait volontairement…

...Dont voici la Source

[Jipé]

Merci Ladysan !   

Ce qui est à noter, c'est que dans certaines circonstances le cerveau aide à l'oubli comme dans le cas du refoulement ou au contraire va perpétuer une ou des pensées négatives, voire obsessionnelles.
Est-ce que le cerveau tient compte de nos propres aspirations inconscientes ? Serait-il mieux d'aller vers l'oubli, le stockage inconscient ou le récurrent qui oblige à en venir aux TOC, ces rituels considérés comme moins douloureux que les pensées obsédantes ?
En toute logique le cerveau nous pousse à des comportements de protection, mais les pensées intrusives dans les cas pathologiques font-elles partie de cette protection, je ne le pense pas, car les pensées négatives qui mènent parfois jusqu' au trouble comportemental sont basées sur des croyances irrationnelles.

Le cerveau pourrait donc avoir un double langage...

[M'enfin]

J'aimerais bien avoir des exemples du genre de pensées intrusives dont tu parles JP. Est-il possible que certaines personnes n'en aient pas, ou alors qu'elles s'en débarrassent facilement?

[Jipé]

Il y a plusieurs sortes de pensées intrusives, certaines plus légères et gérables que d'autres.

Exemple: " J'ai mal répondu à mon conjoint, pourquoi j'ai dit ceci, j'aurais du dire cela..."
ou bien : " j'ai très envie de refuser ce job, mais je ne peux pas dire non, ça le blesserait "
ou encore : " je veux crier dans la rue, mais que vont penser les gens ?"

Et ce genre de pensées revient sans arrêt, ou des images dans la tête qui sont présentent en permanence.
Une image de sa mort ou celle d'un proche qui revient en boucle, etc...

Le réel problème, c'est que la personne y pense ou voit l'image et pour la faire disparaître est obligé d'y revenir dessus, c'est un cercle vicieux. C'est comme si je te demande à l'instant de ne pas penser à un chat bleu...quelle image te vient en lisant ceci ?

Vouloir s'en débarrasser c'est vouloir changer de comportement vis-à-vis de soi, autrement dit de travailler sur soi, seul lorsque ce ne sont pas des cas obsessionnels, sinon en thérapie (TCC)

[M'enfin]

Quand j'étais enfant, nous avions développé l'habitude de ne pas marcher sur les craques de trottoir juste pour rire, et je m'en rappelle parce qu'elle était devenue intrusive et qu'il avait fallu m'en libérer. Dernièrement, je me suis libéré d'un tic nerveux en relaxant à chaque fois que je m'en apercevais. Comment se fait-il que beaucoup de gens ne trouvent pas le moyen de se débarrasser des idées qui les embarrassent?

[Jipé]

Parce que ce n'est pas toujours facile...

[M'enfin]

Se pourrait-il qu'une mémoire particulièrement tenace empêche d'oublier certaines choses? Ma mémoire étant une passoire, se pourrait-il que j'y trouve cet avantage de plus facilement oublier les problèmes qui m'apparaissent insolubles? À l'opposé, ayant été forcé de développer mon imagination, se pourrait-il que je trouve plus facilement des moyens pour m'en débarrasser?

[Jipé]

Le sujet n'est pas la mémoire mais les pensées intrusives...

[Zarzou]

Je ne vois pas bien ce que tu entends par là, mis à part le fait de pensées obsessionnelles (représentations de contrainte, dit Freud).
peux-tu être plus précis ?
et bonne journée !

Les pensées intrusives ne sont pas toutes obsessionnelles. Toutes pensées intrusives n'ont pas besoin d'une thérapie, mais peuvent être corrigées, relativisées par son propre protocole de compréhension/ comportement.

Ha ben oui, je connais ça depuis la naissance de ma fille, la pensée intrusive ou l'idée plutôt je dirais, puisque je parlerais d'une idée intrusive. C'est très, très difficile à gérer... Le développement que tu fais sur toutes les questions que soulève un tel schéma est très pertinent je trouve, surtout sur la responsabillité individuelle. Au début je mettais ça sur le compte des suites de l'accouchement mais cela a persisté pendant des années, cela fait à peu près un an que cette idée n'apparait plus aussi sauvagement, brutalement, violemment qu'au commencement.

[Jipé]

On peut savoir de quel type de pensée intrusive tu faisais ou fais encore ?

[Zarzou]

C'est très dur de t'en parler comme ça, tout d'abord sache que je suis allée voir un médecin pour ce problème par ce que vraiment c'était épouvantable, très, très douloureux. En résumé, tout objet quotidien et susceptible de provoquer de grâves blessures ou la mort faisait émerger des idées épouvantables qui me tétanisaient de peur... Ces idées spontanées, illustraient ce qui pouvait arriver à mon bébé. Alors, exprimé comme ça, cela relève de l'absurde par ce qu'il n'y avait personne qui pouvait menacer mon bébé...

Mais les choses avaient pris une tournure épouvantable en ce sens que, bien sûr que personne ne menaçait mon bébé, mais moi, sa mère, pouvait représenter une menace. Mais le truc Jipé ultra glauque de l'inconscient qui pour évacuer un trop plein d'angoisses va t'imposer des choses que jamais mais jamais tu ne ferais! Bref, je sais comment je suis arrivée à épuiser ce cercle affreux dans lequel je m'étais retrouvée: en acceptant de perdre mon enfant. En acceptant qu'elle puisse être sujette à un accident. En acceptant sa nature mortelle. Alors bien sûr, s'il lui arrivait quelque chose j'en mourrais c'est certain. Je veille le mieux que je le peux sur elle, sans trop lui pourrir la vie non plus dès qu'elle prend un risque puisque cela fait parti de la vie. Mais intérieurement, oui, je vis avec une peur permanente qui créait des problèmes psychiques. Quoique pour problèmes psychiques j'entends déséquilibre.

Tiens cette nuit, j'ai fait un cauchemar... Hahahaha! Je voulais la mettre une semaine dans une ferme de découvertes pour les vacances. Mais j'ai rêvé qu'ils me l'avaient perdu... Alors évidemment, maintenant je n'ai plus du tout envie de la mettre à la ferme des découvertes pour les vacances, c'est sûr et tant pis. Hahaha!

[Zarzou]

PS: Je pense que le moteur de la pensée intrusive qui s'impose contre toute volonté, c'est l'angoisse ou une peur anormale si je puis dire. Un état d'anxiété plutôt...

[Zarzou]

Ha oui, juste un truc.. Tu sais comment j'ai su que ces idées étaient liées à une peur intérieure "déraisonnable" de la perdre? Par ce qu'il y a dix huit mois de cela à peu près alros que j'étais assise près d'elle pendant qu'elle goûtait, elle faisait une fausse route. Une fausse route chez les jeunes enfants c'est l'horreur... Ils n'émettent aucun son et s'étouffent sans un bruit. Va savoir pourquoi, j'étais là tout près et j'ai vu ce qu'il se passait, je suis intervenue très vite pour l'aider à évacuer. Cependant, suite à cela, je me suis retoruvée avec mes idées intrusives aussi violentes qu'à sa naissance et je réalisais en somme, que ces idées s'étaient tassées mais venaient de ressurgir avec l'histoire de la fausse route...

Alors voilà,  je me suis dit que si elle devait faire une fausse route fatale et bien il en serait ainsi et puis c'est tout. Les idées intrusives disparaissent dès que j'accepte qu'elle puisse mourir.

[Jipé]

Oui, cela part toujours de l'anxiété, voire de crise d'angoisse.
Il faut le gérer par la reconnaissance de l'irrationalité de la pensée, et le protocole du post de départ peut donner une logique directive, je pense.

[Zarzou]

Ton post d'analyse est excellent, bon entre nous, le médecin que je consultais n'était pas très futé et me coutait très cher. Il m'a fallut affronté le problème plutôt seule et les images sur lesquelles tu dois revenir pour essayer de comprendre ce qu'il se passe sont aussi douloureuses que si l'on t'enfonçait un couteau dans le coeur... Mais c'est impératif d'être à l'écoute de ce qu'il se passe tout en gardant à l'esprit que ces idées ne sont pas volontaires et n'illustrent pas "ce que l'on veut" mais "ce que l'on craint".

Il y a un caractère absurde assez édifiant.

[Zarzou]

Mais entre nous Jipé pourquoi soulèves tu ce sujet ?

[Jipé]

Mais entre nous Jipé pourquoi soulèves tu ce sujet ?

parce que je suis tombé sur des anciens cours que j'avais pris en psycho...  

[Zarzou]

Je pensais que tu étais plutôt sur le cours.