Une douloureuse théorie du plaisir
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Une douloureuse théorie du plaisir
Pourquoi nos plaisirs sont-ils si fugaces? Souvent je me désole lorsque je termine un mets de choix dont je disposais en quantité limitée. Je regrette de ne pouvoir continuer à en manger. Par contre, si j'en dispose en grande quantité, je continue à en manger et je ressens simultanément le plaisir de continuer, la crainte d'arrêter et la nausée qui s'annonce.
En continuant à manger, le plaisir que m'apporte chaque bouchée diminue et l'annonce de la nausée s'accroît, pourtant je continue souvent parce que la crainte du manque s'accroît, elle aussi. Finalement bien sûr, tout à une fin et je quitte la table le ventre ballonné, alourdi par mes excès, vaguement nauséeux, et me reprochant une fois de plus le peu de maîtrises de mes comportements. Ce qui se vit pour la nourriture de choix, la majorité des fumeurs l'éprouvent pour la cigarette et plusieurs personnes le ressentent avec l'alcool.
Le plaisir sexuel d'un homme est si court : à peine l'a-t-il éprouvé qu'il peut regretter sa disparition. Si la jouissance ne s'arrêtait pas, un homme n'en finirait pas de jouir, possiblement jusqu'à la mort. À un niveau plus émotif, comment se fait-il que tant d'hommes se détournent de leur partenaire d'occasion après en avoir joui? On a attribué cette sorte de rejet à une morale culpabilisante, mais la libération des moeurs n'a pas diminué le phénomène. Dans l'univers des bars pour célibataires, l'acte sexuel est suivi très souvent par une forme de rejet plus ou moins subtile de la personne de l'autre. Une amitié entre un homme et une femme peut être gâchée par des rapports sexuels.
Comment se fait-il que nos plaisirs ne soient pas entiers? Comment se fait-il que, sitôt éprouvés, ils semblent nous échapper? Comment se fait-il qu'ils soient trop souvent suivis d'une forme de malaise? Est-ce la faute d'une religion culpabilisante? Est-ce la faute d'une société répressive? Sans doute en partie. Mais ne serait-il pas aussi possible que nous soyons biologiquement construits pour que nos plaisirs soient fugaces, pour qu'un excès de plaisir soit naturellement pénalisé afin de nous inciter à plus de modération?
Une telle éventualité est décevante pour nous qui espérions trouver la clé du plaisir sans mélange, de la vraie satisfaction et du bonheur constant. Néanmoins, des recherches récentes en psychologie suggèrent fortement que nous ne sommes pas faits pour jouir. Nous serions plutôt construits pour agir et, dans cette perspective, le plaisir et le bonheur ne seraient que des instruments utilisés pour notre action et notre survie.
En fait, ce que nous appelons plaisir n'est que le soulagement d'un malaise physique ou psychologique de notre système vital. La faim, la soif, le sommeil ainsi que les pulsions sexuelles sont tous des souffrances qu'on cherche à soulager. La «jouissance sexuelle» est elle-même une forme de douleur qui a pour fonction de libérer les tensions de l'appareil reproducteur. Elle est tellement libératrice que nous l'interprétons comme étant un plaisir jouissif.
Il en va de même pour la recherche du bonheur. On dit que le véritable bonheur, c'est l'absence de grands malheurs. Les souffrances psychologiques et les manques intérieurs incitent à la recherche du plaisir ou du bonheur. C'est le désir qui, ce grand coupable, est la principale source de mal être. S'affranchir du désir alors! L'individu qui pourrait développer une philosophie du non-désir, d'une simplicité volontaire qui se satisfait de l'essentiel, ne souffrirait pratiquement plus intérieurement. Serait-ce donc alors ce bien-être intérieur que la plupart d'entre nous rechercherions inconsciemment? Peut-être!
Alors que faire pour limiter les dommages provenant des excès de toutes sortes? Jadis il y avait la morale pour restreindre les compulsifs et les excessifs. Aujourd'hui il ne nous reste qu'à développer la maîtrise de soi. Mais ça, ce n'est pas toujours évident.
En continuant à manger, le plaisir que m'apporte chaque bouchée diminue et l'annonce de la nausée s'accroît, pourtant je continue souvent parce que la crainte du manque s'accroît, elle aussi. Finalement bien sûr, tout à une fin et je quitte la table le ventre ballonné, alourdi par mes excès, vaguement nauséeux, et me reprochant une fois de plus le peu de maîtrises de mes comportements. Ce qui se vit pour la nourriture de choix, la majorité des fumeurs l'éprouvent pour la cigarette et plusieurs personnes le ressentent avec l'alcool.
Le plaisir sexuel d'un homme est si court : à peine l'a-t-il éprouvé qu'il peut regretter sa disparition. Si la jouissance ne s'arrêtait pas, un homme n'en finirait pas de jouir, possiblement jusqu'à la mort. À un niveau plus émotif, comment se fait-il que tant d'hommes se détournent de leur partenaire d'occasion après en avoir joui? On a attribué cette sorte de rejet à une morale culpabilisante, mais la libération des moeurs n'a pas diminué le phénomène. Dans l'univers des bars pour célibataires, l'acte sexuel est suivi très souvent par une forme de rejet plus ou moins subtile de la personne de l'autre. Une amitié entre un homme et une femme peut être gâchée par des rapports sexuels.
Comment se fait-il que nos plaisirs ne soient pas entiers? Comment se fait-il que, sitôt éprouvés, ils semblent nous échapper? Comment se fait-il qu'ils soient trop souvent suivis d'une forme de malaise? Est-ce la faute d'une religion culpabilisante? Est-ce la faute d'une société répressive? Sans doute en partie. Mais ne serait-il pas aussi possible que nous soyons biologiquement construits pour que nos plaisirs soient fugaces, pour qu'un excès de plaisir soit naturellement pénalisé afin de nous inciter à plus de modération?
Une telle éventualité est décevante pour nous qui espérions trouver la clé du plaisir sans mélange, de la vraie satisfaction et du bonheur constant. Néanmoins, des recherches récentes en psychologie suggèrent fortement que nous ne sommes pas faits pour jouir. Nous serions plutôt construits pour agir et, dans cette perspective, le plaisir et le bonheur ne seraient que des instruments utilisés pour notre action et notre survie.
En fait, ce que nous appelons plaisir n'est que le soulagement d'un malaise physique ou psychologique de notre système vital. La faim, la soif, le sommeil ainsi que les pulsions sexuelles sont tous des souffrances qu'on cherche à soulager. La «jouissance sexuelle» est elle-même une forme de douleur qui a pour fonction de libérer les tensions de l'appareil reproducteur. Elle est tellement libératrice que nous l'interprétons comme étant un plaisir jouissif.
Il en va de même pour la recherche du bonheur. On dit que le véritable bonheur, c'est l'absence de grands malheurs. Les souffrances psychologiques et les manques intérieurs incitent à la recherche du plaisir ou du bonheur. C'est le désir qui, ce grand coupable, est la principale source de mal être. S'affranchir du désir alors! L'individu qui pourrait développer une philosophie du non-désir, d'une simplicité volontaire qui se satisfait de l'essentiel, ne souffrirait pratiquement plus intérieurement. Serait-ce donc alors ce bien-être intérieur que la plupart d'entre nous rechercherions inconsciemment? Peut-être!
Alors que faire pour limiter les dommages provenant des excès de toutes sortes? Jadis il y avait la morale pour restreindre les compulsifs et les excessifs. Aujourd'hui il ne nous reste qu'à développer la maîtrise de soi. Mais ça, ce n'est pas toujours évident.
Re: Une douloureuse théorie du plaisir
Le plaisir est le fait de l'instant mais son souvenir suffit à nous ravir et rendre plus intense l'instant de plaisir futur, source d'un bonheur grandissant.
Vouloir rendre le plaisir permanent est une forme de boulimie où l'insatisfaction et la frustration remplace le plaisir et ou nul bonheur n'a de place.
Vouloir rendre le plaisir permanent est une forme de boulimie où l'insatisfaction et la frustration remplace le plaisir et ou nul bonheur n'a de place.
Bean- Seigneur de la Métaphysique
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Localisation : Bretagne
Identité métaphysique : Farceur
Humeur : Joyeux
Date d'inscription : 16/04/2012
Re: Une douloureuse théorie du plaisir
C'est fou ça ! Pour ma part c'est surtout parce que la quantité disponible est limitée que je me réjouis plus encore d'y avoir accès...fantoben a écrit: Souvent je me désole lorsque je termine un mets de choix dont je disposais en quantité limitée. Je regrette de ne pouvoir continuer à en manger. Par contre, si j'en dispose en grande quantité, je continue à en manger et je ressens simultanément le plaisir de continuer, la crainte d'arrêter et la nausée qui s'annonce.
Et pourquoi limiter le plaisir au physique ? Lorsque je termine un ouvrage de choix je me réjouis de pouvoir aller fouiller plus loin chez un autre auteur. Ça marche aussi non ?
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Re: Une douloureuse théorie du plaisir
Je crois que notre ami Fantoben a un petit problème de compulsion. Se retourner de sa partenaire après le coït indique aussi un problème de psychopathie. Normalement c'est 50$ la consultation, mais pour un compatriote, c'est gratuit.
M'enfin- Le Repteux
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Re: Une douloureuse théorie du plaisir
Coucher avec ce qu'on considère avec dédain est un signe de psychopathie. Tu peux l'utiliser pour toi si tu en as besoin, c'est encore gratuit!
M'enfin- Le Repteux
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