Les poésies de nos maîtres
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Les poésies de nos maîtres
Le moindre soupir
Que j'exhalerais
Me viendrait ravir
Ce que j'adorais
Sur l'eau bleue et blonde
Et cieux et forêts
Et rose de l'onde.
(PAUL VALERY, Narcisse)
Que j'exhalerais
Me viendrait ravir
Ce que j'adorais
Sur l'eau bleue et blonde
Et cieux et forêts
Et rose de l'onde.
(PAUL VALERY, Narcisse)
loofrg- Seigneur de la Métaphysique
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Re: Les poésies de nos maîtres
Si tu t'enivres, Khayyam,
L'ivresse te soit bonheur !
Si tu étreins une femme,
Cet amour te soit bonheur !
Toute chose de ce monde
S'achève dans le néant :
Dis-toi que tu es néant,
Et vivre te soit bonheur !
(OMAR KHAYYAM)
L'ivresse te soit bonheur !
Si tu étreins une femme,
Cet amour te soit bonheur !
Toute chose de ce monde
S'achève dans le néant :
Dis-toi que tu es néant,
Et vivre te soit bonheur !
(OMAR KHAYYAM)
loofrg- Seigneur de la Métaphysique
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Re: Les poésies de nos maîtres
Efforçons-nous donc par nos prières de nous élever
jusqu’à la cime de ces rayons divins et bienfaisants,
de la même façon que, si nous saisissons, pour
l’entraîner constamment vers nous de nos mains
alternées, une chaîne infiniment lumineuse qui pendrait
du haut du ciel et descendrait jusqu’à nous, nous
aurions l’impression de l’attirer vers le bas, mais en
réalité notre effort ne saurait la mouvoir, car elle serait
tout ensemble présente en haut et en bas et c’est nous
plutôt qui nous élèverions.
Denys l’Aréopagite
jusqu’à la cime de ces rayons divins et bienfaisants,
de la même façon que, si nous saisissons, pour
l’entraîner constamment vers nous de nos mains
alternées, une chaîne infiniment lumineuse qui pendrait
du haut du ciel et descendrait jusqu’à nous, nous
aurions l’impression de l’attirer vers le bas, mais en
réalité notre effort ne saurait la mouvoir, car elle serait
tout ensemble présente en haut et en bas et c’est nous
plutôt qui nous élèverions.
Denys l’Aréopagite
loofrg- Seigneur de la Métaphysique
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Re: Les poésies de nos maîtres
Puissions-nous par l’arc conquérir les vaches
et le butin, par l’arc gagner les batailles sévères !
l’arc fait le tourment de l’ennemi ;
gagnons par l’arc toutes les régions de l’espace.
(Rig-Veda, 6,75)
et le butin, par l’arc gagner les batailles sévères !
l’arc fait le tourment de l’ennemi ;
gagnons par l’arc toutes les régions de l’espace.
(Rig-Veda, 6,75)
loofrg- Seigneur de la Métaphysique
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Re: Les poésies de nos maîtres
LE LIÈVRE ET LA TORTUE
Rien ne sert de courir ; il faut partir à point.
Le Lièvre et la Tortue en sont un témoignage.
Gageons, dit celle-ci, que vous n'atteindrez point
Si tôt que moi ce but. Si tôt ? Êtes-vous sage ?(
Repartit l'Animal léger.
Ma Commère, il vous faut purger
Avec quatre grains d'ellébore.
Sage ou non, je parie encore.
Ainsi fut fait : et de tous deux
On mit près du but les enjeux.
Savoir quoi, ce n'est pas l'affaire ;
Ni de quel juge l'on convint.
Notre Lièvre n'avait que quatre pas à faire ;
J'entends de ceux qu'il fait lorsque prêt d'être atteint
Il s'éloigne des Chiens, les renvoie aux calendes,
Et leur fait arpenter les landes.
Ayant, dis-je, du temps de reste pour brouter,
Pour dormir, et pour écouter
D'où vient le vent, il laisse la Tortue
Aller son train de Sénateur.
Elle part, elle s'évertue ;
Elle se hâte avec lenteur.
Lui cependant méprise une telle victoire ;
Tient la gageure à peu de gloire ;
Croit qu'il y va de son honneur
De partir tard. Il broute, il se repose,
Il s'amuse à toute autre chose
Qu'à la gageure. À la fin, quand il vit
Que l'autre touchait presque au bout de la carrière,
Il partit comme un trait ; mais les élans qu'il fit
Furent vains : la Tortue arriva la première.
Eh bien, lui cria-t-elle, avais-je pas raison ?
De quoi vous sert votre vitesse ?
Moi l'emporter ! et que serait-ce
Si vous portiez une maison ?
Rien ne sert de courir ; il faut partir à point.
Le Lièvre et la Tortue en sont un témoignage.
Gageons, dit celle-ci, que vous n'atteindrez point
Si tôt que moi ce but. Si tôt ? Êtes-vous sage ?(
Repartit l'Animal léger.
Ma Commère, il vous faut purger
Avec quatre grains d'ellébore.
Sage ou non, je parie encore.
Ainsi fut fait : et de tous deux
On mit près du but les enjeux.
Savoir quoi, ce n'est pas l'affaire ;
Ni de quel juge l'on convint.
Notre Lièvre n'avait que quatre pas à faire ;
J'entends de ceux qu'il fait lorsque prêt d'être atteint
Il s'éloigne des Chiens, les renvoie aux calendes,
Et leur fait arpenter les landes.
Ayant, dis-je, du temps de reste pour brouter,
Pour dormir, et pour écouter
D'où vient le vent, il laisse la Tortue
Aller son train de Sénateur.
Elle part, elle s'évertue ;
Elle se hâte avec lenteur.
Lui cependant méprise une telle victoire ;
Tient la gageure à peu de gloire ;
Croit qu'il y va de son honneur
De partir tard. Il broute, il se repose,
Il s'amuse à toute autre chose
Qu'à la gageure. À la fin, quand il vit
Que l'autre touchait presque au bout de la carrière,
Il partit comme un trait ; mais les élans qu'il fit
Furent vains : la Tortue arriva la première.
Eh bien, lui cria-t-elle, avais-je pas raison ?
De quoi vous sert votre vitesse ?
Moi l'emporter ! et que serait-ce
Si vous portiez une maison ?
Jean de La Fontaine
loofrg- Seigneur de la Métaphysique
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Re: Les poésies de nos maîtres
Le bouc est Agni ; le bouc est la splendeur ;
…le bouc chasse au loin les ténèbres…
Ô bouc, monte au ciel des hommes pieux ;
…le bouc est né de la splendeur d’Agni.
(Atharva-Veda, 9,5 VEDV, 263)
…le bouc chasse au loin les ténèbres…
Ô bouc, monte au ciel des hommes pieux ;
…le bouc est né de la splendeur d’Agni.
(Atharva-Veda, 9,5 VEDV, 263)
loofrg- Seigneur de la Métaphysique
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Re: Les poésies de nos maîtres
Deux tigres qui poussent vers le bas,
Cherchant à dévorer le père et la mère.
Ô Agni, rends-les favorables !
Soyez pacifiques et de bon augure !
Ce qui, de votre substance est redoutable
Ô dents,
Qu'il s'en aille autre part.
(Veda)
Cherchant à dévorer le père et la mère.
Ô Agni, rends-les favorables !
Soyez pacifiques et de bon augure !
Ce qui, de votre substance est redoutable
Ô dents,
Qu'il s'en aille autre part.
(Veda)
loofrg- Seigneur de la Métaphysique
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Re: Les poésies de nos maîtres
Âge d'or
Quelqu'une des voix
Toujours angélique
- Il s'agit de moi, -
Vertement s'explique :
Ces mille questions
Qui se ramifient
N'amènent, au fond,
Qu'ivresse et folie ;
Reconnais ce tour
Si gai, si facile :
Ce n'est qu'onde, flore,
Et c'est ta famille !
Puis elle chante. Ô
Si gai, si facile,
Et visible à l'oeil nu...
- Je chante avec elle, -
Reconnais ce tour
Si gai, si facile,
Ce n'est qu'onde, flore,
Et c'est ta famille !... etc...
Et puis une voix
- Est-elle angélique ! -
Il s'agit de moi,
Vertement s'explique ;
Et chante à l'instant
En soeur des haleines :
D'un ton Allemand,
Mais ardente et pleine :
Le monde est vicieux ;
Si cela t'étonne !
Vis et laisse au feu
L'obscure infortune.
Ô ! joli château !
Que ta vie est claire !
De quel Age es-tu,
Nature princière
De notre grand frère ! etc...
Je chante aussi, moi :
Multiples soeurs ! voix
Pas du tout publiques !
Environnez-moi
De gloire pudique... etc...
Arthur Rimbaud.
Quelqu'une des voix
Toujours angélique
- Il s'agit de moi, -
Vertement s'explique :
Ces mille questions
Qui se ramifient
N'amènent, au fond,
Qu'ivresse et folie ;
Reconnais ce tour
Si gai, si facile :
Ce n'est qu'onde, flore,
Et c'est ta famille !
Puis elle chante. Ô
Si gai, si facile,
Et visible à l'oeil nu...
- Je chante avec elle, -
Reconnais ce tour
Si gai, si facile,
Ce n'est qu'onde, flore,
Et c'est ta famille !... etc...
Et puis une voix
- Est-elle angélique ! -
Il s'agit de moi,
Vertement s'explique ;
Et chante à l'instant
En soeur des haleines :
D'un ton Allemand,
Mais ardente et pleine :
Le monde est vicieux ;
Si cela t'étonne !
Vis et laisse au feu
L'obscure infortune.
Ô ! joli château !
Que ta vie est claire !
De quel Age es-tu,
Nature princière
De notre grand frère ! etc...
Je chante aussi, moi :
Multiples soeurs ! voix
Pas du tout publiques !
Environnez-moi
De gloire pudique... etc...
Arthur Rimbaud.
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Re: Les poésies de nos maîtres
Cochonfucius a écrit:
Saint Fonnik
Honneur à Saint Fonnik, il compose pour Dieu
Un cantique nouveau sur un air que j’ignore;
J’adore ce qu’il fait, lui qui Dieu seul adore,
La musique, d’ailleurs, ça repose les yeux.
La voix des instruments s’élève jusqu’aux cieux,
Dans d’autres univers elle résonne encore ;
Les anges sont pensifs, ils ne chantent pas mieux
Que ce magique orchestre entendu dès l’aurore.
Saint Fonnik, chantes-tu tes anciennes amours ?
Nous dis-tu simplement la joie de chaque jour
Dans ces nobles accords que transportent les ondes?
Si ton art musical t’a fait devenir saint,
C’est que le Créateur en avait le dessein,
Désirant illustrer la beauté de ce monde.
Cochonfucius
loofrg- Seigneur de la Métaphysique
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Re: Les poésies de nos maîtres
Le vieil étang !
Une grenouille y plonge :
Ah ! Quel clapotis !…
(Bashô)
Une grenouille y plonge :
Ah ! Quel clapotis !…
(Bashô)
loofrg- Seigneur de la Métaphysique
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Re: Les poésies de nos maîtres
Vous allez voir ce que vous allez voir
Une fille nue nage dans la mer
Un homme barbu marche sur l'eau
Où est la merveille des merveilles
Le miracle annoncé plus haut ?
Jacques Prévert
Une fille nue nage dans la mer
Un homme barbu marche sur l'eau
Où est la merveille des merveilles
Le miracle annoncé plus haut ?
Jacques Prévert
loofrg- Seigneur de la Métaphysique
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Re: Les poésies de nos maîtres
AUM BHUR BHUVAH SVAH
(AUM TERRE ! ATMOSPHERE ! CIEL !)
(AUM TERRE ! ATMOSPHERE ! CIEL !)
loofrg- Seigneur de la Métaphysique
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Re: Les poésies de nos maîtres
Cochonfucius a écrit:Au pays de neige
Les habitants aiment lire
Mais pas travailler
loofrg- Seigneur de la Métaphysique
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Re: Les poésies de nos maîtres
Ah, si je pouvais d'un mot
Dire.
L'étrangeté de ce qui n'est pas étrange.
Ce que nous avons dans le sac.
Il est si étrange que des choses ne le soient pas.
Normal pourtant.
Dans le sac.
Sans trous.
Ah.
__________
Rem (un internaute)
Dire.
L'étrangeté de ce qui n'est pas étrange.
Ce que nous avons dans le sac.
Il est si étrange que des choses ne le soient pas.
Normal pourtant.
Dans le sac.
Sans trous.
Ah.
__________
Rem (un internaute)
loofrg- Seigneur de la Métaphysique
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Re: Les poésies de nos maîtres
Les lacets de la mort m'enserraient,
les filets du shéol ;
l'angoisse et l'ennui me tenaient,
j'appelai le nom de Yahvé
(Psaumes 116, 3)
les filets du shéol ;
l'angoisse et l'ennui me tenaient,
j'appelai le nom de Yahvé
(Psaumes 116, 3)
loofrg- Seigneur de la Métaphysique
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Re: Les poésies de nos maîtres
LA MORSURE DE LA VIPÈRE
Un jour Zarathoustra s’était endormi sous un figuier, car il faisait chaud, et il avait ramené le bras sur son visage. Mais une vipère le mordit au cou, ce qui fit pousser un cri de douleur à Zarathoustra. Lorsqu’il eut enlevé le bras de son visage, il regarda le serpent : alors le serpent reconnut les yeux de Zarathoustra, il se tordit maladroitement et voulut s’éloigner. « Non point, dit Zarathoustra, je ne t’ai pas encore remercié ! Tu m’as éveillé à temps, ma route est encore longue. » « Ta route est courte encore, dit tristement la vipère ; mon poison tue. » Zarathoustra se prit à sourire. « Quand donc un dragon mourut-il du poison d’un serpent ? — dit-il. Mais reprends ton poison ! Tu n’en pas assez riche pour m’en faire hommage. » Alors derechef la vipère s’enroula autour de son cou et elle lécha sa blessure.
Un jour, comme Zarathoustra racontait ceci à ses disciples, ceux-ci lui demandèrent : « Et quelle est la morale de ton histoire, ô Zarathoustra ? » Zarathoustra leur répondit :
Les bons et les justes m’appellent le destructeur de la morale : mon histoire est immorale.
Mais si vous avez un ennemi, ne lui rendez pas le bien pour le mal ; car il en serait humilié. Démontrez-lui, au contraire, qu’il vous a fait du bien.
Et plutôt que d’humilier, mettez-vous en colère. Et lorsque l’on vous maudit, il ne me plaît pas que vous vouliez bénir. Maudissez plutôt un peu de votre côté !
Et si l’on vous inflige une grande injustice, ajoutez-en vite cinq autres petites. Celui qui n’est opprimé que par l’injustice est affreux à voir.
Saviez-vous déjà cela ? Injustice partagée est demi-droit. Et celui qui peut porter l’injustice doit prendre l’injustice sur lui !
Il est plus humain de se venger un peu que de s’abstenir de la vengeance. Et si la punition n’est pas aussi un droit et un honneur accordés au transgresseur, je ne veux pas de votre punition.
Il est plus noble de se donner tort que de garder raison, surtout quand on a raison. Seulement il faut être assez riche pour cela.
Je n’aime pas votre froide justice ; dans les yeux de vos juges passe toujours le regard du bourreau et son couperet glacé.
Dites-moi donc où se trouve la justice qui est l’amour avec des yeux clairvoyants.
Inventez-moi donc l’amour qui porte non seulement toutes les punitions, mais aussi toutes les fautes !
Inventez-moi donc la justice qui acquitte chacun sauf celui qui juge !
Voulez-vous que je vous dise encore cela ? Chez celui qui veut être juste au fond de l’âme, le mensonge même devient philanthropie.
Mais comment saurais-je être juste au fond de l’âme ? Comment pourrais-je donner à chacun le sien ? Que ceci me suffise : je donne à chacun le mien.
Enfin, mes frères, gardez-vous d’être injustes envers les solitaires. Comment un solitaire pourrait-il oublier ? Comment pourrait-il rendre ?
Un solitaire est comme un puits profond. Il est facile d’y jeter une pierre ; mais si elle est tombée jusqu’au fond, dites-moi donc, qui voudra la retirer ?
Gardez-vous d’offenser le solitaire. Mais si vous l’avez offensé, eh bien ! tuez-le aussi !
Ainsi parlait Zarathoustra.
Un jour Zarathoustra s’était endormi sous un figuier, car il faisait chaud, et il avait ramené le bras sur son visage. Mais une vipère le mordit au cou, ce qui fit pousser un cri de douleur à Zarathoustra. Lorsqu’il eut enlevé le bras de son visage, il regarda le serpent : alors le serpent reconnut les yeux de Zarathoustra, il se tordit maladroitement et voulut s’éloigner. « Non point, dit Zarathoustra, je ne t’ai pas encore remercié ! Tu m’as éveillé à temps, ma route est encore longue. » « Ta route est courte encore, dit tristement la vipère ; mon poison tue. » Zarathoustra se prit à sourire. « Quand donc un dragon mourut-il du poison d’un serpent ? — dit-il. Mais reprends ton poison ! Tu n’en pas assez riche pour m’en faire hommage. » Alors derechef la vipère s’enroula autour de son cou et elle lécha sa blessure.
Un jour, comme Zarathoustra racontait ceci à ses disciples, ceux-ci lui demandèrent : « Et quelle est la morale de ton histoire, ô Zarathoustra ? » Zarathoustra leur répondit :
Les bons et les justes m’appellent le destructeur de la morale : mon histoire est immorale.
Mais si vous avez un ennemi, ne lui rendez pas le bien pour le mal ; car il en serait humilié. Démontrez-lui, au contraire, qu’il vous a fait du bien.
Et plutôt que d’humilier, mettez-vous en colère. Et lorsque l’on vous maudit, il ne me plaît pas que vous vouliez bénir. Maudissez plutôt un peu de votre côté !
Et si l’on vous inflige une grande injustice, ajoutez-en vite cinq autres petites. Celui qui n’est opprimé que par l’injustice est affreux à voir.
Saviez-vous déjà cela ? Injustice partagée est demi-droit. Et celui qui peut porter l’injustice doit prendre l’injustice sur lui !
Il est plus humain de se venger un peu que de s’abstenir de la vengeance. Et si la punition n’est pas aussi un droit et un honneur accordés au transgresseur, je ne veux pas de votre punition.
Il est plus noble de se donner tort que de garder raison, surtout quand on a raison. Seulement il faut être assez riche pour cela.
Je n’aime pas votre froide justice ; dans les yeux de vos juges passe toujours le regard du bourreau et son couperet glacé.
Dites-moi donc où se trouve la justice qui est l’amour avec des yeux clairvoyants.
Inventez-moi donc l’amour qui porte non seulement toutes les punitions, mais aussi toutes les fautes !
Inventez-moi donc la justice qui acquitte chacun sauf celui qui juge !
Voulez-vous que je vous dise encore cela ? Chez celui qui veut être juste au fond de l’âme, le mensonge même devient philanthropie.
Mais comment saurais-je être juste au fond de l’âme ? Comment pourrais-je donner à chacun le sien ? Que ceci me suffise : je donne à chacun le mien.
Enfin, mes frères, gardez-vous d’être injustes envers les solitaires. Comment un solitaire pourrait-il oublier ? Comment pourrait-il rendre ?
Un solitaire est comme un puits profond. Il est facile d’y jeter une pierre ; mais si elle est tombée jusqu’au fond, dites-moi donc, qui voudra la retirer ?
Gardez-vous d’offenser le solitaire. Mais si vous l’avez offensé, eh bien ! tuez-le aussi !
Ainsi parlait Zarathoustra.
loofrg- Seigneur de la Métaphysique
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Re: Les poésies de nos maîtres
Ce chemin
plus personne ne le parcourt
sauf le crépuscule
Matsuo Basho
plus personne ne le parcourt
sauf le crépuscule
Matsuo Basho
loofrg- Seigneur de la Métaphysique
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Re: Les poésies de nos maîtres
Je vis une échelle de la couleur de l'or que frappe un rayon de soleil, et qui s'élevait
si haut que mes regards ne pouvaient la suivre.
Je vis encore descendre par les degrés tant de splendeurs, que je pensais que toutes les lumières
que l'on voit au ciel s'étaient répandues là.
Dante - La divine comédie-
si haut que mes regards ne pouvaient la suivre.
Je vis encore descendre par les degrés tant de splendeurs, que je pensais que toutes les lumières
que l'on voit au ciel s'étaient répandues là.
Dante - La divine comédie-
loofrg- Seigneur de la Métaphysique
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Re: Les poésies de nos maîtres
(...)« Sois au moins mon ennemi ! » — ainsi parle le respect véritable, celui qui n’ose pas solliciter l’amitié.
Si l’on veut avoir un ami il faut aussi vouloir faire la guerre pour lui : et pour la guerre, il faut pouvoir être ennemi.
Il faut honorer l’ennemi dans l’ami. Peux-tu t’approcher de ton ami, sans passer à son bord ?
En son ami on doit voir son meilleur ennemi. C’est quand tu luttes contre lui que tu dois être le plus près de son cœur.(...)
Extrait de "De l'ami" Ainsi parlait Zarathoustra (F. Nietzsche)
Si l’on veut avoir un ami il faut aussi vouloir faire la guerre pour lui : et pour la guerre, il faut pouvoir être ennemi.
Il faut honorer l’ennemi dans l’ami. Peux-tu t’approcher de ton ami, sans passer à son bord ?
En son ami on doit voir son meilleur ennemi. C’est quand tu luttes contre lui que tu dois être le plus près de son cœur.(...)
Extrait de "De l'ami" Ainsi parlait Zarathoustra (F. Nietzsche)
loofrg- Seigneur de la Métaphysique
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Re: Les poésies de nos maîtres
Demain, dès l'aube, à l'heure où blanchit la campagne,
Je partirai. Vois-tu, je sais que tu m'attends.
J'irai par la forêt, j'irai par la montagne.
Je ne puis demeurer loin de toi plus longtemps.
Je marcherai les yeux fixés sur mes pensées,
Sans rien voir au dehors, sans entendre aucun bruit,
Seul, inconnu, le dos courbé, les mains croisées,
Triste, et le jour pour moi sera comme la nuit.
Je ne regarderai ni l’or du soir qui tombe,
Ni les voiles au loin descendant vers Harfleur,
Et quand j'arriverai, je mettrai sur ta tombe
Un bouquet de houx vert et de bruyère en fleur.
Victor Hugo 3 septembre 18471
Je partirai. Vois-tu, je sais que tu m'attends.
J'irai par la forêt, j'irai par la montagne.
Je ne puis demeurer loin de toi plus longtemps.
Je marcherai les yeux fixés sur mes pensées,
Sans rien voir au dehors, sans entendre aucun bruit,
Seul, inconnu, le dos courbé, les mains croisées,
Triste, et le jour pour moi sera comme la nuit.
Je ne regarderai ni l’or du soir qui tombe,
Ni les voiles au loin descendant vers Harfleur,
Et quand j'arriverai, je mettrai sur ta tombe
Un bouquet de houx vert et de bruyère en fleur.
Victor Hugo 3 septembre 18471
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Re: Les poésies de nos maîtres
Chapitre XVII (Tao te king):
Pensif, le Maître suprême
se garde de parler
quand son œuvre est accomplie
et sa tâche remplie.
Le peuple dit : "cela vient de moi-même".
Pensif, le Maître suprême
se garde de parler
quand son œuvre est accomplie
et sa tâche remplie.
Le peuple dit : "cela vient de moi-même".
loofrg- Seigneur de la Métaphysique
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Re: Les poésies de nos maîtres
"Tu ne veux pas dissimuler devant ton ami ? Tu veux faire honneur à ton ami en te donnant tel que tu es ? Mais c’est pourquoi il t’envoie au diable !
Qui ne sait se dissimuler révolte : voilà pourquoi il faut craindre la nudité ! Certes, si vous étiez des dieux vous pourriez avoir honte de vos vêtements !"
Nietzsche -Ainsi parlait Zaratoustra (De l'ami)
Qui ne sait se dissimuler révolte : voilà pourquoi il faut craindre la nudité ! Certes, si vous étiez des dieux vous pourriez avoir honte de vos vêtements !"
Nietzsche -Ainsi parlait Zaratoustra (De l'ami)
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Re: Les poésies de nos maîtres
Hé oui...Nietzsche a écrit:"Tu ne veux pas dissimuler devant ton ami ? Tu veux faire honneur à ton ami en te donnant tel que tu es ? Mais c’est pourquoi il t’envoie au diable !
_________________
MES POEMES :
*****************
Avec Dieu, ce qu'il y a de terrible, c'est qu'on ne sait jamais si ce n'est pas un coup du diable...
(Jean Anouilh)
*****************
Re: Les poésies de nos maîtres
Nous sommes la flûte, la musique vient de toi. (...)
Ecoute le roseau, il raconte tant de choses ! Il dit les secrets cachés du Très Haut ; sa figure est pâle et son intérieur est vide. Il a donné sa tête au vent, et il répète : Dieu Dieu, sans paroles et sans langues.
Mathnavî
Ecoute le roseau, il raconte tant de choses ! Il dit les secrets cachés du Très Haut ; sa figure est pâle et son intérieur est vide. Il a donné sa tête au vent, et il répète : Dieu Dieu, sans paroles et sans langues.
Mathnavî
loofrg- Seigneur de la Métaphysique
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Date d'inscription : 04/07/2018
Re: Les poésies de nos maîtres
Notre Père, qui es aux cieux,
que ton nom soit sanctifié,
que ton règne vienne,
que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel.
Donne-nous aujourd’hui notre pain de ce jour.
Pardonne-nous nos offenses,
comme nous pardonnons aussi à ceux qui nous ont offensés.
Et ne nous laisse pas entrer en tentation
mais délivre-nous du Mal.
Amen
que ton nom soit sanctifié,
que ton règne vienne,
que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel.
Donne-nous aujourd’hui notre pain de ce jour.
Pardonne-nous nos offenses,
comme nous pardonnons aussi à ceux qui nous ont offensés.
Et ne nous laisse pas entrer en tentation
mais délivre-nous du Mal.
Amen
loofrg- Seigneur de la Métaphysique
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