Tout simplement parce que...
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Tout simplement parce que...
... c'est beau !
Le Christ sort au matin de la vieille maison fatiguée du monde. Il a une trentaine d'années. Il n'emporte rien avec lui. Il commence sa vie buissonnière dont, après sa disparition, ses amis recueillent des lambeaux. La joie de l'air contre ses tempes, les confidences de l'eau entre ses mains, les éblouissements des renards qui croisaient son chemin - de tout cela rien ne nous est parvenu. Quelques paroles dont la pluparts empruntent leur beauté à l'univers patient des bergers, des pêcheurs, des viticulteurs : voilà tout ce qui reste du passage sur la terre du plus grand des poètes. Car c'est être poète que regarder la vie et la mort en face, et réveiller les étoiles dans le néant des cœurs. Les commentateurs ont usé jusqu'à la corde ces paroles de l'errant. Elles résistent. Le simple est inépuisable. Comme les frelons sur une poire tombée dans l'herbe, ainsi s'agitent les théologiens, agglutinés autour des larmes d'un visage si humain qu'il en devenait divin.
"Mon dieu, mon dieu, pourquoi m'as-tu abandonné ?" Cette parole du Christ est la parole la plus amoureuse qui soit. Chacun en connaît la vibration intime. Aucune vie ne peut faire l'économie de ce cri. Cette parole est le cœur de l'amour, sa flamme qui tremble, se couche et ne s'éteint pas. Elle est aussi la seule preuve de l'existence de Dieu : on ne s'adresse pas ainsi au néant. On ne fait pas de reproches au vide.
Après plus rien - l'arrachement du souffle, l'énergie qui déserte ce qui n'est plus que chair pourrissante. Cette dernière flambée de la parole fait du Christ mieux qu'un ange : notre frère angoissé et fragile. "Mon dieu, mon dieu pourquoi m'as-tu abandonné ? " Ce cri qui s'en va exploser contre la gueule de marbre d'un Dieu muet, fait de celui qui le jette notre intime, le plus proche d'entre les proches : nous-même quand la confiance s'en va de nous comme le sang par une veine coupée et que nous continuons à parler amoureusement à ce qui nous tue.
Il faut que le noir s'accentue pour que la première étoile apparaisse. Christian Bobin : "L'homme-joie" L'Iconoclaste Paris 2012
Imala
Le Christ sort au matin de la vieille maison fatiguée du monde. Il a une trentaine d'années. Il n'emporte rien avec lui. Il commence sa vie buissonnière dont, après sa disparition, ses amis recueillent des lambeaux. La joie de l'air contre ses tempes, les confidences de l'eau entre ses mains, les éblouissements des renards qui croisaient son chemin - de tout cela rien ne nous est parvenu. Quelques paroles dont la pluparts empruntent leur beauté à l'univers patient des bergers, des pêcheurs, des viticulteurs : voilà tout ce qui reste du passage sur la terre du plus grand des poètes. Car c'est être poète que regarder la vie et la mort en face, et réveiller les étoiles dans le néant des cœurs. Les commentateurs ont usé jusqu'à la corde ces paroles de l'errant. Elles résistent. Le simple est inépuisable. Comme les frelons sur une poire tombée dans l'herbe, ainsi s'agitent les théologiens, agglutinés autour des larmes d'un visage si humain qu'il en devenait divin.
"Mon dieu, mon dieu, pourquoi m'as-tu abandonné ?" Cette parole du Christ est la parole la plus amoureuse qui soit. Chacun en connaît la vibration intime. Aucune vie ne peut faire l'économie de ce cri. Cette parole est le cœur de l'amour, sa flamme qui tremble, se couche et ne s'éteint pas. Elle est aussi la seule preuve de l'existence de Dieu : on ne s'adresse pas ainsi au néant. On ne fait pas de reproches au vide.
Après plus rien - l'arrachement du souffle, l'énergie qui déserte ce qui n'est plus que chair pourrissante. Cette dernière flambée de la parole fait du Christ mieux qu'un ange : notre frère angoissé et fragile. "Mon dieu, mon dieu pourquoi m'as-tu abandonné ? " Ce cri qui s'en va exploser contre la gueule de marbre d'un Dieu muet, fait de celui qui le jette notre intime, le plus proche d'entre les proches : nous-même quand la confiance s'en va de nous comme le sang par une veine coupée et que nous continuons à parler amoureusement à ce qui nous tue.
Il faut que le noir s'accentue pour que la première étoile apparaisse. Christian Bobin : "L'homme-joie" L'Iconoclaste Paris 2012
Imala
Imala- Maître du Relatif et de l'Absolu
- Nombre de messages : 1239
Localisation : Près des étoiles
Identité métaphysique : Gnostique
Humeur : Tranquille
Date d'inscription : 21/05/2008
Re: Tout simplement parce que...
Bonjour Imala,
Moi athée, je dirais plutôt:
"dieu se bat pour naître en l'homme quand l'homme se bat pour n'être pas dieu..."
Dieu se bat pour naître en l'homme quand l'homme se bat pour naître en Dieu...
Moi athée, je dirais plutôt:
"dieu se bat pour naître en l'homme quand l'homme se bat pour n'être pas dieu..."
_________________
- Méfie-toi du boeuf par devant, de la mule par derrière et du moine de tous les côtés.
Cervantes
Re: Tout simplement parce que...
Coucou Jipé,
"dieu se bat pour naître en l'homme quand l'homme se bat pour n'être pas dieu..."
... Tu ne sais pas ce que tu perds...
Sinon... toi, ça va ?
Imala
"dieu se bat pour naître en l'homme quand l'homme se bat pour n'être pas dieu..."
... Tu ne sais pas ce que tu perds...
Sinon... toi, ça va ?
Imala
Imala- Maître du Relatif et de l'Absolu
- Nombre de messages : 1239
Localisation : Près des étoiles
Identité métaphysique : Gnostique
Humeur : Tranquille
Date d'inscription : 21/05/2008
Re: Tout simplement parce que...
Vi très bien, j'espère que toi aussi
_________________
- Méfie-toi du boeuf par devant, de la mule par derrière et du moine de tous les côtés.
Cervantes
Re: Tout simplement parce que...
Vi très bien, j'espère que toi aussi
Oui, merci !
et pour 2014 "Le mourant dit qu'il va aller compter les étoiles et qu'il reviendra quand il les aura toutes comptées".
Compte les étoiles beau docteur, mais surtout reste vivant, et lorsque tu les auras toutes comptées, reviens, et dis-nous comment c'était, et combien il y en a... Fais-nous rêver !
Imala
Oui, merci !
et pour 2014 "Le mourant dit qu'il va aller compter les étoiles et qu'il reviendra quand il les aura toutes comptées".
Compte les étoiles beau docteur, mais surtout reste vivant, et lorsque tu les auras toutes comptées, reviens, et dis-nous comment c'était, et combien il y en a... Fais-nous rêver !
Imala
Imala- Maître du Relatif et de l'Absolu
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