Sacré Léonard

[gaston21]

Un clin d'oeil à nos amis belges et spécialement à Magnus . Ce n'est pas tous les jours que Léonard a les honneurs de la presse française...
http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/monseigneur-leonard-ou-la-trahison-102501

[Tibouc]

Quand on enseigne dans une école catholique, il me semble qu'on doit suivre les enseignements de l'Eglise Catholique. Ce qui implique de ne pas divorcer.
Moi qui ne suis pas catholique (et accessoirement contre le mariage), je ne vois pas ce qu'il y a de choquant à dire ça.

[JO]

je suis comme Tibouc : enseigner "faites ce que je dis, pas ce que je fais" , c'est rendre schizophrènes ces pauvres gosses, déjà endoctrinés .

[Glloq]

Il est à remarquer que pour monseigneur Léonard, un divorcé n'est plus un être humain fréquentable, alors qu'il avait demandé que l'on pardonne à un prêtre pédophile parce qu'il était âgé (authentique).
Les Voies du Seigneur sont pénétrables, cela dépend pour qui...

[Magnus]

D'abord, il faut se rendre compte que les compétences requises pour diriger un établissement scolaire n'ont strictement rien à voir avec le statut civil.
Ensuite, il faut situer un divorce dans son contexte. Un divorce n'est pas une incitation à jeter et remplacer un conjoint dès qu'il n'est plus satisfaisant. Il y a des situations où la séparation est la seule mesure sanitaire possible.
Aucun parent d'élève, devant aller trouver le directeur ou la directrice pour l'un ou l'autre problème, ne se posera, avant d'y aller, la question de savoir s'il ou elle est divorcé(e), ---ce n'est pas un critère de compétence.

Maintenant, en ce qui concerne plus précisément l'enseignement de la religion, il est vrai qu'enseigner le contraire de ce que l'on pratique peut paraître choquant, ou tout simplement illogique.
Peut-être serait-il nécessaire, dans ces cours, d'expliquer d'une part le pourquoi de l'indissolubilité du mariage, basé sur les vertus de la fidélité, et d'autre part les raisons qui peuvent pousser un couple à passer outre et à vivre quand même une relation épanouie, ou du moins plus épanouie que celle qui posait problème.

Il faut tenir compte aussi qu'un certain nombre de divorcés-remariés restent attachés à leur Eglise, mettent leurs enfants dans des établissements catholiques, leur font faire leur communion, etc, j'ai même connu une paroissienne divorcée-remariée donner cours de catéchisme sur la demande de son curé et avec son entière bénédiction.

Léonard se montre ici toujours égal à lui-même : déclarations-chocs pour attirer l'attention. S'il s'était contenté de rappeler l'indissolubilité du mariage de façon classique, ses paroles seraient passées inaperçues. Il avait utilisé le même procédé pour le préservatif, il l'avait qualifié de roulette russe; pour l'euthanasie (Euthanasie = nazis); pour le Sida, "une espèce de châtiment divin, du moins une forme de « justice immanente »" .

[MrSonge]

Il me semble que du moment que ladite divorcée-remariée ne passe pas ses cours de religion à enseigner que le divorce est un mal absolu et que tous les divorcés pourriront en enfer, il n'y a pas de contre-indication à la voir continuer à professer. Au contraire, du moment qu'elle est compétente, franchement, j'espère que ses étudiants ont la maturité de se ficher éperdument de sa vie privée.

Alors oui, il me parait évident qu'en temps que professeur, afin de ne pas devenir totalement schizophrène, cette brave dame ne pourra plus parler du divorce et surtout du remariage d'une manière totalement orthodoxe, si j'ose dire, mais c'est à elle d'essayer soit d'éviter le sujet, soit de l'aborder sous un angle qui lui permettrait par la même occasion (peut-être) d'éclaircir en elle les motifs qui l'ont poussée à faire ce choix – ce qui lui permettra peut-être d'éviter d'être trop affectée par la condamnation du Mgr Léonard. Je pense simplement qu'elle devra adapter son discours afin de ne pas sombre dans l'hypocrisie, ce qui me semble tout-à-fait possible. Et si vraiment cela ne fonctionne pas, sa crédibilité s'envolera d'elle-même, et le problème sera réglé. Je pense que c'est aux élèves, implicitement, de donner à cette affaire la suite qui leur conviendra le mieux. Si à eux, cette situation pose problème, alors oui, là, je rejoins l'avis de Tibouc et de JO, c'est qu'il faudra envisager d'éviter l'inadéquation entre les actes et les paroles. Dans le cas contraire, si les élèves sont capables de faire la part des choses, je pense que c'est la seule chose qui compte.

[JO]

l'église a une position très équivoque avec les divorcés . Fille de ces divorcés qui restent attachés à leur église, j'ai très mal vécu, jeune, le fait d'être traitée de "fidèle" à part entière, alors que mes parents n'étaient que tolérés et exclus des sacrements .Mais , endoctrinée, je me désespèrais de LEUR disgrâce, tout en la trouvant justifiée .Il faut tenir compte de la croyance absolue des enfants face à leurs éducateurs . Mes parents trouvaient leur exclusion logique!Comment pouvais-je juger autrement ? Quand j'ai eu compris, j'ai rejeté cette église qui, moyennant finances , aurait accepté d'annuler un précédent mariage ...

[MrSonge]

JO a écrit : Quand j'ai eu compris, j'ai rejeté cette église qui, moyennant finances , aurait accepté d'annuler un précédent mariage ...

Ah bon ? J'ai des doutes quant à la persistance de ces pratiques dans l’Église moderne, je l'avoue... Après tout, Henri VIII a été obligé de provoquer un schisme religieux pour pouvoir se remarier, alors qu'il lui aurait été si facile de graisser la patte à quelques cardinaux pour obtenir l'annulation du mariage.

[JO]

oui, mais mes parents n'en avaient pas les moyens . Ma mère est morte, persuadée d'être damnée. Sa mort a "libéré" mon père qui est revenu à son église et a pu mourir "saintement" . Que de souffrances, de larmes, pour une erreur de jeunesse ignorante .C'était dans les années quarante cinq/cinquante, c'est vrai . Mais je crois bien que les divorcés remariés sont toujours exclus des sacrements . Dans l'église de celui qui a dit "je ne viens pas pour les bien-portants mais pour les malades"!

[MrSonge]

JO a écrit : Ma mère est morte, persuadée d'être damnée.

Pour un péché mortel, il me semble qu'il faut quand même une kyrielle de conditions : pleine liberté (en amour ??), plein consentement, pleine conscience etc. Et encore, l'absolution d'un péché mortel, si je ne m'abuse, l'est pas exclue. Je pense donc que si elle était tombée sur un vrai chrétien, elle aurait sans doute pu chasser ces mauvaises pensées. Malheureusement, le clergé n'est pas toujours (rarement) à la hauteur de sa tâche.

[JO]

Et pourtant, on en a contacté, elle et moi!Condition sine qua non : vivre en frère et soeur... pour un couple qui avait affronté l'opprobe et le bannissement , social et familial, par pure passion, c'était insurmontable, même après quinze ans de vie commune à manger de la vache enragée . L'église hait les sentiments, surtout passionnels .