Sagesse du pluvian
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Re: Sagesse du pluvian
La plume correctrice, corrégente des rois
Et des reines et de nos propres démons (parfois -
Et de ces confitures que l'on ne goûte pas)
Et des reines et de nos propres démons (parfois -
Et de ces confitures que l'on ne goûte pas)
Radha2- Maître du Temps
- Nombre de messages : 736
Date d'inscription : 16/06/2009
Un jeu déchecs à cinq couleurs
Vue d'ensemble :
http://lutecium.org/stp/cochonfucius/cavaliers.html
(les cavaliers, les fous, les rois et les dames).
http://lutecium.org/stp/cochonfucius/cavaliers.html
(les cavaliers, les fous, les rois et les dames).
dames de toutes couleurs
La dame verte enrage, mais je coupe du bois.
La dame bleue a peur du froid et de l'hiver
Pour les réconforter je fais un feu d'enfer.
Elles sourient et me parlent, des sanglots dans la voix.
La dame blanche, sur les chemins, on la voit,
Les soirs où le brouillard efface nos repères.
La dame noire approche et je sais qu'elle espère
Faucher l'un d'entre nous, peut-être toi ou moi.
Mais la dame arc-en ciel nous invite à fêter
Le retour du soleil , aujourd'hui c'est l'été,
Réjouissez-vous messieurs, mesdames, mesdemoiselles,
Oubliez vos angoisses, vos soucis et vos peurs;
Ne craignez plus jamais les dames de couleur
Ni les noires et les blanches qui vous ensorcèlent.
ElBilqîs- Aka Peace & Love
- Nombre de messages : 4073
Localisation : là haut dans les étoiles
Identité métaphysique : qu'importe
Humeur : douce et calme
Date d'inscription : 12/04/2008
Hommage au maître Angelus Silesius
La rose est sans pourquoi, dit la métaphysique ;
Sa raison pour fleurir est en sa floraison,
Comme une oeuvre, un sonnet, un air, une chanson.
C'est ainsi qu'une vie à soi-même s'explique.
Puis viennent au jardin des fronts académiques
Sur lesquels est inscrit "Principe de raison".
Ils composent alors des airs de leur façon,
Avec beaucoup de mots et très peu de musique.
Ils creusent la notion de raison suffisante
Et font délibérer leur raison raisonnante
Pour savoir si la rose est quelque chose, ou rien.
La rose cependant meurt au jardin d'automne,
Et sa mort guère plus que sa vie ne l'étonne,
Ni que le regard froid des métaphysiciens.
Sa raison pour fleurir est en sa floraison,
Comme une oeuvre, un sonnet, un air, une chanson.
C'est ainsi qu'une vie à soi-même s'explique.
Puis viennent au jardin des fronts académiques
Sur lesquels est inscrit "Principe de raison".
Ils composent alors des airs de leur façon,
Avec beaucoup de mots et très peu de musique.
Ils creusent la notion de raison suffisante
Et font délibérer leur raison raisonnante
Pour savoir si la rose est quelque chose, ou rien.
La rose cependant meurt au jardin d'automne,
Et sa mort guère plus que sa vie ne l'étonne,
Ni que le regard froid des métaphysiciens.
Un filigrane
Est-il un filigrane, ô Toile, pour tes pages ?
Le silence en est un, ai-je lu aujourd'hui,
Silence où le regret en douceur s'introduit
Comme un bruit de cascade au profond des ombrages.
Le temps, heure après heure, a tissé un voilage
Pour occulter l'éclat dont mes jours et mes nuits
Furent illuminés. Ce charme qui s'enfuit
Laissera-t-il en moi un signe de passage ?
Les cicatrices qui sur notre corps perdurent,
Marquent le souvenir des anciennes blessures ;
A force de les voir, on ne les perçoit plus.
L'écrit le plus charmant n'est pas toujours lisible,
L'essentiel a pour lot de rester invisible.
Un filigrane est là, personne ne l'a lu.
Le silence en est un, ai-je lu aujourd'hui,
Silence où le regret en douceur s'introduit
Comme un bruit de cascade au profond des ombrages.
Le temps, heure après heure, a tissé un voilage
Pour occulter l'éclat dont mes jours et mes nuits
Furent illuminés. Ce charme qui s'enfuit
Laissera-t-il en moi un signe de passage ?
Les cicatrices qui sur notre corps perdurent,
Marquent le souvenir des anciennes blessures ;
A force de les voir, on ne les perçoit plus.
L'écrit le plus charmant n'est pas toujours lisible,
L'essentiel a pour lot de rester invisible.
Un filigrane est là, personne ne l'a lu.
Un discours silencieux
Des paroles nous vient illusion de puissance,
Complice en est souvent un patient auditeur.
Mais si l'on veut un jour prendre de la hauteur,
Rien n'est plus expressif qu'un modeste silence.
Rodin nous donne à voir un homme nu qui pense,
Plus éloquent ainsi que bien des orateurs.
Cette antique leçon que transmet le sculpteur
Possède la saveur des belles évidences.
Le chat dans le jardin sait cela, j'en suis sûr,
Allant sans aucun bruit dans le matin obscur
A l'heure où d'un oiseau retentit le ramage.
Même l'écrit, souvent, se montre superflu.
Oublie ces quelques vers quand tu les auras lus :
Tu vois bien qu'ils ne sont qu'un léger bavardage.
Complice en est souvent un patient auditeur.
Mais si l'on veut un jour prendre de la hauteur,
Rien n'est plus expressif qu'un modeste silence.
Rodin nous donne à voir un homme nu qui pense,
Plus éloquent ainsi que bien des orateurs.
Cette antique leçon que transmet le sculpteur
Possède la saveur des belles évidences.
Le chat dans le jardin sait cela, j'en suis sûr,
Allant sans aucun bruit dans le matin obscur
A l'heure où d'un oiseau retentit le ramage.
Même l'écrit, souvent, se montre superflu.
Oublie ces quelques vers quand tu les auras lus :
Tu vois bien qu'ils ne sont qu'un léger bavardage.
Cinq éléphants
C'est un éléphant jaune, il voudrait que j'achète
Les trois mille bouquins qu'il a dans son bureau.
Je lui ai répondu que je n'y tiens pas trop,
Ce ne sont que sonnets par de maudits poètes.
Alors l'éléphant mauve organise une fête.
Je lui dis qu'il me faut avant tout du repos,
Afin d'être, demain, suffisamment dispos
Pour que l'oeuvre du jour soit correctement faite.
L'éléphant orange offre une métaphysique,
Le bel éléphant rose, un breuvage alcoolique,
Je les ai donc laissés se débrouiller entre eux.
Enfin, l'éléphant rouge enseigne le silence.
C'est donc en sa faveur que penche la balance,
Avec lui, sans parler, je suis un homme heureux.
Les trois mille bouquins qu'il a dans son bureau.
Je lui ai répondu que je n'y tiens pas trop,
Ce ne sont que sonnets par de maudits poètes.
Alors l'éléphant mauve organise une fête.
Je lui dis qu'il me faut avant tout du repos,
Afin d'être, demain, suffisamment dispos
Pour que l'oeuvre du jour soit correctement faite.
L'éléphant orange offre une métaphysique,
Le bel éléphant rose, un breuvage alcoolique,
Je les ai donc laissés se débrouiller entre eux.
Enfin, l'éléphant rouge enseigne le silence.
C'est donc en sa faveur que penche la balance,
Avec lui, sans parler, je suis un homme heureux.
Cinq crocodiles
Le crocodile jaune a dit : "Soyez fidèles
A Dieu, à votre femme et à votre nation".
Je lui ai répondu : "C'est une aberration,
Car la fidélité, c'est pour les hirondelles."
Le crocodile mauve a dit : "La vie est belle,
Faites-en chaque jour une célébration."
Je lui ai répondu : "De ton affirmation,
Je retiens simplement qu'elle n'est pas nouvelle".
Le crocodile orange apprécie l'abstinence,
Le crocodile rose, une humble transcendance.
Alors, je leur ai dit : "Faites ça entre vous".
Le crocodile rouge aime les vers stupides,
Je lui dis : "Grâce à Dieu, c'est un plaisir limpide
Que partagent le sage et son cousin le fou."
A Dieu, à votre femme et à votre nation".
Je lui ai répondu : "C'est une aberration,
Car la fidélité, c'est pour les hirondelles."
Le crocodile mauve a dit : "La vie est belle,
Faites-en chaque jour une célébration."
Je lui ai répondu : "De ton affirmation,
Je retiens simplement qu'elle n'est pas nouvelle".
Le crocodile orange apprécie l'abstinence,
Le crocodile rose, une humble transcendance.
Alors, je leur ai dit : "Faites ça entre vous".
Le crocodile rouge aime les vers stupides,
Je lui dis : "Grâce à Dieu, c'est un plaisir limpide
Que partagent le sage et son cousin le fou."
Cinq ornithorynques
L'ornithorynque jaune a dit: "Pas de complaintes,
La poésie c'est pour proclamer le bonheur".
J'ai répondu: "Si tu peux faire le donneur
De leçons, ta sagesse est absolument feinte".
L'ornithorynque mauve a dit: "Vivre m'esquinte,
La poésie c'est pour étaler mon malheur".
J'ai répondu: "Si tu donnes trop de valeur
A tes ennuis du jour, tu vivras dans la crainte."
L'ornithorynque orange est désolé de vivre,
L'ornithorynque rose aime être toujours ivre,
Je leur ai dit de prendre un peu plus de recul.
L'ornithorynque rouge a écrit un poème
Dans lequel il résout plusieurs de mes problèmes,
En me disant: "Vas-y, tout droit, et sans calcul".
La poésie c'est pour proclamer le bonheur".
J'ai répondu: "Si tu peux faire le donneur
De leçons, ta sagesse est absolument feinte".
L'ornithorynque mauve a dit: "Vivre m'esquinte,
La poésie c'est pour étaler mon malheur".
J'ai répondu: "Si tu donnes trop de valeur
A tes ennuis du jour, tu vivras dans la crainte."
L'ornithorynque orange est désolé de vivre,
L'ornithorynque rose aime être toujours ivre,
Je leur ai dit de prendre un peu plus de recul.
L'ornithorynque rouge a écrit un poème
Dans lequel il résout plusieurs de mes problèmes,
En me disant: "Vas-y, tout droit, et sans calcul".
Sept dragons
* * *
Le dragon vert me fit désirer la croissance,
Le dragon rouge a mis du feu dans mon esprit ;
Le dragon jaune aidant, de l'honneur je m'épris,
Le dragon bleu me fit préserver l'innocence.
Le dragon rose offrit à mon coeur l'espérance,
Et la mélancolie me vint du dragon gris.
Ce que le dragon noir en dernier lieu m'apprit,
C'est que la mort est là pour notre délivrance.
D'un écrivain chinois qui fut vaillant et sage
Me viennent ces dragons au vertueux langage,
Chassant de l'univers la discorde et l'ennui.
Et c'est cette vision d'un compagnon poète
Qui m'a réconcilié avec notre planète
Et avec le retour du jour et de la nuit.
Le printemps est loin
Au jardin caillouteux ne vient aucun printemps,
Pas un oiseau chanteur n'offre sa voix charmante.
Nulle touche de vert depuis assez longtemps,
Que des petits démons folle troupe dansante.
Nul repos pour l'ermite au son des grondements,
Juste il peut contempler l'image d'épouvante ;
Le soleil n'apparaît que trop timidement,
Il semble se montrer du fond d'une soupente.
Toutefois les jardins à fleurir se disposent,
Et les mêmes effets venant des mêmes causes
Y feront ressurgir leurs épanouissements.
C'est pourquoi il me plaît d'écouter leur silence
Avec, il faut le dire, un peu de nonchalance:
La suite des saisons, quel bel enseignement...
Pas un oiseau chanteur n'offre sa voix charmante.
Nulle touche de vert depuis assez longtemps,
Que des petits démons folle troupe dansante.
Nul repos pour l'ermite au son des grondements,
Juste il peut contempler l'image d'épouvante ;
Le soleil n'apparaît que trop timidement,
Il semble se montrer du fond d'une soupente.
Toutefois les jardins à fleurir se disposent,
Et les mêmes effets venant des mêmes causes
Y feront ressurgir leurs épanouissements.
C'est pourquoi il me plaît d'écouter leur silence
Avec, il faut le dire, un peu de nonchalance:
La suite des saisons, quel bel enseignement...
Douze animaux
* * *
Le rat me garantit qu'il rongera la cage
Où je suis prisonnier ; le boeuf veut bien tirer
La charrue dans mon champ, le tigre déchirer
Pour mon profit la chair d'un ruminant sauvage.
Le lièvre me rapporte une fleur du bocage,
Le dragon, des trésors qu'on ne peut qu'admirer.
Le serpent vient danser afin de m'inspirer,
Le cheval me conduit dans un bel attelage.
Le mouton me procure un vêtement de laine,
Le singe a dégotté une bouteille pleine
Le coq fait retentir son clairon dans le soir ;
Le chien pose sur moi son doux regard fidèle,
Le cochon me fait rire en draguant l'hirondelle,
Puis les douze animaux s'en vont à l'abattoir.
Cinq éléments
-- Si j'avais du métal, je ferais une cage.
Et le démon aurait du mal à s'en tirer.
-- Le bois serait pointu pour mieux le déchirer,
Et l'eau peut le noyer de son torrent sauvage.
-- Le feu fait détaler au loin ses attelages,
Dans ses émanations, il ne peut respirer.
-- La terre pour nos yeux se couvre d'un bocage
Où chante un bel oiseau qui se laisse admirer.
-- Terre qui portes l'herbe à la douceur de laine,
De tes dons, chaque jour, nos assiettes sont pleines,
Douce est ta compagnie dans la lueur du soir.
-- Aux autres éléments soyons pourtant fidèles ;
Sur nos meubles de bois, le feu d'une chandelle,
Un peu d'eau pour la soif, et le fil du rasoir.
Et le démon aurait du mal à s'en tirer.
-- Le bois serait pointu pour mieux le déchirer,
Et l'eau peut le noyer de son torrent sauvage.
-- Le feu fait détaler au loin ses attelages,
Dans ses émanations, il ne peut respirer.
-- La terre pour nos yeux se couvre d'un bocage
Où chante un bel oiseau qui se laisse admirer.
-- Terre qui portes l'herbe à la douceur de laine,
De tes dons, chaque jour, nos assiettes sont pleines,
Douce est ta compagnie dans la lueur du soir.
-- Aux autres éléments soyons pourtant fidèles ;
Sur nos meubles de bois, le feu d'une chandelle,
Un peu d'eau pour la soif, et le fil du rasoir.
Joie d'écrire
Cette page d'écran a la blancheur du cygne,
J'y dépose des mots formant constellation
Pour dire mon sourire et ma jubilation
Devant le ciel poète et ses milliers de signes.
-- Petit primate humain, te crois-tu vraiment digne
De ce cosmos grandiose et de sa vibration ?
Et que sont, en regard, tes élucubrations
Qui ne font qu'ajouter des lignes à des lignes?
-- Digne ou non, j'écrirai, comme chante l'oiseau,
Comme souffle le vent au travers des roseaux,
Comme au creux de l'air tiède un jeune orage gronde.
Et que témoignent l'arbre, et la plaine, et le vent,
Que je ne cherche rien de plus, en écrivant,
Que de dire ma joie de la beauté du monde.
J'y dépose des mots formant constellation
Pour dire mon sourire et ma jubilation
Devant le ciel poète et ses milliers de signes.
-- Petit primate humain, te crois-tu vraiment digne
De ce cosmos grandiose et de sa vibration ?
Et que sont, en regard, tes élucubrations
Qui ne font qu'ajouter des lignes à des lignes?
-- Digne ou non, j'écrirai, comme chante l'oiseau,
Comme souffle le vent au travers des roseaux,
Comme au creux de l'air tiède un jeune orage gronde.
Et que témoignent l'arbre, et la plaine, et le vent,
Que je ne cherche rien de plus, en écrivant,
Que de dire ma joie de la beauté du monde.
Hommage à un législateur d'autrefois
Vous ne mangerez pas la chair du crocolion,
Car il peut déverser quelques larmes amères
Et puissamment rugir en dressant sa crinière.
Sa chair sera pour vous une abomination.
http://lutecium.org/stp/cochonfucius/interdits-alimentaires.html
Vous ne mangerez pas la chair du rhinopoulpe,
Car toujours il arbore un long museau cornu
Et tout autour de lui déploie huit bras charnus.
Vous n'en mangerez pas, ou battrez votre coulpe.
Vous ne mangerez pas la chair du cachatigre,
Car son immense corps plonge sans se noyer
Et sa belle fourrure est un habit rayé.
Si l'un de vous en prend, qu'il meure ou qu'il émigre.
Vous ne mangerez pas la chair du cormomorse,
Car il donne aux pêcheurs les poissons qu'il a pris,
Portant défenses dont l'ivoire est d'un grand prix.
Vous n'en mangerez pas, ni de gré, ni de force.
Car il peut déverser quelques larmes amères
Et puissamment rugir en dressant sa crinière.
Sa chair sera pour vous une abomination.
http://lutecium.org/stp/cochonfucius/interdits-alimentaires.html
Vous ne mangerez pas la chair du rhinopoulpe,
Car toujours il arbore un long museau cornu
Et tout autour de lui déploie huit bras charnus.
Vous n'en mangerez pas, ou battrez votre coulpe.
Vous ne mangerez pas la chair du cachatigre,
Car son immense corps plonge sans se noyer
Et sa belle fourrure est un habit rayé.
Si l'un de vous en prend, qu'il meure ou qu'il émigre.
Vous ne mangerez pas la chair du cormomorse,
Car il donne aux pêcheurs les poissons qu'il a pris,
Portant défenses dont l'ivoire est d'un grand prix.
Vous n'en mangerez pas, ni de gré, ni de force.
Hommage à la maternité
Ils disent que Marie s'est envolée au ciel,
Ils n'ont pas bien saisi sa condition de mère.
Son fils a dit "Le grain doit mourir, dans la terre,
Pour accomplir du fruit le sort providentiel".
Abeille qui produis le beau rayon de miel,
C'est lui que nous mangeons, non ton corps éphémère.
Marie ayant vécu, comme femme ordinaire,
A disparu aussi, sur le plan matériel.
Poètes nous serons, nourris de son sourire
Qui nous apprend à voir le meilleur et le pire
Dans ce monde soumis à d'arbitraires lois.
Le fils du charpentier est le dieu des poètes,
Et maintes qualités qu'aujourd'hui on lui prête,
Notre Dame, Marie, c'est à toi qu'il les doit.
Ils n'ont pas bien saisi sa condition de mère.
Son fils a dit "Le grain doit mourir, dans la terre,
Pour accomplir du fruit le sort providentiel".
Abeille qui produis le beau rayon de miel,
C'est lui que nous mangeons, non ton corps éphémère.
Marie ayant vécu, comme femme ordinaire,
A disparu aussi, sur le plan matériel.
Poètes nous serons, nourris de son sourire
Qui nous apprend à voir le meilleur et le pire
Dans ce monde soumis à d'arbitraires lois.
Le fils du charpentier est le dieu des poètes,
Et maintes qualités qu'aujourd'hui on lui prête,
Notre Dame, Marie, c'est à toi qu'il les doit.
Re: Sagesse du pluvian
Certains jours où mon corps prend une forme vague,
J'entre dans un tronc d'arbre et j'y reste dormir ;
Fourmis me traversant me font un peu frémir,
Mais je ne me plains pas, j'aime entendre leurs blagues.
Certes, ce tronc est plein mais j'y entre quand même,
A vrai dire il n'est plein que d'un semblant d'azur
Dont le reflet parfois se montre un peu obscur.
Sur la paroi interne est gravé ce poème.
J'entre dans un tronc d'arbre et j'y reste dormir ;
Fourmis me traversant me font un peu frémir,
Mais je ne me plains pas, j'aime entendre leurs blagues.
Certes, ce tronc est plein mais j'y entre quand même,
A vrai dire il n'est plein que d'un semblant d'azur
Dont le reflet parfois se montre un peu obscur.
Sur la paroi interne est gravé ce poème.
Horreur, une villannelle (de Patrick Gillespie)
Chaque fois que la cloche appelait les fidèles,
Don ou malédiction, persécution (je crois),
Elle nous pondait une horreur de villanelle.
Sources : http://poemshape.wordpress.com/2010/02/20/%E2%9D%A7-another-god-damn-villanelle/
et http://www.lesmotsenfolie.net/t3056-la-villanelle
C'était ainsi depuis l'école maternelle,
Y introduisant tous les clichés à la fois,
Chaque fois que la cloche appelait les fidèles.
Aimant se confesser, française jouvencelle,
Sitôt qu'elle voyait le loup au coin du bois,
Elle nous pondait une horreur de villanelle.
Toutes les vérités à dire ne sont belles,
Mais elle les disait, en toute bonne foi,
Chaque fois que la cloche appelait les fidèles.
Quand le prêtre disait, de façon bien formelle,
De partir en faisant le signe de la croix,
Elle nous pondait une horreur de villanelle.
Pierre en enfer l'envoie pour sa vie éternelle,
Mais le diable cria "Que fait-elle chez moi?"
Chaque fois que la cloche appelait les fidèles,
Elle nous pondait une horreur de villanelle.
Don ou malédiction, persécution (je crois),
Elle nous pondait une horreur de villanelle.
Sources : http://poemshape.wordpress.com/2010/02/20/%E2%9D%A7-another-god-damn-villanelle/
et http://www.lesmotsenfolie.net/t3056-la-villanelle
C'était ainsi depuis l'école maternelle,
Y introduisant tous les clichés à la fois,
Chaque fois que la cloche appelait les fidèles.
Aimant se confesser, française jouvencelle,
Sitôt qu'elle voyait le loup au coin du bois,
Elle nous pondait une horreur de villanelle.
Toutes les vérités à dire ne sont belles,
Mais elle les disait, en toute bonne foi,
Chaque fois que la cloche appelait les fidèles.
Quand le prêtre disait, de façon bien formelle,
De partir en faisant le signe de la croix,
Elle nous pondait une horreur de villanelle.
Pierre en enfer l'envoie pour sa vie éternelle,
Mais le diable cria "Que fait-elle chez moi?"
Chaque fois que la cloche appelait les fidèles,
Elle nous pondait une horreur de villanelle.
Un triolet : Abandon des mythes
Mythes de trop d'antiquité,
Je crois que nul ne s'en abuse;
Car, trop loin de la vérité,
Mythes de trop d'antiquité
Sur elle ne vont l'emporter.
Je vous interdis à ma muse,
Mythes de trop d'antiquité;
Je crois que nul ne s'en abuse.
* * *
Sur le triolet : http://www.lesmotsenfolie.net/t3125-le-triolet
Je crois que nul ne s'en abuse;
Car, trop loin de la vérité,
Mythes de trop d'antiquité
Sur elle ne vont l'emporter.
Je vous interdis à ma muse,
Mythes de trop d'antiquité;
Je crois que nul ne s'en abuse.
* * *
Sur le triolet : http://www.lesmotsenfolie.net/t3125-le-triolet
Un art de lire
Le sens d'une écriture, il est dans le regard
D'un lecteur appliqué à lire entre les lignes.
Dans son esprit limpide, il assemble les signes,
Et la révélation lui parvient, tôt ou tard.
S'il croit trouver parfois les effets du hasard
Dans une prose, et dit, avec un oeil qui cligne:
"Cet auteur nous soumet des jeux de mots indignes!",
Qu'il voie d'un peu plus près cet apparent bazar
Où son application finira par trouver
De quoi être d'accord, de quoi désapprouver ;
Du sens, quoi qu'il en soit, appelant la réplique.
Exception : si l'auteur raconte un cauchemar
Venu le tourmenter au fond de son plumard ;
Les rêves ne sont pas des propos qu'on explique.
D'un lecteur appliqué à lire entre les lignes.
Dans son esprit limpide, il assemble les signes,
Et la révélation lui parvient, tôt ou tard.
S'il croit trouver parfois les effets du hasard
Dans une prose, et dit, avec un oeil qui cligne:
"Cet auteur nous soumet des jeux de mots indignes!",
Qu'il voie d'un peu plus près cet apparent bazar
Où son application finira par trouver
De quoi être d'accord, de quoi désapprouver ;
Du sens, quoi qu'il en soit, appelant la réplique.
Exception : si l'auteur raconte un cauchemar
Venu le tourmenter au fond de son plumard ;
Les rêves ne sont pas des propos qu'on explique.
Sur le plaisir
Le plaisir se nourrit de l'imagination
Et l'imagination se nourrit de jouissance.
Chaque extase est au corps comme une renaissance,
Un lever de soleil, une illumination.
Tel un prêtre au matin de son ordination,
Tel l'alchimiste ayant trouvé la quinte essence,
Tel l'écrivain rempli de sa réminiscence,
L'amant comblé se meurt dans la jubilation.
A ce plaisir, bien peu se montrent comparables,
Car même d'un gourmet l'ivresse mémorable
N'est point à la hauteur, et je le reconnais.
Or, si j'ose chercher, dans l'ordre du sublime,
Ce qui peut approcher de ce triomphe ultime,
Je trouve le bonheur d'avoir fait un sonnet.
Et l'imagination se nourrit de jouissance.
Chaque extase est au corps comme une renaissance,
Un lever de soleil, une illumination.
Tel un prêtre au matin de son ordination,
Tel l'alchimiste ayant trouvé la quinte essence,
Tel l'écrivain rempli de sa réminiscence,
L'amant comblé se meurt dans la jubilation.
A ce plaisir, bien peu se montrent comparables,
Car même d'un gourmet l'ivresse mémorable
N'est point à la hauteur, et je le reconnais.
Or, si j'ose chercher, dans l'ordre du sublime,
Ce qui peut approcher de ce triomphe ultime,
Je trouve le bonheur d'avoir fait un sonnet.
Si j'étais un oiseau, je serais un pluvian
Si j'étais un Gaulois, je serais un vieux druide ;
Si j'étais quelques vers, je serais un sonnet
Si j'étais un chapeau, je serais un bonnet,
Si j'étais l'Univers, je serais un grand vide,
Si j'étais un combat, je serais fratricide;
Si j'étais un slogan, je serais « je connais »,
Si j'étais un cheval, je serais un poney,
Si j'étais un pays, je serais l'Atlantide.
Si j'étais un oiseau, je serais un pluvian ;
Si j'étais un auteur, je serais Boris Vian,
Si je n'étais de l'eau, je serais de la bière.
Si je n'étais marié, je serais amoureux ;
Si j'étais à manger, je serais savoureux,
Si j'étais un trésor, je serais de la terre.
Si j'étais quelques vers, je serais un sonnet
Si j'étais un chapeau, je serais un bonnet,
Si j'étais l'Univers, je serais un grand vide,
Si j'étais un combat, je serais fratricide;
Si j'étais un slogan, je serais « je connais »,
Si j'étais un cheval, je serais un poney,
Si j'étais un pays, je serais l'Atlantide.
Si j'étais un oiseau, je serais un pluvian ;
Si j'étais un auteur, je serais Boris Vian,
Si je n'étais de l'eau, je serais de la bière.
Si je n'étais marié, je serais amoureux ;
Si j'étais à manger, je serais savoureux,
Si j'étais un trésor, je serais de la terre.
Pater noster
Tu nous as demandé de sanctifier un nom
Qui pour nous, cependant, n'est qu'un obscur mystère.
Nous devons te prier de régner sur la terre,
Ne sachant si aux cieux tu gouvernes ou non.
Sur terre comme au ciel, nous te le demandons,
Ta volonté soit faite. Or, tu es notre père,
Et cette volonté s'accomplit, je l'espère,
Même quand, par malheur, nous nous en défendons.
Tu es aussi chargé de procurer du pain
A qui n'a pas encore un costume en sapin;
A ceux qui font du mal, il faut que tu pardonnes,
Comme nous pardonnons aussi aux malfaiteurs.
Et s'il vient près de nous, le démon tentateur,
Point ne faut qu'en ses mains tu ne nous abandonnes.
Qui pour nous, cependant, n'est qu'un obscur mystère.
Nous devons te prier de régner sur la terre,
Ne sachant si aux cieux tu gouvernes ou non.
Sur terre comme au ciel, nous te le demandons,
Ta volonté soit faite. Or, tu es notre père,
Et cette volonté s'accomplit, je l'espère,
Même quand, par malheur, nous nous en défendons.
Tu es aussi chargé de procurer du pain
A qui n'a pas encore un costume en sapin;
A ceux qui font du mal, il faut que tu pardonnes,
Comme nous pardonnons aussi aux malfaiteurs.
Et s'il vient près de nous, le démon tentateur,
Point ne faut qu'en ses mains tu ne nous abandonnes.
Un apprentissage
J'ai rêvé qu'on m'avait mis en apprentissage;
C'était pour me former comme poisson bavard.
Me voici apprenant l'algue du boulevard,
Le crabe magnétique et l'huître entomophage,
Les elfes du ressac, les monstres de la plage,
L'hippocampe au sépulcre et son triple avatar,
La baleine invisible et le poulpe tricard,
Rédigeant sur chaque être un rapport de vingt pages.
A l'oral, il fallut parler d'antipodistes,
Du maître en fourberie, de la liste des listes,
Et du stress du homard que l'on fait cardinal.
Si j'ai pendant quatre ans des notes favorables,
Mon statut permettra que, de façon durable,
Je n'aie plus à être homme (ah, l'ignoble animal!)
C'était pour me former comme poisson bavard.
Me voici apprenant l'algue du boulevard,
Le crabe magnétique et l'huître entomophage,
Les elfes du ressac, les monstres de la plage,
L'hippocampe au sépulcre et son triple avatar,
La baleine invisible et le poulpe tricard,
Rédigeant sur chaque être un rapport de vingt pages.
A l'oral, il fallut parler d'antipodistes,
Du maître en fourberie, de la liste des listes,
Et du stress du homard que l'on fait cardinal.
Si j'ai pendant quatre ans des notes favorables,
Mon statut permettra que, de façon durable,
Je n'aie plus à être homme (ah, l'ignoble animal!)
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