Sagesse du pluvian
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Harpe votive
Prêtre d’Horus, bénis mes douze cordes
En invoquant le puissant dieu Bélier ;
Qu’un air résonne entre ces grands piliers,
Emplis ta coupe, il faut qu”elle déborde.
Pour les démons, pas de miséricorde,
Par tes propos tu dois les humilier ;
Que chaque soir ils meurent par milliers,
S’ils vont en mer, je veux qu’ils se sabordent.
Qu’ils souffrent donc, ils l’auront bien cherché ;
Qu’ils tombent morts sous les traits d’un archer,
Ou qu’une lance en plein coeur les transperce.
Maudis aussi leur nom et leur portrait,
Que, sans pitié, du monde ils soient soustraits,
Qu’aux quatre vents leurs cendres se dispersent.
Felix Episcopus
Repose en paix, bienheureux Dupanloup,
Et que ton âme en Paradis frétille ;
Bien entouré d’angelettes gentilles,
D’être passé ne t’ennuie pas beaucoup
Devant Marie tu te mets à genoux,
Qui du Seigneur est la plus noble fille ;
Pour tes péchés, pour ces quelques broutilles,
Ils sont cléments, elle et son tendre époux.
Ton corps défunt qui repose en la fosse
Ne goûte plus les viandes ni les sauces ;
Son bel organe, il ne peut en user.
Mais quant à l’âme, elle brûle, au contraire,
D’un vif désir, et ne s’y peut soustraire ;
Mais elle a soin de n’en pas abuser.
___________________________
http://www.google.com/search?q=Dupanloup+%22forum-metaphysique.com%22
Hôtes de ces bois
Nous fûmes célébrés par Jean de La Fontaine,
Sous son arbre il pouvait rêvasser tout un jour;
Peut-être songeait-il à de vaines amours,
À moins qu’il ne jugeât la condition humaine.
Il regardait sans fin chuter les fruits du chêne,
Se félicitant qu’ils ne fussent pas trop lourds ;
Nos voix ne tombaient point dans l’oreille d’un sourd,
Car au fil de son oeuvre il nous mettait en scène.
Il sut représenter notre âme et notre corps,
Il disait notre vie ainsi que notre mort ;
Nous disions entre nous « Cet homme nous ressemble ».
Qui sait quelle valeur nous eûmes, à ses yeux ?
Sans doute il nous tenait pour des enfants de Dieu,
Non pour des agrégats que le hasard assemble.
Re: Sagesse du pluvian
C’Est sans compter que la forme est le vide et que le vide est la forme, autrement dit que les enfants de Dieu sont vides, et que le vide n’est rien d’autre que les enfants de Dieu... N’est-ce pas ? :-)
loofrg- Seigneur de la Métaphysique
- Nombre de messages : 11439
Localisation : Lot
Identité métaphysique : Abeille
Humeur : Emeraude
Date d'inscription : 04/07/2018
Re: Sagesse du pluvian
Parce que le substrat d'un être matériel
est probablement du vide quantique, en effet.
est probablement du vide quantique, en effet.
Humble taverne
La Dame de ces lieux m’accueille avec bonté,
Que j’ai dès le départ en estime tenue ;
Car digne de respect je trouve sa fierté,
Et pleine de douceur sa franchise ingénue.
Elle m’offre un sourire, et j’en suis enchanté ;
Elle m’a révélé des saveurs inconnues,
Toujours joyeusement trinquant à ma santé ;
De mon anniversaire elle s’est souvenue.
— Tavernière jolie, à quoi donc penses-tu ?
— Je songe au cuisinier, qui, tout de blanc vêtu,
Se dépense, et jamais ses efforts ne ménage.
J’écoute sa réponse, et, tranquille, je bois
En espérant pour elle un bonheur sans nuages,
Cet aimable cuistot est bien chanceux, ma foi.
Héraldique presque municipale
D’un blason s’honore la ville,
D’un emblème des mauvais jours ;
Il ne s’orne d’aucune tour
Mais d’un poulet, c’est trop débile.
Qui nous dira par quel mobile
Agit l’héraldiste balourd ?
Voulut-il avoir de l’humour ?
Déversa-t-il son atrabile ?
Quand je dis ce blasonnement,
Je m’étouffe, tout bonnement,
Ne riez pas de moi, vous autres.
Cependant, faut-il s’énerver ?
Mieux vaut le calme conserver,
Riez donc, je bois à la vôtre.
La nuit insoumise
Un fort hibou des vivres amassait,
Pour attirer les souris vagabondes ;
Il le faisait par sagesse profonde,
Ce vieux rusé, c’est ainsi qu’il chassait.
Chaque rongeur ainsi se nourrissait,
Qui savourait les bonnes graines blondes ;
Leur panse alors devenait un peu ronde,
Le prédateur sa table enrichissait.
Car il faut bien que tout le monde vive,
Tant pis pour vous, créatures chétives ;
Vous n’irez plus nos réserves pillant.
Pour chaque nuit doit venir une aurore,
Ne la verra que celui qui dévore
Ses invités, ses malchanceux clients.
Quitter le nid
Un peu de mélancolie
Quand il me faut changer d’air ;
Un peu de mon coeur se perd,
Car cet exil me spolie.
Il fallut bouger, c’est clair,
Par raison, non par folie ;
Mais mon âme s’exfolie
En quittant son univers.
Tant de jours, tant de saisons
Dans mon ancienne maison !
Tant de mots, tant de silence…
Tout cela doit s’effacer,
Il faut maintenant passer
Par des temps de nonchalance.
Perdition
La forteresse périra,
Elle qui cultivait le vice ;
Le garde pendant son service
Un autre garde frappera.
Ils seront mangés par les rats,
Par des rongeurs à courtes cuisses ;
Nul n’ira se planquer en Suisse,
Tous seront dans de mauvais draps.
Ainsi finira votre histoire ;
Vous n’eûtes rien de méritoire,
Puis vous vous êtes trop vantés.
Vous serez dispersés dans l’onde
La plus froide, la plus profonde ;
Moi je bois à votre santé.
Planète Flashbacandra
Le soleil rougit tous les soirs,
Quand les djinns pourchassent les fées ;
Les rayons d’Alpha de Céphée
Semblent des reflets d’encensoir.
La lune est un petit brûloir,
Les galaxies sont assoiffées ;
Quelques vestales décoiffées
S’abandonnent au nonchaloir.
Au désert, un bouc émissaire
Affronte un cruel adversaire,
Un sombre démon sans aveu.
L’apôtre dit des paraboles,
Cela fait rire ses neveux ;
La nuit s’avance, et le temps vole.
Grenouille archiviste
Je suis de ce marais la fidèle mémoire,
Je connais des récits du temps des chevaliers ;
Je fais à ma grande oeuvre un apport journalier,
Je montre avec fierté cet imposant grimoire.
Par plaisir j’accomplis ce labeur méritoire
Dans lequel j’investis un effort régulier ;
Traitant du général et du particulier,
Ce recueil constitue une mine d’histoires.
Un érudit me dit chercheuse de lumière
Or, telle ne fut point ma vocation première ;
Car je me contentais de bondir dans les champs.
Mais jamais je ne fus frivole ni coureuse,
Je n’entretins jamais de funestes penchants ;
Car très tôt j’entrepris ma tâche rigoureuse.
La Très Simple Trinité
Ces hypostases sont à portée des enfants,
Les polytechniciens eux-mêmes les comprennent ;
Toi qui es leur parente, ô Vierge Souveraine,
Tu sais que leur pouvoir est du mal triomphant.
Pour eux, point d’holocauste, ils se vivent de vent,
Ce sont de doux esprits qui personne n’enchaînent ;
Comme juge, aucun d’eux ne siège sous un chêne,
Les péchés des humains les font rire, souvent.
Dans la noire magie nullement ils ne trempent,
Ils ne demandent point que devant eux l’on rampe;
Ils n’oseraient jamais maudire un trépassé.
Protecteurs des hameaux, protecteurs des villages,
Ils sont fort indulgents pour les femmes volages,
Lesquelles fréquemment ce culte ont embrassé.
Re: Sagesse du pluvian
La vache ! qu'est-ce qu'elle est belle celle là !
loofrg- Seigneur de la Métaphysique
- Nombre de messages : 11439
Localisation : Lot
Identité métaphysique : Abeille
Humeur : Emeraude
Date d'inscription : 04/07/2018
Confession d’un masque
Je ne me trouve pas digne de ceux que j’aime,
Moi qui veux cependant rester dans leur regard ;
De me dissimuler je veux ignorer l’art,
Je veux me dévoiler au long de mes poèmes.
Il faut que tout soit clair et que je sois moi-même,
Cependant, suis-je prêt pour ce nouveau départ ?
Comment pourrais-je donc savoir s’il est trop tard ?
Je n’aime pas traiter ce genre de problèmes.
Peut-être qu’illusoire est toute vérité,
Il serait alors vain de chercher la lumière ;
Ainsi chante mon coeur, tel le coq de Saint Pierre.
Cet apôtre lui-même a lourdement fauté,
Ayant de son chemin négligé cette ornière ;
Et ces causes d’erreur, comment les éviter ?
Fleur océanique
Un spectre végétal plane au-dessus du port,
C’est celui d’une fleur qui mourut au rivage
En un lieu que parfois la tempête ravage ;
La fleur, par temps de vent, se souvient de sa mort.
Tu la vois des pêcheurs applaudir les efforts,
Sa magique présence exalte leur courage ;
À chaque frêle nef que menace un naufrage
Elle offre de l’espoir, face à ce mauvais sort.
Lorsque le vent du Nord est plus froid que la glace,
Que vers d’autres climats les oiseaux se déplacent,
Elle apporte aux marins les rêves les plus doux.
Lorsqu’un triste noyé sur la grève repose,
Elle met du soleil sous ses paupières closes ;
Ce malheureux se dit qu’à la mort il prend goût.
Monstre inattentif
C’est l’animal le plus distrait,
Lui qui de ses pareils diffère;
En désordre sont ses affaires,
Du monde il se met en retrait.
Il boit, ce n’est pas un secret,
Car jamais il n’en fit mystère ;
Il naquit dans le Finistère
Et s’en éloigna sans regret.
Des monstres il n’est pas le pire ;
Les djinns des infernaux empires
Sont plus déplaisants mille fois.
Il parle avec les hirondelles
Qui ne lui sont guère fidèles ;
Ça lui est fort égal, ma foi.
Dolmen tombal
Autour du monument, nulle présence humaine,
Même les animaux ces parages ont fui :
Sinistres sont les jours, infernales les nuits,
Porteuse de malheur est l’eau e la fontaine.
À minuit l’on entend pleurer une âme en peine,
Mais tu ne verras rien sous la lune qui luit;
Dix mille feux follets sont par l’enfer conduits,
Garde-toi d’écouter leur triste cantilène.
Les morts sont délivrés de leurs terrestres liens,
Cependant, pour longtemps l’inframonde les tient ;
Leur soif de liberté n’est donc pas assouvie.
Aussi, je ne suis pas pressé de m’en aller ;
Tant qu’il me reste un peu de pente à dévaler,
Tu ne m’entendras pas me plaindre de la vie.
Solitaire et pensif
Cet ermite chenu s’est du monde écarté,
Il se nourrit de fruits et de soupes épaisses ;
Ses proches voisins sont le faune et la faunesse
Qui ne se prennent point pour des divinités.
Les jours de pleine lune, il les entend chanter,
Cela lui convient mieux que les mots de la messe ;
Il parle à la dryade aux yeux pleins de promesses,
Décidément, ces lieux sont fort bien fréquentés.
Il admire les fleurs, à la saison nouvelle,
Découvrant les secrets que leurs parfums révèlent ;
Il parcourt à loisir les sous-bois lumineux.
Pour mener cette vie, nul besoin d’artifices,
Nul animal ne tient des propos venimeux ;
Jamais de compromis, jamais de sacrifice.
Cases hexagonales
On y voit un fou rouge, un fou bleu, un fou blanc,
Marchant en diagonale, ancestrale coutume ;
Un scribe est auprès d’eux, qui de sa fine plume
Note sur un carnet leurs déplacements lents.
Trois joueurs sont assis, ni buvant, ni parlant,
Totalement au jeu, mais j’en vois un qui fume ;
Son visage est baigné d’aromatique brume,
La nicotine est là pour aider son talent.
Tactiques ambitions, stratégiques pensées,
Ils ne mesurent point l’énergie dépensée
Les pièces sont poussées par une main de fer.
Perdre n’amène point une honte éternelle,
Leur lutte est bien courtoise et reste fraternelle ;
C’est un passage ardu, ce n’est pas un enfer.
=================================
https://www.forum-metaphysique.com/t11730p25-traductions#598685
Chat ministre
Je ne mettrai jamais le royaume à l’envers,
Vu le peu d’intérêt qu’aux affaires je porte ;
Qu’il vienne des souris, c’est tout ce qui m’importe,
Et que le grand palais soit bien chauffé, l’hiver.
Je veux des gueuletons de quatre-vingts couverts,
Ça m’offre plus de choix dans les plats que j’emporte ;
Assez discrètement, sinon, je me comporte,
Surtout quand, dans ma vie, rien ne va de travers.I
Je veux terroriser les oiseaux de la plaine
Je veux débobiner les pelotes de laine,
Ce seront mes plaisirs, le reste est peu de chose.
Je n’ai pas d’ambition, mon programme est réduit,
Car je laisse filer tout ce qui se produit,
Des litiges d’humains, ce sont de vaines causes.
Prédestination
Si tu sais ton destin, sache que c’est en vain,
Contente-toi d’aller par les routes tracées ;
Ton âme n’est point là pour être menacée
Ni pour se croire prise en d’invisibles mains.
Profite librement de tes jours incertains,
Ne laisse pas surgir de sinistres pensées ;
À personne ne fais de demande insensée,
En agissant ainsi, tu n’aurais que dédain.
Sache-le, cher lecteur, la vie est peu de chose,
De faible valeur sont les biens qu’elle propose ;
Certains jours, cependant, peuvent se montrer doux.
Lune et soleil au ciel pour nous tous sont les mêmes,
Il faut vivre à loisir, parler à ceux qu’on aime,
Et savourer les mots des sages et des fous.
Langue des mains
Un geste quelquefois remplace un mot courant,
Ainsi l’on communique au milieu de la foule ;
Si ce n’est pas compris, tout au moins, ça défoule,
Mais, la plupart du temps,c’est assez transparent.
On peut en obtenir quelques effets marrants,
Sans élever le ton, et sans se mettre en boule ;
On peut donner à voir une forme qu’on moule,
Les gens ont pour cela des codes différents.
Cela permet aussi l’humour et l’ironie,
Aussi la métaphore, et l’heureuse harmonie,
Sans devoir pour cela faire entendre sa voix.
Les plus forts d’entre nous savent mimer le rire
Et sans fausse pudeur leurs impressions décrire ;
Comme les mots parlés, les gestes ont leurs lois.
Fontaine des Trois Grâces
Sous la pression, l’eau s’écoule en flots larges,
Tout au sommet, celles dont tu rêvais ;
Trois femmes dont les corps sont fort bien faits,
Qui volontiers de t’égayer se chargent.
De leurs portraits le scribe orna la marge
D’un bref traité sur ce monde imparfait ;
C’était un gars qui leurs trois noms savait.
Les lui apprit l’instituteur de Garges.
Elles sont nées dans des temps très lointains,
Peu d’érudits connaissent leur histoire ;
Plusieurs détails pour eux sont incertains.
De ces chercheurs défaille la mémoire,
Ce qui jamais ne bride leur entrain ;
Fort rarement un doute les étreint.
Fontaine par Jacky Dumergue et jbb (merci à Franquin)
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