Sagesse du pluvian
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La main du vigneron
Comme je traversais une vigne inconnue
Du côté de Pessac, endroit de tout repos,
Comme je progressais en admirant la vue,
Je m’arrêtais souvent pour dire «Que c’est beau!»
De petits sentiers droits comme des avenues
Où l’on croirait trouver des traces de sabots ;
Quelques fleurs, par endroits, offrant la bienvenue,
Un noble vigneron avec un vieux chapeau.
En ce paisible lieu, la grive vient s’ébattre,
On y rencontre aussi des insectes folâtres,
C’est un port de sagesse et de tranquillité.
Le vin fait oublier tout ce qui est funeste,
Le bureau, le métro, la routine et le reste ;
Ici, c’est le jardin de la sérénité.
Quark tordu
Le démon de Maxwell ayant ouvert sa trappe,
Un quark tordu survient, issu d’un autre lieu ;
Il est inoffensif, et pour nous c’est tant mieux,
Il n’a point le coeur dur ni l’âme d’un satrape.
Son lointain bisaïeul fut béni par le Pape,
Lui qui le méritait autant qu’un lepton pieux ;
Les quarks sont, comme nous, créatures de Dieu,
Et leur âme prend part aux célestes agapes.
Le démon de Maxwell, lisant son écran plat,
Interprète un signal au lumineux éclat
Dont quelques physiciens avec lui s’émerveillent ;
Puis il part saluer le gluon, son voisin,
Qui toute la saison, en guise de raisins,
Presse les neutrinos sur lesquels Bacchus veille.
Au temps pour les crosses
La crosse verte est matinale,
Au réveil je la vois soudain
Bénir une aube virginale ;
Puis elle médite au jardin.
La crosse rouge est machinale,
Tous ses propos sont anodins :
Nulle parole originale,
Et pas non plus de mots badins.
La crosse d’azur, dépouillée
De tout croyance rouillée,
Sanctifie mon âme et mon corps.
Souvent, ensemble elles reposent
En rêvant de la crosse rose
Partie avec la crosse d’or.
Ouroboros solipsiste
Voici l’ouroboros qui rarement s’endort,
Immuable gardien d’un univers de pierre
Et de sables mouvants, c’est un buveur de bière
Mais en circuit fermé, c’est un recycleur d’or.
Il fut jadis instruit par la branche d’un lierre
Dont il obtint, dit-on, sa souplesse de corps ;
Ses yeux sont recouverts d’invisibles paupières,
Il ne s’alourdit point, comme ferait un porc.
L’enivrante sagesse allume sa prunelle,
À sa muse toujours il se montre fidèle ;
Les siècles vont leur train, mais il ne change pas.
Ce serpent casanier jamais ne se promène,
Jamais n’ira séduire une douce Chimène,
Occupé seulement d’un éternel repas.
Moine astronome
Le moine voit au ciel, à l’heure des matines,
Une lune d’argent, resplendissant émail ;
Elle semble approuver et bénir son travail,
Récitant avec lui des formules latines.
Un estival soleil éclaire la cantine
Et l’humble potager orné d’épouvantails ;
Passant par chaque vitre et par chaque vitrail,
Il manifeste ainsi sa grâce adamantine.
Par Lune et par Soleil sont les astres charmés,
Qui aux sphères du ciel se trouvent enfermés,
Retenus par l’éther qui ne fait point de vagues.
Mieux vaut ce vieux couvent qu’un auguste palais,
C’est un endroit paisible, on n’y fait rien de laid,
Et puis le Père Abbé sait d’amusantes blagues.
Sagesse de trois roseaux
Très sage fut le roseau de naguére,
Nombreux les faits dont son coeur se souvient ;
Il sait le mal et préfère le bien,
Il aime l’eau et respecte la terre.
Auprès de lui, pensif et solitaire,
De l’avenir le noir roseau se tient ;
Il voit ce dont nul homme ne sait rien,
En son esprit n’existe aucun mystère.
Et le troisième est le plus effacé,
Qui ne connaît ni futur, ni passé,
Mais du présent la saveur sans égale.
Il est paisible, il a son pied dans l’eau,
C’est un rêveur, un maître du solo,
Un sans-souci, comme fut la cigale.
Encore un château en Espagne
Hautes en sont les tours, légère en est la pierre,
Imposante l’entrée que gardent des griffons ;
C’est un château volant, mais qui s’orne de lierre
Et d’autres végétaux issus du ciel profond.
Aux tuiles de couleur qui captent la lumière,
De surprenants reflets se font et se défont ;
Mais aussi, par les temps de brume et de poussière,
Le tout prend la couleur de la neige qui fond.
Le seigneur se consume en douces rêveries,
En songe il croit revoir ses copains de tripot.
Le château, cependant, survole une prairie ;
Un berger le contemple, ainsi que son troupeau,
Intrigué de le voir qui dérive sans cesse
Avec ce vieux baron, sans la moindre princesse.
Tour ésotérique
En la tour se produit un mystère subtil
Sur lequel, cependant, je ne peux rien écrire ;
Et prenez garde à ceux qui vous l’offrent à lire,
Dont le coeur et l’esprit sont pervers, semble-t-il.
Ils disent qu’un miracle est un poisson d’avril,
Ils goûtent le sacré, mais ils ne font qu’en rire,
Mêlant dans leurs propos le meilleur et le pire ;
Eux qui de la magie font un commerce vil.
Laissez-les s’égarer dans leur vaine risée
Qui en grande sagesse est bien mal déguisée ;
Car d’un projet stupide, ils sont les techniciens.
Lisez donc des anciens les discours véritables,
Sans oublier d’avoir bouteille sur la table ;
Ainsi vous monterez au ciel platonicien.
Baron lézard d’azur
Au milieu du jardin somnole un lézard bleu,
De lumière et de paix son âme est assoiffée ;
Il aime fréquenter la friche ébouriffée
Où je le vois souvent, mais jamais quand il pleut.
Je l’aime, moi aussi, ce jardin lumineux
Où plus d’une tonnelle est de lierre étoffée ;
La mésange y paraît, vive petite fée,
Ainsi que le ramier, bien plus volumineux.
L’esprit de ce lézard, tout le jour, s’illumine
De la beauté des sols sur lesquels il chemine
Ou se tient arrêté, serein contemplatif.
Il ne demande pas que j’en fasse un poème,
Mais, dommage pour lui, je n’ai pas d’autre thème ;
Il me regarde écrire, il est dubitatif.
Manoir de l’archiduc
Vers ce palais de pierre, ancestrale demeure,
Sont tracés des sentiers que personne ne suit ;
Tout autour, le grand parc, le potager, le puits
Sont de spectres peuplés, et de rêves qui meurent.
Ces lieux, qui ont connu des époques meilleures,
Ont encore des fleurs, des feuilles et des fruits ;
Personne n’a besoin, d’ailleurs, de ces produits,
Personne en ce jardin ne voit passer les heures.
Un grand donjon se dresse ainsi qu’un noir beffroi,
Les murs ont reflété de nobles destinées ;
Mais à l’heure où j’écris, ils dorment dans le froid.
Où est l’archiduchesse au parfum de jasmin ?
L’archiduc la regrette à longueur de journée,
Les derniers serviteurs s’en vont par les chemins.
Jour de sécheresse
Une flamme parcourt la steppe désolée
Sans jamais rencontrer muraille ni fossé ;
En ce sinistre lieu, nul arbre n’est dressé,
Plaine par les oiseaux rarement survolée.
Jadis furent ici des vaches immolées,
Qui durent vers l’autel leurs cornes abaisser ;
Cela nous rassurait, mais ce culte a cessé,
De sa gloire n’est plus l’idole auréolée.
Jadis venaient chasser de très nobles tireurs
Qui désiraient offrir leur chasse à l’Empereur ;
Et chacun se gardait de leurs flèches fatales.
Ils se sont endormis, ces héros admirés
Qui comme demi-dieux furent considérés,
Dont la tombe est ici, guère monumentale.
Anges gardiens des chevaliers
Nous suivons les chemins, précédés par des anges,
D’un bel espoir porteurs et de fer costumés ;
Certes, nous les aimons, nos gardiens emplumés,
Même si leurs discours ont des accents étranges.
Ces vaillants compagnons ne boivent ni ne mangent,
Et leur coeur n’est jamais de désirs allumé ;
Très rarement l’un d’eux vient avec nous fumer,
Puis, c’est bien surprenant, les gros mots les dérangent.
Leur singularité, vois-tu, c’est leur affaire,
L’ange, le démon, l’homme ont chacun leurs mystères,
Leurs joie et leur tourment, leur peine et leurs amours.
Un ange nommé « muse » escorte le poète,
Qui partage avec lui le plaisir et la fête ;
Quelquefois seulement, certes pas tous les jours.
Cheval tricéphale
Il est seigneur et dieu dans un pays de glace,
Il peut le parcourir sans jamais se lasser ;
Monocéphale il fut, dans un lointain passé,
Lui que son triple chef parmi les monstres classe.
Il aime une jument que ses bouches embrassent,
Ce couple fabuleux suit les chemins tracés
Par le vent boréal, prompt à les effacer ;
Et plus d’un immortel voudrait être à leur place.
Il fait des rêves fous dans son triple cerveau,
Il se voit nécrophage et maître d’un caveau ;
Puis de notre planète il explore le centre.
Ce très noble animal, quel en serait le prix ?
En aucun catalogue on ne le trouve écrit,
Il peut dormir tranquille au profond de son antre.
Poule azurée
Avez-vous entendu conter au coin du feu
L’histoire de la poule? Avez-vous connaissance
Des chants qu’elle a chantés au temps des jours heureux ?
Et cela fut longtemps avant votre naissance.
Les goupils de ce monde étaient pleins d’innocence,
Pour aucun volatile ils n’étaient dangereux ;
Le coq n’abusait point de sa toute-puissance,
Les hivers survenaient sans être rigoureux.
Pour vivre, les ruraux n’étaient pas à la peine,
Car de trésors pour eux la nature était pleine,
Qu’elle savait produire et qu’elle aimait offrir.
Le temps que nous vivons, il est d’une autre essence,
Jours de déréliction et de déliquescence
Et qui semblent vouloir nous apprendre à souffrir.
Porteurs de flammes
flame
Ils ont brandi des feux au sommet des falaises ;
Très loin au-dessous d’eux, l’onde est un gouffre obscur.
Naviguer par ce temps, sachez-le, c’est peu sûr,
Car la lune est absente, et la mer est mauvaise.
De la côte s’approche une nef irlandaise
Avec son capitaine au beau regard d’azur ;
C’est un sage patron, ferme sans être dur,
Qui toujours fut prudent face aux côtes françaises.
Quelques-uns de ces lieux ont de charmants rivages ;
Mais on trouve, plus loin, de dangereux passages,
À la manoeuvre il faut des hommes sur le pont.
Un peu plus indulgente est la rive normande
Au-delà de ce Mont que Saint Michel commande ;
Car les matelots prient, et l’archange répond.
Une pomme sans discorde
Sur la pomme je veux faire une chanson brève,
Qui nos vies embellit au long d’une saison ;
Peut-être mûrit-elle au royaume des rêves,
Elle qui inspira des récits à foison.
Derrière les vergers sont de beaux horizons
Et de fiers migrateurs les franchissent sans trêve ;
Puis ils survoleront une lointaine grève
Où l’on voit peu de monde et fort peu de maisons.
Ève voulut avoir un pommier sur sa tombe
En souvenir d’un goût auquel le coeur succombe ;
Et qu’il était joli, lorsqu’il était en fleurs…
Un oiseau sur la branche en picorant s’apaise,
Newton sur le gazon prolonge son ascèse,
De quelques fruits bien mûrs admirant la couleur.
Chevalier de sinople
Chevalier de sinople, aventurier précaire,
De tes nobles exploits le barde est stupéfait ;
Généreux combattant, défenseur de la paix,
Tu n’as jamais été serviteur de la guerre.
Le roi Charles voulut te donner une terre,
Mais l’état de seigneur pour toi n’a point d’attrait ;
Le maître illustrateur a tracé ton portrait
Dont on a décoré l’Ecole Militaire.
La reine un jour viendra, si le destin le veut,
Habillée simplement de ses très longs cheveux,
Te proposer de vivre une belle aventure.
Ce n’est certes pas toi qui lui donnerais tort,
Car il vaut mieux avoir un regret qu’un remords ;
Mais viendra-t-elle ou non ? Tout n’est que conjectures.
Locomotive exoplanétaire
Je progresse le long d’un tunnel plein de vide,
Traînant des voyageurs en léger attirail ;
Les uns sont rubiconds, les autres sont livides,
Contemplant trois soleils que reflètent les rails.
Au wagon-restaurant, personne n’est avide,
Ils se rattraperont au caravansérail ;
Quant à moi, j’obéis au chauffeur impavide
Qui naquit dans une île aux récifs de corail.
Le brave contrôleur vient de la lune rouge,
Il reste au wagon-bar dont rarement il bouge ;
Il s’en ira dormir quand sonnera minuit.
Mes quarks chauffent un peu, mes neutrinos s’activent,
Je t’invoque souvent, dieu des locomotives ;
Mon coeur s’en satisfait, qui ne craint pas l’ennui.
Ambiquark d’azur
Un ambiquark d’azur intercepte le vent
De photons traversant sa ténébreuse écorce ;
Je ne puis mesurer cette quantique force,
En faire le calcul serait bien éprouvant.
L’ardeur des neutrinos s’accroît au fil des ans,
Captant de mieux en mieux les gluons qui s’amorcent ;
Avec l’antiproton, certains jours, ça se corse,
Sans parler des torrents d’électrons valaisans.
Si l’ambiquark d’azur était pris en photo,
Cela nous permettrait d’en compter les pétales
Et l’image pourrait servir comme ex-voto.
Lorsque les verts leptons retrouveront leur sève,
Nous les replanterons dans leur terre natale ;
Ce sera très joli, j’ai pu le voir en rêve.
Bénédictions multiples
Il faut bénir le songe, il faut bénir l’espoir,
Et Blaise Pascal dit qu’il faut bénir la peine ;
Au travers des hasards de l’existence humaine,
Prier n’est pas honteux, souffrir n’est pas déchoir.
Bénir ce qu’en ce monde on est content d’avoir,
Et que ce ne soit pas pour des raisons mondaines;
Bénir le gain furtif et la perte soudaine,
Y compris, pourquoi pas, la perte du savoir.
Sache qu’un inconfort n’est pas une souffrance,
Que la contrainte aussi peut nourrir l’espérance,
Qu’aucun petit bonheur ne fut payé trop cher.
Tant que je suis vivant, je m’efforce de vivre,
Je ne me plaindrai point que la mort me délivre,
Dormir d’un long sommeil, c’est l’espoir de la chair.
La plume sans encrier
Par je ne sais quels sorts ma plume est animée,
Car il lui faut toujours chanter je ne sais quoi ;
Et mon vocabulaire est plus savant que moi,
Par qui sont la sagesse et l’audace mimées.
Or, je veux être ainsi, rimeur sans renommée,
Qui dans cette espérance ai mis toute ma foi ;
Ainsi, jour après jour, faible et forte à la fois,
En ce jeu d’écriture est ma vie consommée.
Tu penses qu’il vaut mieux des plaisirs vendanger,
Bâtir une maison, courir, boire et manger ;
Mais j’aime cent fois plus ma muse décadente.
Or, que peut faire ici la muse avec le porc?
Comment interpréter cet étrange rapport ?
J’en sais une raison, qui n’est pas évidente.
Ornithophone
Cet oiseau fut instruit par son cousin germain
En un lieu consacré, dont sa foi fut accrue ;
Ensemble ils ont prêché au long de quelques rues,
Leur prière chantait comme un beau lendemain.
Un oiseau n’écrit point, car il n’a pas de mains,
De ses chants la mémoire est bientôt disparue ;
De même se perdra la danse de la grue
Que nul scribe ne trace au long d’un parchemin.
Foin d’enregistrements, foin de littérature,
L’oubli du jour présent, c’est la loi de nature,
Et la mort à la fin nous ouvrira ses bras.
Aux oiseaux nous prenons quelques plumes, sans doute,
Et puis leur mélodie dont le printemps vibra ;
Cela peut rassurer notre coeur en déroute.
Planète Kettenheim
Des habitants, peut-être on les devine,
Et parlez-leur si vous les comprenez ;
Qui autrement vous peuvent malmener,
Ce nonobstant, leur âme est cristalline.
Or, de la nôtre elle n’est point voisine,
Ce qui n’a point de quoi nous étonner ;
Car dans les cieux clairement ordonnés
Sont plus de points que tu n’en imagines.
Donc, avec eux nous n’aurons pas la guerre,
Sauf si le veut un voyageur du temps,
Un de Vénus, de Mars ou de la Terre.
D’être inconnus, ces gens fiers et contents
Boivent leur thé sous de belles tentures,
Peu désireux de la moindre aventure.
Vicomtesse de sinople
La dame lit des poèmes sans nombre
Composés par un scribe de son clan ;
Il est timide, il les trace en tremblant,
Lui dont la vie n’est bientôt que décombres.
Or, ces sonnets ne sont nullement sombres,
Un peu d’humour est dans leur rythme lent ;
N’ayez donc point regret du papier blanc,
Mais savourez ces petits morceaux d’ombre.
La dame sait les plaisirs de son rang,
Et qu’un plaisir, souvent, n’est qu’apparent,
Comme souvent le lui dit sa concierge.
Ces beaux écrits lui servent de décor
Et d’aliment pour son âme et son corps,
Pour son grand coeur et pour son esprit vierge.
Poules indulgentes
Nous aimons les trésors que Maître Coq nous donne,
Le lierre prélevé sur les murs d’alentour,
Le thym qu’on voit fleurir à l’ombre de la tour,
Les plantes inconnues dont elle s’environne.
Car le gallinacé que sa crête couronne
Est notre compagnon des bons ou mauvais jours ;
Il sait des cris de guerre, il sait des mots d’amour,
Il sait le chien qui grogne et le chat qui ronronne.
Or, celle qui se voit décerner le rameau,
Elle va l’estimer plus que toute autre chose,
Elle l’adorera dans son âme d’oiseau.
Ainsi rêve une poule en basse-cour enclose,
D’où l’on entend la voix du porc et du taureau ;
Le fermier, cependant, taille un buisson de roses.
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