La Roue et son Axe
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La Roue et son Axe
Si le jour amoncèle étonnamment de roses,
Si la vie nous recèle autant de vies écloses,
Ce n'est, non, pas en vain, mais selon quelque plan.
L'être humain du commun le conçoit aisément.
Tout ce qui nous entoure est selon cette gnose
Comme le bord de la roue de l'être et des choses,
Ô l'ineffable Roue constituée des étants !
C'est la totalité de ce qui, dans le Temps,
Se meut, se va mouvant, naît puis vit et puis meurt,
C'est la scène de nos instants de choix et d'heur,
C'est le cadre immanent de notre tragédie !
Mais cette Roue non plus ne serait rien, vraiment,
Sans sa vraie raison d'être, au centre assurément,
Son Axe incomparable, ô Principe infini !
Si la vie nous recèle autant de vies écloses,
Ce n'est, non, pas en vain, mais selon quelque plan.
L'être humain du commun le conçoit aisément.
Tout ce qui nous entoure est selon cette gnose
Comme le bord de la roue de l'être et des choses,
Ô l'ineffable Roue constituée des étants !
C'est la totalité de ce qui, dans le Temps,
Se meut, se va mouvant, naît puis vit et puis meurt,
C'est la scène de nos instants de choix et d'heur,
C'est le cadre immanent de notre tragédie !
Mais cette Roue non plus ne serait rien, vraiment,
Sans sa vraie raison d'être, au centre assurément,
Son Axe incomparable, ô Principe infini !
Invité- Invité
Axe sans fixation
Nos chemins ici-bas ne sont jonchés de roses,
Et tout ce que l'esprit trouve à ronger de choses
Lui résiste au point qu'il doit les laisser en plan:
Nos rêves bien souvent nous le vont rappelant.
Sur le bord d'une roue qui sur rien ne repose,
Tu surmontes la peur dans ton esprit éclose.
Tu sais distinguer l'être en observant l'étant,
Tu sais que tu ne sais pas percevoir le temps,
Rien que le mouvement de ce qui toujours meurt
Sans sursaut, sans tristesse et surtout sans clameur:
Qui n'est pas éternel, disons-le transitoire.
De principal rayon la roue n'a pas vraiment,
Et sans cause et sans but sont tous ses mouvements:
Sans aucun scénario se déroule l'Histoire.
Et tout ce que l'esprit trouve à ronger de choses
Lui résiste au point qu'il doit les laisser en plan:
Nos rêves bien souvent nous le vont rappelant.
Sur le bord d'une roue qui sur rien ne repose,
Tu surmontes la peur dans ton esprit éclose.
Tu sais distinguer l'être en observant l'étant,
Tu sais que tu ne sais pas percevoir le temps,
Rien que le mouvement de ce qui toujours meurt
Sans sursaut, sans tristesse et surtout sans clameur:
Qui n'est pas éternel, disons-le transitoire.
De principal rayon la roue n'a pas vraiment,
Et sans cause et sans but sont tous ses mouvements:
Sans aucun scénario se déroule l'Histoire.
constructeurs et roue cosmique
Le constructeur Trurl
http://www.art.net/~hopkins/Don/lem/Trurl.html
sortit de chez lui et vit que le ciel avait amoncelé étonnament de roses dans son allée de jardin. Il courut dans la maison chercher son autoscope, pour constater que sa propre vie recelait autant de vies écloses.
"Mince, grogna-t-il, encore une farce de mon rival,
http://www.art.net/~hopkins/Don/lem/Klapaucius.html
le constructeur Klapaucius".
Un homme du commun, qui se trouvait dans le jardin, ajouta qu'il le concevait aisément, puis s'éloigna à toute vitesse en prévision d'une catastrophe prochaine.
Aussitôt Trurl appliqua à tout ce qui l'entourait de grands coups de gnose (faite maison) et tout devint en effet comme le bord d'une roue cosmique.
Alors la fatalité se mut, s'alla mouvant dans le temps, cadra des tragédies chez Klapaucius qui ne s'attendait pas à une telle contre-attaque.
Puisque Trurl avait fait une roue, Klapaucius décida de la munir d'un Axe. Il acheta douze centimètres de Principe infini dans une mercerie galactique et s'efforça de le rendre rectiligne.
Malheureusement pour lui, il n'avait pas choisi le bon diamètre, ni la bonne courbure spatio-temporelle.
De plus, en s'approchant de la roue, il oublia que le chemin était jonché de roses, et se planta des épines dans les deux pieds. Perdant patience, il engagea sommairement l'axe au coeur de la roue et laissa le tout en plan.
Trurl, ayant surmonté sa peur, descendit à la cave et revint avec une bouteille de vin blanc, deux verres et un tire-bouchon (de son invention).
Tout en buvant sous une tonnelle, les deux constructeurs s'inquiétaient (bien inutilement) du fait que le présent récit ne comporte pas vraiment de scénario.
"Douze centimètres, c'est un peu riquiqui", dit Klapaucius.
"J'aurais dû choisir la forme circulaire, pour la roue", conclut Trurl en contemplant le désastre.
http://www.art.net/~hopkins/Don/lem/Trurl.html
sortit de chez lui et vit que le ciel avait amoncelé étonnament de roses dans son allée de jardin. Il courut dans la maison chercher son autoscope, pour constater que sa propre vie recelait autant de vies écloses.
"Mince, grogna-t-il, encore une farce de mon rival,
http://www.art.net/~hopkins/Don/lem/Klapaucius.html
le constructeur Klapaucius".
Un homme du commun, qui se trouvait dans le jardin, ajouta qu'il le concevait aisément, puis s'éloigna à toute vitesse en prévision d'une catastrophe prochaine.
Aussitôt Trurl appliqua à tout ce qui l'entourait de grands coups de gnose (faite maison) et tout devint en effet comme le bord d'une roue cosmique.
Alors la fatalité se mut, s'alla mouvant dans le temps, cadra des tragédies chez Klapaucius qui ne s'attendait pas à une telle contre-attaque.
Puisque Trurl avait fait une roue, Klapaucius décida de la munir d'un Axe. Il acheta douze centimètres de Principe infini dans une mercerie galactique et s'efforça de le rendre rectiligne.
Malheureusement pour lui, il n'avait pas choisi le bon diamètre, ni la bonne courbure spatio-temporelle.
De plus, en s'approchant de la roue, il oublia que le chemin était jonché de roses, et se planta des épines dans les deux pieds. Perdant patience, il engagea sommairement l'axe au coeur de la roue et laissa le tout en plan.
Trurl, ayant surmonté sa peur, descendit à la cave et revint avec une bouteille de vin blanc, deux verres et un tire-bouchon (de son invention).
Tout en buvant sous une tonnelle, les deux constructeurs s'inquiétaient (bien inutilement) du fait que le présent récit ne comporte pas vraiment de scénario.
"Douze centimètres, c'est un peu riquiqui", dit Klapaucius.
"J'aurais dû choisir la forme circulaire, pour la roue", conclut Trurl en contemplant le désastre.
Re: La Roue et son Axe
Escape a écrit:
Mais cette Roue non plus ne serait rien, vraiment,
Sans sa vraie raison d'être, au centre assurément,
Son Axe incomparable, ô Principe infini ![/i]
Cela me fait penser à :
"-Ô l'Oméga, rayon violet de Ses yeux" ?
(Voyelles, A. Rimbaud)
Re: La Roue et son Axe
Je sais pas ce qu'est une civelle. J'aime bien ta variant, mais je préfère la chute du poème de Rimbaud : O, Omega, violet...
Re: La Roue et son Axe
On les massacre lors de leur migration vers la mer , dans les cours d'eau landais , au printemps, les nuits de pleine lune .
JO- Seigneur de la Métaphysique
- Nombre de messages : 22786
Localisation : france du sud
Identité métaphysique : ailleurs
Humeur : paisiblement réactive
Date d'inscription : 23/08/2009
Re: La Roue et son Axe
C'est pourquoi les bouddhistes nous recommandent l'alimentation végétarienne.
Après, ça pose la question de la souffrance des végétaux...
Après, ça pose la question de la souffrance des végétaux...
Souffrance et déploration de la laitue
Je suis votre soeur, la verte laitue,
Je vis bien paisible au fond du jardin.
Mais un jour arrive où presque on me tue!
Pour mes "au secours", on n'a que dédain.
Ils ont mélangé dans un saladier
Du poivre, du gras, du sel, de l'acide...
Mon pauvre feuillage ils y font baigner.
Je suis votre soeur, monstres fratricides!
Je vis bien paisible au fond du jardin.
Mais un jour arrive où presque on me tue!
Pour mes "au secours", on n'a que dédain.
Ils ont mélangé dans un saladier
Du poivre, du gras, du sel, de l'acide...
Mon pauvre feuillage ils y font baigner.
Je suis votre soeur, monstres fratricides!
Re: La Roue et son Axe
ma soeur la laitue, disait saint François . Il me semble que le zen voudrait qu'on respecte ce qu'on mange, pour que la laitue soit fière de devenir chair humaine, non ?
JO- Seigneur de la Métaphysique
- Nombre de messages : 22786
Localisation : france du sud
Identité métaphysique : ailleurs
Humeur : paisiblement réactive
Date d'inscription : 23/08/2009
Re: La Roue et son Axe
JO a écrit:que la laitue soit fière de devenir chair humaine
Une légende dit que le lapin, voulant nourrir le Bouddha, ne trouva rien. Alors il fit un feu et s'y fit convenablement rôtir pour le Bouddha (d'autres disent "le dieu Indra").
En récompense, ce lapin a été installé sur la lune (mais les visiteurs de 1969 ne l'ont pas rencontré).
Re: La Roue et son Axe
Il est beau ce lapin... c'est toi qui l'a dessiné ? Nan mais, c'est vrai, il est attendrissant ce lapin... où est la salade ? Il a à manger au moins ? Il a l'air enfermé dans une cage, pauvre lapin !
Re: La Roue et son Axe
Babylon5 a écrit:ce lapin... c'est toi qui l'as dessiné?
C'est une artiste nommée Ella Moonbridge
http://www.moonbridgeart.co.uk/
sur sa page "Moonblue" (Bluemoon en verlan)
http://www.moonbridgeart.co.uk/page7.htm
Tentative d'explication de la roue et du principe
Escape a écrit:Si le jour amoncèle étonnamment de roses,
Certains jours semblent déverser sur nous les bienfaits de l'Univers;
Si la vie nous recèle autant de vies écloses,
Et une vie bien vécue aide plusieurs autres vies à se bien vivre.
Ce n'est, non, pas en vain, mais selon quelque plan.
Cela n'arrive qu'à ceux d'entre nous qui ont de la suite dans les idées, et qui savent gérer leurs projets.
L'être humain du commun le conçoit aisément.
Cette sagesse n'est d'ailleurs pas ésotérique, c'est du simple bon sens.
Tout ce qui nous entoure est selon cette gnose
Comme le bord de la roue de l'être et des choses,
Il faut voir chaque interaction comme un engrenage dont il faut prendre soin de ne pas entraver la course.
Ô l'ineffable Roue constituée des étants !
L'engrenage universel des choses est indescriptible.
C'est la totalité de ce qui, dans le Temps,
Se meut, se va mouvant, naît puis vit et puis meurt,
Le mouvement des entités individuelles commence par leur naissance au monde, puis par une agitation transitoire, et finit par leur mort.
C'est la scène de nos instants de choix et d'heur,
C'est le cadre immanent de notre tragédie !
Cette agitation transitoire est tantôt perçue comme joyeuse, et tantôt comme triste.
Mais cette Roue non plus ne serait rien, vraiment,
Sans sa vraie raison d'être, au centre assurément,
Son Axe incomparable, ô Principe infini !
Cependant, toutes ces agitations, qui dépendent les unes des autres, ne trouveraient aucun sens global, s'il n'existait un principe d'équilibre et de causalité. Pour pouvoir gérer ses projets, l'individu doit avoir confiance dans le fait que l'environnement suit (plus ou moins) des lois accessibles à la raison.
Ce principe de causalité est dit "infini" par notre poète, à cause de son universalité.
Merci à toi, Escape, pour cette belle leçon de métaphysique.
Re: La Roue et son Axe
L'axe de la roue est un point essentiel, car il supporte les pignons de l'engrenage infini des existences, des cycles cosmiques, chacun sur son orbite . Dieu est au centre d'un vertigineux trou noir . On peut espérer, au bout de l'obscure chute dans l'infini, déboucher dans la lumière . C'est du moins, ce que disent les retours de NDE
JO- Seigneur de la Métaphysique
- Nombre de messages : 22786
Localisation : france du sud
Identité métaphysique : ailleurs
Humeur : paisiblement réactive
Date d'inscription : 23/08/2009
Re: La Roue et son Axe
Ça c'est Lucifer (portraituré par Gustave Doré pour le Forum Métaphysique) en train de chuter vers un grand trou noir où il espère retrouver Dieu (et un tas de chouettes copains).
Re: La Roue et son Axe
JO a écrit: C'est du moins, ce que disent les retours de NDE
Je crois pas aux NDE. Du moins je crois pas qu'elles aient une valeur probante pour quoi que ce soit. Mais peut-être suis-je mal informée... Bon, bref, je crois à rien. Même si parfois j'en appelle à "Dieu" : je n'y crois pas.
Tentative d'explication de la roue et du principe (suite)
Un interlocuteur d'Escape a écrit:Nos chemins ici-bas ne sont jonchés de roses,
Et tout ce que l'esprit trouve à ronger de choses
Lui résiste au point qu'il doit les laisser en plan:
Tu dis que certains jours l'Univers nous offre des roses, mais ce n'est pas souvent, et agir de façon trop planifiée serait décevant.
Nos rêves bien souvent nous le vont rappelant.
C'est davantage par les pouvoirs de l'inconscient qu'on peut s'en sortir.
Sur le bord d'une roue qui sur rien ne repose,
Tu surmontes la peur dans ton esprit éclose.
Tu sais distinguer l'être en observant l'étant,
Tu sais que tu ne sais pas percevoir le temps,
La constatation fondamentale c'est que les engrenages du réel n'engrènent sur rien de concret.
Rien que le mouvement de ce qui toujours meurt
Sans sursaut, sans tristesse et surtout sans clameur:
Tout ce qui est va vers sa mort.
Qui n'est pas éternel, disons-le transitoire.
Toute agitation est provisoire.
De principal rayon la roue n'a pas vraiment,
Et sans cause et sans but sont tous ses mouvements:
Le principe de causalité n'est qu'une approximation optimiste.
Sans aucun scénario se déroule l'Histoire.
On parle de "notre histoire" mais elle n'est pas écrite à l'avance, ce n'est pas un récit construit, c'est du n'importe quoi en marche vers l'anéantissement.
Escape a écrit:Je ne comprends pas ce que la vie nous apporte, si ce n'est d'être une histoire que nous devons renoncer à comprendre.
http://bluemoon.tuxfamily.org/Kholok/kholwiki.pl?action=kholok&page=hab1&options=
Escape a écrit:Nullement. La vie n'est pas une histoire, et ce n'est que 'post mortem' qu'elle en prend la forme selon une alchimie qui n'est de ce fait pas à creuser.
les constructeurs
Votre serviteur a écrit:
Alors la fatalité se mut, s'alla mouvant dans le temps, cadra des tragédies chez Klapaucius qui ne s'attendait pas à une telle contre-attaque.
Puisque Trurl avait fait une roue, Klapaucius décida de la munir d'un Axe. Il acheta douze centimètres de Principe infini dans une mercerie galactique et s'efforça de le rendre rectiligne.
Malheureusement pour lui, il n'avait pas choisi le bon diamètre, ni la bonne courbure spatio-temporelle.
"J'aurais dû choisir la forme circulaire, pour la roue", conclut Trurl en contemplant le désastre.
Cette version est plus difficile à interpréter. Il est possible que ce soit une pure déconnade.
une machine stupide
Stanislas Lem consacre le recueil La Cybériade aux déboires de deux concepteurs et constructeurs de machines autonomes et intelligentes. Mon épisode préféré, La Machine de Trurl, est le récit d'un conflit violent et spectaculaire entre le constructeur Trurl et une puissante machine stupide qu'il vient de fabriquer.
http://lutecium.org/stp/cochonfucius/machine-de-lem.html
La machine stupide est haute et massive comme un immeuble de huit étages, et peut néanmoins se promener un peu partout. Elle peut aussi, en principe, effectuer divers calculs. Trurl fignole sa décoration: peinture blanche, du mauve sur les bordures, une touche d'orange pour le fronton. Puis il lui pose la question rituelle: combien font deux plus deux?
Sept, répond-elle d'une voix caverneuse. Klapaucius, passant par là, en l'entendant s'en amusa. Mais Trurl, furieux, frappe la machine à coups de pieds, jusqu'à la mettre en grande colère. Elle hurle de rage, insiste pour que deux et deux fassent sept, et se dispose à piétiner sauvagement ses contradicteurs. Ils fuient vers un village, escomptant qu'elle ne pourra emprunter les étroites ruelles. Cependant, elle se fraie un chemin en démolissant les maisons séquentiellement, sans même ralentir.
Les malheureux constructeurs ont trouvé refuge dans la cave de la mairie, mais les conseillers municipaux, à la demande de la machine qui les menace, forcent Trurl et Klapaucius à se diriger vers une montagne. Ils escaladent une falaise où s'ouvre une grotte étroite. Ils pensent que cette fois-ci, la machine ne peut plus rien contre eux.
La machine, pleine d'obstination, escalade la falaise et obture la grotte pour asphyxier ses ennemis. Ils tentent d'abord une concession sur le fait que deux plus deux égale sept. Elle leur prend alors la tête avec d'autres opérations. Trurl craque et se remet à proclamer que deux plus deux égale quatre. La machine se déchaîne alors.
Pour faire crouler la voûte de la grotte, elle frappe violemment la paroi de la montagne. Mais cela produit une avalanche, et notre pauvre machine stupide subit le sort de Roland à Roncevaux. Son corps est écrasé sous une roche noire. Son âme en s'exhalant dit «deux plus deux font sept».
http://lutecium.org/stp/cochonfucius/machine-de-lem.html
La machine stupide est haute et massive comme un immeuble de huit étages, et peut néanmoins se promener un peu partout. Elle peut aussi, en principe, effectuer divers calculs. Trurl fignole sa décoration: peinture blanche, du mauve sur les bordures, une touche d'orange pour le fronton. Puis il lui pose la question rituelle: combien font deux plus deux?
Sept, répond-elle d'une voix caverneuse. Klapaucius, passant par là, en l'entendant s'en amusa. Mais Trurl, furieux, frappe la machine à coups de pieds, jusqu'à la mettre en grande colère. Elle hurle de rage, insiste pour que deux et deux fassent sept, et se dispose à piétiner sauvagement ses contradicteurs. Ils fuient vers un village, escomptant qu'elle ne pourra emprunter les étroites ruelles. Cependant, elle se fraie un chemin en démolissant les maisons séquentiellement, sans même ralentir.
Les malheureux constructeurs ont trouvé refuge dans la cave de la mairie, mais les conseillers municipaux, à la demande de la machine qui les menace, forcent Trurl et Klapaucius à se diriger vers une montagne. Ils escaladent une falaise où s'ouvre une grotte étroite. Ils pensent que cette fois-ci, la machine ne peut plus rien contre eux.
La machine, pleine d'obstination, escalade la falaise et obture la grotte pour asphyxier ses ennemis. Ils tentent d'abord une concession sur le fait que deux plus deux égale sept. Elle leur prend alors la tête avec d'autres opérations. Trurl craque et se remet à proclamer que deux plus deux égale quatre. La machine se déchaîne alors.
Pour faire crouler la voûte de la grotte, elle frappe violemment la paroi de la montagne. Mais cela produit une avalanche, et notre pauvre machine stupide subit le sort de Roland à Roncevaux. Son corps est écrasé sous une roche noire. Son âme en s'exhalant dit «deux plus deux font sept».
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