Fantômes et culpabilité

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Message par Thierry Mer 4 Nov 2009 - 23:22

Hélène. Trois autres visites. Des heures entre ses mains, des plongées intérieures, des flux d’énergie, des mots comme des scalpels, tranchant les vieilles écorces, les armures invalidantes, des paroles chirurgicales, affûtées, une précision infaillible. Il ne résistait plus. Une évidence. La vérité.

« Comment veux-tu que ton dos vous porte tous les deux ? Il ne peut pas supporter un tel fardeau. Il faut que tu le poses. Christian aussi en sera libéré. Il ne peut pas partir puisque tu le retiens. Il n’a pas décidé d’être là. C’est toi qui l’emprisonnes avec tes regrets, ta culpabilité, ton identification. Tu n’existes qu’à travers cette histoire et profondément, là où ton mental se perd, tu crois que tu ne peux pas vivre sans ce passé. Tu t’y accroches comme une huître à son rocher. C’est inconscient bien entendu mais les dégâts sont gigantesques. Tu n’es pas là, dans l’instant, tu vis ailleurs, dans une dimension psychologique. Et ton corps n’en peut plus. »

Il écoutait sans aucun refus, sans aucune résistance, c’était impossible de ne pas admettre la vérité.

« La première fois que tu es entré, Christian était là, je le voyais, tu le portais, une âme violette, alourdie elle aussi, vieillie par ta propre souffrance. Vous êtes tous les deux des victimes et il n’y a que toi qui puisses vous libérer. Christian attend que tu l’autorises à partir en abandonnant la culpabilité que tu traînes et qui le rattache à toi. Il a besoin que tu t’éveilles. Il sait que tu souffres et il s’en veut. Son âme est emprisonnée dans ton histoire. »

Il n’en avait rien dit à Leslie. Ca n’était pas racontable.
Un regret. Ca n’est pas elle qui ne pouvait pas comprendre mais lui qui ne savait pas en parler. Comme une honte aussi. Tout ce gâchis.

« Inutile de regretter. »
Hélène.
« Tu ne pouvais rien prévoir. Ca ne t’appartenait pas. C’est le chemin que tu as choisi. Il y a longtemps. Cette vie est nécessaire pour ton évolution. Elle n’appartient pas à ton mental mais à ton âme. »
Impossible à comprendre. Et il ne fallait pas chercher à comprendre. Pas avec le mental.
« Les choix de l’âme peuvent paraître redoutables mais elle sait où elle va. Elle sait ce dont elle a besoin. Laisse faire. »

Laisser faire. Il s’y était attaché. Lâcher les résistances. Cette impression d’être conditionné, influencé, manipulé. Il avait essayé d’admettre l’idée que c’était nécessaire, qu’il était inutile de lutter, que tout avait un sens. Même s’il ne le comprenait pas. Que ça finirait par le mener quelque part, qu’un nouvel espace s’ouvrirait un jour. C’était peut-être déjà le cas avec cette guérison miraculeuse. L’âme en avait besoin. Même si le mental en souffrait. Et qu’il trouvait dans cette souffrance une identification qui le servait.
Des jours et des nuits de pensées ressassées. Un chaos étrange. Comme si dans ce fatras existait une volonté cachée, un cheminement désiré. Christian, l’hôpital, la douleur, les hernies, le goût de la mort. Aucun hasard là-dedans. Un chemin de croix pour grandir. Le choix de l’âme à laquelle il appartenait.
Accepter. Laisser faire.

« Quand tu les comprends, les choses sont ce qu’elles sont. Quand tu ne les comprends pas, les choses sont ce qu’elles sont. »
Hélène. Elle devait apparaître. C’était nécessaire et déjà établi.
Un plan minutieusement élaboré.

Ces marches la nuit, ce magma de forces en lui, impossible de dormir. Une lampe frontale lorsque la nuit était trop sombre. Des marées de questions sur le rythme de ses pas. Dieu. Il n’aimait pas le nom, les hommes l’avaient tellement souillé.
L’Un.
Etait-ce lui qui avait programmé un chemin aussi douloureux ? Connaissait-il déjà l’issue ? Hélène avait-elle été le fil conducteur de ses intentions ? Un canal d’énergie. C’était au-delà de la raison. Personne ne comprenait cette rémission. Cette magie des pas qui se succèdent. Ce sourire intérieur qui ne le quittait plus, cette joie incompressible, inaltérable, cette chaleur dans son corps, comme un noyau en fusion. Un flux vital libéré. Comme si la raison éteinte ne pouvait plus maintenir enfermée la conscience du lien. Une connexion indescriptible.
La vie pouvait-elle souffrir des errances du mental au point de se détruire ? N’était-ce pas son amour retrouvé de cette vie qui avait permis la guérison ? Cette épuration de son mental, l’éveil de sa conscience, l’abandon, l’acceptation, tout ce qu’il avait découvert. La vie pouvait-elle se guérir ? Aucune intervention divine. Juste le flux vital qui se nourrit de l’amour qu’on lui porte.
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Message par Thierry Mer 4 Nov 2009 - 23:28

Voilà.
Christian était là, depuis tout ce temps. La première hernie, c'était mon mental, ma culpabilité, le fardeau de ma honte. La deuxième, c'était le poids de son "fantôme", il était accroché à ma douleur et ne pouvait pas partir.
Les trois autres ont été la dernière tentative qu'on me proposait pour comprendre. Je devais aller jusqu'au bout pour nous libérer.
Tous ces "rêves", toutes ces sensations inexplicables, cette "présence" que je ressentais comme quelqu'un qui me touchait, cette tristesse insondable qui me rongeait parfois, sans raison, ce goût immonde de la mort, cette odeur en moi, comme de la viande pourrie, ça n'était pas que mon imagination...

Mais comment le prouver ?...
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Message par Radha2 Jeu 5 Nov 2009 - 5:19

C 'est intense Thierry

La preuve est pour soi et le partage pour les autres...

Merci.

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Message par JO Jeu 5 Nov 2009 - 11:48

Tu ne pouvais rien prévoir. Ca ne t’appartenait pas. C’est le chemin que tu as choisi. Il y a longtemps. Cette vie est nécessaire pour ton évolution. Elle n’appartient pas à ton mental mais à ton âme. »
Impossible à comprendre. Et il ne fallait pas chercher à comprendre. Pas avec le mental.
« Les choix de l’âme peuvent paraître redoutables mais elle sait où elle va. Elle sait ce dont elle a besoin. Laisse faire. »


Texte intense et belle écriture : merci .

Ce que je remets en gras pourrait faire l'objet d'une réflexion , en commun .
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Message par Thierry Jeu 5 Nov 2009 - 18:53

Pour éviter toutes mauvaises interprétations, il n'était pas question pour moi de faire de la pub pour ce "livre" étant donné qu'il n'est pas publié. Aucun éditeur n'en veut. Trois refus depuis le mois de mars.
Juste une précision à laquelle je n'avais pas pensé hier.
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Message par Opaline Jeu 5 Nov 2009 - 19:50

Thierry
Quel émouvant témoignage !
Tu parles de honte parce qu'un homme ne "doit" pas se répandre en sensibilité et se laisser atteindre par le désespoir mais moi je serais fière si j'avais ton humanité.
Il est humain de se battre pour soulager et réduire les souffrances mais tout aussi humain de souffrir avec ceux qu'on aime. Le contraire serait indigne de notre humanité.
Tu as vécu cette terrible expérience beaucoup trop tôt et tu n'étais pas prêt à tout porter d'où ta réaction de fuite lorsque ton frère fut sauvé.
Il n'y a pas de regret à avoir, c'était dans l'ordre des choses pour un enfant de 16 ans.
Je viens de lire un article sur l'adolescence où il est dit qu'un cerveau d'ado n'est pas encore construit comme un cerveau d'adulte et donc , on ne peut attendre de l'ado qu'il réagisse comme un adulte.
Ton vécu le prouve une fois de plus !
Amitiés
.

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Message par Invité Jeu 5 Nov 2009 - 20:41

Merci beaucoup Thierry, quelle expérience profonde !
Opaline a écrit:
J'avoue que je serais très heureuse si on prouvait , un jour, que le contact avec le monde des défunt est possible.
Racontez, s'il vous plait, vos témoignages sont peut-être originaux !
Moi je peux citer l'expérience de ma soeur qui a vu le buste d'un vieil oncle à l'instant précis de sa mort (elle n'a appris sa mort que le lendemain).
Ce vieil oncle, qui aimait beaucoup ma soeur, est venu la voir avant de partir définitivement .
.
Mes expériences sont assez nombreuses parce que j'ai fait de la géobiologie pendant plusieurs années, et j'ai souvent fois été confrontée à des "fantômes". C'était même un peu devenu ma spécialité, au point que d'autres géobiologues venaient me consulter, mais j'ai tout arrêté parce que cela me dépassait et que je ne savais pas où étaient les limites de l'auto-suggestion, de l'illusion, ni la nature de ces phénomènes: trop flou.

J'en ai aussi quelques uns chez moi, pas dérangeants, mais certainement présents !

Rien d'original, cependant: mes récits ressembleraient à n'importe quel des milliers de récits: objets qui se déplacent, coups ou effleurements physiquement ressentis, recoupement de témoignages avec des gens qui n'en savaient rien et ont rapporté la même chose, et dans des cas moins directs: dialogues avec des "fantômes" qui révèles des détails connus par aucune personne présente. Il y a d'autres cas, mais ce serait si long à raconter... Disons que, bien que très sceptique de nature, il ne m'est plus possible d'ignorer ces phénomènes ou de les traiter d'illusoires. Il y a "quelque chose" à la limite de l'émotionnel et du physique (puisque qu'on sent des coups, des "froids", et que des objets se déplacent), mais je ne pourrais pas dire ce que c'est. Le plus plausible seraient des "âmes en souffrance", qui restent liées à un endroit ou à ne personne à cause d'un attachement émotionnel, et donc le "corps fantomatique" comporterait quand même une forme de matière physique très peu dense, visible dans la semi-obscurité (je les vois parfois, et je les sens très bien par le toucher, c'est très net, pas de doute possible). Dans certains cas, on peut envisager une "décharge émotionnelle" qui imprégnerait le lieu "d'ondes négatives" ressenties avec beaucoup de précision par des personnes plus réceptives, sans qu'il n'y faut pour cela d'"entité" consciente.
Mais même s'il s'git d'âmes en souffrance, cela ne "prouve" pas grand'chose parce que cet état est peut-être provisoire vers... un néant, ou autre chose ? Pour certains, ce serait cependant très dérangeant, par exemple pour ceux qui ne "croient" pas à une conscience possible en dehors du corps vivant.

Le problème est justement pour les témoins de raconter leurs expériences: en général, il ne le font pas: ils ont peur des moqueries. Et quand ils le racontent, ils n'ont pas les mots pour décrire les sensation, et surtout, s'ils ont eu peur, leur souvenir est déformé par leur émotion. Un livre très intéressant, bien de saison, est "les maisons hantées" de Camille Flammarion, hé oui: l'astronome ! lien

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Message par Thierry Jeu 5 Nov 2009 - 20:57

J'ai connu un prof de sciences, un homme très rationnel, cartésien, qui après la mort de sa femme, m'avait parlé de cas similaires chez lui. Des objets déplacés, des parfums, des sensations de "contact".
Je lui avais parlé de mon frère, on s'était peu à peu rapproché. C'est la montagne qui nous avait réuni.
Il est mort dans une avalanche il y a deux ans.
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Message par Invité Jeu 5 Nov 2009 - 21:07

ben oui, Thierry: si ce genre de témoignage venait de personnes fêlées, illuminées, déséquilibrées, on n'en tiendrait pas compte !

Ce qui est remarquable, c'est leur nombre. Dès qu'on se montre ouvert à ce sujet, tout le monde vient te raconter "ce qu'ils n'osaient dire à personne jusque maintenant". Et là, on tombe des nues ! On se rend compte que c'est très fréquent, presque banal...

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Message par Opaline Jeu 5 Nov 2009 - 21:25

Leela : Le problème est justement pour les témoins de raconter leurs expériences: en général, il ne le font pas: ils ont peur des moqueries.
Je comprends la prudence avec laquelle vous racontez vos expériences d'autant plus que l'environnement est généralement hostile à ces manifestations psychiques. Il peut même être dangereux d'en parler.
Voici Pourquoi :
Mon expérience est dure : j'ai consulté un jour un médecin en lui disant que j'étais très ennuyée mais télépathiquement et que je ne savais pas comment m'en sortir.
Imprudente que j'étais !
Sans me connaître et sans s'informer de mon passé psychique, elle m'a déclarée " paranoïaque hallucinatoire " et m'a envoyé dans une clinique psychiatrique pour un séjour d'un mois.
Je lui en veut beaucoup !
.

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Message par Geveil Jeu 5 Nov 2009 - 23:33

Le séjour en psychiatrie t-a-t'il débarassé des manifestations télépathiques ?
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Message par Invité Ven 6 Nov 2009 - 5:35

il y a beaucoup de "fous" qui n'en sont pas, c'est un drame. En parler plus permettrait peut-être d'éviter ce genre d'erreurs très destructives.

Une amie est voyante depuis tout petite: elle voit les "fantômes" aussi distinctement que nous voyons les humains, peut dialoguer avec eux. Petite, ces "êtres" faisaient partie du même monde, à ses yeux, et elle ne comprenait pas que les autres ne les voyaient pas. En grandissant, le problème est devenu de plus en plus aigu. Elle a appris à faire la distinction entre les êtres matériels et les autres, et à ne plus parler des seconds. Mais elle était de plus en plus mal dans sa peau puisque pour elle, ils étaient aussi réels. Heureusement elle a rencontré à temps quelqu'un qui lui a expliqué ce qu'elle voyait, et elle a pu rester équilibrée et assumer pleinement son don.

Il est grand temps que la médecine "officielle" se penche sur ce problème de façon objective et rationnelle. Il y a des médecins qui le font, surtout s'ils "voient" aussi, mais ils sont muselés.

Souvent, Opaline, le diagnostic est "schizophrénie", ce n'est pas mieux. N'hésite pas à raconter ton expérience.
blabla

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Message par JO Ven 6 Nov 2009 - 6:49

Tant que cette vie parallèle permet la vie ordinaire, on peut considérer que la psychiâtrie n'a rien à voir avec ce qu'on vit et qu'on reste "normal", opérationnel dans le monde matériel .
Le monde psychique est aussi vrai que l'autre et même plus : il s'inscrit, physiquement, dans l'activité cérébrale et modèle notre cerveau dès avant la naissance .
Le danger réside dans nos interprétations, qui peuvent être fausses, de la nature de ces phénomènes .
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Message par Opaline Ven 6 Nov 2009 - 14:17

Gereve a écrit:Le séjour en psychiatrie t-a-t'il débarassé des manifestations télépathiques ?

Bien sûr que non ! ni les traitements que j'ai pourtant pris sagement mais qui, en réalité, me rendais amorphe sans nécessité car il n'y avait aucune agressivité en moi.
Heureusement j'ai trouvé un psychiatre qui a compris et qui ne me raconte pas de fadaise du genre : " c'est votre imagination, la télépathie n'est pas possible sans l'accord de la personne (comme au cirque, l'argument)..etc..
Je suis comme Leela, je perçois des sensations physiques que je ne reconnais pas comme venant de moi car cela ne me ressemble pas mais je ne peux pas le prouver.
Oui JO, le danger est dans l'interprétation car le soin en dépend . Moi je n'ai eu aucune amélioration avec aucun traitement et même les portes se fermaient dès que je parlaient de télépathie. Ca c'est très dur !
Nous ne somme plus au moyen âge, tant mieux pour les télépathes mais nous n'avons toujours pas de réponses à ce problème.
.

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Message par Invité Ven 6 Nov 2009 - 18:08


Est-ce que tu es en relation avec d'autres personnes qui vivent cela aussi ? C'est très important ! (Tu peux me répondre en mp si tu préfères)

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Message par Opaline Ven 6 Nov 2009 - 19:25

leela a écrit:
Est-ce que tu es en relation avec d'autres personnes qui vivent cela aussi ? C'est très important ! (Tu peux me répondre en mp si tu préfères)
Non, les gens parlent très peu de ce genre de problème pour les raisons que tu sais : incompréhension de l'entourage, peur d'être accusé de folie, etc...
Moi, je n'ai aucun problème pour en parler car je me dis que mon témoignage pourrait peut-être aider d'autres personnes dans ce cas.
Il y a, aussi, le fait qu'on peut vivre une difficulté sans savoir d'où elle peut venir et on se l'attribue alors que c'est extérieur à nous. J'ai quelques exemples autour de moi et c'est le diable parce que je ne peux pas les aider.
De toutes façons, les problèmes isolent la personne et c'est un des buts recherchés. Pour ma part, j'avais quelques activités que j'ai été obligée d'arrêter. On ne peut pas tout gérer en même temps.
.

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Message par JO Sam 7 Nov 2009 - 9:08

Thierry, il me vient que plusieurs âmes proches de la tienne sont parties "devant". Pourquoi en concevoir de la culpabilité et ne pas voir qu'ils sont délivrés et te protègent, tendrement ? Et seront là, quand ce sera ton tour . Ils on fini de vivre leur destin personnel, qui a perdu toute intensité émotionnelle, désormais, comme un livre achevé : ne reste que l'intensité vécue . L'amour partagé.
J'ai eu de rares expériences de ce type, dont une : voix, joyeuse, émergée de mes larmes lors d'un anniversaire funèbre : "Mais c'est le jour de ma libération!". Voix aimée, reconnaissable et si inattendue , au milieu de mon affliction ...
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Message par Thierry Sam 7 Nov 2009 - 19:18

C'était si compliqué Jo, j'ai porté tout ça si longtemps, avec une telle détresse, c'était un tel fardeau. Je sais aujourd'hui ce que j'y ai appris. Il n'y a plus aucune culpabilité. Je sais que c'était leur chemin et le choix de mon âme de croiser leurs routes. J'ai mis longtemps à comprendre...


"Roger était arrivé le lendemain soir.

Il faisait les cent pas dans le couloir. Il avait besoin régulièrement de vider en marchant le trop plein de douleurs. Lui qui n’aimait pas particulièrement cette activité lancinante il avait découvert dans ces couloirs austères l’apaisement de ce baume, la quiétude de ces gestes simples, la tranquillité intérieure qui émanait de ces allers-retours. L’absence. Laisser tomber sous les semelles les chargements de pensées.
Une aide-soignante poussait un brancard roulant. Il avait regardé rapidement le visage éteint, le pansement volumineux qui entourait le crâne. Il avait cru reconnaître son ami de classe.
Chambre 21. Il avait vérifié l’identité du blessé auprès d’une infirmière. Il ne s’était pas trompé.
Elle avait raconté.

« Il roulait en mobylette derrière le tracteur de son père, ils avaient labouré un champ, ils rentraient à la ferme et le père a pilé pour éviter un chien. Ton copain n’a pas réagi assez vite. Il est venu s’empaler sur les barres de coupe. Une dans le crâne, elle a perforé le casque, une autre dans le poumon droit. Coma profond. Y’a pas beaucoup de chance qu’il s’en sorte d’après le chirurgien. Faut attendre. »

Il se souvient du ton dénué d’émotions. Un compte-rendu anodin, juste une énumération de faits, comme s’il s’agissait d’un objet abîmé, un pantin malmené, juste un cas de plus, un dossier médical, un lit occupé, un numéro de chambre, « le patient du 21. »
Il avait imaginé le père. Il le connaissait. Un homme bourru, silencieux, amoureux de sa terre. Roger ne voulait pas reprendre la ferme. Il n’aimait que les livres. Son père lui en voulait. L’ambiance à la maison était conflictuelle. Lourde. Roger ne voulait pas céder. Il rêvait de devenir professeur de français.
Il avait demandé à Charlotte l’autorisation d’aller voir Roger. Une supplique. Elle avait accepté. Personne n’en saurait rien.
Il lui lisait des livres.
Une heure chaque nuit.


Il n’aurait jamais imaginé à quel point la Mort était une garce.

Chaque nuit, il allait voir Roger. Ses parents étaient venus deux fois pendant la première semaine. Plus jamais depuis. Les médecins avaient dit que ça ne servait à rien de rester. Ils les avaient écoutés. Et puis les animaux de la ferme avaient besoin de soins eux aussi. Ils ne pouvaient pas les laisser.
Roger n’avait jamais réagi, à aucune de ses visites. Le respirateur sur lequel il était branché insufflait un air purifié dans ses poumons inertes. Quand il se penchait au-dessus du visage inexpressif, il avait du mal à comprendre qu’un geste aussi essentiel puisse être ignoré par le cerveau. L’état apparent de Roger était pourtant moins désastreux que celui de Christian. Il sentait néanmoins à quel point dans cette poitrine artificiellement gonflée la vie n’avait plus beaucoup d’emprise, comme si la mort avait déjà investi la majeure partie de l’espace, comme si le poison gluant rigidifiait les fibres, épuisait les résistances, rongeait rageusement les molécules vivaces et que seule la technologie des hommes en blanc permettait à l’énergie vitale de ne pas abandonner immédiatement.
Continuer malgré tout à offrir à Roger le bonheur des mots partagés. Ces mots qui les faisaient fondre de bonheur. Ils partageaient souvent leurs lectures, s’enflammaient dans des discussions passionnées, des élans amoureux, respectueux, admiratifs. Sartre, Camus, Le Clézio, London, Gandhi, Schoendeorffer, Koestler, Gide, Mauriac … Ils avaient adoré tous les deux « La longue route » de Moitessier. Tant de poésie, tant d’amour envers le Monde. Tant de révélations aussi. Ils rêvaient qu’à leur tour ils parcourraient un jour les mers du sud. Leurs discussions enflammées dans la cour du lycée, leurs recherches endiablées dans les rayons de la bibliothèque, les pages qu’ils recopiaient, les passages qu’ils récitaient. Cet amour des mots.

Cette journée là avait été particulièrement éprouvante. Une nouvelle opération pour Christian. La cheville gauche. Rien ne se consolidait. Les chirurgiens avaient opté pour une arthrodèse. Boulonner les fracas osseux.
Chaque anesthésie nourrissait l’état comateux. Impossible de savoir si le réveil aurait lieu. Les chirurgiens avaient refusé les premiers jours de le placer en coma artificiel. Malgré les crises de folie furieuse que les douleurs intenables déclenchaient, il était trop dangereux d’ajouter au traumatisme cérébral des drogues puissantes dont les effets seraient dans ce cas précis difficilement contrôlables. A chaque fois qu’il le voyait partir au bloc, il ne savait pas s’il le reverrait vivant et il priait pendant des heures dans le fauteuil de la chambre, dans les couloirs, près d’une fenêtre, sur un banc du parc, près de l’ascenseur par lequel il devait réapparaître.
Il priait.

Il se souvient bien de ces phrases répétées jusqu’à l’assèchement de sa volonté. Il se surprenait parfois à les murmurer dans la solitude de ses pensées.
« Tiens le coup Christian, tiens le coup. T’as fait le plus dur maintenant. Tu ne dois pas lâcher. »
Il n’avait jamais mêlé Dieu à ses suppliques. Impossible d’oublier cette haine du premier jour. Dieu … Dans l’éventualité de son existence, il ne pouvait l’absoudre de toutes les souffrances propagées.

Christian était revenu.
Et lui, épuisé par l’attente, le nœud brûlant de ses entrailles martyrisées par les peurs insoumises, les dénouements dramatiques que l’imagination rebelle ne cessait de raviver, soulagé de le revoir, libéré soudainement de cette pesanteur morbide qui l’avait écrasé pendant des heures, il s’était senti vaciller dans ses fibres, dans son esprit laminé, dans son énergie consumée.
Une immense fatigue. Comme si l’immobilité de cette vie d’attente le fossilisait insidieusement, comme si des relents d’anesthésiants flottaient dans les airs et l’empoisonnaient.
Lorsque ses parents étaient arrivés et avaient pris le relais, il avait raconté ce que les infirmières avaient bien voulu lui expliquer puis il était allé dormir. Il avait immédiatement sombré dans un sommeil de tombe. Vidé de toute pensée.

Au petit matin, quand ses parents avaient repris le chemin du travail et qu’il avait réintégré son poste de garde, recroquevillé dans son fauteuil, il avait pensé qu’il n’était pas allé voir Roger au début de la nuit, avant qu’il ne doive s’engager dans l’océan de solitude de la nuit silencieuse. Jusque là il avait instauré un horaire fixe. De vingt heures à vingt et une heures. Que Roger puisse se repérer dans sa journée.
Il avait oublié. L’épuisement avait voilé sa conscience et la mission qu’il s’était fixé avait succombé cette fois sous le fiel poisseux de la torpeur.

Charlotte était entrée. Elle venait toujours le voir avant de quitter le service. Il avait deviné sur les joues les sillons des larmes séchées, la brillance triste des yeux embués.
« Yoann, je préfère que ce soit moi qui te le dise. »
Il avait deviné. Un pressentiment qu’il avait refusé d’explorer. Une culpabilité déjà nourrie par son abandon au sommeil.
« Roger est mort cette nuit. »
Il avait mis les mains sur ses oreilles. L’impression effroyable qu’il allait vomir son cœur. Un coup de sabre dans le ventre. Le dégoût. Il aurait voulu tuer la Mort. L’étrangler de ses mains, la regarder perdre son souffle, l’entendre suffoquer, serrer sa gorge décharnée, sourire devant son visage qui blanchit, les yeux qui se révulsent, le gargouillis infâme des dernières bulles d’air. Tuer la Mort … L’absurdité de l’idée l’avait renvoyé à sa trahison. Il avait abandonné Roger et ses envies de meurtre n’étaient que des subterfuges pour se supporter. Le dégoût. La honte.
Effondré, en larmes, la tête dans les mains. Charlotte s’était accroupie devant lui et l’avait enlacé.
« J’ai pleuré pour Roger, Yoann, mais surtout pour toi. Roger ne pouvait pas s’en sortir. C’était un coma irrémédiable. Je n’aurais pas dû te laisser le voir, te laisser croire que tu pouvais réussir avec lui ce que tu as fait avec Christian. Je n’ai pas réalisé la mission que tu t’imposais. Et c’est pour toi aussi que j’ai mal. Je sais que tu vas t’en vouloir. Je sais que tu vas te sentir coupable. J’ai vécu ça si souvent. Mais tu n’y es pour rien Yoann. Les gens ne partent pas à un instant précis. Ils partent, c’est tout. Rien n’est prévisible. Roger aurait pu mourir alors que tu étais à ses côtés. Et j’aurais dû y penser. Je m’en veux terriblement du mal que je t’ai fait. Je n’aurais jamais dû accepter. C’est une faute impardonnable. »
Il était sorti du carcan de ses larmes, il avait ouvert ses mains. Oh, ce visage, cette douceur en souffrance. Tant d’émotions mêlées.


Il s’arrête. La pente s’est renforcée sans qu’il ne s’en aperçoive. Le chemin trace de longues diagonales vers une brèche étroite, une entaille rectiligne dans la muraille rocheuse.
Il s’assoit et sort la gourde.
Son amour pour Charlotte. Ce serrement de ses entrailles, cette chaleur qui ruisselait comme une lave délicieuse, ce désir d’étreintes, cette plongée offerte dans la lumière de ses yeux, les arabesques fluides de son corps en mouvement, les mélodies câlines de sa voix mesurée, la danse de ses mains sur le tempo de ses mots. Il imaginait la douceur de ses seins. Il avait tellement envie d’y poser sa tête.
Découvrir l’amour dans l’antre de la Mort. Charlotte l’avait protégé et cette attitude avait incrusté dans son âme la nécessité d’une compagne protectrice, une gardienne de cœur, une soignante attentive.
Leslie …
Ce n’est pas elle qu’il aimait mais le prolongement irréfléchi de ses traumatismes, le maintien pervers d’une identification névrotique. Il avait pris forme dans le cocon désinfecté des murs de l’hôpital. Sa vie entière portait les stigmates des coups, des blessures, des refoulements, des peurs et les baumes inventés n’étaient que des palliatifs.
Il n’avait aimé que dans le sillage des jours sombres.
La Faucheuse avait rogné en lui les bourgeons d’amour avant qu’ils n’éclosent. Il n’en restait que des pustules nécrosées. Et il devinait au plus profond de son âme les branches tordues portant des résidus de bonheurs morts nés, des fœtus pourris, gangrenés, des embryons avortés. Découvrir l’Amour dans l’antre de la Mort et n’en jamais sortir.


Il aurait voulu voir Roger une dernière fois mais Charlotte avait déjà conduit le corps à la morgue. Elle avait rejeté sa requête d’un ultime adieu.
« Ca ne servirait qu’à augmenter ta douleur Yoann. Garde en toi le souvenir de ton ami vivant. C’est ce qu’il aurait voulu. »
Il n’avait pas insisté.
Juste avant de partir, elle avait tenté de lui sourire mais il avait lu dans ses yeux une détresse immense.
Un mort et deux âmes torturées.
A quel point le combat contre le monstre pervers était inégal. Sa haine s’était renforcée et il avait juré d’être encore plus intraitable et vigilant.
Il ne la laisserait plus jamais l’endormir.

« Le seul moyen de tuer la Mort, c’est de rester en vie. Chaque jour qui passe, c’est une bataille gagnée. Elle, elle ne l’emportera qu’une seule fois. L’enjeu, c’est de la ridiculiser et de l’humilier le plus longtemps possible. »
Il s’était assis au bord du lit de Christian en psalmodiant ce sermon. Il serait un guerrier indestructible.
Il avait retenu ses larmes en les noyant sous les promesses.

L’attente de Roger. Combien de fois il l’a imaginée ?
Cette porte qui s’ouvre, l’ami qui vient s’asseoir et parler, cette vie reliée, connectée, la solitude repoussée, la détresse étouffée pendant une heure, les retrouvailles avec les mots adorés, les phrases qui grandissent, les idées qui bouleversent. Il l’avait sûrement attendu. Tendu, crispé, angoissé, incapable d’appeler à l’aide, la Mort qui le frôle, murmure à son esprit appesanti qu’il est temps de lâcher prise, que ce calvaire est inutile, ce refus qui s’étiole, cette fissure qui grandit, les sanglots qui l’étouffent, la peur, la peur qui monte en lui comme une bête immonde, elle ronge les murailles, use les résistances, s’infiltre, serpente, de son corps répugnant suintent des semences assassines, des jets acides de poisons soporifiques, des jus gluants qui grignotent les ultimes barrières, le désespoir qui gonfle, l’étouffe, l’air qui lui manque, les soubresauts de sa poitrine, la panique qui l’étreint, les soubresauts, ce cri impossible, quelques spasmes profonds comme des séismes moribonds et l’abandon, l’abandon, une pierre qui coule, la Mort qui se couche sur lui, un rictus immonde, l’ectoplasme glacé qui l’enlace, l’envahit, les derniers frissons, et peut-être une ultime colère envers l’ami qui l’a trahi, celui qui l’a abandonné, qui l’a oublié. Partir dans un sursaut de haine.

Cette épouvantable honte avec laquelle il a grandi. Comme un poison en lui."
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Message par JO Dim 8 Nov 2009 - 9:57

Je traîne aussi ce remords, mais on se doit aux vivants, à la vie , une fois qu'on a fait , aussi longtemps qu'on a pu , ce qu'on pouvait pour celui qui est parti . La mort, du côté des vivants, est hideuse . Elle ne peut pas l'être, outre mort ( sauf superstitions ).
J'ai passé le dernier mois de maladie de mon mari, dans sa chambre, à la clinique , mangeant et dormant près de lui . Le dernier jour, l'infirmière compatissante , m'invite à venir déjeûner avec le personnel soignant . J'ai fini par céder. Quand je suis revenue, une demi-heure après, il était mort,raide, assis, jambes hors du lit , tourné vers la porte , d'où j'arriverai ...Je n'arrive guère à revivre ces moments . Les écrire les exorcise, mais il faut le temps pour pouvoir y toucher .
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Message par JO Dim 8 Nov 2009 - 10:01

On a tous un ballot de remords, mais je suis sûre que l'après-mort efface tout le vécu émotionnel : c'est comme un livre qu'on relit .
Ce sont les vivants qui souffrent .

Tu écris bien , tu devrais persévérer à trouver un éditeur . Il est bon de connaitre un écrivain, ou quelqu'un du milieu ...
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Message par Thierry Dim 8 Nov 2009 - 12:50

JO a écrit:Je traîne aussi ce remords, mais on se doit aux vivants, à la vie , une fois qu'on a fait , aussi longtemps qu'on a pu , ce qu'on pouvait pour celui qui est parti . La mort, du côté des vivants, est hideuse . Elle ne peut pas l'être, outre mort ( sauf superstitions ).
J'ai passé le dernier mois de maladie de mon mari, dans sa chambre, à la clinique , mangeant et dormant près de lui . Le dernier jour, l'infirmière compatissante , m'invite à venir déjeûner avec le personnel soignant . J'ai fini par céder. Quand je suis revenue, une demi-heure après, il était mort,raide, assis, jambes hors du lit , tourné vers la porte , d'où j'arriverai ...Je n'arrive guère à revivre ces moments . Les écrire les exorcise, mais il faut le temps pour pouvoir y toucher .

Je me suis longtemps demandé si Roger n'avait pas "profité" de mon absence pour partir, afin de ne pas prendre le risque de m'imposer ça. Il en est peut-être de même pour ton mari Jo...Il s'agit peut-être d'un ultime "cadeau" aux êtres aimés...
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Message par Thierry Dim 8 Nov 2009 - 14:41

JO a écrit:On a tous un ballot de remords, mais je suis sûre que l'après-mort efface tout le vécu émotionnel : c'est comme un livre qu'on relit .
Ce sont les vivants qui souffrent .

Tu écris bien , tu devrais persévérer à trouver un éditeur . Il est bon de connaitre un écrivain, ou quelqu'un du milieu ...

Merci Jo pour cette appréciation mais ça fait deux ans que je cherche un éditeur, j'ai trois manuscrits achevés, et j'en ai un peu ma claque de ce milieu...Entre les réponses expliquant que mon écriture est trop exigeante, que les thèmes que je développe sont trop douloureux, que ça n'intéresse personne, que ça fait peur ou alors que je ne maîtrise pas la structure narrative, ça commence à être pesant...Et en plus je ne connais personne, ça n'aide pas effectivement...
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Message par Geveil Dim 8 Nov 2009 - 15:43

C'est malheureusement ce que je t'aurais dit si j'étais éditeur, ta prose n'est pas vendable. Si tu arrivais à l'insérer dans un roman à supense, non seulement ça passerait mais ce pourrait être très fort. C'est comme un condiment dans un mets, point trop n'en faut. Excuse la comparaison, ce que tu as vécu n'est pas un condiment, mais l'image permet de faire comprendre mon point de vue.

Ceci dit, je trouve que tu écris admirablement bien.
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Message par Magnus Dim 8 Nov 2009 - 16:16

Gereve a écrit:C'est malheureusement ce que je t'aurais dit si j'étais éditeur, ta prose n'est pas vendable. Si tu arrivais à l'insérer dans un roman à supense, non seulement ça passerait mais ce pourrait être très fort. C'est comme un condiment dans un mets, point trop n'en faut. Excuse la comparaison, ce que tu as vécu n'est pas un condiment, mais l'image permet de faire comprendre mon point de vue.

Ceci dit, je trouve que tu écris admirablement bien.

Il ne suffit pas, malheureusement, d'écrire admirablement bien.
Si cette prose ici passe la rampe, c'est parce qu'elle s'insère dans des sujets précis, répond à des questions, et témoigne.
Mais elle est tellement forte que, de fait, comme le souligne Gereve, "point trop n'en faut".
Faisons la comparaison avec un auteur de thriller.
Cet auteur a un talent fou pour décrire les crimes et les tortures.
Mais si son livre, malgré son immense talent, n'était composé que de crimes et de tortures, il serait carrément imbuvable.
L'auteur ajoutera donc une histoire d'amour, de l'humour ici et là, des décors qui permettront au lecteur de voyager, des personnages sympathiques et attachants, des aspects positifs à ses personnages odieux, une psychologie des personnages (tant des mauvais que des bons) dans laquelle le lecteur pourra d'une certaine manière se retrouver, et des dialogues qui permettront de s'interroger sur le sens de la vie, sur la violence, sur ceci ou sur cela.
Et, bien entendu, un suspens qui donnera envie au lecteur d'aller jusqu'à la dernière page.
Le tout devra soigneusement être équilibré, afin de donner l'impression que tout s'enchaîne le plus naturellement du monde, sans la moindre lourdeur ni la moindre "cassure".
Le lecteur doit se sentir à l'aise même dans les moments les plus atroces.
Des pauses devront être aménagées, sous différentes formes, afin que l'angoisse ne soit pas permanente. L'angoisse se devra d'être bien dosée, avec des moments de répit. Faire peur sans faire fuir est aussi difficile que faire rire sans lasser.

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Message par Thierry Dim 8 Nov 2009 - 16:22

Gereve a écrit:C'est malheureusement ce que je t'aurais dit si j'étais éditeur, ta prose n'est pas vendable. Si tu arrivais à l'insérer dans un roman à supense, non seulement ça passerait mais ce pourrait être très fort. C'est comme un condiment dans un mets, point trop n'en faut. Excuse la comparaison, ce que tu as vécu n'est pas un condiment, mais l'image permet de faire comprendre mon point de vue.

Ceci dit, je trouve que tu écris admirablement bien.

Merci Gereve, ça fait déjà très plaisir.
"Les Eveillés" est écrit sous la forme d'un roman, "Plénitude de l'unité" et "Une étrange lumière " aussi. Je ne sais pas ce qu'il faudrait faire maintenant. Il manque certainement un liant pour que la sauce prenne :)
Je n'arrive même pas à savoir pourquoi les deux romans publiés ont été retenus par des éditeurs par rapport aux trois autres qui me restent sur les bras...
M'enfin, bon, ça ne m'empêche pas d'écrire. Je sais ce que ça m'apporte, c'est l'essentiel.
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