Re: POUR OU CONTRE LA DÉPÉNALISATION DE L'EUTHANASIE ? 4 IÈME PARTIE

[gaston21]

Euthanasie : "II est temps que le législateur consacre ce nouveau droit de l’homme du 21è siècle" Manuel Valls 2009.
La déclaration de Valls en 2009 relative à l'euthanasie. Il faut espérer qu'il n'a pas changé d'avis et qu'il s'imposera face au grand mou...

[Magnus]

Etre pour la dépénalisation c'est permettre d'autres choix et n'en imposer aucun.

Etre contre l'euthanasie pour soi-même fait partie du choix laissé par la dépénalisation.
Mais malheureusement, la plupart des anti-euthanasie pour eux-mêmes veulent étendre leur choix à tout le monde !
Comme je l'ai déjà dit mille fois, ils refusent le libre-choix, ils veulent un non-choix.
D'un côté (la dépénalisation) le respect du choix de chacun.
De l'autre (le refus de la dépénalisation) le non-respect du choix de chacun... .

[Ladysan]

D'où l'étude de ce problème pour les nouvelles extensions de la loi. (Mais ça traîne...)
Problème qui aurait pu être réglé beaucoup plus tôt en insérant la maladie d'Alzheimer dans les cas d'inconscience, tout simplement.
Dès le départ, la maladie d'Alzheimer aura été la grande oubliée de la loi.

Non, pas oubliée, Magnus, mais si l’extension de la loi traîne, c’est parce qu’il n’existe pas de frontières délimitant le vieillissement normal et la maladie d’Alzheimer avec les autres démences, et puis aussi parce que l’évolution de la maladie suit généralement certaines étapes ou stades. Aussi parce que les symptômes, l’ordre de leur apparition, et la durée de chacun des stades de la maladie varie selon les personnes et dans la plupart des cas, (comme celui de ma voisine par exemple), progresse  très lentement.  Les symptômes de la maladie chez elle ont commencés il y a 7 ans, (à l’âge de 74 ans) et depuis est sous surveillance médicale à domicile 24/24. Même si l’évolution de la maladie est irréversible, les traitements actuels peuvent souvent ralentir l’évolution de la maladie.
La semaine dernière, suite au décès de son époux, la fille de cette dame, (Psychothérapeute) ne pouvant plus assumer financièrement les soins à domicile, elle a été placée en maison de retraite. Comme je suis assez proche de cette famille, et que j’ai suivi l’évolution de sa maladie, je sais que même les médecins ne sont pas parvenus à affirmer ou infirmer si sa maladie était due à une démence précoce ou à la maladie d’Alzheimer. ..
Je précise que cette dame est physiquement complètement dépendante et semble vivre sur la planète de ses anciens souvenirs. (Actuellement, elle reconnaît à peine sa fille). Il m’est arrivé d’avoir de longues « conversations » avec elle, où elle me raconte qu’elle est fatiguée parce qu'elle a cuisiné, lessivé, repassé et fait ses courses alors qu’elle est restée figée toute la journée dans son relax…
J'éprouve donc encore quelques réticences à me prononcer sur l’extension de la loi sur la maladie d’Alzheimer, (pour les autres) car je me pose encore trop de questions sur la souffrance psychologique que pourrait ou ne pas éprouver une personne qui n'est plus tout à fait consciente, et cela même si personnellement j’ai déjà pris des dispositions (au cas ou) à partir d’un certain stade de la maladie, et cela, loi ou pas loi, car je ne conçois pas le fait que l'on puisse m'obliger à la prison à vie. 
Dans une société ou l'on ne fait que parler de liberté, je ne vois pas pourquoi l'on refuserait à chacun le droit de décider de sa propre vie. Si la loi ne passe pas, je suis prête à l'enfreindre sans pour cela impliquer mon entourage dans cette décision...Et qu'aucune loi, ne saurait "m'interdire"...

[Magnus]

Ok, merci pour tes précisions, Ladysan.
Mais à propos de :

cette dame semble vivre sur la planète de ses anciens souvenirs

j'ai connu un Alzheimer qui par moment semblait avoir des visions qui le laissaient béat d'admiration, et à d'autres moments, surtout la nuit, même si les lampes restaient allumées, des visions qui le faisaient hurler d'épouvante.
Sa conjointe s'occupait de lui jour et nuit et, après deux ans, a failli péter un câble !

[Ladysan]

Tiré d’un article de Monsieur Léonard…

L'archevêque  met également en garde contre une nouvelle extension de la loi sur l'euthanasie. "Que se passera-t-il si elle est acceptée dans le cas de personnes âgées fatiguées de la vie où désirant ne pas être un fardeau pour leur entourage? Les médias présentent les demandeurs d'euthanasie comme des personnes généreuses, en citant à titre d'exemple un écrivain et un prix Nobel (probablement Hugo Claus en Christian de Duve, ndlr). Les personnes qui ne rendront pas leur dernier souffle à temps et discrètement seront-ils considérés comme des égoïstes?"

Source :
Bien sur que non, je ne vois personnellement aucun égoïsme de la part des non-demandeurs...Il parle comme si la loi était une pression exercée sur des patients non demandeurs. Tout le monde reste libre d'aller jusqu'au bout de ses souffrances...
Quand va-t-on comprendre la différence qu'il y a entre un non-choix et un libre choix comme l'a si bien spécifié Magnus ?
Cette loi ne viserait qu'à "consentir" un libre choix, ce n'est pourtant pas si difficile à comprendre. Il n'est donc pas question de considérer les non-demandeurs d'égoïstes mais de choix personnel, car nous n'avons pas tous la même approche face à la mort.

[Bulle]

Suite du  débat...