Fantôme de Jeanne d'Arc
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Fantôme de Jeanne d'Arc
(chanson inspirée par le Bateau Ivre, de Rimbaud)
Pendant ma combustion, je devins impassible,
Je ne me sentis plus rôtir dans la chaleur.
Qu'un évêque criard m'eût ce jour eue pour cible
Ne fut rien quand du ciel j'ai rejoint la couleur.
Plus ne chevaucherai en guerrier équipage
Pour tuer des manants ou des barons anglais.
Quand avec la chaleur ont fini ces tapages,
La Seine me laissa descendre où je voulais.
L'eau de Seine a rejoint celle de la marée.
Mon coeur redevient sourd, mon simple coeur d'enfant.
J'oublie cette bataille hier par moi démarrée,
J'oublie mon étendard et mon roi triomphant.
J'oublie aussi tout fief qui n'est pas maritime.
Les angéliques voix sonneront sur les flots,
Et mes prochains combats n'auront pas de victimes.
Les terrestres soldats me paraissent falots.
La profondeur des flots est ma retraite sûre,
Plus douce infiniment qu'une boîte en sapin.
Elle est loin, la prison avec ses vomissures,
Et nul geôlier sur moi ne met plus le grappin.
Aux archanges divins je dédie ce poème.
Qu'ils en versent les mots dans leur coeur lactescent
Et leur esprit d'azur vert, où, flottaison blême
Et ravie, un désir lascif parfois descend.
Car un archange aussi a besoin du délire,
S'il va planant sous les rutilements du jour,
S'il s'enivre d'alcool pour éveiller sa lyre,
Et s'il songe aux rousseurs amères de l'amour.
Ses larmes jaillissant formeront une trombe,
Mais son chagrin jamais ne dure jusqu'au soir :
Il est consolé par un peuple de colombes,
C'est du moins la vision que mon âme a cru voir.
J'ai vu l'archange atteint par le pinard mystique
Dont vacillait soudain le regard violet,
Envahi du remords d'un drame très antique
Et partant se coucher sans fermer les volets.
Par une absinthe verte il eut l'âme éblouie,
Vapeur brûlant dans sa cervelle avec lenteur,
Des galettes ayant des fèves inouïes,
Et les copains buvant des litres de planteur.
Sous l'effet des boissons disant des vacheries,
Ils ont tenu parfois des discours agressifs,
Sans permettre à l'esprit fumeux des otaries
De décrypter pourtant leurs jeux de mots poussifs.
http://lutecium.org/stp/cochonfucius/jeanne-ivre.html
Archange dont le corps était jadis de braise
Et qui est maintenant ce pauvre insecte brun
Qui rampe sous les lits et qu'on nomme punaise
En raison, semble-t-il, de son mauvais parfum.
Je ne crains plus le feu ni aucun coup de lame,
Mais j'ai peur de rester comme dans du coton.
Pourquoi à mon orgueil a-t-il fallu ces flammes ?
J'aurais dû épouser un vieux marin breton.
Pendant ma combustion, je devins impassible,
Je ne me sentis plus rôtir dans la chaleur.
Qu'un évêque criard m'eût ce jour eue pour cible
Ne fut rien quand du ciel j'ai rejoint la couleur.
Plus ne chevaucherai en guerrier équipage
Pour tuer des manants ou des barons anglais.
Quand avec la chaleur ont fini ces tapages,
La Seine me laissa descendre où je voulais.
L'eau de Seine a rejoint celle de la marée.
Mon coeur redevient sourd, mon simple coeur d'enfant.
J'oublie cette bataille hier par moi démarrée,
J'oublie mon étendard et mon roi triomphant.
J'oublie aussi tout fief qui n'est pas maritime.
Les angéliques voix sonneront sur les flots,
Et mes prochains combats n'auront pas de victimes.
Les terrestres soldats me paraissent falots.
La profondeur des flots est ma retraite sûre,
Plus douce infiniment qu'une boîte en sapin.
Elle est loin, la prison avec ses vomissures,
Et nul geôlier sur moi ne met plus le grappin.
Aux archanges divins je dédie ce poème.
Qu'ils en versent les mots dans leur coeur lactescent
Et leur esprit d'azur vert, où, flottaison blême
Et ravie, un désir lascif parfois descend.
Car un archange aussi a besoin du délire,
S'il va planant sous les rutilements du jour,
S'il s'enivre d'alcool pour éveiller sa lyre,
Et s'il songe aux rousseurs amères de l'amour.
Ses larmes jaillissant formeront une trombe,
Mais son chagrin jamais ne dure jusqu'au soir :
Il est consolé par un peuple de colombes,
C'est du moins la vision que mon âme a cru voir.
J'ai vu l'archange atteint par le pinard mystique
Dont vacillait soudain le regard violet,
Envahi du remords d'un drame très antique
Et partant se coucher sans fermer les volets.
Par une absinthe verte il eut l'âme éblouie,
Vapeur brûlant dans sa cervelle avec lenteur,
Des galettes ayant des fèves inouïes,
Et les copains buvant des litres de planteur.
Sous l'effet des boissons disant des vacheries,
Ils ont tenu parfois des discours agressifs,
Sans permettre à l'esprit fumeux des otaries
De décrypter pourtant leurs jeux de mots poussifs.
http://lutecium.org/stp/cochonfucius/jeanne-ivre.html
Archange dont le corps était jadis de braise
Et qui est maintenant ce pauvre insecte brun
Qui rampe sous les lits et qu'on nomme punaise
En raison, semble-t-il, de son mauvais parfum.
Je ne crains plus le feu ni aucun coup de lame,
Mais j'ai peur de rester comme dans du coton.
Pourquoi à mon orgueil a-t-il fallu ces flammes ?
J'aurais dû épouser un vieux marin breton.
Re: Fantôme de Jeanne d'Arc
oui mais Jeanne d'Arc est immortelle!
C'était le prix à payer sans doute?
C'était le prix à payer sans doute?
Invité- Invité
Re: Fantôme de Jeanne d'Arc
La mort, dit Robespierre,
http://www.dico-citations.com/la-mort-est-le-commencement-de-l-immortalit-robespierre-maximilien-de/
est le commencement de l'immortalité.
http://www.dico-citations.com/la-mort-est-le-commencement-de-l-immortalit-robespierre-maximilien-de/
est le commencement de l'immortalité.
Re: Fantôme de Jeanne d'Arc
À croire qu'il n'y a plus de "grands hommes" dans notre beau pays de France!
Invité- Invité
Re: Fantôme de Jeanne d'Arc
Confidence de l'immortel Giscard à la presse littéraire:
http://www.republique-des-lettres.fr/42-valery-giscard-d-estaing.php
"Je n'ai pas eu à faire les frais d'une épée d'académicien, car j'avais mon épée de polytechnicien, que j'ai fait recycler".
http://www.republique-des-lettres.fr/42-valery-giscard-d-estaing.php
"Je n'ai pas eu à faire les frais d'une épée d'académicien, car j'avais mon épée de polytechnicien, que j'ai fait recycler".
Prenant deux fois la tangente
Je suis de bel acier, je suis un fier emblème,
Epée de la noblesse, arme de la grandeur.
Je fus jadis remise à un grand pourfendeur
D'équations, de calculs, de courbes, de problèmes.
Il portait un beau nom, et il eut son baptême
De polytechnicien en sa jeune splendeur.
Plus d'un grade en sa vie dont il fut demandeur
Lui a été donné, même l'honneur suprême,
Puisque notre patrie en fit son président.
Il se croit écrivain, ça n'a rien d'évident,
Je suis, sur ses vieux jours, épée académique.
Plus qu'un pareil endroit me plairait un placard ;
Maître, avant de quitter ces lieux sur un brancard,
Rends-moi au prochain qui entre à Polytechnique.
Epée de la noblesse, arme de la grandeur.
Je fus jadis remise à un grand pourfendeur
D'équations, de calculs, de courbes, de problèmes.
Il portait un beau nom, et il eut son baptême
De polytechnicien en sa jeune splendeur.
Plus d'un grade en sa vie dont il fut demandeur
Lui a été donné, même l'honneur suprême,
Puisque notre patrie en fit son président.
Il se croit écrivain, ça n'a rien d'évident,
Je suis, sur ses vieux jours, épée académique.
Plus qu'un pareil endroit me plairait un placard ;
Maître, avant de quitter ces lieux sur un brancard,
Rends-moi au prochain qui entre à Polytechnique.
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